
Les pilotes de ligne sont-ils bien trop fatigués?
Les pilotes de ligne peuvent souffrir d'une forme de fatigue particulière, qui s'explique entre autres par le dérèglement de leur horloge interne.
KEYSTONE
Il est des fatigues que même le sommeil ne parvient pas à dissiper. Ce profond épuisement n'épargne pas les pilotes de ligne suisses, révèle la «NZZ am Sonntag» . Dans les colonnes du média, plusieurs pilotes décrivent un quotidien rythmé par des horaires irréguliers et une charge mentale constante. Un malaise qui porte un nom: la pilot fatigue .
Loin d'être un simple coup de fatigue passager, la pilote fatigu e est prise très au sérieux par les autorités aéronautiques. Depuis plus de 40 ans, elle est considérée comme un facteur de risque majeur en vol. Selon « The Journal of Air Transport Management» , elle fait partie des causes humaines identifiées dans les accidents aériens . Fatigue sévère et troubles du sommeil
Des études confirment l'ampleur du phénomène: dans une enquête de 2006 déjà, 75% des pilotes sondés volant au-delà de leurs horaires habituels déclaraient souffrir de fatigue sévère. Une autre étude de 2016 estimait quant à elle que plus de 30% des pilotes souffraient de troubles du sommeil.
Cette fatigue provient de facteurs inhérents au métier: les longues heures de vol, les horaires irréguliers, le stress prolongé, mais surtout la perturbation du rythme circadien – cette horloge biologique qui régule notre sommeil. Le problème, c'est que ce type de fatigue ne disparaît pas nécessairement avec le repos réglementaire et qu'elle peut diminuer la vigilance des pilotes. De quoi soulever de graves questions de sécurité. Tensions avec les passagers
À ce rythme de travail éreintant, s'ajoutent également des défis opérationnels concrets, dont la gestion chaotique des créneaux de décollage (ou slots ). Selon les pilotes interrogés par la «NZZ», l'irrégularité propre à ces créneaux est une forme de pression supplémentaire assez insupportable.
En outre, des incidents techniques récents – notamment sur les Airbus A220 de Swiss – ont ravivé certaines inquiétudes. En juillet, l'un de ces appareils a dû atterrir en urgence après l'apparition de fumée à bord. Des suspicions ont été soulevées quant à d'éventuelles vapeurs toxiques, bien que Swiss réfute tout danger. En Suisse, la situation devient si préoccupante que le syndicat Aeropers menace de résilier sa convention collective avec Swiss d'ici à la fin 2025.
Transport et sécurité aérienne
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24 Heures
8 hours ago
- 24 Heures
Comment la peur des hommes hante le quotidien des jeunes Suissesses
Écouteurs sur les oreilles et applications de géolocalisation: bienvenue dans l'arsenal défensif d'une génération dont plus de la moitié vit dans la crainte. Témoignages. Publié aujourd'hui à 18h03 Des personnes manifestent à l'appel des collectifs Grève des femmes Vaud et Jamais sans mon consentement, le 21 août 2021 devant le Palais de justice de Montbenon à Lausanne. MARTIAL TREZZINI/KEYSTONE En bref: Le pouce en l'air, courir vers une voiture qui s'arrête au bord de la route et scruter par la vitre, le cœur battant: qui va bien vous emmener? Bonne ambiance, ou votre instinct vous dit-il de fuir? Dans les années 80, l'auto-stop était encore un moyen de transport courant. Aujourd'hui, cette pratique a presque disparu. Serait-ce par crainte pour notre sécurité? En effet, de nombreuses jeunes femmes ont peur des prédateurs masculins. Selon une étude récente, en Suisse, plus de la moitié d'entre elles éprouvent une «peur accrue» et 14% vont jusqu'à ressentir une «peur extrême» envers les hommes. Moins d'un tiers des personnes interrogées ont choisi l'option «peur légère» ou «pas peur» du tout. «La peur des hommes est toujours là», confie également Morgane S.*, 20 ans. Nous avons modifié les noms des jeunes femmes interrogées pour préserver leur anonymat. Elle étudie à l'Université de Zurich tout en travaillant dans le journalisme. Dès qu'elle fait la connaissance d'une personne digne de confiance, les craintes s'estompent. Application de traçage comme mesure de protection En tant que jeune femme, on est constamment confrontée à des petites agressions au quotidien, comme le catcalling , «des types qui vous appellent ou font des commentaires depuis leurs fenêtres ou les voitures», du harcèlement de rue . Les attouchements sont également fréquents, surtout en ville. Lorsque Morgane S. habitait en centre-ville, ces incidents étaient courants. Maintenant, à la campagne, c'est mieux. Aujourd'hui, elle ressent une tension permanente lorsqu'elle se déplace seule le soir, surtout autour des gares. «Je suis toujours très vigilante, en mode fight or flight , parfois proche de la crise de panique. Par exemple, lorsque j'entends des pas derrière moi, confie-t-elle. C'est alors que les pensées se bousculent dans ma tête: S'agit-il d'un homme? Depuis combien de temps me suit-il? Vais-je réussir à lui échapper?» Elle pratique la musculation depuis des années et s'est mise au kickboxing il y a quelques mois pour gagner en confiance. Ces deux sports l'y aident. De plus, elle fait toujours connaître sa position géographique à sa famille et se sent alors plus en sécurité lors de ses déplacements. De préférence en groupe: «C'est là que mon instinct protecteur se manifeste. Je veille au bien-être des femmes qui m'accompagnent.» «J'aimerais que les hommes comprennent mieux nos peurs et nos préoccupations» Dagmar Pauli, directrice adjointe du service de psychiatrie et psychothérapie pour enfants et adolescents à la Clinique universitaire de Zurich, n'est «pas si étonnée» par ces taux d'anxiété élevés. Selon elle, la plupart des jeunes femmes craignent avant tout un viol commis par un inconnu dans l'obscurité. Beaucoup ignorent que la plupart des délits sexuels sont commis par des proches. Lena A.*, étudiante de 24 ans, le sait bien. Elle a elle-même été victime d'une agression dans sa colocation. Sans crier gare, un colocataire l'a frappée à plusieurs reprises avec une cravache, malgré ses tentatives de défense et sous les yeux d'autres témoins. Ses colocataires ont certes jugé déplacé le comportement de l'agresseur, mais ils sont restés bienveillants à son égard et ont assuré à Lena A. que c'était quelqu'un de bien qui avait simplement commis un écart. La jeune fille souhaiterait que les femmes puissent évoquer leurs préoccupations liées à l'insécurité et à leurs craintes sans que les hommes se sentent immédiatement visés et adoptent une attitude défensive. «Je ne critique pas tous les hommes, mais j'aimerais qu'ils comprennent mieux nos peurs et nos préoccupations.» La peur en toile de fond Lena A. ne se sent pas vraiment en sécurité lorsqu'elle se déplace seule. Un jour, dans le tram, un inconnu qui semblait juste vouloir discuter a soudain posé sa main sur sa jambe. La drague insistante et le harcèlement sur les applications de rencontre et les réseaux sociaux sont des phénomènes très répandus qui alimentent un climat d'insécurité chez les femmes. Eh non, elle n'a jamais observé un tel comportement de la part d'hommes musulmans, seulement de la part de Suisses. Elle ne confirme pas le cliché de la culture sexiste des jeunes musulmans en Suisse. Par mesure de protection, Lena A. porte des écouteurs pour signaler qu'elle ne veut pas être abordée. Elle fait également preuve de beaucoup de prudence lorsqu'il s'agit de donner ses coordonnées. Il lui arrive aussi de prendre ses clés en main en cours de trajet quand la situation devient préoccupante, par mesure de sécurité. Pour les rendez-vous, elle prévient ses amies à l'avance du lieu et de la personne qu'elle va rencontrer. Quand sortir devient source d'angoisse La peur des agressions sexuelles dans l'espace public a-t-elle augmenté chez les jeunes femmes par rapport au passé? Cette question fait débat. Le chercheur allemand spécialisé dans les études générationnelles Rüdiger Maas observe une nette hausse en Allemagne. Maria Mondaca, directrice d'un centre d'accueil pour les jeunes femmes victimes de violences psychologiques, physiques ou sexuelles à Zurich, considère que c'est également très probable en Suisse. Elle souligne que les statistiques criminelles helvétiques révèlent une augmentation des cas de viols et de lésions corporelles graves. Les expériences vécues lors des sorties et les témoignages choquants relayés sur les réseaux sociaux alimentent également ce sentiment de peur. Les filles et les jeunes femmes de son entourage professionnel lui font souvent part de harcèlements, d'insultes ou d' agressions subis de la part d'hommes pendant leurs loisirs. «Je suppose que le nombre de cas non recensés est élevé», ajoute la spécialiste. Se déplacer devient source d'angoisse, notamment l'été au bord du lac. Les jeunes femmes sont «parfois poursuivies, abordées de manière irrespectueuse ou sexualisée, harcelées ou sollicitées pour engager une conversation, même lorsqu'elles manifestent clairement leur refus». Des études démontrent que même des gestes apparemment anodins, comme des blagues grivoises ou des sifflements au quotidien, contribuent à créer un climat dans lequel les femmes se sentent souvent mal à l'aise et perdent confiance en elles. Carla W.*, 23 ans, étudiante en anglais, sort très rarement. Elle ne fréquente pratiquement que des camarades d'études et a elle aussi vécu ce genre d'expérience. Bien qu'il ne se soit concrètement rien passé, une situation l'a profondément déstabilisée. Elle n'a généralement pas peur, mais a pris conscience de sa vulnérabilité quand un jeune homme qui l'accompagnait lui a déclaré soudain, d'un ton triomphant: «J'ai envie, là, maintenant, de tout faire avec toi.» Le harcèlement sous toutes ses formes: en parler aux hommes Sophie M.*, 25 ans, chargée de communication, en a fait l'expérience. À l'âge de 11 ans, elle a subi un traumatisme causé par son grand-père. Il s'est montré violent en franchissant des limites de manière inacceptable. Plus tard, à l'adolescence, une connaissance plus âgée lui a imposé des baisers. Un colocataire lui a donné des coups de pied aux fesses sans son consentement. Aujourd'hui encore, Sophie M. n'aime pas sortir seule et peine à retrouver suffisamment confiance en elle pour accepter un rendez-vous. «J'imagine à chaque fois un scénario qui finit mal.» L'alcoolisation excessive des hommes inquiète les jeunes femmes qui sortent le soir. IMAGO/REICHWEIN En revanche, au travail ou avec ses camarades, Sophie M. se sent en sécurité. Lorsqu'elle sort seule le soir, elle chausse de bonnes baskets pour pouvoir courir, enfile un pull ample par-dessus son haut et met ses écouteurs en guise de protection. Elle scrute en permanence, et automatiquement, les alentours à la recherche de signaux: là, par exemple, un groupe de jeunes hommes, bières à la main – l'alcool désinhibe –, ou ici, une bande de supporters de foot , gorgés d'adrénaline après un match. Bien sûr, le lieu joue un rôle: «Les femmes ne peuvent pas se déplacer partout avec la même liberté, explique Sophie M., mais elles ont le droit de se sentir en sécurité.» La jeune femme constate toutefois un progrès, surtout parmi ses collègues masculins de son âge: «Je peux parler avec eux si je me sens mal à l'aise.» Elle aborde le sujet et évoque ce qu'elle perçoit comme des comportements masculins inadaptés. Elle constate notamment «que les garçons se font des films, complètement différents de ceux des filles». Ils ne sont pas du tout conscients de ce que les femmes peuvent ressentir. Ce que cela représente de se promener la peur au ventre. Ses amis ont réagi avec respect et compréhension. Pour elle, il est essentiel d'éviter de diaboliser l'autre sexe et de privilégier le dialogue. Traduit de l'allemand par Emmanuelle Stevan Harcèlement et agressions sexuelles Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Alexandra Kedves travaille comme journaliste culturelle. Elle écrit principalement sur le théâtre et sur des sujets de politique sociale et éducative. Elle a étudié la philologie allemande, la philologie anglaise et la philosophie à Constance, Oxford et Fribourg-en-Brisgau. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
12 hours ago
- 24 Heures
Privée d'un traitement vital, une Suissesse saisit la Cour européenne des droits de l'homme
Atteinte d'une maladie rare, une Suissesse se bat pour accéder à un médicament essentiel à sa survie. Un cas révélateur des limites du système de santé. Publié aujourd'hui à 14h55 La Suissesse est atteinte d'amyotrophie spinale, une maladie rare et dégénérative (photo prétexte). Getty Images Atteinte d'une maladie génétique incurable, une Suissesse s'est battue pendant des années pour obtenir le remboursement d'un traitement capable de ralentir sa progression, relate le site Watson . Après avoir été déboutée par toutes les instances suisses, elle vient d'essuyer un nouvel échec devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), qui a donné raison à sa caisse maladie. Son avocat dénonce la priorité donnée en Suisse aux intérêts économiques sur la dignité humaine. La patiente est atteinte d'amyotrophie spinale, une maladie rare et dégénérative. En fauteuil roulant, alimentée par sonde gastrique et sous assistance respiratoire, elle use de son index pour contrôler son fauteuil roulant et son téléphone, ce qui l'aide beaucoup au quotidien. Cependant, depuis 2018, ce doigt a commencé lui aussi à faiblir. Pas de remboursement Un traitement peut toutefois changer les choses: le Spinraza, un médicament capable de ralentir, voire de stopper la progression de la maladie. Chaque injection coûte cependant 90'000 francs et il faut en réaliser six la première année, puis deux par an. Or, il y a sept ans, l'assurance de la Suissesse refuse de rembourser ce traitement, le médicament n'étant alors pas inscrit sur la liste des traitements spéciaux définie par la Confédération. La patiente s'engage un long combat judiciaire, qui ira jusqu'au Tribunal fédéral. Elle parvient à financer une première injection, observe des améliorations, les documente à travers des rapports d'experts, et fournit de nouvelles études scientifiques. Mais la justice estime ces preuves insuffisantes, faute de données statistiques solides, et rejette sa demande. Recours à la CEDH En 2020, le Spinraza est finalement ajouté à la liste des traitements remboursés – mais uniquement pour les patients de plus de 20 ans non ventilés artificiellement. La Suissesse reste donc exclue du dispositif. Elle décide alors de saisir la CEDH. Mais les juges rejettent sa requête à une courte majorité (quatre voix contre trois), estimant que la Suisse n'a pas violé la Convention européenne des droits de l'homme. Un remboursement vital Son avocat, Philip Stolkin, se dit stupéfait par la décision: «Si elle ne reçoit pas ce médicament, elle meurt», argumente-t-il auprès de nos confrères. Selon lui, la Suisse dispose d'autres leviers pour encadrer les coûts des traitements – comme la mise en place d'une caisse unique –, mais choisit de protéger les intérêts des assureurs. L'OFSP se défend de toute opposition de principe au remboursement, affirmant à nos confrères que «le prix n'est absolument pas» le problème. Selon l'OFSP, ce sont les critères de remboursement qui sont en jeu, et ceux-ci exigent des preuves solides de l'efficacité – jugées ici insuffisantes. L'avocat envisage désormais de porter l'affaire devant la Grande Chambre de la CEDH, en raison du vote serré. Assurances maladie en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Sonia Imseng est journaliste au sein de la rédaction numérique. Elle couvre l'actualité, la société et la culture. Elle a aussi travaillé pour Femina, la RTS, Le Temps, Le Courrier. Plus d'infos @SoniaImseng Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
18 hours ago
- 24 Heures
Une étude veut le prouver: n'importe qui est capable de terminer un trail de 100 km
Une course sillonne les Alpes sur 101 kilomètres et 6100 mètres de dénivelé. Vingt femmes et 20 hommes vont se préparer dix-huit mois pour relever le défi. Publié aujourd'hui à 08h36 En 2027, 40 néophytes tenteront de faire deux tiers du tour du Mont-Blanc. UTMB En bref: L'être humain n'a pas le choix: sa condition l'oblige à être actif pour rester en bonne santé. Aucun raccourci, aucune pilule miracle. Ce postulat, Guillaume Millet le défendait déjà à l'époque où il était un des meilleurs ultratraileurs du monde. La voix d'un champion porte, mais celle du chercheur qu'il est devenu résonne avec une autre légitimité. Encore faut-il la rendre audible auprès du grand public. Guillaume Millet a peut-être trouvé la formule. Et si on vous disait que parcourir 100 kilomètres dans la montagne n'avait rien d'une activité extrême? Que le corps humain pouvait encaisser 6000 mètres de montée et de descente d'une seule traite? Et que tout ça était accessible sans habiter le corps d'un athlète affûté comme une lame de rasoir, bercé aux longs efforts dans la nature depuis sa tendre enfance? Mieux: qu'en partant de zéro, au prix d'une préparation de dix-huit mois loin de vous condamner à suer nuit et jour, ce défi vous est accessible? C'est ce que va tenter de démontrer la nouvelle étude justement menée par Guillaume Millet. Un projet nommé « 0 to 100 », prêt à briser des barrières et à déloger les idées reçues autour de l'activité physique. Vingt femmes et 20 hommes commenceront l'expérience au début de l'année prochaine. S'ils sont retenus, c'est qu'ils présentent la particularité pas si particulière de n'exercer aucune activité physique depuis de nombreuses années. Un mal qui tue 3,7 millions de personnes dans le monde chaque année. «Courir un ultratrail n'est pas bon la santé. Mais s'y préparer est excellent» Ce qui les attend? Découvrir un mode de vie non pas actif, mais très actif. Et, dix-huit mois plus tard, se retrouver au départ de la CCC. Un ultratrail de 101 kilomètres et 6100 mètres de dénivelé entre Courmayeur et Chamonix, avec passage en territoire suisse, du côté de La Fouly, Champex et Trient. Si le challenge peut paraître démesuré, Guillaume Millet et son équipe sont confiants. Ils se sont fixé l'objectif d'amener 80% de leur panel à l'arrivée. «Il faut le prendre comme une prévision. Il s'agit d'une étude scientifique: on ne sait pas à l'avance les résultats qu'on va obtenir. Plus que de retrouver les participants à l'arrivée, ce qui m'importe est de les voir au départ, suffisamment en forme pour relever le défi.» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. C'est en prononçant ces mots que le chercheur apporte une première nuance capitale. « Courir un ultratrail n'est sans doute pas très bon pour la santé . À cause du stress appliqué sur les articulations, des troubles du sommeil ou gastro-intestinaux qui peuvent apparaître. En revanche, se préparer intelligemment pour un ultra est excellent. Si l'on fait la balance des deux, elle penche nettement du bon côté. Et de toute façon, qui accepterait de se préparer sans récompense au bout?» «En Suisse peut-être davantage qu'en France, il existe cette idée commune que les ultratraileurs vont trop loin, qu'ils se mettent en danger, qu'ils sont des sortes d'extrémistes.» imago Les 40 participants n'auront pas à s'y résoudre. Ils n'auront pas non plus à se plier à un régime de travail spartiate. «Avec un entraînement bien réfléchi, beaucoup de progressivité et quelques semaines un peu plus difficiles que les autres, l'idée n'est pas de les soumettre à plus de quatre ou cinq heures d'entraînement par semaine.» Devenir un exemple pour prendre soin de santé Ainsi apparaît l'essence de leur rôle. Ces 40 sédentaires sont appelés à devenir des exemples pour Monsieur et Madame Tout-le-monde. Pour celles et ceux qui cumulent un job, une vie de famille, qui connaissent tous les bienfaits de l'activité physique, mais qui ne trouvent la motivation de s'y mettre. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «C'est normal de ne pas être motivé: le corps humain est conçu ainsi, déculpabilise Guillaume Millet. Pendant des centaines de milliers d'années, l'être humain voulait être sédentaire, son cerveau s'est formaté à économiser de l'énergie. C'était une qualité d'être feignant! Mais ça ne l'est plus. Et notre sédentarité actuelle ne peut aller sans conséquences.» L'une de ces conséquences apparaît en chiffre. En Suisse, 43% de la population se trouve en situation de surpoids. L'Organisation mondiale de la santé a récemment augmenté ses recommandations en termes d'activité physique: cent cinquante à trois cents minutes d'activité modérée par semaine. La tendance est à la hausse. Est-ce visionnaire de pousser plus loin que la barre des trois cents minutes, ou simplement inutile, voire néfaste? À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «Pour 95% des gens, faire plus de sport, c'est mieux, expose celui qui a publié plusieurs livres sur ces thématiques. En Suisse peut-être davantage qu'en France, il existe cette idée commune que les ultratraileurs vont trop loin, qu'ils se mettent en danger, qu'ils sont des sortes d'extrémistes. Mais on peut tout à fait être raisonnable en pratiquant la discipline. Il ne faut surtout pas sous-estimer la problématique de l'addiction au sport. Oui, l'ultra attire des gens qui peuvent avoir des comportements addictifs. Mais non, l'ultra ne rend pas accro.» Les 40 volontaires, eux, seront minutieusement suivis, dans l'optique de glaner un maximum de données qui permettraient de démontrer les bénéfices de l'activité physique sur le corps et l'esprit. Grâce aux effets du sport sur leurs niveaux d'énergie quotidiens, ils pourraient bien se retrouver moins fatigués après avoir couru un ultra qu'avant. À condition que l'expérience se déroule comme prévu, c'est-à-dire bien. Et qu'elle trouve les financements et les partenaires nécessaires à son bon déroulement. Courir une heure sera plus dur que de terminer un ultratrail Les «cobayes» mettront-ils plus ou moins que les 26 h 30 autorisées pour boucler la CCC? Ce n'est pas vraiment à cette échelle que se situent les inquiétudes de Guillaume Millet. «Le plus difficile pour eux dans ce projet, au regard d'où ils partent, ce sera de courir une heure sans s'arrêter. C'est durant cette phase que le risque de blessure sera le plus élevé.» C'est aussi pour ça que les nouveaux coureurs sont généralement orientés vers un 5 kilomètres ou un 10 kilomètres comme première échéance. «Des chercheurs canadiens ont eu une idée similaire à la nôtre. Ils souhaitent mener des sédentaires à réussir un Ironman en douze mois. Ça doit signifier que notre projet n'est peut-être pas complètement fou.» Les participants ne tarderont pas à le vérifier par eux-mêmes. Leur santé est en jeu. D'autres articles sur l'ultratrail Florian Vaney est journaliste au sein de la rédaction sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Formé dans la presse régionale, il suit de près le football suisse, des divisions «des talus» à la Super League. Il s'intéresse aux événements du terrain, mais plus encore aux histoires – belles et moins belles – qui naissent autour. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.