
L'écologie attaquée, pourquoi Pannier-Runacher n'a pas encore démissionné du gouvernement
La goutte de trop pour Agnès Pannier-Runacher, macroniste de la première heure ? Depuis que le socle commun s'est formé bon an mal an, la ministre de la Transition écologique a dû manger son chapeau sur plusieurs sujets. À la loi agricole de l'hiver dernier qui l'a rendu colère, a succédé – entre autres — la loi Duplomb sur laquelle elle a travaillé d'arrache-pied pour modifier le texte au Sénat. Perdant néanmoins, reconnaît-elle, une bataille sur l'acétamipride (un pesticide dénoncé comme « tueur d'abeilles »).
Mais face à l'alliance RN-LR dans l'hémicycle, ce printemps, pour détricoter les ZFE ou l'objectif Zéro artificialisation nette (ZAN), elle a repris son bâton pour dénoncer le « populisme, du court-termisme électoral déguisé en soi-disant 'bon sens' » de ses alliés de circonstances.
Dans Le Monde, ce vendredi 4 juillet, elle en remet une couche contre son collègue de Beauvau et son « calcul électoral perdant » : « à courir derrière le Rassemblement national, les Français préféreront toujours l'original à la copie ». Et la ministre de taper là où ça fait mal, en rappelant que le parti de Bruno Retailleau « pèse 7 % des votes aux législatives ».
Démissionner ? « C'est tout ce qu'ils attendent »
Depuis septembre, elle a aussi dû composer avec une ministre de l'Agriculture estampillée LR, Annie Genevard, alors que les relations entre les deux ministères sont déjà souvent, traditionnellement, crispées. « Leurs écosystèmes sont tellement différents qu'on ne voit pas comment ils pourraient coopérer », confiait à L'Opinion un ex-parlementaire macroniste après leur nomination par Michel Barnier. Et de fait, tension il y a eu. Notamment cet hiver lorsque la droite a rué pour réclamer la suppression de l'Office français de la biodiversité, chargé de contrôler les agriculteurs.
« Il y a eu des moments où on s'est retrouvés dans un bureau à se tenir chaud en disant que ce n'était pas possible », confie d'ailleurs Agnès Pannier-Runacher au Monde qui lui demande si elle a déjà pensé à démissionner. Et ? Oui, l'idée de lâcher son maroquin lui a bien « déjà traversé l'esprit », mais elle s'y refuse car, « en fait, c'est tout ce qu'ils attendent ». Et l'ancienne députée du Pas-de-Calais de fixer quand même une limite : « Tant que je peux avancer sans avoir le sentiment d'être la caution écologique du gouvernement, je le fais. Si un jour cela change, j'arrêterai et je me préparerai pour la suite ». François Bayrou est prévenu.
Loin d'adoucir les angles après des semaines où la macronie a vu le bilan écologique du premier mandat d'Emmanuel Macron se faire démonter à l'Assemblée, la tribune de Bruno Retailleau a creusé la ligne de front. À tel point que même Emmanuel Macron est sorti de sa réserve dans la journée jeudi, en marge d'un déplacement à Roquefort, pour appeler chaque ministre à « s'occuper » de ses « affaires ». Un rappel à l'ordre sans doute apprécié à Roquelaure.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le HuffPost France
16 minutes ago
- Le HuffPost France
Le coq Ricco chantait-il trop fort ? La justice donne tort à la voisine des propriétaires
VOISINNAGE - Le coq était, d'une certaine façon, jugé à titre posthume. Ricco a été tué il y a quelques jours par un renard dans sa basse-cour de Nivolas-Vermelle (Isère) alors l'audience qui a eu lieu vendredi à Bourgoin-Jallieu était particulière. Installée en 2021 dans la commune, la voisine d'Alexia et de Franck Charreton réclamait le départ de leur coq Ricco, qu'elle accusait de chanter trop fort. Elle avait demandé aussi 4500 euros de dommages et intérêt. S'il s'est déclaré incompétent sur le fait de savoir si le coq chantait trop fort ou pas, le tribunal a condamné sa voisine procédurière pour le préjudice moral causé à ses propriétaires. Elle devra leur verser 2000 euros et prendre en charge 1500 euros de frais pour leur défense. « C'est une décision suprême car c'est dissuasif pour toutes les personnes procédurières qui veulent intimider leurs voisins », s'est réjouie Alexia Charreton auprès de l'AFP. « Ricco avait le droit d'être là, il avait le droit de chanter », a déclaré sa propriétaire, en espérant que cette « belle reconnaissance » serve à « d'autres personnes dans la même situation ». Et Ricco aura un successeur, assure-t-elle, pour continuer à protéger ses poules. Au cœur du dossier, la question de la limite entre la ville et le monde rural : le chant des coqs est reconnu comme un « patrimoine sensoriel » des campagnes - et donc protégé - par le droit français depuis 2021. C'est une décision suprême car c'est dissuasif pour toutes les personnes procédurières qui veulent intimider leurs voisins. Alexia Charreton, propriétaire de Ricco. Mais la zone du litige est « faite pour être habitée », avait plaidé lors de l'audience, en mai, l'avocat de la plaignante Me Briac Moulin, car elle n'est pas une « rase campagne ». L'Insee classe la zone Nord-Isère comme un « territoire périurbain » s'étant développé sous l'influence de l'agglomération lyonnaise. Les propriétaires ont plaidé vivre en « zone rurale », où le « joli » le chant de leur coq était selon eux apprécié par leurs autres voisins. « Ce n'est pas normal d'arriver dans un lieu où il y a une certaine identité et de vouloir tout changer », avait dénoncé très émue Alexia Charreton. Le couple était soutenu par une pétition recueillant plus de 33 000 signatures, et avait même installé une webcam dans leur basse-cour pour décompter les cocoricos de Ricco, au maximum « 5 à 6 fois dans la journée ». Ricco n'était pas le premier coq à faire face à la justice : en 2019, le coq Maurice était devenu un emblème de la ruralité après avoir été autorisé à continuer de chanter à l'issue d'un conflit de voisinage. Il est, lui aussi, mort l'année suivante.


Le Figaro
an hour ago
- Le Figaro
Hervé Gaymard, le gardien du temps gaulliste
Réservé aux abonnés UN HOMME, UNE VOIX - Le président de la Fondation Charles-de-Gaulle vient d'achever sa série de préfaces à l'œuvre d'avant-guerre de l'homme du 18 Juin. À lire pour mieux comprendre le temps présent. Comme souvent avec lui, les titres de ses livres ont peu à voir avec leur contenu. De même que Le Fil de l'épée n'est pas un essai sur la chevalerie mais un précis de l'art du commandement, Vers l'armée de métier n'est pas un plaidoyer pour des soldats professionnels mais une réflexion sur les atouts et handicaps géographiques de la France. La géographie bougeant moins que l'histoire, ce livre n'a pas pris une ride. Il est réédité avec une longue préface érudite d'Hervé Gaymard, qui apporte au passage quelques révélations sur le de Gaulle écrivain de l'entre-deux-guerres. On ne dira jamais assez combien Gaymard a bien fait de sortir du jeu politique. À la parution, il y a trente ans, de son premier livre, intitulé Pour Malraux, les lecteurs avaient pu percevoir chez lui un goût pour la chose littéraire et un désir d'intransigeance que n'a jamais possédé son mentor de l'époque, Jacques Chirac, qui fut toujours plus radical-socialiste que gaulliste. Aujourd'hui président de la Fondation de…


Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
Le geste héroïque de Carlos pour sauver ses voisins, blessés dans une explosion : « J'ai défoncé la porte »
Des fumées s'échappent encore de la maison pendant que les pompiers s'activent pour maîtriser l'incendie qui couve à l'intérieur. Sur le trottoir d'en face, un homme mince à lunettes regarde le tout. C'est Carlos, 55 ans, qui se remet doucement de ses émotions. Ce samedi matin, une violente explosion, suivie d'un incendie, a secoué un quartier résidentiel de Morsang-sur-Orge (Essonne) , allée de Sully. Réveillés en sursaut, Carlos et d'autres voisins se sont précipités pour porter secours aux victimes, malgré le chaos. Le bilan fait état de deux blessés, dont un grave.