La science perce enfin le mystère des couples n'ayant que des filles (ou que des garçons), et cela n'a rien à voir avec le hasard
Dans une étude récemment publiée dans la revue Science Advances, ils démontrent que le sexe à la naissance est associé à l'âge de la mère, à certains gènes, mais aussi au sexe des frères et sœurs plus âgés.
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« Si vous avez eu deux ou trois filles et que vous essayez d'avoir un garçon, sachez que vos chances ne sont pas de 50-50. Vous avez plus de chances d'avoir une autre fille », a déclaré au Washington Post Jorge Chavarro, professeur de nutrition et d'épidémiologie et auteur principal de l'étude.
Un pourcentage propre à chaque famille
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les données concernant plus de 146 000 grossesses de 58 000 infirmières résidant aux États-Unis entre 1956 et 2015. « Cette approche au niveau individuel suppose que toutes les naissances sont des événements indépendants, explique l'épidémiologiste Siwen Wang, première autrice de ces travaux, et citée par Sciences et Avenir. En considérant la famille - et non la naissance individuelle - comme l'unité d'analyse, nous sommes en mesure de détecter les regroupements et de vérifier si certains facteurs biologiques ou génétiques influencent le sexe de la progéniture au niveau de la famille. »
Cette hypothèse s'est avérée probante puisque les résultats ont montré que certaines familles étaient plus susceptibles d'avoir des enfants du même sexe. Ainsi, les mères ayant déjà eu trois garçons avaient une probabilité de 61 % plus élevée d'en avoir un quatrième. Dans le cas des familles avec trois filles, la probabilité d'avoir une quatrième était de 58 %.
L'âge de la mère au moment de la grossesse
L'étude s'est aussi penchée sur les facteurs biologiques influençant le sexe de l'enfant. Ses auteurs ont ainsi découvert que l'âge maternel au moment de la première grossesse jouait un rôle clé dans le sexe des enfants à la naissance. Les femmes qui ont commencé à avoir des enfants après 28 ans avaient 43 % de chances d'avoir plus tard des enfants d'un seul sexe, contre 34 % de chances chez celles qui avaient moins de 23 ans au moment de leur première maternité.
D'après Jorge Chavarro, cela pourrait être dû à des changements biologiques chez les femmes avec l'âge. Sa collègue Siwen Wang en cite plusieurs, établis dans des travaux antérieurs : d'abord, un raccourcissement avec l'âge de la première phase du cycle menstruel, ce qui pourrait favoriser la naissance de garçons. Citée par la revue New Scientist, elle avance également qu'une diminution du pH vaginal avec l'âge pourrait favoriser la survie des spermatozoïdes contenant le chromosome X, augmentant ainsi les chances d'avoir une fille.
Une prédisposition génétique
L'étude a également identifié deux gènes, NSUN6 et TSHZ1, respectivement liés au fait d'avoir uniquement des garçons ou uniquement des filles. « Nous ignorons pourquoi ces gènes seraient associés au sexe à la naissance, mais ils le sont, ce qui ouvre de nouvelles questions », affirme Jorge Chavarro.
Prochaine étape, pour les chercheurs : analyser la manière dont les facteurs comportementaux, environnementaux et biologiques influencent le sexe d'un bébé. Mais aussi comprendre le rôle joué par le père dans la détermination du sexe de naissance. « Le fait de ne pas disposer d'informations sur les pères biologiques nous empêche d'explorer pleinement la façon dont les facteurs maternels et paternels interagissent, ce qui est une direction importante pour la recherche future », reconnaît Siwen Wang.
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