
De la belle visite au stade Boréale
Le soleil était cuisant. Les coins d'ombre étaient rares. Mais malgré cette chaleur étouffante, des dizaines de partisans faisaient la file avec enthousiasme aux abords du terrain du stade Boréale, samedi après-midi, avant le match des Roses de Montréal.
La raison ? Evelyne Viens, Vanessa Gilles et Marie Levasseur, trois joueuses de l'équipe canadienne aux racines québécoises, étaient présentes pour une séance d'autographes. Des petites filles et des hommes d'âge mûr faisaient signer leurs maillots et chandails à l'effigie des Roses et prenaient des photos avec les représentantes du Canada, qui évoluent toutes les trois en Europe.
Quelques minutes auparavant, dans l'air climatisé du complexe sportif adjacent, nous avions discuté avec Gilles, Viens et Levasseur. Déjà, elles ressentaient « l'engouement » des partisans venus assister à cette rencontre.
On arrive au stade et il y a plein de personnes avec des maillots. Il y a beaucoup de familles, aussi. En Italie, c'est un autre style de public.
Evelyne Viens, qui joue avec l'AS Roma
Pour les trois compatriotes, c'est une première expérience au stade Boréale pour un match des Roses. « C'était sur ma liste de l'été », a dit Viens, attaquante de l'AS Roma. Mais elles ont toutes des amies qui évoluent dans les six coins de la Super Ligue du Nord.
« J'ai entendu de bons échos, a souligné Marie Levasseur, défenseuse pour Montpellier, en D1 française. C'est excitant pour [les joueuses] aussi, parce qu'elles voient à quel point il y a de l'investissement. Les gens, les fans, les petites filles qui viennent les voir, il y a beaucoup d'engouement autour de ça. »
PHOTO KEVIN SOUSA, FOURNIE PAR LES ROSES DE MONTRÉAL
Vanessa Gilles et Marie Levasseur avant le match des Roses de Montréal face aux Tides d'Halifax, au stade Boréale samedi
Ce n'est pas toujours ce qu'elle voit en France, dit-elle. Propos corroboré par Vanessa Gilles, qui vient d'être transférée de l'Olympique lyonnais au Bayern Munich, en Allemagne.
« Dans beaucoup d'aspects, [la SLN] y est en termes de standards minimums, croit Gilles. Il y a peu de ligues qui peuvent concurrencer avec ça, malheureusement, pour le foot féminin. Déjà, la fondation de ce qui est déjà construit avant même la fin de leur première saison, c'est incroyable. »
Revenir à la maison ?
Elle salue la « sagesse » et les « ambitions » de Diana Matheson, qui a cofondé le circuit. Et elle estime que le « niveau », « ça va venir ».
« C'est très, très dur d'attirer [des joueuses] qui sont déjà dans des top ligues. Surtout si tu pars de la Ligue des champions. »
À ce sujet, les trois comparses estiment vouloir un jour revenir au bercail. Mais leurs « aspirations en Europe » vont passer avant tout.
« C'est quelque chose qui m'intéresse, parce que quand on était jeunes, c'est quelque chose qu'on aurait aimé avoir, souligne Levasseur. C'est excitant de pouvoir jouer et avoir sa famille et ses amis proches. Quand t'es en Europe, souvent ils sont loin. »
Même son de cloche pour Evelyne Viens.
« C'est sûr que j'ai toujours dit que j'aimerais ça jouer à la maison, a indiqué la native de L'Ancienne-Lorette. Même si Montréal, c'est plus ou moins la maison pour moi ! »
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12 hours ago
- La Presse
« On veut créer le chaos »
Chaque fois qu'il foule le terrain, Najee Murray n'a qu'une seule intention : créer le chaos. Le demi défensif brille dans l'ombre des autres étoiles de l'équipe. Qu'on parle de lui ou non, l'Américain compte frapper tout rival ayant le courage de courir en sa direction après un attrapé. Parce que c'est ce qu'il sait faire de mieux. Avant la première semaine de congé des Alouettes de Montréal, Murray pointait au deuxième rang de la Ligue canadienne de football (LCF) pour le nombre de plaqués effectués, avec 32. Malgré des défaites consécutives de son équipe, le vétéran de 31 ans s'est imposé physiquement lors des deux derniers matchs avec 17 plaqués. Du haut de ses 5 pieds et 9 pouces, Murray apparaît comme le héros obscur de ce début de saison dans le camp montréalais. « Il a la robustesse que l'on demande à nos joueurs. Il a tout ce qu'on recherche chez un joueur de football, a indiqué l'entraîneur-chef Jason Maas après l'entraînement de lundi. Il joue comme les joueurs de l'ancien temps. Il ne craint pas de mettre son nez dans le trafic. Il comprend le jeu, il comprend notre défense et il comprend aussi les attaques adverses. Il a aussi beaucoup d'expérience. » En sept saisons avec les Alouettes, Murray n'a jamais disputé tous les matchs d'une même campagne. Ses 13 rencontres en 2022 représentent un sommet personnel. Les blessures l'ont ennuyé et c'est sans doute, aussi, pourquoi il n'obtient pas le même genre de reconnaissance que Tyrice Beverette, Darnell Sankey ou Marc-Antoine Dequoy. Comme si on oubliait combien Murray pouvait être dominant lorsque son corps lui permet de jouer. Toute ma vie on m'a sous-estimé. Même à l'université et même chez les professionnels. Je joue pour durer et exceller à long terme. Je veux juste rester en santé pour pouvoir aider l'équipe. Najee Murray Ce natif de l'Ohio a entamé sa carrière universitaire avec les Buckeyes d'Ohio State, avant de se blesser. Il a ensuite évolué pour l'université Kent State. Comme joueur non repêché, Murray a passé un peu de temps dans l'organisation des Browns de Cleveland en 2017. Puis, en 2018, il a fait ses valises pour Montréal. Avec le temps, son rôle s'est accru et il occupe un poste important dans l'équipe depuis 2021. Probablement que bien peu de partisans des Alouettes se présentent avec le maillot numéro 12 lors des parties à domicile, mais son impact sur la meilleure défense de la LCF est sans équivoque. « Ça fait quatre ans que j'évolue dans le système de [Noel] Thorpe, alors je commence à comprendre exactement ce qu'il veut. Je n'ai pas besoin de réfléchir, je fais juste jouer. Je joue aussi avec les mêmes joueurs, nous sommes tous sur la même page et chacun sait ce qu'il doit faire. » Un beau problème Statistiquement, aucune unité défensive ne joue mieux que celle des Alouettes. Elle figure parmi les trois premières du circuit Johnston pour le nombre de points alloués, les touchés accordés, les verges offertes à l'adversaire, les sacs du quart réalisés, les interceptions réussies, les passes rabattues, les échappés provoqués et les revirements. Cependant, avant leur semaine de repos, les Alouettes arrivaient au dernier rang de la ligue pour la quantité de passes complétées par l'adversaire. Et cette donnée n'inquiète personne chez les Alouettes. « Les équipes nous attaquent beaucoup à l'extérieur avec de petites passes et des écrans, parce qu'on est beaucoup dans la boîte, a expliqué le secondeur Geoffrey Cantin-Arku. On vend beaucoup le blitz et on se retire au dernier instant, alors les quarts ont toujours l'impression de devoir faire des passes rapides. » PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE Geoffrey Cantin-Arku En d'autres mots, mieux vaut une série de petites passes qui ralentit la progression au lieu d'un jeu explosif qui retranche la défense dans son territoire. Murray confirme la théorie : « L'autre équipe complétera des passes, c'est inévitable, alors on veut les faire payer. On veut créer le chaos. C'est comme ça que les revirements arrivent. » Le retour des piliers À l'attaque, on sait depuis dimanche que le quart-arrière Davis Alexander et le receveur Austin Mack seront de retour à leur poste pour le match de jeudi contre les Argonauts de Toronto. Ils ont raté les deux derniers matchs en raison de blessures à l'ischiojambier. PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE Le quart-arrière Davis Alexander En leur absence, l'équipe a baissé pavillon à deux reprises. Cet accrochage a surtout prouvé à quel point la présence d'Alexander dans la pochette était nécessaire au succès de l'équipe. « On savait que sans Davis, il fallait jouer des matchs parfaits et je ne pense pas qu'on a été capable de le faire », a souligné Cantin-Arku. Le quart-arrière des Alouettes est parfait en sept départs dans la LCF. Avant de se blesser contre les Elks d'Edmonton à la troisième semaine, le rendement du pivot de 26 ans se comparait à celui des meilleurs quarts du circuit. Sans lui, l'équipe a montré un visage différent. « On sait qu'il y aura des hauts et des bas [avant une saison], mais on ne sait pas quand ça arrivera. C'est comme lorsqu'on sait qu'il y aura une tempête, mais qu'on ne sait pas quand ça va frapper. Comme dans la vie de tous les jours », a illustré Alexander pour expliquer la manière dont il avait vécu les trois dernières semaines. Qui sait ce qui serait arrivé si Alexander avait affronté les Tiger-Cats de Hamilton et les Lions de la Colombie-Britannique ? Chose certaine, il fallait retourner à la table à dessin pour peaufiner certains aspects du jeu. Et si les joueurs de football sont habituellement assez vagues lorsque vient le temps d'identifier leurs faiblesses, question de ne pas alimenter leurs rivaux, Mack a énuméré celles de son équipe sans se faire prier. « Il faut être meilleur en deuxième essai, meilleur dans la zone des buts et bien entendu faire les gros jeux. » À son avis, les deux dernières défaites s'expliquent par le manque de productivité. « Il faut s'améliorer offensivement, ça c'est sûr. Notre défense est la meilleure de la ligue, alors il faut la soutenir offensivement. »


La Presse
13 hours ago
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Un Québécois repêché par les Dodgers
Une chance que Charles Davalan est meilleur à la balle qu'au théâtre. Quelques instants avant sa sélection, le Québécois savait que les Dodgers prononceraient son nom au 41e rang du repêchage de la MLB, dimanche. Davalan a pris tout son petit change pour garder la surprise à ses proches, réunis pour regarder l'évènement à la télévision. Il en a été incapable. « J'étais tellement nerveux, j'essayais de ne pas le montrer aux autres. Je ne voulais pas qu'ils stressent. Mais quand j'ai appris que j'allais sortir aux Dodgers, je braillais sans arrêt. Je pense que les autres ont commencé à s'y attendre un peu », raconte le natif de Saint-Bruno de Montarville en riant. Le repêchage de la MLB fonctionne différemment de celui d'autres sports majeurs. Avant d'être sélectionnés, les joueurs négocient une entente avec les équipes. Davalan s'était entretenu avec plusieurs formations, dans les jours précédents le repêchage. Au jour J, deux équipes – les Dodgers, et une autre organisation dont il préfère ne pas dévoiler l'identité – le courtisaient. Elles négociaient activement avec son agent, qui tenait Davalan au courant des tractations au téléphone. Est arrivée la dernière section de la première ronde du repêchage, celle des choix de « balancement », composée de 10 choix remis aux équipes qui font partie des plus petits marchés. Les Dodgers détenaient la 41e sélection dans cette portion, acquise des Reds de Cincinnati. C'était vraiment une organisation qui m'intéressait : elle est prestigieuse, et je sais qu'elle fait un bon travail pour encadrer les jeunes. Charles Davalan L'agent de Davalan a donc prévenu son client qu'il serait choisi par les Dodgers, quelques minutes avant la sélection. C'est à ce moment qu'une poussière lui est tombée dans l'œil, occasionnant la tombée de quelques larmes. « Je pensais à mes parents », confie le jeune homme de 21 ans. « Ils ont toujours cru en moi. D'être avec eux, de sentir que j'allais enfin pouvoir me redonner ce qu'ils m'ont donné, ça a fait déborder toutes les émotions en moi. C'est un de mes rêves de jeunesse qui s'accomplit. » Partager sa joie Les parents de Charles Davalan ont fait les sacrifices inhérents à la pratique du sport-investissements de temps, d'argent, déplacements — mais c'est surtout leur soutien qui marque le voltigeur. « Je n'ai jamais été le plus fort, le plus costaud. Mais ils ont toujours cru en moi. Ils m'ont dit de suivre mes rêves », relate l'athlète de 5 pieds 9 pouces et 190 livres. Quand la pandémie a sévi, Davalan peinait à se faire recruter au niveau collégial américain. Avec l'aval de ses parents, il a donc déménagé en Floride, où il a poursuivi son parcours secondaire. Il s'est ensuite fait recruter par l'Université Florida Gulf Coast, où il a évolué au deuxième but. En 56 matchs, il a amassé 37 points produits, 10 circuits, et une moyenne au bâton de ,288. Sa plus récente saison chez les Razorbacks de l'Université de l'Arkansas a convaincu les Dodgers. Comme premier frappeur, il a maintenu une moyenne de ,346 avec 14 circuits et 60 points produits. PHOTO DYLAN WIDGER, ARCHIVES IMAGN IMAGES Comme premier frappeur des Razorbacks de l'Université de l'Arkansas, Charles Davalan a maintenu une moyenne de ,346 avec 14 circuits et 60 points produits. Sa saison s'est terminée sur une note difficile. Arkansas a été éliminé en demi-finale du championnat national de la NCAA, contre les champions en devenir, LSU. Davalan a commis l'une des deux erreurs défensives menant au triomphe adverse. Comme au hockey Notre homme sait d'ailleurs qu'il doit améliorer sa défensive. Il se démarque par son intelligence, son efficacité au bâton, mais surtout, son intensité. « C'est le genre de joueur que tu détestes affronter, mais que tu adores avoir de ton côté », a dit l'analyste de MLB Network, Tony Vitello, au moment de sa sélection par Los Angeles. Si cette analyse vous rappelle celle de Brad Marchand ou Brendan Gallagher, vous n'êtes pas seuls. « Plusieurs recruteurs me disent que je ressemble à un joueur de hockey sur le terrain », lance Davalan en rigolant. « Je suis robuste, et je travaille fort. Comme je n'ai pas le plus gros gabarit, il faut que je me démarque d'une autre façon », explique celui qui compare son style à Corbin Carroll, des Diamondbacks. Le Brunois a d'ailleurs dû faire le choix entre le hockey et le baseball, à l'âge de 15 ans. J'étais plus en amour avec le baseball. Je voulais mettre tous mes œufs dans le même panier pour augmenter mes chances de percer. Et tu sais quoi ? J'ai été repêché hier. C'est surréel. Charles Davalan Davalan est devenu dimanche le Québécois repêché le plus hâtivement dans la MLB depuis Philippe Aumont, en 2007. Le lanceur avait été sélectionné au 11e rang par les Mariners de Seattle. Par sa sélection, le jeune adulte espère devenir un modèle. Pas nécessairement par ses exploits, mais plutôt par sa passion au jeu. « Je veux que les jeunes jouent à la balle parce qu'ils aiment le faire. Pas parce que leurs parents leur demande. J'aimerais qu'ils retiennent qu'ils n'ont pas besoin d'être le plus grand, le plus fort pour y arriver. Si tu y mets ta tête et ton cœur, de bonnes choses vont se passer pour toi », conclut-il.


La Presse
14 hours ago
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Un triomphe, un bel effort et une controverse
Le dernier week-end a été particulièrement occupé pour la boxe québécoise. Pas moins de trois pugilistes de chez nous livraient d'importants combats lors de galas à grand déploiement à New York. Survol de leurs résultats respectifs. Tammara Thibeault étincelante À tout seigneur, tout honneur, commençons donc avec Tammara Thibeault. La boxeuse a en effet signé une victoire éclatante vendredi soir, en stoppant l'Américaine Mary Casamassa (6-1, 1 K.-O.) au cinquième round. Le combat était présenté en lever de rideau du gala entièrement féminin organisé au Madison Square Garden par Jake Paul et Most Valuable Promotions, et mettant en vedette l'ultime chapitre de la trilogie entre Katie Taylor et Amanda Serrano. La pugiliste de Shawinigan n'a pas mis de temps à s'imposer, envoyant son adversaire au plancher dès la fin du premier engagement grâce à une efficace combinaison droite-gauche. Casamassa a fait ce qu'elle a pu pour demeurer dans le coup, mais Thibeault (3-0, 2 K.-O.) ne lui a rien concédé. L'arbitre a finalement mis un terme aux hostilités au cinquième, alors que la Québécoise matraquait sa rivale qui avait le dos dans les câbles. Thibeault, rappelons-le, dispute ses combats avec des rounds de trois minutes, plutôt que les habituelles deux minutes des duels féminins. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si sa jeune fiche compte déjà deux knock-outs, phénomène généralement plus élusif en boxe féminine. Elle profite de chacune de ces 60 secondes supplémentaires pour établir sa stratégie et user sa proie jusqu'à ce qu'elle flanche. PHOTO JOSH SCHOFIELD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE Tammara Thibeault La boxeuse de 28 ans connaît une ascension météorique chez les pros depuis sa défaite surprise lors des Jeux olympiques de Paris, l'été dernier. Et après seulement trois combats, la voilà qui peut déjà envisager un duel de championnat mondial dans un avenir pas si lointain. Son gain contre Casamassa, qui figurait dans le haut des divers classements chez les 160 lb, devrait lui permettre de se positionner avantageusement en ce sens. D'ici là, Thibeault devrait remonter dans le ring en septembre, lors d'un gala présenté au Canada. Jessica Camara fait bien, mais s'incline Jessica Camara (14-5-1, 3 K.-O.), qui se battait aussi dans ce gala, n'a toutefois pas connu le même sort. Elle a dû s'avouer vaincue devant Chantelle Cameron (21-1, 8 K.-O.) par décision unanime (99-91, 99-91, 98-92). La Britannique a ainsi défendu avec succès son titre intérimaire du WBC chez les super-légers. Ce n'est pas à défaut d'avoir essayé, cela dit. Camara, 37 ans, s'est même plutôt bien défendue dans l'ensemble. Mais la redoutable Cameron était tout simplement trop forte. Avec cette victoire, Cameron pourrait, à l'instar d'Amanda Serrano, avoir droit à sa propre trilogie contre Katie Taylor, qui a conservé ses titres WBO, WBA et IBF des 140 lb vendredi. Cameron avait gagné le premier duel par décision majoritaire, avant de voir Taylor l'emporter de la même manière lors du second. Imam Khataev défait dans la controverse Imam Khataev, qui était en action samedi soir au Louis-Armstrong Stadium dans Queens, a-t-il été victime d'un vol ? Si vous posez la question à son promoteur Camille Estephan, la réponse ne fera aucun doute : « Une décision pourrie », a-t-il pesté sur les réseaux sociaux. Bon nombre d'observateurs vous diront aussi sensiblement la même chose. PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE Imam Khataev Et en toute honnêteté, on peut les comprendre. Car on s'explique encore bien mal comment cet excitant duel entre Khataev (10-1, 9 K.-O.) et le Cubain David Morrell (12-1, 9 K.-O.) ait pu se conclure par une défaite par décision partagée du Tchétchène. Deux juges ont remis des cartes de 95-94 et 96-93 en faveur de Morrell, tandis que le troisième a vu Khataev gagnant à 95-94. Dès l'annonce du résultat, les voix se sont élevées pour le dénoncer, tant chez les commentateurs de DAZN que chez les téléspectateurs. Même Morrell semblait quelque peu éberlué en entendant les pointages. Le 96-93 du juge américain John McKaie, en particulier, a de quoi laisser perplexe. Après tout, Khataev avait montré très tôt dans le combat qu'il entendait faire la vie dure à Morrell en lui assénant de lourdes frappes. L'athlète de 30 ans a d'ailleurs réussi à envoyer son rival au tapis – une première chute en carrière pour Morrell – à la toute fin du cinquième round. Le Cubain a certes démontré quelques bons flashes par la suite, parvenant même à ébranler Khataev dans les derniers rounds. Mais tout laissait néanmoins croire que celui-ci en avait fait assez au fil des 10 rounds pour mériter la victoire. Loin de nous l'idée de sombrer dans les théories du complot, mais on peut quand même se demander si l'annonce du test antidopage échoué en 2024 par Khataev, quelques jours avant le combat, a pu avoir une influence quelconque dans l'esprit des juges. Le clan Khataev avait aussitôt répliqué en niant catégoriquement tout geste volontaire, présentant du même coup des lettres de la Voluntary Anti-Doping Association (VADA) prouvant des résultats négatifs à d'autres tests. Dans un monde idéal, on organiserait un combat revanche dès que possible pour régler le dossier. Mais malgré le résultat, Khataev a laissé une intéressante carte de visite avec sa performance. On le reverra bien assez vite, au Québec comme ailleurs.