Suède : verdict attendu dans le procès d'un jihadiste accusé de l'exécution d'un pilote brûlé vif
La justice suédoise rend jeudi son verdict contre le jihadiste Osama Krayem, déjà condamné pour les attentats de Paris et Bruxelles, accusé d'avoir participé à l'exécution d'un pilote jordanien brûlé vif dans une cage en Syrie. Le tribunal de Stockholm est le premier, et le seul, à juger une personne pour cet assassinat commis par des membres du groupe État islamique (EI), qui avait choqué le monde entier en 2015.
Le 24 décembre 2014, un avion de l'armée de l'air jordanienne avait été abattu en Syrie, près de Raqqa, et le pilote, Muath Al-Kasasbeh, capturé par l'EI le même jour. Une vidéo de vingt-deux minutes publiée le 3 février 2015 mettra en scène l'exécution de Muath Al-Kasasbeh, le visage tuméfié, vêtu d'un uniforme orange et placé dans une cage métallique.
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La cage est incendiée par l'un des 13 combattants présents sur place, parmi lesquels se trouve le Suédois, embrasant le pilote. Dans le procès qui s'est tenu du 4 et 26 juin, la perpétuité a été requise contre Osama Krayem jugé pour acte de terrorisme et crime de guerre aggravé. Le jihadiste de 32 ans a gardé le silence pendant toute la durée des audiences. Une sélection d'interrogatoires filmés et écrits versés au dossier d'instruction ont été lus et diffusés pendant le procès.
Ni empathie, ni regret
Selon son avocate, Osama Krayem a admis avoir été présent sur les lieux mais a dit ignorer ce qui allait s'y passer avant d'apercevoir les caméras. L'avocat du frère du pilote, constitué partie civile, a déploré que Osama Krayem n'ait montré ni empathie ni regret devant la cour. «La plupart des personnes qui auraient été témoins de ce que Muath a subi auraient sans doute besoin d'un traitement à vie, ou du moins long, pour surmonter le traumatisme que cela provoque chez un individu normalement constitué», avait plaidé Me Mikael Westerlund.
Le frère du pilote s'était déplacé depuis la Jordanie à l'occasion de ce procès pour y témoigner de la douleur, encore vive, qu'il partage avec ses proches. «Krayem, lui, ne semble pas avoir été traumatisé, mais inspiré. Inspiré à poursuivre son entreprise terroriste, ce qui l'a conduit à participer puis à être condamné pour des actes terroristes en Europe», avait ajouté Mikael Westerlund.
Le Suédois a été condamné à 30 ans de prison en France pour complicité lors des attentats de Paris en 2015 et à la perpétuité en Belgique pour les attentats dans le principal aéroport de Bruxelles et dans le métro en 2016. Le jugement sera rendu à 11 heures.
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