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Liza Minnelli, grande dame de Broadway

Liza Minnelli, grande dame de Broadway

Le Figaro27-07-2025
Triomphes sur scène et drames de la vie, ce documentaire rend hommage à « la dernière héritière de Hollywood ».
La puissance de son rire rauque, sa voix sortie des tripes comme si elle jouait sa vie à chaque chanson, son humour à la Chaplin, ses yeux à la Betty Boop avec des cils démesurés, sa voix d'alto renversante, et sa phénoménale énergie, Liza Minnelli lançait toute son âme sur scène.
D'un clin d'œil, d'un geste, elle tenait la salle entière au bout de son micro. Comme elle disait en reprenant une réplique de Cabaret qui l'a rendue célèbre dans le monde entier : « Life is a cabaret, old Chum ! » À 79 ans, Liza a tranquillement pris sa retraite à Los Angeles. Son dernier concert remonte à New York en 2019. Ce film de 52 minutes réalisé avec sensibilité par Lucie Caries est l'occasion de lui rendre hommage sur Arte.
À lire aussi Liza Minnelli : «Mon job, c'est de réconforter les gens»
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Le récit avance de façon chronologique à coups d'archives télévisées, d'extraits de films et d'interviews de Liza à différents âges. Dès sa naissance en 1946, elle a grandi sous l'œil des caméras. Frank Sinatra est le premier à se pencher sur son berceau. Sa mère Judy Garland est l'inoubliable Dorothy du Magicien d'Oz de Victor Flemming. Son père Vincente Minnelli est le roi des films musicaux dont Un Américain à Paris.
Autour du piano à la maison, Liza voit ses parents chanter avec George et Ira Gershwin, Cary Grant, Sammy David Jr., Gene Kelly et Gregory Peck. Elle joue avec les enfants de Dean Martin, Lana Turner, Lauren Bacall. « Si Hollywood était une famille royale, Liza serait notre princesse héritière », s'amuse Fred Astaire.
Pleine d'énergie et drôle
Judy Garland est pleine d'énergie et drôle mais enchaîne les dépressions, les tentatives de suicide et les relations malheureuses. Liza a 7 ans quand elle devient la mère de sa mère. Elles s'aiment profondément. « De ma mère, j'ai tiré son énergie et ma capacité à me battre. De mon père, l'inclination à rêver. Je n'ai jamais rêvé de percer dans le septième art, le domaine de mes parents, mais à Broadway. » Elle y triomphera dans Chicago, The Act, Victor Victoria et Minnelli on Minnelli. Son répertoire entre grande variété et jazz comporte Maybe This Time, Money Money, Mein Herr, New York, New York, All That Jazz, I (Who Have Nothing), et Liza with a Z.
En 1969, Judy Garland décède d'une overdose. « Ma mère chantait les amours perdues ; moi, les gens capables de survivre. » Liza passe un an à se produire dans les cabarets pour rembourser les dettes dont elle hérite. Pour tenir le coup, un médecin lui prescrit du valium. Là commence le cercle insidieux de l'alcool, des barbituriques et somnifères pour garder son rythme de vie trépidant et éviter les crises d'anxiété.
Outre un tourbillon d'amants dont Peter Sellers, Martin Scorsese, Mikhaïl Baryshnikov et quatre divorces, Liza est la prêtresse du Studio 54, la plus bluffante et décadente boîte de nuit au monde. « Quand j'entends : 'Oh vous avez connu tellement d'épreuves et bla-bla-bla', fuck you ! Regardez-moi ! Vous avez le choix, vous morfondre ou avancer. »
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«Leur pouvoir se traduit par un désir sexuel incommensurable» : The White Lotus ou la fin des tabous liés aux ultrariches
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Le Figaro

time12 hours ago

  • Le Figaro

«Leur pouvoir se traduit par un désir sexuel incommensurable» : The White Lotus ou la fin des tabous liés aux ultrariches

On adore détester les héros de cette série. Satire grinçante, elle se joue des secrets honteux d'une poignée de millionnaires. Et de la fascination trouble que leur fortune exerce. «Ce n'est pas parce que les gens sont riches qu'ils ne sont pas vulgaires.» La réplique, prononcée par Victoria Ratliff (Parker Posey), grande bourgeoise américaine en vacances avec sa famille en Thaïlande, dans la troisième saison de The White Lotus (disponible sur HBO Max), résume à elle seule la série créée par Mike White : des ultrariches paradant dans des lieux de rêve dont la lumière, implacable, expose leurs secrets les plus inavouables. Les personnages de fiction dont la moralité est proportionnellement inverse à la fortune sont monnaie courante dans notre héritage culturel. De L'Avare de Molière à Lex Luthor, l'ennemi de Superman, en passant par la majeure partie des adversaires de James Bond, plus un personnage roule sur l'or, moins il est fréquentable et aimable. Normal, selon Julien Magalhães, auteur de Vilains vilaines. Les Figures du mal au cinéma (Éd. Gallimard, 2024) : «Le méchant, par essence, c'est l'autre, celui qui ne nous ressemble pas.» Et selon le site Statista, la part de la population adulte mondiale possédant plus d'un million d'euros en 2022 ne représentait que 1,1 %. The White Lotus saison 1 @thewhitelotus Publicité La fascination de l'inaccessible Mais la donne a changé : des ados pourris gâtés de Gossip Girl à l'infernale famille de Succession, la pop culture, en particulier via les séries, a prouvé combien les ultra-riches exerçaient sur le public une ambivalente fascination. Le paroxysme ayant peut-être été atteint avec The White Lotus et ses personnages qu'on adore détester, voire auxquels on s'attache, qu'il s'agisse d'héritières autocentrées (l'écervelée Tanya McQuoid dans la saison 1 et 2, qui a donné un nouvel élan à la carrière de Jennifer Coolidge, 63 ans) ou de vilains jeunes premiers (Saxon Ratliff, incarné par le carnassier Patrick Schwarzenegger dans la saison 3). « Les ultrariches font rêver, analyse Dominique Moïsi, politologue et auteur de La Géopolitique des séries ou le triomphe de la peur (Éd. Stock, 2016). Ils donnent l'apparence d'une vie à laquelle on n'a pas accès, mais que l'on perçoit beaucoup plus qu'avant car certains se donnent en spectacle : il suffit, par exemple, de suivre le compte Instagram de Kim Kardashian. Cela entretient à la fois une idée de proximité et d'inaccessibilité. » À lire aussi Ultrariches, bulle de luxe et «tout-à-l'ego» : le cocktail à succès de la série The White Lotus Mais là où le fantasme se fait encore plus trouble, c'est que les personnages de The White Lotus s'autorisent ce que, bloqués par la morale ou notre compte en banque, nous n'oserions jamais. Comme s'offrir, sur un coup de tête, une nuit pour deux dans un palazzo italien, ou revenir sur une parole donnée : dans la saison 1, Tanya propose à Belinda, sa masseuse, de financer l'ouverture du spa dont elle rêve. Avant de se raviser, prétextant qu'elle doit «préserver sa santé mentale». On sourit, mais jaune : «La scène souligne le mépris dont font preuve les ultrariches, souligne Julien Magalhães, ainsi que ce pouvoir qu'ils détiennent, leur facilité à avoir un impact sur le monde, et sur nos vies.» Quitte à nous contaminer : dans la série, le « petit » personnel qui évolue entre les transats ne vaut souvent pas mieux que les clients, telle la fameuse Belinda, qui finira par trouver un moyen discutable de financer son fameux spa. Preuve que non seulement l'argent ne fait pas le bonheur, mais qu'il salit tout et que personne n'est épargné. Un phénomène de «dialectique négative» analysé par Dominique Moïsi : «Les petits se corrompent au contact des grands, et les grands se justifient de leur cynisme amoral.» The White Lotus saison 1 @thewhitelotus «L'argent hurle, la fortune chuchote» Mais là où The White Lotus va plus loin, c'est qu'elle pousse jusqu'à l'extrême, avec un humour très noir, les tares généralement attribuées aux riches, au point d'en faire des tabous qu'elle entend dévoiler. Ainsi, ils apparaissent à l'écran incultes (dans la bouche de Saxon, le salut thaï «Sawatdee krap» devient « swastika »), violents (chaque saison commence par la découverte d'un ou plusieurs cadavres, dont on ne découvrira l'identité qu'à la fin). Et malgré leurs tenues au luxe discret arborées au bord de la piscine, ils sont vulgaires : «Comme le dit l'adage, 'Money screams, wealth whispers' (L'argent hurle, la fortune chuchote, NDLR), souligne Julien Magalhães. Il est de mauvais goût d'avoir des signes extérieurs de richesse trop ostensibles, surtout quand n'importe qui, avec un peu d'argent et du temps passé sur Vinted, peut aussi les arborer. La série utilise donc autre chose : comme l'accent de Victoria Ratliff, qui l'inscrit dans une classe sociale supérieure très distincte.» Avec lequel elle déroule des horreurs classistes, racistes et sexistes sans jamais voir où est le problème. À lire aussi Odieuses, drôles et lucides : les géniaux personnages féminins de The White Lotus Dernier tabou explosé par la série : les ultrariches, parangons de respectabilité, seraient en fait esclaves de leurs désirs, surtout sexuels. Obsédés, frustrés, infidèles… La satire atteint son paroxysme dans la saison 3, qui mêle triolisme et inceste dans la même scène. Si certains ont pu voir dans cette dernière une métaphore de l'entre-soi qui caractérise les classes ultraprivilégiées, Dominique Moïsi estime que la série, en tout cas, paraît répondre à l'actualité : «Prenez, par exemple, les scandales liés à Hollywood. Le pouvoir se traduit par un désir sexuel incommensurable. Comme si les personnages affirmaient qu'on leur doit tout, et qu'ils peuvent tout sur les autres.» The White Lotus @thewhitelotus Un miroir tendu à notre société On l'aura compris, en affublant les ultrariches des pires vices, The White Lotus déploie pleinement sa fonction cathartique : malgré toute leur fortune, ils ne valent pas mieux (voire moins) que nous. Mais justice n'est pas faite : souvent, les monstres s'en tirent sans trop de dommages, et les (plus) innocents paient. Un constat sur la noirceur de l'époque ? «The White Lotus joue sur une forme de cynisme du spectateur, reconnaît Dominique Moïsi. Nous serions dans un monde où la morale a disparu et où ce sont précisément les plus riches qui donnent des leçons d'immoralité. On peut associer cela à la montée des populismes : à partir d'un certain montant sur son compte en banque, les valeurs traditionnelles sont dépassées. Mais il existe aussi une lecture psychanalytique, une réflexion sur les traumas psychologiques que traverse notre époque malade. Nos sociétés ont toujours été fascinées par la richesse, mais pas à de tels niveaux. Quand elle est invisible, elle fait moins envie. Mais quand elle s'étale à ce point, elle devient une offense ou une tentation. Ainsi, en dépeignant de manière aussi grave les ultrariches, The White Lotus est presque une série révolutionnaire. Si l'on était très provocateur, on pourrait la décrire comme l'alliance de Marx et de Freud.» Et la preuve que ni la misère ni la richesse ne sont décidément plus belles au soleil.

Le spin-off « The Paper » s'annonce aussi drôle que « The Office »
Le spin-off « The Paper » s'annonce aussi drôle que « The Office »

Le HuffPost France

time14 hours ago

  • Le HuffPost France

Le spin-off « The Paper » s'annonce aussi drôle que « The Office »

SÉRIES - On prend (presque) les mêmes et on recommence. The Paper, spin-off du cultissime The Office, a dévoilé sa bande-annonce le 7 août. Tout comme sa grande sœur, cette comédie reprend le principe du « mockumentary », un faux documentaire parodique. Et avec ces premières images, tout porte à croire que la série dérivée de The Office sera aussi drôle que Michael Scott et ses collaborateurs. Dès le début de la bande-annonce, on apprend que l'équipe de documentaristes qui avaient filmé le quotidien de Dunder Mifflin dans The Office a trouvé un nouveau sujet. Il s'agit des employés du Toledo Truth Teller, un journal en grande difficulté qui partage ses locaux avec une entreprise qui produit du papier toilette. Mais un nouveau rédacteur en chef du nom de Ned Sampson va tout faire pour remettre à flot ce journal du Midwest. Comme vous pouvez le voir dans la bande-annonce ci-dessous, il va devoir composer avec une équipe de journalistes bénévoles qui n'ont jamais rédigé d'articles auparavant. Ned Sampson va donc les envoyer sur le terrain pour qu'ils partent « à la chasse à l'information ». Exit Steve Carell, John Krasinski, Jenna Fischer ou Rainn Wilson dans ce spin-off. Les têtes d'affiche qui constituent le casting sont Domhnall Gleeson (Harry Potter et les Reliques de la Mort) ainsi que Sabrina Impacciatore (The White Lotus). Les fans de The Office reconnaîtront quand même Oscar Martinez, joué par Oscar Nuñez, qui subit à nouveau la présence des documentaristes dans son environnement de travail. Dans le reste de la troupe, on retrouve Chelsea Frei, Melvin Gregg, Gbemisola Ikumelo, Alex Edelman, Ramona Young et Tim Key. Et c'est Greg Daniels, l'adaptateur et scénariste de The Office, qui est derrière cette nouvelle série, ce qui promet des blagues et une histoire proches de la sitcom des années 2000. Le public américain pourra découvrir The Paper à partir du 4 septembre sur la plateforme de streaming Peacock. Pour ce qui est de la France, aucune date et aucun diffuseur n'ont encore été annoncés.

« J'ai dû réapprendre à rapper » : Eminem évoque son addiction aux médicaments dans un film documentaire
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Le Figaro

time15 hours ago

  • Le Figaro

« J'ai dû réapprendre à rapper » : Eminem évoque son addiction aux médicaments dans un film documentaire

Dans Stans, le rappeur américain de 52 ans revient sur la sombre période qui a duré près de vingt ans, entre les années 1990 et 2007. Eminem se confie. Le rappeur américain, Marshall Bruce Mathers de son vrai nom, a diffusé hier soir un film documentaire autobiographique en séance unique au cinéma. Intitulé Stans, le long-métrage retrace les différentes étapes de sa carrière, lancée à la fin des années 1980, à travers des images d'archives rares, reconstitutions stylisées et interviews exclusives. Parmi les différents sujets évoqués revient celui de la consommation de médicaments, dont l'artiste du Missouri a été dépendant jusqu'en 2007. À découvrir TV ce soir : retrouver notre sélection du jour Cette addiction a commencé vers la fin des années 1990, période à laquelle il prenait des quantités excessives de Vicodin, de Valium, ou de Xanax, utilisés à l'origine pour soulager les douleurs ou l'anxiété excessive. Elle l'a poursuivi jusqu'à la fin des années 2010, période à laquelle le rappeur décide de faire un sevrage. « J'ai dû réapprendre à marcher, à parler et à rapper à nouveau », dit-il dans son documentaire, quelque 17 années après cette sombre période. Publicité Le jeune grand-père, âgé de 52 ans, évoque l'un des moments les plus difficiles de cette époque, à savoir le jour où il a manqué l'anniversaire de sa fille Hailie Jade. « J'ai pleuré parce que je me disais : "Oh mon Dieu, j'ai raté ça", confie l'artiste américain. Je n'arrêtais pas de me dire : "Tu veux rater ça encore une fois ? Tu veux tout rater ? Si tu ne peux pas le faire pour toi, espèce de connard, fais-le au moins pour eux". » Ce douloureux souvenir l'a amené à se soigner. Il aurait alors promis de « ne plus jamais faire ça ». À lire aussi Procès P. Diddy : itinéraire d'un enfant de Harlem devenu l'un des parrains du rap américain « Ça a éclairé ma vie » En 2022, le rappeur s'est également exprimé à ce sujet dans les colonnes du magazine XXL. Il y a affirmé avoir fait appel à une dizaine de dealers à la fois pour obtenir des médicaments. Son addiction a atteint son plus haut point en 2006, lorsqu'il a appris la mort de son ami Proof. « J'étais tout seul, chez moi, j'étais allongé dans mon lit, je ne pouvais plus bouger, je regardais le plafond, expliquait-il il y a deux ans. Je prenais encore plus de cachets. Je n'ai pas pu marcher pendant deux jours, et ma consommation s'est envolée. Je ne voulais plus rien ressentir. » J'ai compris que je n'avais plus honte de la sobriété Eminem Aujourd'hui, à travers son documentaire, Eminem se réjouit d'avoir vaincu cette addiction : « Ça a eu un effet. Ça a éclairé ma vie. J'ai compris que je n'avais plus honte de la sobriété. J'ai commencé à la considérer comme un superpouvoir et j'étais fier d'avoir réussi à arrêter. » Bande-annonce de Stans (2025)

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