
Un projet de maison de naissance piétine
Rosalind Wong, 39 ans, souhaite accoucher de son deuxième enfant dans une maison de naissance. Elle ne pourra pas le faire dans sa ville, puisqu'aucun service de sage-femme n'est offert à Laval, qui compte pourtant 460 000 habitants.
« C'est la troisième plus grande ville au Québec. C'est quand même aberrant », dit Rosalind Wong.
La mère lavalloise attend son bébé pour la fin d'octobre. Elle a pu obtenir un suivi dans une maison de naissance située dans le nord de Montréal, comme lors de sa première grossesse, alors qu'elle vivait dans la métropole. Son conjoint et elle s'estiment chanceux.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE
Rosalind Wong accouchera de son deuxième enfant en octobre.
« C'est quand même poche – on va le dire comme ça – de devoir dépendre de la chance pour avoir un service qui devrait être un service de proximité, qui est assez essentiel et qui est bloqué pour des raisons quand même assez obscures », ajoute François Dionne, le conjoint de Mme Wong, qui est médecin de famille.
De plus en plus de voix s'élèvent à Laval pour qu'une maison de naissance y soit implantée. L'organisme Mieux-Naître à Laval a récemment lancé une campagne de mobilisation citoyenne. Le maire Stéphane Boyer a donné son appui.
On est la seule grande ville au Québec à ne pas avoir de maison de naissance.
Stéphane Boyer, maire de Laval.
La directrice générale de Mieux-Naître à Laval, Lysane Grégoire, juge « surprenant et déplorable » qu'il n'y ait toujours pas de maison de naissance dans la ville, alors que le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) en prévoyait une dans ses plans dès mars 2015.
« Il y a 4000 naissances par année à Laval », fait-elle valoir.
Résistance de certains médecins
Lysane Grégoire soutient que le projet de maison de naissance à Laval n'aboutit pas en raison de la résistance de médecins de la Cité-de-la-Santé qui réclament plutôt l'agrandissement de l'unité des naissances de l'hôpital.
Son organisme, précise-t-elle, est « entièrement d'accord » avec l'agrandissement de cette unité, mais estime que les deux projets ne doivent pas entrer en concurrence.
« Non, il n'y a pas de résistance de la part des médecins au projet de maison de naissance », rétorque le CISSS de Laval, dans un courriel. Les deux projets, ajoute-t-on, sont « complémentaires » et non « pas en concurrence ».
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
L'hôpital de la Cité-de-la-Santé, à Laval
L'établissement de santé indique qu'il a déposé en 2020 un projet de déploiement des services de sages-femmes et d'une maison de naissance au MSSS.
« Depuis, le CISSS de Laval relance le MSSS chaque année, écrit-on. Mieux-Naître à Laval est au fait de ces suivis. Nous sommes en attente d'un retour positif du MSSS. »
Au Ministère, on affirme que « le manque d'effectifs disponibles et l'augmentation des coûts liés à l'immobilisation ralentissent le déploiement de nouvelles maisons de naissance et services sage-femme ».
« Santé Québec est à revoir l'ensemble des services déployés à travers le réseau et les choix seront faits pour continuer à favoriser les collaborations interprofessionnelles et les modèles innovants, là où les besoins sont les plus criants », écrit-on dans un courriel.
Dans l'ombre de Montréal
Mieux-Naître à Laval milite pour que la future maison de naissance se retrouve sous le même toit que d'autres ressources destinées aux futurs et nouveaux parents. L'organisme planche, avec une quinzaine de partenaires, sur le projet Ensemble pour accueillir la vie (ENVIE). Le Centre de pédiatrie sociale de Laval, la Ville de Laval et le CISSS de Laval participent à la « cellule de travail », qui s'est réunie pour la première fois en juin 2022.
Est-ce qu'on peut s'asseoir ensemble et remanier le projet de 2020 pour l'intégrer dans le projet ENVIE et déposer quelque chose d'extrêmement intéressant pour le Ministère et Santé Québec ?
Lysane Grégoire, directrice générale de Mieux-Naître à Laval
Le maire de Laval, Stéphane Boyer, souhaite que « le gouvernement puisse trouver une façon d'aller de l'avant avec le projet » de maison de naissance, sans oublier les autres besoins de la Cité-de-la-Santé, dont l'agrandissement de l'unité des naissances.
M. Boyer déplore que les villes limitrophes de Montréal, comme la sienne, bénéficient de « beaucoup moins d'investissements » de la part du gouvernement québécois. Il veut que « ça change ».
« En ce moment, la troisième plus grande ville du Québec, on a un seul hôpital qui déborde, un seul cégep qui déborde, un seul refuge pour itinérants qui déborde, fait-il valoir. Les besoins sont quand même grands et je pense qu'ils doivent être comblés. »
Rectificatif
Dans une version précédente, une erreur dans la mise en page de ce texte a attribué faussement une citation du maire de Laval Stéphane Boyer au Dr François Dionne.
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