
Découvrez huit superbes destinations pour des bains en plein air en Suisse
Iwona Eberle Publié aujourd'hui à 11h30
Facile d'accès et rarement bondé: Le lac de Taney, dans les Préalpes savoyardes, est un exemple de la Suisse pays d'eau.
Photo: Refuge La Vouivre
Difficile à croire: l'agitation de la Ville de Genève se trouve juste au coin de la rue.
Photo: hauri
La meilleure façon de terminer une visite de Genève est de se détendre sur les rives du Rhône. L'ambiance y est beaucoup plus calme et plus verte que dans les bains plein air de la ville. Entre le pont de la Jonction et le pont Butin – à environ deux kilomètres en aval de l'extrémité du lac – le Rhône s'écoule rapidement à travers une gorge forestière. La rive droite est bordée de deux plages de sable et de terre de 100 mètres de long, ombragées par de grands arbres. De la plage inférieure, on peut se promener jusqu'à la plage supérieure, distante de 300 mètres, et de là, se laisser porter par les eaux du Rhône. C'est une des destinations naturelles idéales pour des activités estivales en pleine nature.
Accès par les transports publics: arrêt de bus Genève, Concorde; suivre le chemin Michée-Chauderon, puis descendre par des chemins en pente en vue du pont Butin (dix minutes). Voiture: possibilité de se garer au centre commercial Planète Charmilles. Emprunter l'avenue De-Gallatin jusqu'à la rue des Confessions, la suivre et descendre sur les berges du Rhône. Descendre le fleuve jusqu'au pont Butin.
Info: Le plus beau moment est celui où l'on commence à marcher dès la fin du lac à Genève. Après 1,5 kilomètre, le chemin s'enfonce dans la forêt sous des falaises rocheuses. Dès que l'on aperçoit un long mur de rive au bord du Rhône, on descend vers le fleuve et on le suit en aval jusqu'à ce que l'on aperçoive le pont Butin à travers les arbres. Gorges de l'Areuse, Neuchâtel
Notre auteure ne peut pas y résister: Iwona Eberle dans le bain à bulles de l'Areuse.
Photo: Christoph Hurni
Les gorges de la forêt, longues de 10 kilomètres, qui coupent la chaîne du Jura la plus méridionale, sont délicieusement fraîches les chaudes journées d'été. Dans sa partie la plus basse, elle est spectaculairement étroite sur 500 mètres. Depuis le chemin de randonnée surélevé, on peut jeter un coup d'œil dans la gorge rocheuse et voir l'Areuse qui y gronde. À dix minutes de marche en amont de la gorge, la rivière est facilement accessible et offre quelque chose pour tout le monde: bains plein air, bassin à bulles et une piscine de 50 mètres de long. Entre les deux, il y a de gros rochers, en partie moussus, sur lesquels on peut s'asseoir ou s'allonger.
Comment s'y rendre: se rendre à la gare de Boudry; suivre les panneaux «Gorges de l'Areuse» dans les gorges et marcher jusqu'à 300 mètres après le Pont de Vert (une heure). Voiture: se garer à Boudry près de l'usine électrique Chanet. Puis marcher dans les Gorges de l'Areuse jusqu'à 300 mètres après le Pont de Vert (quarante-cinq minutes).
Apaise la faim avec des spécialités locales: le restaurant de la Truite à Champ-du-Moulin.
Photo: PD
Conseil: depuis la place de baignade, continuer à remonter les gorges – on passe alors devant la belle cascade de la chute de la Verrière – et à Champ-du-Moulin, où les gorges deviennent plus ouvertes, s'arrêter au restaurant de la Truite (une heure trente). Les truites du propre étang sont une spécialité. Remonter jusqu'à la gare (vingt minutes) et faire le voyage de retour. L'étang de la Gruère, Jura
Il vaut la peine de s'y aventurer: l'étang de la Gruère est le plus grand lac marécageux de Suisse.
Photo: Christoph Hurni
Le plus grand lac marécageux de Suisse dégage quelque chose de mystérieux et d'obscur. Peut-être est-ce dû aux couleurs de l'eau: le ciel se reflète en bleu dans le lac, mais de près, son eau est d'un brun profond – ou jaune, selon l'incidence de la lumière. Cela vaut la peine de surmonter sa timidité et de s'y plonger. L'eau est merveilleusement douce et généralement chaude. On peut faire le tour du lac en une demi-heure en empruntant des passerelles en bois et un chemin forestier élastique. L'étang de la Gruère se trouve sur le haut plateau des Franches-Montagnes et s'étend sur 8 hectares.
Accès en transports publics: arrêt de bus Saignelégier, Moulin de la Gruère; suivre le chemin de randonnée jusqu'au lac (cinq minutes). Voiture: depuis le parking sud de l'étang de la Gruère (il se trouve sur la route entre Tramelan et Saignelégier), suivre le chemin de randonnée qui monte au lac pendant cinq minutes.
Conseil: à dix minutes en voiture du lac de la Gruère se trouve la ferme équestre du Roselet de la Fondation pour le cheval. Elle permet aux vieux chevaux, poneys et ânes de finir leur vie en toute sécurité. On peut visiter la ferme (avec guide), se promener autour des pâturages et observer les animaux depuis la terrasse ensoleillée. Il y a également un restaurant, une aire de pique-nique et une aire de jeu.
Alternative: depuis Saint-Imier, monter en funiculaire et à vélo jusqu'à la montagne panoramique du Jura, Mont-Soleil. Descendre à toute allure sur la véloroute nationale 7 (route du Jura) jusqu'à l'étang de la Gruère, s'y baigner, puis continuer à vélo jusqu'à la gare de Saignelégier (un heure trente). Lac de Taney, Valais
Contrairement à d'autres lacs de montagne facilement accessibles, le lac de Taney reste une oasis de calme même les jours de canicule.
Photo: Abbaye d'Hauterive
Lorsque la vallée du Rhône est chaude comme un four, le mieux est de s'échapper en altitude. Le lac de Taney, dans les Préalpes savoyardes, est facilement accessible depuis le fond de la vallée et offre une idylle montagnarde digne d'un livre d'images: un lac d'un bleu éclatant, entouré d'une couronne de sommets et sur les rives duquel s'épanouissent des fleurs multicolores. Des sentiers de randonnée mènent à des auberges de montagne, à travers des alpages et une forêt ombragée. Le lac est long d'un kilomètre et sa température peut atteindre 18 degrés. Contrairement à d'autres lacs de montagne facilement accessibles, il n'est presque jamais bondé.
Accès par les transports publics: arrêt de bus Miex, Le Flon; continuer dans le sens de la marche jusqu'au parking du Flon, suivre les panneaux "Lac de Taney" en remontant la pente (une heure). Voiture: possibilité de se garer en haut du village de montagne du Flon. À partir de là, voir l'itinéraire des transports publics. Alternative, si vous ne voulez pas monter jusqu'au lac: prendre la navette taxi du parking du Flon jusqu'au lac de montagne.
Les Préalpes savoyardes offrent de nombreux et beaux sentiers de randonnée.
Photo: Switzerland Tourism
Conseil: se promener en une heure autour du lac. Une grande partie du parcours se déroule dans la forêt. Plage de l'Hôtel, Fribourg
Bienvenue sur la plage naturelle de 90 mètres de long! Plage de l'Hôtel avec le visage dans la paroi rocheuse.
Photo: Christoph Hurni
La région autour de l'abbaye cistercienne est placée sous la devise «Prier et se baigner». Les bâtiments et le cloître ont un aspect mystique et les plages de la Sarine, toutes proches, offrent des heures d'insouciance. Le site de baignade le plus étendu se trouve à 500 mètres en aval et comprend une plage de 40 mètres de long ainsi qu'une plage de galets et de pierres de 90 mètres de long dans une courbe boisée de la Sarine. Un promontoire rocheux face à la plus grande plage ressemble à la tête d'un géant.
Arrivée en transports publics: arrêt de bus Grangeneuve FR, Inst. Agricole; suivre les panneaux de randonnée "Abbaye d'Hauterive" jusqu'à la porte de l'abbaye. Tourner brusquement à gauche et aller jusqu'au virage de la route près du parking visiteurs de l'abbaye. Suivre la route en descente et traverser le pont sur la Sarine. Au parking, 200 mètres après le pont sur la Sarine, prendre le chemin forestier à gauche: il mène à la plage. Durée: trente minutes. Voiture: se garer sur le parking du monastère, puis suivre les indications des transports publics. Marcher quinze minutes.
Conseil: l'église, le cloître et le jardin de l'abbaye sont ouverts au public – vous pouvez également écouter une messe grégorienne. Le magasin de l'abbaye permet de s'approvisionner en glaces, bières et autres. abbaye-hauterive.ch Gorges de l'Aar, Berne
Les bancs de gravier et de sable au bord de l'Aar invitent à jouer et à faire des grillades.
Photo: Christoph Hurni
Envie de faire un tour dans l'Aar? Mais vous avez du respect pour le courant puissant de la rivière, comme au Marzili à Berne? Dans ce cas, Bremgarten est l'endroit idéal pour une initiation facile. Le débit de l'Aar y est bien moindre, car une grande partie de son eau est détournée en amont vers une centrale électrique. De plus, le courant est plus lent à de nombreux endroits et la rive est en pente douce. Des bancs de pierre, de gravier et de sable invitent à faire des grillades et à jouer. Les places à l'ombre étant rares, il est préférable d'apporter un parasol.
Arrivée en transports publics: arrêt de bus Bremgarten, Schloss; suivre la route jusqu'au château et descendre jusqu'au chemin riverain de la presqu'île. Suivre ce chemin jusqu'aux bancs de gravier (dix minutes). Voiture: il y a des places de parc à l'école de musique de Zollikofen-Bremgarten.
Conseil: les plus courageux peuvent se laisser flotter autour de la presqu'île (cela prend environ vingt-cinq minutes). Si la température de l'eau est basse, il est recommandé de porter un t-shirt ou une combinaison en néoprène. Le tunnel de l'Aar permet de revenir rapidement au point de départ. Celui-ci perce la presqu'île près de son point le plus étroit. aare-bremi.ch Cascata del Salto, Tessin
L'eau de la Cascata del Salto tombe avec fracas de 60 mètres dans le vide et remplit la piscine naturelle.
Photo: Christoph Hurni
La chute d'eau de 60 mètres de haut – elle tombe dans une cuvette rocheuse – semble venir d'un autre monde, surtout lorsque des arcs-en-ciel se forment dans sa brume. Celui qui ose faire un tour dans le bassin se sent ensuite comme un nouveau-né, notamment parce que l'eau est fraîche.
Arrivée en transports publics: arrêt de bus Maggia, centro; quitter le rond-point en montant la pente, tourner à gauche et suivre la route jusqu'au virage après le pont. Ensuite, le panneau «Cascata del Salto» indique le chemin. Voiture: il y a une possibilité de se garer à Maggia derrière la maison communale (Palazzo comunale). D'autres places de parc se trouvent sur la Maggia (près de la Migros), à partir de là, il faut compter vingt-cinq minutes de marche jusqu'à la chute d'eau. Ensuite, traverser le pont et continuer à marcher jusqu'au virage au pied de la colline de l'église. Suivre les panneaux «Cascata del Salto» en haut de la pente.
Conseil: montez à la chapelle Pioda sur le versant au-dessus de la cascade (trente minutes) et admirez la vue sur la vallée. Descendez ensuite vers la plage sur la rive de la Maggia. Vous y trouverez beaucoup d'espace pour vous allonger, ainsi qu'un bassin profond pour nager et des rochers pour sauter. Höchfall, Appenzell Rhodes-Intérieures
Un jeu d'eau spectaculaire: le Rotbach remplit des bassins plus ou moins grands dans le ravin.
Photo: Christoph Hurni
La chute d'eau de 20 mètres de haut dans le profond Rotbachtobel est un secret d'initiés – même de nombreux habitants de Suisse orientale ne la connaissent pas. Son accès a longtemps été un peu difficile, et un éboulement l'a complètement bloquée en 2016. Pour le plus grand plaisir des fans de la cascade, la commune de Teufen a construit un nouvel accès en 2022.
Accès par les transports publics: gare de Sternen bei Teufen; suivre les panneaux «Höchfall» (trente minutes). Voiture: se garer près de l'église Teufen Bühler Stein et suivre le chemin de randonnée à partir de la route principale jusqu'à la gare «Sternen bei Stein», puis voir les indications des TP. En raison des escaliers en treillis métallique, le chemin menant au Höchfall n'est pas adapté aux chiens.
Conseil: pour une excursion plus longue, partez de la gare de Teufen AR, marchez jusqu'au Höchfall et continuez sur le chemin qui longe le bord nord du Rotbachtobel jusqu'au monastère de Wonnenstein. Le joyau de l'église qui en fait partie est une Vierge noire. Dans la pharmacie de Gossau, il est en outre possible d'acheter une essence puissante fabriquée selon la recette des nonnes. Marcher jusqu'au lieu de baignade Strom au confluent de la Sitter et du Rotbach, s'y baigner, puis viser l'arrêt de bus Niederteufen, Schwanen. La durée de la randonnée est de deuxheures et demie.
D'autres endroits où se baigner en Suisse
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La moitié des loups valaisans tués ne sont pas les «bons»
Grand prédateur – La moitié des loups valaisans tués ne sont pas les «bons» Les loups abattus n'appartiennent pas toujours aux meutes problématiques, selon des analyses génétiques. Le débat sur l'utilité de la régulation est relancé. Delphine Gasche - Berne Dès que les loups entrent sur le territoire d'une meute pouvant être régulée, ils prennent le risque de se faire tirer dessus. FLORIAN CELLA/VQH Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : L'analyse génétique révèle que la moitié des loups éliminés en Valais n'appartenaient pas aux meutes ciblées. À gauche, on remet en question le système actuel de régulation. Le camp bourgeois pointe, lui, les résultats positifs, malgré les victimes collatérales. Les loups valaisans doivent faire attention où ils mettent leurs pattes. Dès qu'ils entrent sur le territoire d'une meute pouvant être régulée, ils prennent le risque de se faire tirer dessus. Et beaucoup se font avoir, si l'on peut dire ainsi. La moitié des 34 loups abattus entre septembre 2024 et janvier 2025 n'appartenaient pas à une meute catégorisée comme problématique par l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) – et donc pouvant être éliminée – selon les analyses de parenté réalisées par l'Université de Lausanne, révélées par SonntagsBlick. Le Valais fait ainsi beaucoup moins bien que les Grisons, l'autre grand canton à loups. Cinq des 48 loups qui y ont été tirés n'appartenaient pas à la «bonne» meute. Il faut dire que les pratiques diffèrent. Les Grisons ont opté pour une régulation dite partielle: seuls les jeunes peuvent être abattus, selon le dominical alémanique. Les tirs sont interrompus dès qu'ils atteignent la taille et le poids de leurs parents. En Valais, certaines meutes sont déclarées comme problématiques et leurs territoires sont délimités. Tout individu y pénétrant peut être tiré. Les tirs de régulation, vraiment utiles? 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Auparavant, elle a travaillé pendant sept ans pour l'agence de presse nationale (Keystone-ATS) au sein des rubriques internationale, nationale et politique. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
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Pourquoi les meilleurs poissons disparaissent de nos lacs
Les restaurants ont de plus en plus de peine à proposer des filets de perche et des féras. À qui la faute et que mangerons-nous demain? Les réponses des experts. Publié aujourd'hui à 19h23 De nombreux établissements proposent du poisson de lac au lieu des filets du lac qu'ils ne trouvent plus chez le pêcheur. UNSPLASH-GETTY IMAGES-MONTAGE TAMEDIA En bref: Les cartes des restaurants au bord du lac, c'est comme les contrats d'assurance: chaque lettre a son importance. Car désormais, de nombreux établissements proposent du poisson de lac au lieu des filets du lac qu'ils ne trouvent plus chez le pêcheur. Les assiettes de perches, qui restent très appréciées en terrasse, viennent souvent d'un lac situé à la frontière entre la Russie et l'Estonie. Et le problème se pose désormais à l'identique pour les corégones (féras, palées, bondelles) dont les captures s'effondrent. Sur la trentaine d'espèces qui nagent dans un grand lac comme le Léman, les clients des restaurants n'en mangent que quelques-unes, en très grande quantité. «Les cinq espèces les plus consommées sont la perche, le corégone, le brochet, l'omble chevalier et la truite», précise Amandine Bussard, au Bureau suisse de conseil pour la pêche FIBER. Les pêcheurs le confirment. «Le début de l'année 2025 a été compliqué tant pour les perches que pour les féras. Maintenant, dans la pêche, il y a toujours des hauts et des bas, donc il faut rester prudent», dit Alexandre Fayet, président du Syndicat intercantonal des pêcheurs professionnels du Léman. Depuis les records des années 1986 (perches) et 1990 (corégones), les captures sur l'ensemble des lacs suisses sont passées de 15 millions à 1,6 million de perches, et de 8 à 2 millions de corégones, selon les statistiques de la pêche de l'Office fédéral de l'environnement (voir infographies) . Le coquillage qui change tout Comment expliquer cette chute des populations de poissons de lac préférés des gastronomes? «L'arrivée de la moule quagga provoque une révolution écologique majeure dans le Léman, comme dans les autres lacs suisses», répond Jean-François Rubin, professeur honoraire de l'Université de Lausanne, directeur de la Maison de la rivière et grand spécialiste des ombles chevaliers. Si les cormorans font beaucoup parler, l'impact des moules quagga sera probablement beaucoup plus important. Ce petit coquillage, venu de la mer Noire, s'est rapidement répandu dans les eaux suisses depuis une dizaine d'années. Jean-François Rubin, professeur honoraire de l'Université de Lausanne, directeur de la Maison de la rivière et grand spécialiste des ombles chevaliers. DR Le mollusque invasif modifie l'ensemble de la chaîne alimentaire, explique Jean-François Rubin. «Il faut imaginer que chaque quagga filtre un litre d'eau par jour. Comme il y en a des milliards dans le Léman, son impact sera majeur. Elle va nous donner des eaux plus claires, mais elle se nourrit aussi de phytoplancton et de zooplancton, donc du plancton végétal et animal. Son arrivée va modifier toute la chaîne alimentaire, et elle va faire évoluer toute la pyramide des espèces qui nagent dans le Léman.» Ce qui est une bonne nouvelle pour les baigneurs (la propreté des eaux s'améliore) se transforme en catastrophe pour de nombreuses espèces lacustres. «Comme il y a de moins en moins de nourriture, les poissons grandissent plus lentement. C'est notamment un problème pour les perches, qui mangent du plancton végétal durant les premières années de leur vie avant de devenir piscicoles et de se nourrir de poisson», précise le directeur de la Maison de la rivière. Le malheur des uns faisant souvent le bonheur des autres, cette invasion de moules attire également de magnifiques canards qui se nourrissent de quagga en hiver, notamment les fuligules morillons. Depuis les records des années 1986 (perches) et 1990 (corégones), les captures sur l'ensemble des lacs suisses sont passées de 15 millions à 1,6 million de perches. UNSPLASH-GETTY IMAGES-MONTAGE TAMEDIA Les perches n'aiment pas l'eau propre L'arrivée en force de la moule quagga n'aura pas le même effet sur toutes les espèces. C'est d'abord une très mauvaise nouvelle pour les perches, parce que ces poissons préfèrent nager dans des eaux moins propres. Les filets que nous mangeons actuellement viennent principalement d'un lac en Europe de l'Est qui a des eaux peu profondes (7 mètres en moyenne) et passablement vaseuses. La baisse des populations de perches était d'ailleurs programmée dès les années 80, quand nous avons interdit les lessives aux phosphates qui polluaient les lacs. «Ces produits chimiques provoquaient de l'eutrophisation, précise Jean-François Rubin. Ils favorisaient le développement des algues et des plantes aquatiques. Les perches avaient ainsi d'énormes quantités de nourriture à disposition, et elles grandissaient si vite que les pêcheurs attrapaient des poissons adolescents qui n'avaient pas encore eu le temps de se reproduire.» Les populations se sont effondrées en quelques années. «Il a fallu limiter la pêche en imposant des filets avec de plus grandes mailles pour laisser la possibilité aux poissons survivants de reconstituer le cheptel.» Le temps d'arriver à ce résultat, et les conditions du lac avaient changé. 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Les amateurs de poissons se sont adaptés, mais cette époque touche à sa fin, car les corégones souffrent à leur tour, à cause du réchauffement des eaux. Alors que l'épuration des eaux aurait pu profiter aux corégones, voilà que les captures de cet excellent comestible s'effondrent à leur tour. UNSPLASH-GETTY IMAGES-MONTAGE TAMEDIA Les féras n'aiment pas l'eau chaude et deviennent stériles Alors que l'épuration des eaux aurait pu profiter aux corégones, voilà que les captures de cet excellent comestible s'effondrent à leur tour. Cet été, comme l'année dernière, la féra du lac vient à manquer un peu partout. Dans le Léman, cette espèce risque même de disparaître une deuxième fois. Car techniquement, la féra s'est déjà éteinte dans les années 50. L'espèce de corégone nommée Coregonus fera, en latin, était un poisson endémique du Léman où elle nageait depuis l'époque glaciaire. «Les féras ont été victimes de la surpêche, de la saleté du lac et elles ont été remplacées dans les années 60 par d'autres corégones puisés dans le lac de Neuchâtel, où on les appelle des palées et des bondelles. Si vous parlez à des féras vaudoises, vous verrez qu'elles ont l'accent neuchâtelois», sourit l'expert de la Maison de la rivière. Ces poissons font depuis lors le bonheur des pêcheurs, mais cette époque dorée touche à sa fin. Comment expliquer la baisse des populations de corégones, alors que les eaux propres lui sont théoriquement favorables? Le réchauffement des lacs est une première explication, parce que «les salmonidés préfèrent les eaux fraîches. Puis le réchauffement des eaux n'a pas permis de brassage complet des eaux depuis 2012, alors que ce mélange des eaux entre la surface et la profondeur est bénéfique pour cette famille, notamment pour la reproduction», dit Amandine Bussard. À cela s'ajoute une autre explication. Jean-François Rubin enquête actuellement sur l'influence des perturbateurs endocriniens, polluants chimiques qui joueraient aussi un rôle dans ce grand dépeuplement des corégones. Après avoir été accusées de changer le sexe des grenouilles, ces molécules (résidus de médicaments avalés par des humains et rejetés dans les urines, avant de finir dans les lacs et rivières) pourraient rendre stériles les poissons mâles, notamment les corégones. «Nous suivons actuellement cette piste, qui semble sérieuse», précise le chercheur. Quand les truites et les ombles remplissaient le lac Quand on remonte le fil du temps, on découvre que les restaurants servaient d'autres poissons avant que la perche et la féra ne deviennent incontournables. «Il y a des cycles», dit Jean-François Rubin. À la fin du XIXe siècle, les espèces dominantes dans le Léman étaient les ombles chevaliers et les truites. Ces deux espèces historiques nagent encore dans le lac, avec des destins différents. Les ombles chevaliers tirent leur épingle du jeu. Ce qui est une bonne nouvelle pour Jean-François Rubin, qui était déjà allé surveiller leur ponte, dans les années 90 avec le bathyscaphe du professeur Piccard, et qui leur a consacré une bonne partie de sa carrière. «Nous retournons actuellement sur les omblières que j'avais étudiées à l'époque. Comme elles sont à plus de 100 mètres de profondeur, elles sont moins impactées par les changements observés à la surface. Apparemment, dès que vous recréez des conditions favorables à la ponte, les poissons reviennent. Nous avons donc bon espoir de pouvoir maintenir leur population.» Le pronostic est moins optimiste pour les truites, confrontées à un double problème. «Cette espèce cumule les difficultés: elle vit dans les lacs, mais se reproduit dans les rivières. Elle a donc besoin que ces deux milieux lui soient favorables et il faut qu'elle puisse passer librement de l'un à l'autre pour se développer.» Le brochet est aussi un poisson qui apprécie les eaux chaudes et claires. UNSPLASH-GETTY IMAGES-MONTAGE TAMEDIA Qui sera le prochain à passer à la casserole? L'arrivée de la moule quagga va changer la donne dans les lacs suisses, c'est entendu, mais qui profitera de ce nouveau cycle qui s'ouvre dans nos lacs? «Les populations de cyprinidés (carpes, chevaines…) qui se nourrissent en partie de moules quagga sont plus tolérantes et elles pourraient profiter du réchauffement climatique ces prochaines années, répond Amandine Bussard. Le brochet est aussi un poisson qui apprécie les eaux chaudes et claires. Il est donc possible que ces populations augmentent à l'avenir. C'est du moins ce que semblent montrer les statistiques de la pêche au niveau suisse», estime Amandine Bussard. Un tel scénario provoquerait une nouvelle révolution de palais, puisque la friture de carpes et sa sauce tartare sont actuellement un classique de la gastronomie dans le Jura. Quant au brochet, il a une belle marge de progression devant lui. «Nous n'en avons jamais assez à proposer en vente directe, confirme Alexandre Fayet. Les gens sont enchantés de ce poisson depuis qu'on enlève ses grandes arêtes en Y et la peau. Évidemment, ça demande un peu plus de travail, mais c'est un produit de grande qualité.» Autre gagnant possible, le vengeron, considéré comme un comestible médiocre de ce côté du lac, «mais qui est à la carte côté français sous le nom de gardon, note Jean-François Rubin. À ce sujet, nous avions tenté de revaloriser les poissons oubliés du lac, il y a quelques années, en associant les pêcheurs et l'École hôtelière.» Il faudra probablement renouveler des efforts de ce genre dans les années qui viennent. Enfin, un scénario permettrait à une espèce de s'imposer. Ici, tout le monde pense au silure. Ce géant venu d'Europe de l'Est, invasif, doit obligatoirement être mis à mort quand il est capturé. Or cette espèce vorace semble s'installer. «À Genève, par exemple, des silures géants (les plus gros font 2,75 m) nagent à quelques mètres des nageurs, aux Bains des Pâquis. C'est un bon candidat pour profiter du réchauffement des eaux, confirme Jean-François Rubin. Il mange de tout, il vit la nuit et n'est pas sensible à la pollution. Et puis, quand vous en pêchez un, vous avez assez de filets pour remplir 300 assiettes. En revanche, je ne mangerais pas son foie.» Cette espèce vorace augmente la pression sur de nombreuses autres espèces locales menacées, et il n'a pas de prédateur, hormis les humains quand ils se décident à empoigner le problème. Le silure est un bon candidat pour profiter du réchauffement des eaux, confirme Jean-François Rubin. UNSPLASH-GETTY IMAGES-MONTAGE TAMEDIA «Les captures augmentent, et c'est aussi un poisson que nous essayons de promouvoir, confirme Alexandre Fayet. Contrairement au brochet, il a très peu d'arêtes. La chair est un peu plus fine et un peu moins goûteuse. C'est un peu comme de la lotte du lac, fondant en bouche et vraiment savoureux. Comme il y a moins de perches et de féras, certains restaurants s'y mettent; ça prend gentiment.» De fait, dans de nombreuses régions de France, où ce poisson tente aussi de s'installer, les chefs multiplient les recettes pour cuisiner ce qui est en train de devenir un autre poisson du lac. Le scénario qui fait rêver les biologistes, c'est que les cuisiniers de la région trouvent une recette pour mettre le silure au menu et pour transformer le glouton qui menace de nombreuses espèces locales en prochain équivalent des filets de perches. Servi avec une bisque d'écrevisse (généralement américaines), cela ferait deux espèces invasives en moins dans le lac, et deux espèces du lac en plus à la carte. Lire davantage sur la pêche Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Jocelyn Rochat a travaillé pour le Nouveau Quotidien, le Journal de Genève, L'Hebdo et Télétop Matin. Il écrit désormais dans Le Matin Dimanche, la Tribune de Genève et 24 Heures. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


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Grièvement blessé dans un accident à Corsier-sur-Vevey, un adolescent a été héliporté au CHUV
Un conducteur, âgé de 20 ans et sans permis, a causé un accident qui a mis son passager dans un état critique dimanche. Publié aujourd'hui à 19h27 La voiture a terminé sa course en contrebas, dans les vignes. Police vaudoise Un adolescent de 17 ans, originaire d'Erythrée, a été héliporté au CHUV après avoir été grièvement blessé dans un accident survenu dimanche matin à Corsier-sur-Vevey (VD). Il était passager d'un véhicule qui roulait en direction de Vevey depuis Jongny, lorsque son conducteur a perdu sa maîtrise dans un virage à droite. La voiture a alors franchi la barrière de sécurité avant de chuter dans la pente. Aucun autre véhicule n'a été impliqué, selon un communiqué de la police cantonale vaudoise. Conducteur sorti indemne mais choqué D'après les premières constatations, le conducteur est un jeune homme de vingt ans, de nationalité kenyane, domicilié dans la région. Il ne possédait pas de permis de conduire, et sorti indemne de l'accident, bien que fortement choqué. Le Ministère public a ouvert une instruction pénale. L'enquête a été confiée aux spécialistes de l'Unité circulation de la Gendarmerie vaudoise. La route de Châtel-St-Denis est restée fermée jusqu'à 15h30 pour permettre l'intervention des secours et les opérations de constatation. D'autres accidents sur les routes vaudoises Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Etonam Ahianyo est journaliste au sein de la rédaction numérique des médias payants. Auparavant, il a travaillé à «20 minutes», «NewsExpress» et comme correspondant en Afrique de l'Ouest pour plusieurs médias internationaux. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.