logo
La voix anglophone fait partie de l'âme musicale du Québec

La voix anglophone fait partie de l'âme musicale du Québec

La Presse5 days ago
Le journaliste Leslie Roberts aurait aimé qu'Antoine Bertrand fasse aussi référence aux grands musiciens anglophones québécois dans son fameux poème du 24 juin dernier.
Leslie Roberts
Journaliste anglo-québécois, connu notamment comme présentateur de nouvelles et animateur à CTV
Lorsque Shania Twain est montée sur scène au Festival d'été de Québec et s'est adressée à la foule entièrement en français, ce fut bien plus qu'un simple exercice linguistique : c'était un vrai moment de connexion.
La réaction du public a tout dit : joie, reconnaissance, et une immense fierté que cette superstar canadienne, originaire de Timmins, en Ontario, honore la langue et la culture québécoises avec autant de sincérité. En tant qu'anglophone québécois, j'ai été profondément touché. Son geste n'était pas seulement poli – il était porteur de sens. Il témoignait de respect. Et d'unité.
Ce moment est resté gravé en moi. Il m'a rappelé d'autres célébrations de la culture québécoise, notamment la fête nationale – autrefois connue sous le nom de Saint-Jean-Baptiste – où la musique francophone occupe naturellement le devant de la scène.
Une performance en particulier m'est venue en tête : le brillant hommage lyrique d'Antoine Bertrand aux chanteurs et compositeurs québécois de toutes les générations. Son poème musical était magnifique. Bouleversant. Mais alors que j'écoutais et célébrais avec la foule, j'ai ressenti un manque. Une absence.
Leonard Cohen.
PHOTO LUKE MACGREGOR, ARCHIVES REUTERS
Leonard Cohen en 2008
Fils de Montréal, adoré dans le monde entier, la voix de Leonard Cohen allait bien au-delà du grave et du sacré. Elle appartenait aussi au Québec. Sa musique, sa poésie et sa quête spirituelle ont marqué des générations ici comme ailleurs. Et pourtant, dans les grands moments où le Québec célèbre son identité culturelle, son nom – et son œuvre – est trop souvent laissé de côté.
Et il n'est pas seul.
De Corey Hart à Kate McGarrigle
D'autres artistes anglophones québécois ont aussi laissé leur empreinte sur la musique de cette province. Corey Hart, dont la chanson Sunglasses at Night est devenue un hymne planétaire. Ivan Doroschuk de Men Without Hats, dont la pop électro a placé Montréal sur la carte mondiale des années 1980. Nanette Workman, originaire du Mississippi, mais devenue une figure incontournable de la chanson francophone québécoise.
Judi Richards, qui a charmé des générations dans les deux langues. Jim Corcoran, dont la musique franchit les frontières linguistiques avec une sincérité profonde. Les sœurs McGarrigle, dont les chansons puisent dans le folk autant que dans l'âme montréalaise. Rufus Wainwright, qui porte cet héritage avec élégance. Et Sam Roberts, dont les hymnes rock résonnent partout au pays. Et j'en passe.
Ces artistes ont peut-être chanté en anglais – ou dans les deux langues –, mais leurs racines, leur créativité et leurs histoires font partie intégrante de la mosaïque culturelle du Québec.
Soyons clairs : il ne s'agit pas de réclamer une place dans la lumière des autres. Il s'agit de reconnaître la diversité des voix qui ont façonné le Québec. La fête nationale célèbre notre identité collective, et celle-ci est complexe, nuancée, en constante évolution. Inclure une voix anglophone – ou ne serait-ce qu'un couplet – dans cette célébration n'affaiblit pas la culture québécoise. Elle l'enrichit.
Le Québec est assez fort, assez confiant et assez fier pour célébrer sa diversité – non seulement linguistique, mais aussi artistique. Car la culture n'est pas seulement ce qu'on protège. C'est ce qu'on partage.
Si Shania Twain peut chanter en français pour rendre hommage à cette province, le Québec peut bien honorer ses artistes anglophones qui ont tant contribué à sa trame sonore. Leonard Cohen mérite, lui aussi, d'être entendu sur les plaines d'Abraham.
Au fond, nous sommes une province de multiples voix – mais lorsque nous chantons ensemble, c'est là que le Québec sonne vraiment comme chez nous.
Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Juste entre toi et moi avec Claude Legault
Juste entre toi et moi avec Claude Legault

La Presse

time7 hours ago

  • La Presse

Juste entre toi et moi avec Claude Legault

Dans un entretien aussi drôle qu'intense, à son image, Claude Legault revient sur la série Minuit, le soir et sur son amitié avec le regretté Julien Poulin. Il se confie aussi sur la liberté de parole des vedettes du petit écran et sur les circonstances qui ont mené à son épuisement professionnel. Épisode 4 : Claude Legault PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE L'acteur Claude Legault avec l'animateur de Juste entre toi et moi Dominic Tardif Trois citations tirées de notre entretien À propos du financement de la télé québécoise « La télé québécoise se fait ponctionner depuis des années. Elle devient de plus en plus famélique. On voudrait faire 19-2 aujourd'hui ? Oublie ça ! Parce qu'aujourd'hui, presque toutes les séries se font dans des huis clos. Ça ne sort pas beaucoup, ça ne jase beaucoup. Il y a le fameux adage « Oui, mais souvent les contraintes amènent une créativité. « Mangez de la marde ! Ça, c'est des phrases à 1000 piastres pour te faire gober que c'est correct qu'on vienne couper dans ton budget. » Au sujet de ses déclarations durant la grève étudiante de 2012 « Camille, mon agente, qui est très préoccupée par ses ouailles, m'avait dit : « Claude, il y a une affaire qu'il faut que tu comprennes : Toi, dans ta tête, t'es encore Ti-Claude, mais pour les gens, t'es Claude Legault. T'es dans le salon du monde. Ta parole, maintenant, elle est scrutée à la loupe, peu importe ce que tu vas dire. Faque il faut que tu fasses vraiment attention. « » Et c'est là que j'ai compris que je venais de perdre une partie de ma liberté. Mais c'est correct. Ça vient avec. » Au sujet du film Gas Bar Blues (2003) et de Serge Thériault « C'est sûr que Serge était particulier. Il y a des moments où il n'arrivait juste pas. On ne savait pas trop ce qui se passait, où il était, puis finalement, il arrivait. C'était toute une gestion. Mais moi, comme je savais qu'il était de même, j'avais décidé d'être dans le care avec lui. Surtout que Serge, c'était comme une idole pour moi. J'allais lui chercher des cafés, je lui jasais. Tout le monde était ben fin avec lui. Il est superbe dans le film. Formidable. »

Quatre suggestions d'œuvre sur les saveurs
Quatre suggestions d'œuvre sur les saveurs

La Presse

time19 hours ago

  • La Presse

Quatre suggestions d'œuvre sur les saveurs

Les beaux jours se prêtent à merveille à la détente, mais pas besoin de mettre son cerveau en vacances pour autant. Voici quatre suggestions de nos chroniqueurs pour se divertir et réfléchir sous le soleil, un thème à la fois. Cette semaine, les saveurs. Le plongeur IMAGE FOURNIE PAR L'ÉDITEUR Le plongeur, de Stéphane Larue C'est l'un de mes romans préférés. Dans cette histoire autobiographique, l'auteur Stéphane Larue nous transporte dans les cuisines d'un resto huppé du Plateau Mont-Royal. Stéphane, un cégépien de 19 ans qui a des problèmes de jeu, y travaille comme plongeur pour payer ses dettes. Sous l'ambiance feutrée du resto, on y découvre les conditions de travail difficiles, les rushs d'adrénaline et les excès de ce mode de vie. Les descriptions des rushs en cuisine ouvrent forcément un peu l'appétit ! Le roman, qui a remporté le Prix des libraires du Québec en 2017, a été transposé au grand écran avec sensibilité par le réalisateur Francis Leclerc. Mais le livre est encore meilleur ! Vincent Brousseau-Pouliot, La Presse Le plongeur, de Stéphane Larue, Éditions Le Quartanier, 568 pages, 2016 Somebody Feed Phil PHOTO FOURNIE PAR NETFLIX Phil Rosenthal (à droite), animateur de l'émission gourmande Somebody Feed Phil, à La boîte aux huîtres du marché Jean-Talon, en compagnie du chef Antonio Park lors d'un épisode sur Montréal. Du pur bonheur ! Phil Rosenthal, un scénariste dans la soixantaine, fait dans cette série Netflix le tour du monde en quête d'expériences culinaires extraordinaires. Impossible de résister à son charme ; il a la bouille la plus sympathique du petit écran. Il essaie tout, tout, tout avec candeur et enthousiasme. En huit saisons, il a visité plus de 40 villes, dont Montréal. Parmi les meilleurs épisodes : ceux à Bangkok, Rio et Kyoto. Alexandre Pratt, La Presse La série est offerte sur Netflix Le bestiaire des fruits IMAGE FOURNIE PAR L'ÉDITEUR Le bestiaire des fruits, de Zviane Elle est délicieusement sympathique, cette bande dessinée de Zviane. Elle regroupe une quinzaine de courtes chroniques sur autant de fruits « bizarres » dégustés et évalués par la bédéiste québécoise : kaki, ramboutan, tamarin, mangoustan, etc. Le tout est raconté avec beaucoup d'humour (parfois scabreux) et d'authenticité. Si elle trouve qu'un fruit goûte « le pyjama » ou « le congélateur », elle va nous le dire. L'utilité de ce petit livre, c'est aussi qu'il va forcément vous pousser à explorer les rayons des fruits exotiques et à imiter l'autrice. Vous deviendrez alors comme elle, vous et possiblement les autres membres de votre famille : des samouraïs des fruits ! Alexandre Sirois, La Presse Le bestiaire des fruits, de Zviane, La Pastèque, 118 pages, 2014 Falastin, un livre de recettes IMAGE FOURNIE PAR L'ÉDITEUR Falastin, un livre de recettes, de Sami Tamimi Ce magnifique ouvrage est beaucoup plus qu'un livre de recettes, c'est un hommage à la Palestine, sa culture, sa gastronomie, son histoire. Il est l'œuvre de Sami Tamimi, propriétaire de plusieurs restaurants courus à Londres avec le chef Yotam Ottolenghi. Les deux hommes ont d'ailleurs consacré tout un livre à la gastronomie de Jérusalem, où ils sont nés tous les deux, dans des quartiers bien différents. Dans Falastin, Sami Tamimi nous rappelle que malgré les évènements désastreux qui frappent le peuple palestinien en ce moment, une immense culture, elle, continue de se transmettre. Laura-Julie Perreault, La Presse Falastin, un livre de recettes (édition québécoise), de Sami Tamimi, KO éditions, 352 pages, 2020

Le désir de réussir
Le désir de réussir

La Presse

timea day ago

  • La Presse

Le désir de réussir

Théodore Pellerin a eu 28 ans quelques jours avant notre rencontre en juin dans un café du Mile End, un quartier dont il conserve plusieurs souvenirs d'enfance. Il avait 20 ans la première fois que je l'ai interviewé. Il s'apprêtait à s'installer plusieurs semaines à Los Angeles après avoir décroché un rôle dans la populaire série de Netflix The OA. Le premier long métrage de Sophie Dupuis, Chien de garde, qui a pris l'affiche deux mois plus tard, allait lui valoir le prix Écran canadien du meilleur acteur et l'Iris de la révélation de l'année. Aujourd'hui, on réclame le comédien québécois sur les plateaux de tournage français et américains. Après avoir incarné l'an dernier Jacques de Bascher dans la minisérie française Becoming Karl Lagerfeld, puis Lafayette dans la minisérie américaine Franklin, il voit les propositions affluer plus que jamais. Théodore Pellerin a trois agents aux États-Unis, deux agents en France (dont un seulement pour l'image) et lit jusqu'à quatre scénarios de film ou de série par semaine. Il a remporté en mai le Prix de la révélation de la Semaine de la critique du Festival de Cannes pour Nino de Pauline Loquès et tient le rôle principal de Lurker d'Alex Russell, qui sera présenté le 1er août au festival Fantasia, après une réception enthousiaste aux plus récents festivals de Sundance et de Berlin. A-t-il l'impression que sa carrière est à la croisée des chemins et qu'il est sur le point d'exploser sur la scène internationale ? « Je n'ai pas vraiment ce rapport au travail, dans le sens où ça m'est arrivé plusieurs fois de penser que quelque chose allait être très gros et que finalement, non », dit-il, en faisant référence à la série On Becoming a God in Central Florida, produite par George Clooney et Kirsten Dunst, dans laquelle il tenait l'affiche aux côtés de Kirsten Dunst. « C'était énorme, à 21 ans, d'aller faire ce show-là avec eux. Ç'aurait pu être un show énorme aux États-Unis. Ça n'a pas été le cas. C'est sûr que c'était un peu une déception. Je pensais que ça allait être plus gros que ça. » La comédie satirique, diffusée en 2019 sur Showtime aux États-Unis, avait été renouvelée pour une deuxième saison qui n'a jamais vu le jour en raison de la pandémie de COVID-19. En 2017, Pellerin avait décroché un rôle dans le film Boy Erased de Joel Edgerton… alors qu'à peine deux ans plus tôt, il ne parlait pas vraiment l'anglais. « Je ne suis pas quelqu'un qui n'est pas ambitieux, dans le sens où je n'aurais pas appris à parler anglais à 18 ans avec l'accent parfait si je n'avais pas un peu d'ambition, admet le comédien. Mais j'ai une relation bizarre avec l'idée de la carrière… » Il prend son temps avant de poursuivre sa phrase, ce qui ajoute à l'impression que ce jeune homme plus réservé que timide, d'un calme énigmatique, est bien réfléchi. Avec ses grands yeux en amande et sa silhouette élancée, Théodore Pellerin a l'air mélancolique d'un personnage sorti d'un tableau de Pablo Picasso. Il parle doucement. Aussi, nous fuyons la terrasse et ses clients bruyants pour nous réfugier à une table isolée. « C'est un énorme privilège de pouvoir travailler dans plusieurs endroits, finit-il par ajouter, mais je n'ai pas vraiment en tête de faire carrière dans un lieu ou un autre. J'ai l'ambition de faire des films que j'aime, des films que j'aurais envie de voir, qui m'émeuvent et qui vont m'apporter quelque chose de profond. C'est rare ! Avoir plusieurs agents, travailler dans différents endroits, ça aide à élargir les possibilités de tomber amoureux d'un projet. C'est juste ça, l'intérêt, il n'y en a pas d'autre. » PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE Théodore Pellerin, en entrevue avec notre chroniqueur Le mot « amoureux » resurgira à quelques reprises dans la conversation. Ce qui guide manifestement Théodore Pellerin, c'est l'amour qu'il porte à une proposition artistique et l'urgence d'incarner un rôle. « Aujourd'hui, j'essaie d'être dans un état d'esprit où je me dis que je ne veux plus jouer, que je veux travailler le moins possible, pour me sentir obligé d'aller vers un projet quand c'est une évidence. Avant, j'étais un peu plus dans l'apprentissage et l'évolution, où tout était utile pour moi comme humain et comme acteur. » Cet état d'esprit, rassure-t-il, n'est pas du tout lié à une forme de lassitude. Théodore n'est pas las. Au contraire. Il cherche la perle rare et compte s'en tenir à un ou deux films par année dans un avenir rapproché. Quand c'est un projet que j'aime, l'amour est encore plus fort qu'avant. Mais j'apprends à vivre en dehors du travail alors qu'avant, je ne vivais qu'à travers la fiction. Pour pouvoir être acteur, il faut que je sois amoureux d'un texte. Théodore Pellerin « Je n'ai pas envie d'être dans la répétition ou l'automatisme, dans le jeu pour le jeu. Je suis plus patient qu'avant. C'est un privilège que tout le monde ne peut pas se permettre, mais je préfère ça à faire des choses qui ne sont pas pour moi… vitales. » Le parcours de Théodore Pellerin, révélé à 17 ans dans la série quotidienne 30 vies, puis par le film Les démons de Philippe Lesage, est jalonné d'œuvres à la fois populaires et pointues, à la télévision comme au cinéma, au Québec comme à l'étranger. On le retrouve au générique de la comédie québécoise Complètement lycée ainsi que dans tous les longs métrages de son amie Sophie Dupuis, de Chien de garde à Solo, pour lequel il a obtenu l'Iris du meilleur acteur en 2024, en passant par Souterrain, qui lui a valu l'Iris du meilleur acteur de soutien en 2021. Pellerin précise qu'il ne renie aucun des projets qui ont fait de lui l'acteur qu'il est aujourd'hui. Et il est conscient que le succès qu'il a connu n'est pas étranger au privilège qu'il a désormais de se faire offrir des rôles intéressants. « Pour avoir accès à des choses que j'aime, il faut que j'aie un peu de reconnaissance comme acteur. Tu ne peux pas faire financer un film si ton nom n'est pas un peu connu. C'est une question d'équilibre. » Il en convient lui-même, il n'est pas très porté sur les révélations ou les confidences. Lorsque je lui ai demandé de m'envoyer des photos qui le décrivent bien, il n'a choisi que des photos tirées de son parcours professionnel… J'ai envie qu'on réponde à ce que je fais comme acteur, mais je n'ai pas un grand désir d'exposition de moi. J'ai encore un besoin de validation, qui est presque maladif, à travers le travail. Théodore Pellerin « Je suis très bon élève. Je veux que le professeur me donne une bonne note. J'ai envie que le réalisateur avec qui je travaille soit heureux, que la production soit contente. Et j'ai envie que les gens aiment ça. Je trouve ça dur quand ce n'est pas regardé, quand on n'en parle pas ou quand je lis quelque chose de négatif. J'ai un désir de réussite, mais je n'ai pas un désir de célébrité. » Malgré l'appel des sirènes hollywoodiennes et européennes – il a passé beaucoup de temps à Paris depuis trois ans, même si la plupart des scénarios qu'on lui propose sont américains –, Théodore Pellerin a toujours envie de faire sa marque dans le cinéma, la télévision et le théâtre québécois. Comme acteur et, pourquoi pas un jour, à titre de metteur en scène. « J'habite ici et j'ai quand même un désir très égoïste de jouer dans ma langue, avec mon accent. C'est moi qui ai demandé à jouer dans Complètement lycée et j'étais très heureux qu'on m'ouvre la porte ! J'ai envie de participer à la culture québécoise. Je suis bien chez moi. » Qu'en pensez-vous ? Exprimez votre opinion

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store