
Les plaques d'immatriculation du Québec rares
Ohio, Caroline du Nord, Géorgie, New York, Rhode Island, Pennsylvanie, Massachusetts… En vain, nous cherchons une plaque d'immatriculation « Je me souviens » dans le grand stationnement de la plage d'Ogunquit.
Quiconque a déjà mis les pieds dans ce village prisé des côtes du Maine aurait été surpris de ne croiser aucun Québécois lors d'une belle journée ensoleillée, le 2 juillet dernier. Le fameux piano-bar du Front Porch était toujours aussi bondé, mais son propriétaire Scott Vogel confirme que les francophones brillent par leur absence depuis le début de la saison estivale.
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
Scott Vogel, propriétaire du Front Porch, à Ogunquit
« C'est malheureux, les évènements qui ont eu lieu avec notre nouveau leader », énonce Scott Vogel, aussi propriétaire du restaurant-bar CREW et du nouvel hôtel The Trident Inn. Jusqu'à notre rencontre, six chambres avaient été louées par des Canadiens qui parlent français, à qui Scott Vogel a tenu à se dire désolé du climat politique, en les remerciant chaleureusement de leur visite.
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
D'Ogunquit à Old Orchard, de nombreux hôtels n'étaient pas complets au début de juillet.
En mai, en comparaison au même mois l'an dernier, 27 % moins de Canadiens se sont rendus dans le Maine, selon des données des services frontaliers américains. À voir les nombreux hôtels non complets près des plages que nous avons croisés, la tendance à la baisse semble perdurer.
Le premier soir, au petit centre-ville d'Ogunquit, nous n'avons croisé aucun Québécois… aucun !
Il a fallu attendre au lendemain pour apercevoir un couple sur le Marginal Way, ce sentier qui longe la mer jusqu'à Perkins Cove.
Traditions familiales
« Je vais à Ogunquit depuis 1965. Je n'ai jamais manqué une année », souligne Céline Tanguay.
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
Céline Tanguay et Michel Drysdale
Le choix de perpétuer la tradition ne s'est pas fait sans compromis. « Nous avons trouvé un hôtel pas cher. Pour dépenser le moins possible, on déjeune et on dîne dans notre chambre. Nous irons seulement deux fois au restaurant », détaille son mari, Michel Drysdale.
Les gens sont tellement contents de nous voir. Ils nous disent : 'Vous venez du Québec ? Merci'.
Céline Tanguay
Le couple de Blainville vient habituellement à Ogunquit de deux à trois fois par été, notamment avec ses enfants et petits-enfants. L'attachement est fort. « C'est comme aller à notre chalet », dit-elle. « Ce n'est pas Trump qui va nous empêcher de venir », renchérit son mari, qui invite les gens à ne pas avoir le jugement trop facile.
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE Le fameux trolley d'Ogunquit
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE Le petit port de Perkins Cove
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE La plage de Kennebunkport
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
Le fameux trolley d'Ogunquit
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Des chiffres qui parlent
La caissière de l'épicerie Trader Joe's, à Portland. La préposée au stationnement du populaire restaurant Barnacle Billy's, à Perkins Cove. La serveuse du bar au bout de la jetée d'Old Orchard. Toutes ont confirmé à La Presse que les Québécois manquent à l'appel.
En 2024, selon le Bureau du tourisme du Maine, 800 000 visiteurs canadiens ont dépensé, lors de leur séjour dans l'État, 497,7 millions de dollars américains. « Nos membres sont nerveux. Les gens aimeraient que ce soit comme cela a toujours été », indique Becky Jacobson, directrice générale d'Hospitality Maine, qui compte parmi ses membres 800 restaurateurs et des hôteliers.
Nous apprécions grandement les visiteurs canadiens et nous sommes désolés de ce qui affecte notre relation avec eux.
Becky Jacobson, directrice générale d'Hospitality Maine
Selon elle, beaucoup d'annulations de clients québécois ont suivi la déclaration de l'ancien premier ministre Justin Trudeau d'éviter Old Orchard ou la Floride, en mars dernier. Les menaces du président Trump de faire du Canada le 51e État américain ont été nuisibles aussi, et « 99 % des gens du Maine pensent que c'est totalement absurde [off] », signale-t-elle.
« Des familles canadiennes viennent dans le Maine depuis plus de 35 ans. Une relation solide s'est bâtie », poursuit Becky Jacobson, qui cite la « bonne idée » d'un membre de contacter des clients fidèles pour leur dire qu'ils seraient accueillis à bras ouverts.
Même la gouverneure démocrate du Maine, Janet Mills (lire notre entrevue dans la section Affaires), a fait installer des affiches « Bienvenue aux Canadiens » à différents points d'entrée de l'État.
Le Seaside Inn : 400 ans d'histoire
« Comparativement à d'autres États, la plupart de nos entreprises sont familiales », fait valoir Becky Jacobson, d'Hospitality Maine.
À Kennebunkport, le Seaside Inn appartient à la même famille depuis 1667, soit neuf générations ! Ce serait l'entreprise familiale gérée de façon continue la plus vieille des États-Unis, révèle Ken Mason, copropriétaire avec sa femme Trish.
En février dernier, Ken Mason était découragé de voir autant de fidèles clients québécois demander un remboursement de leur acompte fait pour s'assurer d'avoir une chambre au Seaside Inn durant l'été. Il a pris le temps de les appeler.
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
Ken Mason, copropriétaire du Seaside Inn
Jusqu'à présent dans la saison, nous aurions vu habituellement entre 20 et 30 familles canadiennes. Nous en avons vu quatre. Certains m'ont dit qu'ils n'osaient pas dire à leurs amis qu'ils venaient.
Ken Mason, copropriétaire du Seaside Inn
Le Seaside Inn ne manque néanmoins pas de clients, car la demande américaine est forte.
À Old Orchard
Sans surprise, c'est à Old Orchard que nous avons croisé le plus de Québécois, mais c'est sans doute là que leur absence fait le plus mal. La chambre de commerce locale estime qu'environ 40 % de la clientèle estivale provient habituellement du Canada.
Quand nous avons pris les clés de notre chambre au Kebek 3, Guillaume Desrochers était aussi à la réception du motel qui appartenait à une famille de Québec, les Beaulieu, avant d'être vendu en 2020. « On vient chaque année. C'est une tradition, a indiqué celui qui était avec sa femme, ses enfants et leur grand-mère. On ne voulait pas priver les enfants. »
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
Carl Lajeunesse et Julie Doré
Julie Doré avait aussi loué une chambre au Kebek 3 avec son conjoint. « Ça fait 50 ans que je viens à Old Orchard. C'est comme chez nous ici. » Les Québécois se faisant rares, elle a pu obtenir un rabais.
Ce n'est pas un seul homme, en l'occurrence Donald Trump, qui changera le rituel estival de Julie Doré ! « J'ai hésité, mais c'est ici que je recharge mes batteries. »
Les prix demeurent élevés
Sur la plage, un sac de la chaîne d'épicerie Super C nous a permis de deviner que Laurie et sa famille venaient du Québec. Ils s'étonnaient d'entendre aussi peu parler français, mais également que les prix des chambres demeurent aussi élevés. Pour faire des économies, ils ont trouvé un hôtel à la dernière minute à Portland plutôt qu'à Old Orchard. « On dirait que les commerçants sont plus contents de nous voir. Ils font un effort de plus », a souligné Bruno, le père de Laurie et de trois autres enfants.
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE La plage d'Old Orchard avec ses manèges
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE Le motel Kebek 3
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE La plage d'Old Orchard s'étend sur plus de 11 kilomètres.
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
La plage d'Old Orchard avec ses manèges
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Nous avons croisé une autre famille de Lac-Mégantic, qui avait opté pour un court séjour en camping, et pour qui Old Orchard est à seulement trois heures et demie de route, ce qui est souhaitable pour prendre des vacances avec des adolescents qui travaillent et ne peuvent s'absenter longuement, explique Bianca Cliche. « Ma santé mentale avait besoin de voir la mer quand même. »
PHOTO ÉMILIE CÔTÉ, LA PRESSE
Lise Goudreault
Lise Goudreault fait partie du groupe Facebook appelé Québécois à Old Orchard Beach, qui compte plus de 42 000 membres. « La première fois que je suis venue ici, c'était en 1967. »
Son quartier général, au moins deux fois par été, est le motel Beach House, où elle a un endroit au sous-sol pour entreposer des choses. « Nous n'avons pas 20 ans, lance son conjoint septuagénaire, Pierre Cartier. On veut profiter de nos dernières années. »
Les deux Québécois sont irrités par les menaces envers le Canada provenant de la Maison-Blanche, mais c'est peut-être en discutant avec leurs amis du Massachusetts qu'ils retrouvent à la plage chaque année, et avec d'autres Américains, que la démocratie fera son œuvre, estime M. Cartier.
Chose certaine, Lise et son amoureux retourneront à Old Orchard en août avec leurs enfants respectifs et leurs petits-enfants. « On crée des souvenirs et la racine est profonde », illustre-t-elle.
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