
La bimbo qui jouait du Chopin
La chose devient encore plus marquante quand des gens de votre entourage vous offrent une image d'eux qui n'a rien à voir avec celle que vous avez toujours eue.
Connaît-on vraiment ses parents ? Je veux dire, les connaît-on autrement que dans leur rôle de pourvoyeurs de soins et d'éducation qu'ils ont joué pour nous ?
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Cette question cruciale est au cœur du documentaire My Mom Jayne, que l'actrice Mariska Hargitay a réalisé sur la vie de sa mère, Jayne Mansfield, et qui est offert sur Crave. Je pensais découvrir l'histoire d'une actrice de seconde zone, copie édulcorée et cheap de Marilyn Monroe, j'ai plutôt eu droit à un film saisissant sur une quête familiale.
Surnommée « la blonde idiote la plus intelligente d'Hollywood », Jayne Mansfield sera d'abord mère avant d'être l'un des plus grands sex-symbols de son époque.
Elle se marie une première fois à 17 ans, en mai 1950, et accouche d'une fille six mois plus tard.
Son désir de devenir actrice est si grand qu'elle s'installe à Los Angeles au milieu des années 1950. Elle est prête à tout pour se faire voir, même à vendre des bonbons dans un théâtre. Et ça marche.
Elle décroche une audition au cours de laquelle elle présente un extrait de la pièce Jeanne d'Arc. C'est que la jeune femme a de la culture. Elle a étudié en psychologie et en théâtre, parle cinq langues, joue du violon et du piano, connaît les grands compositeurs classiques et posséderait un QI de 163.
Mais le directeur de casting qui la rencontre ne retient d'elle que ses mensurations. Il lui dit qu'elle « gâche ses talents évidents » et lui demande d'éclaircir la couleur de ses cheveux.
Jayne Mansfield accepte de devenir la « bombe » qu'on voit en elle en se disant qu'elle pourra faire ce qu'elle voudra une fois célèbre. Elle ne sait pas qu'elle vient d'entrer dans une spirale contrôlée par des hommes de pouvoir.
Tout en enchaînant les rôles d'idiote sexy, elle quitte son mari et se marie avec Mickey Hargitay, un ex-Monsieur Univers d'origine hongroise avec qui elle aura trois enfants. Cet Apollon sera un mari et un père exemplaire.
PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION
Jayne Mansfield en couverture de l'édition d'avril 1956 du magazine américain Life
Contrairement à Marilyn qui collectionne les amants tout en répandant l'image d'une femme n'appartenant qu'à ses admirateurs, Jayne Mansfield mène sa vie de femme mariée et de mère aimante avec la même passion que son métier d'actrice.
Chaque fois qu'un de ses enfants relate un souvenir particulier vécu avec elle, cela se fait dans les larmes. Mais pour Mariska (Maria), les choses sont différentes.
Ayant peu connu sa mère (elle avait 3 ans lorsque l'actrice est morte), elle a longtemps entretenu un sentiment de honte à l'égard de celle qui n'hésitait pas à prendre des poses suggestives devant les photographes et à adopter une voix sensuelle qui n'avait rien à voir avec celle qu'elle avait à la maison.
PHOTO FOURNIE PAR LA PRODUCTION
Mariska Hargitay
La mort de Marilyn Monroe, en 1962, est un choc pour Jayne Mansfield. Elle décide de se débarrasser de son image de blonde stupide. Elle adopte un look plus sage. Cela ne passe pas. Lors de son passage à l'émission de Jack Paar, le très macho animateur lui dit : « Comment changer ? C'est comme cacher un parachute ! » Puis, après lui avoir demandé de jouer un peu de violon, il lui lance au bout de quelques secondes : « On s'en fout ! Embrassez-moi ! »
La carrière de Jayne Mansfield se met à piquer du nez. Celle qui vient à peine d'avoir 30 ans est réduite à faire des apparitions promotionnelles dans des cabarets. L'alcool et les pilules s'invitent. C'est dur pour le couple. Elle quitte Mickey et se marie avec Matt Cimber de qui elle a un enfant. L'homme est violent. Le matin, elle met des verres fumés devant les enfants.
Le 29 juin 1967, après un spectacle dans un bar, elle monte à bord d'une voiture entre un chauffeur et son amant du moment, son avocat Sam Brody. Trois de ses enfants sont sur la banquette arrière. C'est la nuit. On roule vite. La voiture emboutit un camion. Jayne, alors âgée de 34 ans, et les deux hommes meurent. Les trois enfants survivent miraculeusement.
Quand arrive cet accident tragique, nous sommes à la moitié du documentaire. La réalisatrice part alors à la recherche de souvenirs pouvant la relier à cette mère inconnue. Elle veut comprendre certaines choses.
Cet exercice douloureux devient un chemin tortueux qui la guidera vers la vérité. Je ne vais évidemment pas vous dire ce qu'on apprend.
Sans doute habité par des préjugés, je m'attendais à voir un film divertissant sur une bimbo qui a mal tourné, j'ai plutôt vu un fabuleux documentaire sur… les préjugés. Ceux-ci sont des années 1950 et 1960. Mais ils pourraient être ancrés dans notre époque.
Ces présomptions restent les mêmes. Elles changent de milieu, de vocabulaire ou de couleur de cheveux, c'est tout. Elles continuent de nous maintenir dans une navrante réalité tranquille.
Les préjugés sont la chaise longue de notre conscience. Allongés près d'une piscine en forme de cœur, comme celle de Jayne Mansfield, on peut alors mettre de côté le labeur de la quête de vérité.
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2 days ago
- La Presse
Fantastic Four – First Steps
La troisième fois est la bonne ! Après deux adaptations ratées, cette nouvelle version des Quatre Fantastiques transpose enfin au grand écran avec succès la sympathique et parfois touchante dynamique de la « première famille de Marvel ». Le film de Matt Shakman (la série WandaVision) intègre de manière ingénieuse les personnages créés dans les années 1960 à l'Univers cinématographique Marvel (MCU). En situant l'action dans un New York à l'esthétique rétrofuturiste, lui-même logé dans un univers parallèle à celui habituel du MCU, le quintette de scénaristes était libre de faire vivre aux superhéros une aventure indépendante des 36 films précédents de la franchise. L'origine bien connue des pouvoirs du quatuor est aussi évacuée rapidement par l'entremise d'une émission animée par un genre de Johnny Carson (Mark Gatiss) qui souligne les quatre ans de la mission spatiale qui a changé les astronautes à jamais. Ces images montrent comment les quatre scientifiques sont devenus les Quatre Fantastiques grâce à leurs actes héroïques. Désormais des idoles internationales, leurs visages sont partout, autant sur les couvertures de magazine que sur les boîtes de céréales. Mené par le génial Reed Richards (Pedro Pascal), le quatuor habite l'édifice Baxter en plein cœur de New York. À la tête de la Future Foundation, sa femme, Sue Storm (Vanessa Kirby), a convaincu les nations du monde de se démilitariser. C'est dans un climat de paix qu'ils attendent leur premier enfant. Le petit frère de Sue, Johnny (Joseph Quinn), et le vieil ami de la famille Ben Grimm (Ebon Moss-Bachrach) sont les oncles les plus heureux du monde, mais s'ennuient un peu de faire des voyages dans les étoiles et de cogner des méchants. Ils n'avaient toutefois pas souhaité qu'un être cosmique débarque pour leur annoncer l'annihilation prochaine de la Terre. Le soir de l'Halloween, l'énigmatique Shalla-Bal, la Surfeuse d'argent (Julia Garner), descend sur Times Square pour prévenir les New-Yorkais de l'arrivée imminente de Galactus (Ralph Ineson), le dévoreur de planètes. Les Quatre Fantastiques feront alors tout en leur possible pour arrêter une menace plus grande que nature tout en découvrant les joies et les craintes de la parentalité. Inquiétudes partagées Le titre First Steps ne fait pas allusion aux premiers pas de bébé Franklin, mais plutôt à ceux des Fantastiques à l'extérieur de leur zone de confort. Ils ont su tirer profit d'une tragédie pour acquérir influence, pouvoir et gloire. Au sommet du monde depuis quatre ans, le quatuor affronte des adversaires dont la puissance est inconcevable. Leur confiance est ébranlée. De plus, les futurs parents craignent que leur fils hérite de traits particuliers en raison de leurs génétiques modifiées. PHOTO JAY MAIDMENT, FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS Les nouveaux parents Reed Richards (Pedro Pascal) et Sue Storm (Vanessa Kirby) Bien que provoquées par des facteurs surnaturels, leurs inquiétudes sont rendues avec une sincérité qui nous rattache aux personnages. Pedro Pascal (Eddington, The Last of Us) communique la détresse du génie désemparé par des regards effrayés et des silences éloquents. Vanessa Kirby (Napoleon, The Crown) masque l'anxiété de la jeune mère en offrant une performance empreinte de détermination et de vulnérabilité. Dans le rôle du frère protecteur, Joseph Quinn (Gladiator II, Stranger Things) cherche à se dépasser avec un enthousiasme admirable. Principalement avec sa voix, Ebon Moss-Bachrach (The Bear) parvient à faire de The Thing une présence rassurante. En dépit des enjeux colossaux, la famille et son nouveau-né restent au cœur du récit et de nos préoccupations. Le film n'arrive pas tout à fait à faire ressentir le poids de la menace de Galactus sur toute la planète – à peine des débordements citoyens –, mais on se surprend à douter réellement du triomphe des Fantastiques. Musique et esthétisme irréprochables Le monde rétrofuturiste dans lequel les héros évoluent est d'une grande beauté. Des costumes à la technologie en passant par le mobilier et les véhicules, chaque élément de cette magnifique version des années 1960 a été réfléchi et confectionné avec soin. Chapeau au chef décorateur Kasra Farahani. PHOTO JAY MAIDMENT, FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS Reed Richards dans son laboratoire La superbe partition écrite par Michael Giacchino accentue l'effet de nostalgie. Le Main Theme créé pour l'occasion par le compositeur de Jurassic World et de The Incredibles – qui est grandement inspiré des BD Fantastic Four – mérite de remporter des prix. L'action est aussi mieux dosée que dans la plupart des films de superhéros. On ne se sauve pas d'un affrontement final qui coûtera des milliards de dollars en travaux municipaux, mais il est au moins satisfaisant. La première véritable apparition de Galactus au grand écran en jette. Silver Surfer n'est pas en reste. Ses effets d'intangibilité sont particulièrement réussis. C'est surtout dans l'espace qu'on la voit à l'œuvre, et on remarque que le ton et l'ambiance de First Steps ont davantage en commun avec les œuvres de science-fiction, telles Interstellar, Gravity ou The Martian. On y retrouve cette soif d'explorer l'inconnu malgré l'angoisse qu'il génère. Quand on y pense, la vie est une succession de premiers pas. En salle


La Presse
2 days ago
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Critique de Fantastic Four – First Steps
La troisième fois est la bonne ! Après deux adaptations ratées, cette nouvelle version des Quatre Fantastiques transpose enfin au grand écran avec succès la sympathique et parfois touchante dynamique de la « première famille de Marvel ». Le film de Matt Shakman (la série WandaVision) intègre de manière ingénieuse les personnages créés dans les années 1960 à l'Univers cinématographique Marvel (MCU). En situant l'action dans un New York à l'esthétique rétrofuturiste, lui-même logé dans un univers parallèle à celui habituel du MCU, le quintette de scénaristes était libre de faire vivre aux superhéros une aventure indépendante des 36 films précédents de la franchise. L'origine bien connue des pouvoirs du quatuor est aussi évacuée rapidement par l'entremise d'une émission animée par un genre de Johnny Carson (Mark Gatiss) qui souligne les quatre ans de la mission spatiale qui a changé les astronautes à jamais. Ces images montrent comment les quatre scientifiques sont devenus les Quatre Fantastiques grâce à leurs actes héroïques. Désormais des idoles internationales, leurs visages sont partout, autant sur les couvertures de magazine que sur les boîtes de céréales. Mené par le génial Reed Richards (Pedro Pascal), le quatuor habite l'édifice Baxter en plein cœur de New York. À la tête de la Future Foundation, sa femme, Sue Storm (Vanessa Kirby), a convaincu les nations du monde de se démilitariser. C'est dans un climat de paix qu'ils attendent leur premier enfant. Le petit frère de Sue, Johnny (Joseph Quinn), et le vieil ami de la famille Ben Grimm (Ebon Moss-Bachrach) sont les oncles les plus heureux du monde, mais s'ennuient un peu de faire des voyages dans les étoiles et de cogner des méchants. Ils n'avaient toutefois pas souhaité qu'un être cosmique débarque pour leur annoncer l'annihilation prochaine de la Terre. Le soir de l'Halloween, l'énigmatique Shalla-Bal, la Surfeuse d'argent (Julia Garner), descend sur Times Square pour prévenir les New-Yorkais de l'arrivée imminente de Galactus (Ralph Ineson), le dévoreur de planètes. Les Quatre Fantastiques feront alors tout en leur possible pour arrêter une menace plus grande que nature tout en découvrant les joies et les craintes de la parentalité. Inquiétudes partagées Le titre First Steps ne fait pas allusion aux premiers pas de bébé Franklin, mais plutôt à ceux des Fantastiques à l'extérieur de leur zone de confort. Ils ont su tirer profit d'une tragédie pour acquérir influence, pouvoir et gloire. Au sommet du monde depuis quatre ans, le quatuor affronte des adversaires dont la puissance est inconcevable. Leur confiance est ébranlée. De plus, les futurs parents craignent que leur fils hérite de traits particuliers en raison de leurs génétiques modifiées. PHOTO JAY MAIDMENT, FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS Les nouveaux parents Reed Richards (Pedro Pascal) et Sue Storm (Vanessa Kirby) Bien que provoquées par des facteurs surnaturels, leurs inquiétudes sont rendues avec une sincérité qui nous rattache aux personnages. Pedro Pascal (Eddington, The Last of Us) communique la détresse du génie désemparé par des regards effrayés et des silences éloquents. Vanessa Kirby (Napoleon, The Crown) masque l'anxiété de la jeune mère en offrant une performance empreinte de détermination et de vulnérabilité. Dans le rôle du frère protecteur, Joseph Quinn (Gladiator II, Stranger Things) cherche à se dépasser avec un enthousiasme admirable. Principalement avec sa voix, Ebon Moss-Bachrach (The Bear) parvient à faire de The Thing une présence rassurante. En dépit des enjeux colossaux, la famille et son nouveau-né restent au cœur du récit et de nos préoccupations. Le film n'arrive pas tout à fait à faire ressentir le poids de la menace de Galactus sur toute la planète – à peine des débordements citoyens –, mais on se surprend à douter réellement du triomphe des Fantastiques. Musique et esthétisme irréprochables Le monde rétrofuturiste dans lequel les héros évoluent est d'une grande beauté. Des costumes à la technologie en passant par le mobilier et les véhicules, chaque élément de cette magnifique version des années 1960 a été réfléchi et confectionné avec soin. Chapeau au chef décorateur Kasra Farahani. PHOTO JAY MAIDMENT, FOURNIE PAR MARVEL STUDIOS Reed Richards dans son laboratoire La superbe partition écrite par Michael Giacchino accentue l'effet de nostalgie. Le Main Theme créé pour l'occasion par le compositeur de Jurassic World et de The Incredibles – qui est grandement inspiré des BD Fantastic Four – mérite de remporter des prix. L'action est aussi mieux dosée que dans la plupart des films de superhéros. On ne se sauve pas d'un affrontement final qui coûtera des milliards de dollars en travaux municipaux, mais il est au moins satisfaisant. La première véritable apparition de Galactus au grand écran en jette. Silver Surfer n'est pas en reste. Ses effets d'intangibilité sont particulièrement réussis. C'est surtout dans l'espace qu'on la voit à l'œuvre, et on remarque que le ton et l'ambiance de First Steps ont davantage en commun avec les œuvres de science-fiction, telles Interstellar, Gravity ou The Martian. On y retrouve cette soif d'explorer l'inconnu malgré l'angoisse qu'il génère. Quand on y pense, la vie est une succession de premiers pas. En salle


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4 days ago
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Un médecin plaide coupable d'avoir vendu de la kétamine à l'acteur de Friends
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