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Québec doit réduire la taille de la bureaucratie

Québec doit réduire la taille de la bureaucratie

La Presse6 hours ago
Depuis que François Legault est premier ministre, le nombre de fonctionnaires québécois est passé de 492 000 à 608 000, soit une hausse de 24 %, déplore Nicolas Gagnon
L'État québécois compte un trop grand nombre de fonctionnaires selon le directeur de la Fédération canadienne des contribuables et il faut agir, espère-t-il.
Nicolas Gagnon
Directeur Québec Fédération canadienne des contribuables
Il n'est jamais trop tard pour faire le ménage – à condition que ce soit un vrai ménage et non un simple coup de balai pour cacher la poussière sous le tapis.
Le premier ministre François Legault a lancé une vague de coupes dans les ministères, supprimant 859 emplois et visant l'abolition de 2000 postes bureaucratiques d'ici la fin de 2026. Mais s'il veut vraiment redresser les finances publiques, il faudra bien plus de courage politique qu'il n'en faut pour un grattage de surface.
La bureaucratie québécoise a gonflé à un rythme alarmant sous le gouvernement Legault. Le nombre de fonctionnaires est passé de 492 000 à 608 000 – une hausse de 24 % depuis qu'il est premier ministre. Pendant ce temps, la population du Québec n'a crû que de 10 %.
Cela représente 116 000 nouveaux employés à la solde du gouvernement, plus que l'augmentation fédérale de près de 99 000 employés pour tout le Canada en 10 ans. Cette frénésie d'embauches découle surtout de l'expansion administrative. Depuis l'arrivée de François Legault, plus de 64 000 nouveaux postes bureaucratiques ont été créés.
Près de 12 000 dans les ministères et presque 52 000 employés de bureau et de soutien dans le secteur parapublic. En tout, 57 % des nouvelles embauches étaient du personnel administratif, et non des travailleurs de première ligne comme des infirmières ou des enseignants. Les infirmières n'ont représenté que 24 % des nouveaux postes, et les enseignants seulement 14 %.
Ainsi, pendant que le gouvernement vante ses renforts en première ligne, il a discrètement bâti une énorme machine bureaucratique.
La bureaucratie a crû deux fois plus vite que la population, et pourtant les services aux Québécois se détériorent.
Qu'il s'agisse d'Hydro-Québec, dont les effectifs ont bondi de 20 % en quatre ans malgré la dégradation des services, ou d'Investissement Québec, où le rendement plafonne à 0,3 % alors que le nombre de cadres a explosé de 44 % depuis 2019, il est clair que les contribuables n'en ont pas pour leur argent.
En contrepartie, le coût de la bureaucratie a explosé.
Elle est passée de 44 milliards à 64 milliards en seulement sept ans – une hausse de 43 %, soit presque deux fois plus rapide que la hausse du coût de la vie.
Cette frénésie d'embauche sous le gouvernement actuel explique en grande partie pourquoi le Québec affiche présentement un déficit de 13,6 milliards.
La dette du Québec atteindra 258 milliards cette année.
Les intérêts, atteignant 9,7 milliards cette année, grimperont à 12 milliards d'ici 2029 – l'équivalent de bâtir un hôpital chaque mois… pour le démolir aussitôt.
Le ménage dans nos finances publiques est plus qu'urgent, mais le vrai scandale, c'est qu'aucun véritable exercice de réduction des dépenses n'a eu lieu depuis plus d'une décennie.
La dernière révision de programmes remonte à 2014, sous Philippe Couillard.
Son gouvernement avait alors lancé une commission pour identifier des économies totalisant 3,2 milliards en dépense.
Un an plus tard, le Québec retrouvait l'équilibre budgétaire. En 2018-2019, la province affichait même un surplus record de 7,9 milliards. Le ménage fut modeste, mais efficace.
François Legault aurait pu continuer sur cet élan. Mais malgré ses promesses de réduire la bureaucratie en 2012, en 2014, et finalement en 2018, il a préféré renier ses engagements et laisser la fonction publique exploser. Même les agences de crédit tirent la sonnette d'alarme. S&P Global vient de dégrader la cote de crédit du Québec pour la première fois en 30 ans.
Ce déclassement n'est pas qu'un symbole. C'est un voyant rouge qui montre que l'histoire se répète.
Dans les années 1990, le Québec a trop attendu avant de s'attaquer à sa dette. Quand la crise a frappé, les gouvernements péquistes et libéraux ont dû couper : fermeture d'hôpitaux, hausses de taxes et réductions de services.
Tout cela aurait été évitable si les gouvernements n'avaient pas géré les finances publiques comme une patate chaude.
Aujourd'hui, le Québec se trouve au même carrefour. Soit on agit maintenant, soit on revit les erreurs du passé.
Le Québec n'a plus les moyens des retards, du déni et des excuses. Il est temps de faire le ménage.
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