
Elle a coupé la langue de son agresseur et se bat pour sa réhabilitation
Publié aujourd'hui à 11h31
Choi Mal-ja, au centre, réagit après l'audience de son nouveau procès au tribunal de district de Busan, entourée de partisans.
AFP/YONHAP
La justice sud-coréenne s'est penchée mercredi sur un dossier remontant à plusieurs décennies après avoir été saisie par une femme encouragée par #MeToo à contester sa condamnation pour avoir sectionné la langue de son agresseur il y a 61 ans. Lors de l'audience mercredi, le procureur a requis l'annulation de sa condamnation. Le jugement doit être prononcé en septembre.
Choi Mal-ja était âgée de 19 ans quand elle avait été agressée par un homme de 21 ans à Gimhae dans le sud du pays en 1964. Il l'avait plaquée au sol et enfoncé sa langue dans sa bouche, selon la justice. Choi Mal-ja avait réussi à se dégager en lui sectionnant la langue de 1,5 cm.
L'agresseur n'avait été condamné qu'à 6 mois de prison avec deux ans de sursis, pour violation et intimidation, mais pas pour tentative de viol, une sanction qui avait suscité une immense controverse dans le pays. Mais la victime avait elle également été condamnée pour préjudice physique grave à 10 mois d'emprisonnement avec deux ans de sursis. La cour avait alors estimé que sa réaction avait «dépassé les limites légales raisonnables de l'autodéfense».
Son cas s'était retrouvé à nouveau sous les feux des projecteurs des décennies plus tard avec le mouvement #MeToo, qui a démarré en 2017 et avait poussé Choi Mal-ja à réclamer justice. Mobilisation en Corée du Sud
En Corée du Sud, les femmes s'étaient massivement mobilisées dans des manifestations et avaient remporté des victoires dans plusieurs domaines allant du droit à l'avortement à des peines plus sévères pour des vidéos en caméra cachée.
Choi Mal-ja avait réclamé un nouveau procès en 2020 mais en première instance sa demande avait été rejetée. Après des années de campagne et une requête en appel, la plus haute instance juridictionnelle du pays avait finalement ordonné un nouveau procès en 2024.
«Depuis 61 ans, l'État m'a fait vivre comme une criminelle», a-t-elle dit à des journalistes devant le Palais de justice de Busan avant l'audience de mercredi. Elle a ajouté qu'elle espérait que les générations futures puissent «vivre dans un monde libéré de violences sexuelles, dans le respect des droits humains et dans le bonheur».
Choi Sun-hye, directrice générale du centre d'aide aux femmes coréennes, qui l'a accompagnée dans son combat, a indiqué à l'AFP que sa décision devait également «devenir une source de force pour d'autres victimes de violences sexuelles et permettre de corriger les erreurs passées».
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