
Drame de la rue d'Aubagne à Marseille : la justice rend ce lundi un jugement attendu par toute la ville
drame du logement
avait provoqué la mort de 8 personnes à
Marseille
en 2018. La justice rend ce lundi son jugement dans le procès des effondrements de la rue d'Aubagne, pour dire si un ou plusieurs des
16 prévenus
peut être tenu pour responsable.
Qui de l'adjoint au maire, de l'expert, du syndic ou des copropriétaires a commis une éventuelle faute pénale ? De l'avis de tous, le débat juridique est extrêmement complexe et le président Pascal Gand, qui doit rendre sa décision à partir de 10 heures, pourrait prendre un temps significatif pour expliquer une décision mûrie pendant sept mois.
« Le tribunal a une grande responsabilité, mais qu'il soit sûr que nous, les familles, on croit dans leur travail, on croit dans leur conscience », a indiqué Liliana Lalonde, mère de Julien Lalonde, mort à 30 ans dans ce drame avec sept autres locataires du 65 rue d'Aubagne, en plein centre-ville.
Le procès, qui s'est tenu pendant un mois et demi à l'automne, était bien plus qu'une simple affaire judiciaire et la « salle des procès hors norme » avait accueilli toute la colère et la tristesse de la ville.
Au fil des audiences, les larmes avaient abondamment coulé face aux récits des parcours lumineux ou cabossés des victimes. Notamment à l'évocation du petit El Amine, fils d'Ouloume Saïd Hassani, « parti le matin avec son cartable et le soir, plus de maman, plus de vêtements, plus rien ».
Les débats ont permis d'établir que les effondrements des numéros 63 (vide) et 65 étaient inéluctables vu l'état du bâti. Mais aucune mise à l'abri des locataires du 65 n'avait été décidée et les travaux entrepris s'étaient avérés inefficaces voire contre-productifs.
L'instruction avait renvoyé devant le tribunal quatre personnes : Julien Ruas, adjoint du maire LR de l'époque Jean-Claude Gaudin, l'architecte Richard Carta qui avait expertisé l'immeuble moins de trois semaines avant son effondrement, et deux personnes morales, le syndic du 65, le cabinet Liautard, et le bailleur social propriétaire du numéro 63, laissé à l'état de ruine par Marseille Habitat.
Insuffisant pour certaines parties civiles qui avaient cité à comparaître une douzaine de personnes supplémentaires, dont des copropriétaires. Au final, 16 personnes morales et physiques ont été jugées pour différents délits, notamment homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité.
À Marseille, où l'habitat indigne prospère sur la précarité, ces décisions comptent. Depuis le drame, la justice de la deuxième ville de France n'hésite d'ailleurs plus à envoyer
les marchands de sommeil en prison
, comme en mars le propriétaire d'une trentaine de studios insalubres dans une ex-résidence universitaire.
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