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« Je me sens toujours appelée par l'eau » : la légende américaine Katie Ledecky ambitieuse lors des Mondiaux de Singapour

« Je me sens toujours appelée par l'eau » : la légende américaine Katie Ledecky ambitieuse lors des Mondiaux de Singapour

L'Équipe3 days ago
À vingt-huit ans, Katie Ledecky, la nonuple championne olympique aux vingt et un titres mondiaux reste une référence qui étonne par sa longévité.
Ce jour d'avril, dans la moiteur floridienne, elle nous interpelle de l'autre côté de la rue. En short et casquette, Katie Ledecky ne fait pas cas de son extraordinaire palmarès. Pendant près d'une heure, elle balaie sa carrière depuis qu'elle a été sacrée championne olympique à quinze ans, sur 800 m, aux Jeux de Londres (2012). Une longévité rare dans la natation, d'autant plus pour une femme. Ses neuf titres olympiques et vingt et un mondiaux ne semblent pas éroder ses qualités.
En atteste son record du monde du 800 m amélioré le 3 mai dernier (8'4''12). Et même si, en ouverture des Mondiaux à Singapour (séries dans la nuit de samedi à dimanche), la jeune femme de vingt-huit ans devrait subir la loi sur 400 m de la Canadienne Summer McIntosh, qui lui rend dix ans, l'aînée reste plus motivée que jamais.
Les chiffres marquants sur Katie Ledecky
« Il y a un an, vous remportiez quatre médailles dont deux d'or aux Jeux Olympiques de Paris...Le défi dans l'eau s'est mieux déroulé que mon français à l'oral (elle rit). Sérieusement, j'ai adoré. À Paris, vous avez organisé de superbes Jeux, l'ambiance à la piscine était incroyable, la compétition formidable. Tout ce que l'on pouvait rêver de mieux. Et je suis plutôt satisfaite de mes performances. Je me suis autorisée un mois de repos, j'ai pas mal voyagé en septembre et octobre pour différents événements, en reprenant progressivement l'entraînement. Et fin octobre, j'étais de retour ici, avec ma routine.
« J'adore l'entraînement. Je m'amuse en compétition mais j'aime surtout les défis que pose l'entraînement »
N'est-ce pas difficile de plonger dans la routine après de tels événements ?Non, j'adore ça ! J'adore l'entraînement. Je m'amuse en compétition mais j'aime surtout les défis que pose l'entraînement, avec cet objectif de toujours s'améliorer. Les hauts et les bas, les bons et les mauvais jours, ça y participe. J'ai à la fois besoin de défis et d'un cadre routinier, mais en étant toujours entourée des personnes qui aspirent aux mêmes objectifs que moi.
Quels étaient vos rêves de petite fille ?Sûrement pas de devenir une championne ! Je me souviens d'avoir regardé les Jeux de 2004 à la télé, j'avais commencé la natation un an plus tôt, mais ce n'était pas un rêve. Même en 2008, j'encourageais les nageurs américains, mais sans m'y voir quatre ans plus tard. Ce n'est qu'à treize ans, que tu commences à comprendre ce que ça représente, ce qu'il faut faire pour se rapprocher des chronos des meilleures, que la bascule s'est opérée.
En natation, qui vous a inspirée ?Mon frère, qui avait trois ans de plus que moi. Je l'admirais et je l'ai suivi à la piscine. Michael Phelps aussi, parce que j'ai grandi dans le Maryland, dont il est originaire. Comme Katie Hoff (7 titres mondiaux). Je me souviens aussi de Kate Ziegler (4 titres mondiaux, elle a fait tomber le plus vieux record du monde en 2007, sur 1 500 m), la première olympienne que j'ai croisée dans une compétition réunissant les États de Washington, du Maryland et de Virginie. J'ai été bercée par ces champions, qui venaient nous montrer leurs médailles ou organiser des stages, ou les nageurs plus âgés de mon club qui étaient vraiment gentils avec moi. Ça m'a incité, toutes ces années, à accepter ce rôle de modèle pour les plus jeunes. Et c'est encore une motivation.
« J'ai lu que Léon Marchand considérait l'eau comme un espace protecteur ; pour moi, ce serait plus un espace de jeu »
Quelles ont été vos premières sensations dans l'eau ?J'adorais ça ! Je jouais beaucoup, j'apprenais les mouvements. Mais je ne savais pas encore respirer, je m'arrêtais sur la ligne d'eau, je m'essuyais le nez, je respirais, puis je faisais deux mouvements de plus et je rattrapais la ligne (elle grimace). À la fin de mon tout premier été, je me suis fixé de nager 25 mètres sans m'arrêter. Mon premier exploit ! À l'automne, j'ai commencé à beaucoup progresser, à participer à des compétitions. Mais ce que j'aimais, c'étaient les entraînements très tôt, quand on faisait les fous dans l'eau. J'ai lu que Léon Marchand considérait l'eau comme un espace protecteur ; pour moi, ce serait plus un espace de jeu. On joue avec l'eau, on cherche à s'unir à elle, à la travailler. Elle nous est familière. Je suppose que cela explique que j'aie choisi les longues distances. Même si je crois qu'elles m'ont choisie plutôt que l'inverse. Mes coéquipiers redoutaient ces épreuves ; moi, j'étais plutôt bonne, je les battais régulièrement, et je me suis dit que je devrais probablement m'obstiner là-dessus. Ça me plaisait et correspondait à ma mentalité, à une certaine éthique de travail.
Katie Ledecky, héritière et singulière
Pourtant, nageurs et spectateurs préfèrent souvent le sprint, estimant que les longues distances ne sont pas très sexy...Je comprends que certains considèrent les épreuves longues comme fatigantes et ennuyeuses, mais elles peuvent être très intéressantes. L'idée qu'elles nécessitent d'adopter et ressentir un certain rythme, de gérer son énergie autant que les adversaires, de réfléchir pour comprendre chaque étape...
« A mesure que je progressais sur les 100 et 200 m, j'ai essayé d'appliquer les mêmes principes aux épreuves de fond, sur le départ, les virages, les coulées. Ca m'a donné confiance pour le 800 m et le 1 500 m »
En même temps, vous vous aventurez sur 200 m. Pourquoi ?Au début, c'était dans l'espoir d'entrer dans le relais américain. Je voulais vivre ce moment de partage. Ensuite, j'ai commencé à me qualifier individuellement pour cette épreuve. Et j'ai même gagné (championne du monde en 2015). Mais l'objectif reste d'être aussi rapide que possible pour aider le relais. En travaillant sur le 200, mon 100 m a progressé aussi. À l'époque, le 1 500 m n'était pas encore une épreuve olympique (c'est le cas depuis 2021). Dès la fin des Jeux de Londres et mon premier titre, je me suis dit que ce serait génial de disputer d'autres courses à Rio (en 2016). J'ai adoré le défi de nager du 200 m au 1 500 m aux Mondiaux. En revanche, depuis que le 1 500 m est olympique, même si je souhaite toujours contribuer au relais, je privilégie les distances individuelles longues.
Vous dîtes que la confrontation directe est un moteur...C'est génial de pouvoir courir contre des filles qui ont la même vitesse que vous, ou sont plus rapides. D'observer comment elles s'y prennent. Ces dernières années, c'est ce que j'ai vécu avec Ariarne Titmus ou Summer McIntosh. Sur le 400 m, Summer sera la favorite à Singapour, mais j'aime à penser que j'ai fait progresser la distance (3 records du monde entre 2014 et 2016) dans la façon de la considérer. Summer et Ariarne y contribuent aussi, à leur manière. Et j'essaie de m'accrocher. Concernant les longues distances, j'ai apporté un regard neuf en les considérant comme du sprint, en abordant la course à un rythme soutenu et de le maintenir, sans flancher. C'était nouveau, et assez unique. À mesure que je progressais sur les 100 et 200 m, j'ai essayé d'appliquer les mêmes principes aux épreuves de fond, sur le départ, les virages, les coulées. Ça m'a donné confiance pour le 800 m et le 1 500 m.
« Depuis mes tout premiers Jeux, je me suis imposée de rejeter l'étiquette de « star » qu'on m'a collée »
Comment expliquez-vous votre longévité ?Je sais, bien sûr, que la natation est un sport exigeant et éprouvant, peut-être encore plus quand on nage sur de longues distances. Mais j'ai cette capacité à me projeter vers la suite. Attention, je célèbre mes victoires, je profite de l'instant présent et je m'accorde des pauses de temps en temps. Mais je me sens toujours appelée par l'eau pour me remettre au travail.
Le deuxième facteur important, ce sont les gens qui m'entourent, mes coéquipiers, mes entraîneurs, qui me donnent envie d'aller à la piscine et me mettent au défi pour rendre le processus toujours ludique. Et puis, depuis mes tout premiers Jeux, je me suis imposée de rejeter l'étiquette de « star » qu'on m'a collée. Je suis restée comme j'ai toujours été, à vouloir battre mes records, quels qu'ils soient. Mes parents ou mes entraîneurs ont très bien réussi à m'inculquer qu'après ma première médaille d'or olympique, à laquelle je ne croyais pas, le reste de ma carrière serait comme une cerise sur le gâteau. J'avais déjà accompli plus que je ne l'aurais imaginé.
Avoir changé d'entraîneur ou de lieu de préparation, était-ce aussi une façon de se renouveler ?Oui, même si c'était involontaire. Je trouve assez unique d'avoir eu quatre entraîneurs au cours des quatre Jeux auxquels j'ai participé. Ils m'ont aidée à garder de la fraîcheur, une approche originale en changeant à la marge ma vision du sport, avec des partenaires, un environnement et des ambiances suffisamment différents pour raviver ma curiosité. Ma chance, c'est que ça n'a jamais été un bouleversement : après mes premiers Jeux, Yuri Suguiyama a été recruté par une université et c'était un souhait. Bruce Gemmel est arrivé, qui était le coach idéal à ce moment de ma carrière. Après Rio, je suis allée à Stanford (avec Greg Meehan), et après Tokyo, ayant fini mes études universitaires et comme j'avais un fort désir de revenir dans l'Est du pays, mais avec du soleil, j'ai choisi Gainesville et Anthony Nesty.
« C'est rare pour un athlète d'avoir l'opportunité de disputer des Jeux à domicile. La carrière de Michael Phelps n'a pas coïncidé avec cette chance. Je ne veux pas la laisser passer »
Quelle épreuve considérez-vous comme "votre "course ?Peut-être le 800 m ça reste ma première médaille d'or olympique. Et à Paris, j'ai ressenti une pression inédite, parce qu'elle venait de moi. Je n'aime pas me focaliser sur des chiffres, mais je ne pouvais pas m'empêcher de penser à quel point ce serait spécial. Quand j'ai touché le mur, j'ai ressenti beaucoup de soulagement. C'est difficile à admettre, car je préfère de loin la joie et l'excitation. Je vous rassure, le bonheur a pris le dessus dès que j'ai vu ma famille devenir folle. Et puis, le 800 m de Paris était le 3 août, comme aux Jeux de Londres. J'avais coché cette date comme un anniversaire à ne pas manquer.
À quoi pensez-vous lorsque vous nagez ?Ça varie. C'est même très différent quand il s'agit d'une séance ou d'une compétition. En course, je compte les tours, je pense à mon rythme, à ma nage, à ce que mon corps ressent, à tout ce qui m'entoure. J'essaie d'identifier les sensations, bonnes ou mauvaises. Parce que ça fait très mal, et qu'il faut s'imposer une voix positive dans sa tête, comme un conférencier qui vous motiverait. Au milieu du 1 500 m de Tokyo, j'ai soudain pensé à mes grands-parents et ça m'a remplie d'amour. Ça a joué comme un mécanisme de distraction de la douleur. J'y ai réfléchi après, j'ai voulu m'en souvenir pour Paris. Et j'ai anticipé ce moment. Quand il a surgi, j'ai pensé à mes coéquipiers, j'ai répété leurs noms en boucle. C'était une astuce pour me souvenir de tout le travail fourni, qui devait me conforter dans ma capacité à aller au bout. Ça m'a donné un sacré coup de boost.
Vous avez déjà annoncé que vous continueriez jusqu'aux Jeux de Los Angeles...Je l'espère, oui. C'est rare pour un athlète d'avoir l'opportunité de disputer des Jeux à domicile. La carrière de Michael Phelps n'a pas coïncidé avec cette chance. Je ne veux pas la laisser passer. Même si ce n'est que sur une épreuve, dans un relais, avec une médaille ou pas. 2028 serait une excellente façon de conclure ma carrière olympique. Et ce serait une victoire, non ? »
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L'Équipe

timean hour ago

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C'est une Chinoise de douze ans, Yu Zidi, qui focalise l'attention et affole les chronos depuis le début des Mondiaux de Singapour. Une aberration réglementaire et physiologique. Elle a dépoussiéré l'une des plus improbables statistiques de la natation : jamais depuis la médaille de bronze sur 200 m brasse de la Danoise Inge Sorensen aux Jeux Olympiques de... 1936, une enfant de 12 ans n'avait à ce point frôlé un podium mondial. Lundi, la Chinoise Yu Zidi a pourtant buté sur la caisse du 200 m 4 nages pour six minuscules centièmes de seconde. Alors que la Canadienne Summer McIntosh (18 ans) s'imposait en solitaire en 2'6''69, l'impétrante échouait de revenir sur la Canadienne Mary-Sophie Harvey mais les spécialistes notaient que son ultime longueur en crawl était presque aussi rapide que celle de McIntosh en finale (30''16 contre 30''17), après avoir écrasé la concurrence sur ce 50 m-là lors de sa demi-finale (30''07). En 2'9''21, Yu Zidi enregistre un chrono majeur, plus vite que le record de France de Camille Muffat (2'9''37). « On considère les épreuves de 4 nages, en particulier le 400 m 4 nages, comme les plus dures. Moi, c'est comme s'il s'agissait de différentes cuisines, et ça m'amuse de penser à de délicieuses nourritures pendant que je m'entraîne », déclare la jeune fille qui estime justement ce 400 m 4 nages (samedi) et le 200 m papillon (dès mercredi) comme ses distances favorites. Yu Zidi aura de vrais arguments à opposer : sur 200 m pap', ses 2'6''83 des sélections chinoises la classent au 7e rang mondial de la saison, quand ses 4'35''53 sur 400 m 4 nages grimpent au 5e rang mondial. « Mon âge est un avantage, et j'espère grandir et développer plus de forces dans le futur », assure-t-elle. Michael Bohl : « Je n'ai jamais vu une fille de 12 ans nager de cette façon » Le point de règlement qui permet de contourner la limite d'âge Seulement, cet âge crée davantage le malaise que l'enthousiasme pur. Depuis l'avènement de sa compatriote Fu Mingxia, plongeuse sacrée championne du monde de haut vol en 1991 à 12 ans, puis championne olympique l'année suivante, titre rendu célèbre par cette photo iconique de la jeune fille au-dessus de Barcelone, la Fédération internationale (FINA) a fixé l'âge limite d'éligibilité pour ses disciplines à 14 ans. Comment expliquer que Yu Zidi ait été admise à participer aux Mondiaux ? Parce qu'un alinéa a depuis été ajouté, qui stipule que des nageurs plus jeunes peuvent se qualifier s'ils réalisent les minimas B. Une règle qui avait permis à une enfant du Bahreïn, Alzain Tareq, alors âgée de 10 ans et bénéficiant du large soutien financier de son père, de disputer les séries des Mondiaux en 2015. « Les standards B sont relativement faciles à atteindre, observe Denis Auguin, le DTN français. Ça équivaut à ne pas en mettre. » Et à oublier, surtout, que l'idée de base était la protection des enfants. À 12 ans, Yu Zidi n'est pas loin de 1,70 m et affiche de sacrées épaules. « Pour nager à ce niveau-là, il faut faire un travail de spécialisation. À quel âge a-t-elle commencé à faire ce type d'entraînement, s'interroge Denis Auguin. Je veux bien qu'elle soit extrêmement douée, qu'elle ait beaucoup de talent, mais pour ce niveau de performance, il faut s'entraîner comme un adulte. En termes de santé mentale et d'équilibre personnel, à cet âge-là, ça me pose question. Exposer une enfant de douze ans à un tel niveau de pression et d'exigence... Physiquement ça m'interroge mais, mentalement, je pense que ça peut être dangereux pour des jeunes filles. » « Comment être capable d'avoir un tel niveau de performances à 12 ans. D'autres mettent quinze ans pour y parvenir » Denis Auguin, DTN français Un avis que partage un technicien de renommée mondiale, qui a étroitement collaboré avec des champions actuels : « Quand un jeune athlète talentueux se distingue à 12 ans, il s'agit de s'assurer de faire les bons choix à long terme. Cela implique d'avancer à un rythme raisonnable, d'introduire le bon type d'entraînement et le bon type de compétition au bon moment pour lui. De nombreux athlètes dans le monde ont été identifiés à 12 ans, qui auraient pu être meilleurs à 13, 14 ou 15 ans, mais ils ont été encadrés pour atteindre une forme physique optimale entre 20 et 26 ans. Ils sont toujours passionnés par le sport, en bonne santé et capables de faire ce qu'ils veulent et ce dont ils ont besoin au bon moment de leur vie. » Denis Auguin prolonge : « Comment être capable d'avoir un tel niveau de performances à 12 ans. D'autres mettent quinze ans pour y parvenir. Ce qui signifie qu'elle n'était pas née quand les autres ont commencé à s'entraîner. Et je dis ça sans arrière pensées nauséabondes. » Non, il n'est même pas question de dopage, juste d'une charge de travail et de musculation qui ne coïncide pas avec un corps en construction. Trop jeune pour figurer au palmarès « junior » Évidemment, il y a eu de nombreuses adolescentes avant elle à s'exprimer au plus haut niveau : l'Australienne Shane Gould, qui avait à peine 16 ans quand elle arrêta sa carrière, reste la seule femme à avoir détenu simultanément tous les records du monde en nage libre du 100 m au 1 500 m ; Katie Ledecky avait 15 ans lors de son premier titre olympique sur 1 500 m en 2012 ; on se souviendra surtout qu'aux Jeux de Séoul en 1988, la Hongroise Krisztina Egerszegi avait 14 ans, un mois et 9 jours quand elle fut sacrée sur 200 m dos, record de précocité battu lors des Jeux suivants à Barcelone, quand la Japonaise Kyoko Iwasaki a décroché l'or du 200 m brasse à 14 ans et 6 jours. « En France, on est l'archétype inverse, rappelle Denis Auguin. On a des nageurs hyper tardifs, y compris chez les filles. 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Mondiaux de natation: Antoine Viquerat en demi-finales du 50 m brasse
Mondiaux de natation: Antoine Viquerat en demi-finales du 50 m brasse

Le Figaro

time2 hours ago

  • Le Figaro

Mondiaux de natation: Antoine Viquerat en demi-finales du 50 m brasse

L'autre Français en lice la nuit dernière, David Aubry, est, lui, passé à côté de son 800 m nage libre. Le nageur bleu Antoine Viquerat s'est qualifié sur le fil mardi pour les demi-finales du 50 m brasse des Championnats du monde de natation de Singapour, mais pas David Aubry, passé à côté de son 800 m nage libre. Au départ de la dernière course de la session du matin, Aubry a terminé avec le 16e temps des qualifications (7 minutes 54 sec 83), soit environ six secondes de plus que son chrono aux Championnats de France à Montpellier le mois dernier. Publicité «J'étais dans les choux, je suis dégoûté et je n'ai aucune explication. Techniquement, je ne prenais pas d'eau, les virages me défonçaient la gueule... je n'ai pas de jus», a expliqué très déçu le spécialiste de la longue distance, âgé de 28 ans. Les séries du 800 m ont été remportées en 7 minutes 41 sec 58/100e par le Tunisien Ahmed Jaouadi, qui s'entraîne sous la houlette de Philippe Lucas à Martigues. Antoine Viquerat a terminé avec le 14e temps des séries Sur 50 m brasse, Antoine Viquerat (27 sec 18) a lui terminé avec le 14e temps des séries, synonyme de qualification en demi-finales. «Ça passe, j'étais bien dans l'eau. Tant mieux. L'objectif, c'est la finale maintenant, cela va se jouer à des détails», a déclaré le nageur de 26 ans, recordman de France de la distance depuis juin dernier (27 sec 02). Pour ses premiers Mondiaux, David Goudenèche, l'autre Français engagé sur 50 m brasse, a été disqualifié après avoir effectué une ondulation à l'arrivée, ont expliqué les organisateurs. Publicité Au troisième jour de compétition, les stars internationales ont de leur côté choisi de gérer dans le grand bassin à Singapour. Titré lundi sur 100 m brasse, le Chinois Haiyang Qin s'est facilement qualifié pour les demi-finales du 50 m. L'Australienne Mollie O'Callaghan, triple championne olympique à Paris, a aussi validé son billet pour les demies sans forcer sur 200 m nage libre, en 1 minute 57 sec 4/100e, soit le troisième temps des séries. Enfin, en l'absence du Hongrois Kristof Milak, hors forme, et de Léon Marchand, qui a préféré se concentrer sur les épreuves de 4 nages cette année, l'Américain Luca Urlando a réalisé la meilleure performance des séries du 200 m papillon (1 min 52 sec 71). À partir de 19h00 (13h00, heure de Paris), quatre Français tenteront d'apporter une deuxième médaille à la délégation tricolore, après le titre de Maxime Grousset sur 50 m papillon lundi. Léon Marchand, le héros des derniers JO, fera ses grands débuts aux Mondiaux mercredi aux alentours de 11h00 (5h00, heure de Paris) à l'occasion des séries du 200 m 4 nages où il est annoncé comme le grand favori.

Antoine Viquerat en demi-finales du 50 m brasse des Mondiaux, Pierre Goudeneche disqualifié, David Aubry éliminé sur 800 m
Antoine Viquerat en demi-finales du 50 m brasse des Mondiaux, Pierre Goudeneche disqualifié, David Aubry éliminé sur 800 m

L'Équipe

time2 hours ago

  • L'Équipe

Antoine Viquerat en demi-finales du 50 m brasse des Mondiaux, Pierre Goudeneche disqualifié, David Aubry éliminé sur 800 m

Petite matinée, ce mardi, avec le seul Antoine Viquerat qui se hisse en demi-finales du 50 m brasse aux Mondiaux de Singapour quand Pierre Goudeneche a été disqualifié. David Aubry, lui, a été éliminé sur 800 m. Drôle de matinée, ce mardi, avec de petites performances et quelques surprises. Dès le 50 m brasse inaugural, l'Italien Simone Cerasuolo a maîtrisé son sujet (26''42), quand le champion du monde 2023, le Chinois Qin Haiyang, a limité la casse en se qualifiant pour les demi-finales avec le 11e temps (26''98). Du côté des Français, Pierre Goudeneche a été disqualifié pour une ondulation flagrante à l'arrivée, quelques minutes après la qualification d'Antoine Viquerat, qui s'est dit « boosté » par le titre mondial de Maxime Grousset la veille sur 50 m papillon, avec le 14e temps (27''18). « J'étais dans les choux complet, je n'ai aucune explication, je suis dégoûté » David Aubry, éliminé sur 800 m « J'étais bien dans l'eau. Je suis content, a déclaré le nageur de 26 ans, recordman de France de la distance depuis juin (27''02). L'objectif, c'est la finale maintenant. Ça va se jouer à quelques détails. Il faut que je regarde la vidéo mais je ne suis pas super fan de ma reprise de nage. Après, dans la nage, c'était un peu précipité au début. » Des détails que ne cherchera pas David Aubry, éliminé dans les grandes largeurs sur 800 m (7'54''83, 16e temps), très loin du Tunisien Ahmed Jaouadi (7'41''58). « J'étais dans les choux complet, je n'ai aucune explication, je suis dégoûté, soufflait le Français, médaillé de bronze mondial sur la distance en 2019. 7'54''... Vache ! Je me suis senti hyper mal, techniquement c'était à chier, je ne prenais pas d'eau. Les virages me défonçaient la gueule, clairement. Je n'y arrive pas, je n'ai pas de jus, je ne peux pas accélérer. J'ai été nul tout le long. » Samedi, le Français espère trouver quelques ressources pour s'extirper de la série du 1 500 m, lui qui avait été médaillé mondial l'an dernier à Doha. Barthez, l'ancien footeux qui nage au côté de Marchand Dans les autres courses, on signalera qu'en l'absence de Léon Marchand ou du Hongrois Kristof Milak, c'est l'Américain Luca Urlando qui a enregistré le meilleur chrono sur 200 m papillon (1'52''71), alors que la Néo-Zélandaise Erika Fairweather, frustrée par sa disqualification sur 400 m, a réussi le temps le plus rapide sur 200 m (1'56''54), devant l'Américaine Erin Gemmell (1'56''74) et l'Australienne Mollie O'Callaghan (1'57''04). Dans la session du soir, quatre Français seront en lice en finale : Anastasiia Kirpichnikova sur 1 500 m, Mary-Ambre Moluh, Pauline Mahieu et Yohann Ndoye-Brouard sur 100 m dos.

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