
Comment Neuchâtel tire profit de l'Euro 2025 sans accueillir de match
La Norvège et le Danemark logeaient au bord du lac de Neuchâtel. Sorties de l'Euro, elles auront réussi à placer la ville sur la carte. Publié aujourd'hui à 16h25
L'équipe de Norvège a été éliminée par l'Italie en quart de finale de l'Euro. Cette déconvenue sportive ne gâche pas la réussite de l'opération à Neuchâtel.
AFP
En bref:
Dans le jargon du football, il s'agit d'une passe décisive. Deux équipes avaient choisi un hôtel du canton de Neuchâtel pour y établir leur camp de base pendant l'Euro 2025.
Même si les résultats sportifs n'ont pas été à la hauteur de leurs espérances – le Danemark n'a pas franchi la phase de groupes, la Norvège a été éliminée face à l'Italie mercredi soir – les deux sélections ont permis à leurs hôtes de ressortir gagnants du tournoi.
Elles ont offert à Neuchâtel un coup de projecteur alors même que la ville n'a pas accueilli un seul match. Sans marche organisée jusqu'au stade, sans l'émotion des rencontres et la perspective des miracles de Genève ou de Berne, il y a bel et bien eu un effet Euro.
Des fans norvégiens ont profité de l'Euro pour visiter la Suisse. D'autres viendront peut-être à l'avenir, séduits par les paysages mis en avant.
AFP
«J'ai eu le sentiment que les Neuchâteloises et Neuchâtelois étaient très fiers d'avoir des équipes dans de beaux hôtels , se réjouit Frédéric Zamofing, responsable marketing et communication au sein du Tourisme neuchâtelois. Nous restons une région périphérique par rapport aux grands axes.»
Mais contrairement à Genève, Berne ou Zurich, Neuchâtel n'a pratiquement pas dû lever le petit doigt pendant ce mois de football. Flamant rose et glaces artisanales à Neuchâtel
La région attire usuellement des Suisses et des ressortissants de pays limitrophes. Cette situation ne signifie pas que les autres ne savent pas apprécier le bordu, les pavés du château ou les plages de galets qui malmènent les pieds.
Le compte Instagram de l'équipe norvégienne a largement mis l'accent sur le football. Les entraînements, les exercices et les matches forment la majorité du contenu posté. Les joueuses, elles, en ont davantage dévoilé sur leur vie en Suisse.
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La capitaine Ada Hegerberg a fêté son anniversaire le 10 juillet, elle a découvert dans sa chambre plusieurs cadeaux ainsi qu'un flamant rose gonflable. Elle l'a sorti pour une baignade à quelques mètres de l'hôtel Beau-Rivage où elle et ses coéquipières logeaient. Les Danoises séjournaient au Beaulac. Selon le média «Arcinfo» , les deux établissements ont présenté une ardoise dépassant les 500'000 francs.
Mais les joueuses ne se sont pas cantonnées à leurs quartiers privés. Les locaux pouvaient souvent les croiser dans les rues de Neuchâtel ou aux abords du lac.
Elles ont aussi joué les touristes en explorant la ville, en allant s'offrir une glace, en se promenant en bateau ou en jouant aux échecs en peignoir sur la terrasse de leur établissement. Des confortables hamacs installés dans le jardin de l'hôtel parachevaient cet air de dolce vita si précieux entre deux matches.
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De quoi donner des idées aux supporters restés au pays? «La Norvège et le Danemark sont deux marchés relativement peu importants pour notre territoire», explique Jérôme Longaretti, directeur de l'association Jura & Trois-Lacs. Il souligne la visibilité engendrée par le séjour des deux sélections de l'Euro 2025 tant dans les médias de ces pays que pour les fans, qui ont quand même bravé le coût de la vie helvétique pour soutenir leur équipe.
Certains fans ont écarquillé les yeux en voyant l'addition pour leurs cappuccinos et bières en terrasse. «C'est vrai qu'on a vu certaines équipes s'étonner des prix en Suisse, confirme Frédéric Zamofing. Suivant d'où l'on vient, le coût de la vie est comparable.» Revenir sans le prétexte Euro 2025
Les Norvégiennes et les Danoises ont potentiellement dépeint une carte postale assez attirante pour ramener du tourisme à Neuchâtel ces prochaines années. «Nous avons lu différents articles, qui montraient que les équipes avaient du plaisir à découvrir la Suisse. Certaines venaient pour la première fois, et elles vont en parler autour d'elles», se réjouit encore Jérôme Longaretti.
Si ce n'est pas déjà fait. «Quand on voit une Norvégienne dire qu'elle reviendrait volontiers en tant que touriste, c'est un message formidable en termes de carte postale», appuie Frédéric Zamofing, qui se plaît à croire que les Scandinaves ont entendu parler de la pierre jaune et de la chaleur des lacs de la région. Et qu'ils viendront cet automne ou l'année prochaine, pour voir Neuchâtel et ses environs de leurs propres yeux.
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Rebecca Garcia est journaliste à la rubrique sportive de Tamedia. Titulaire d'un master en journalisme de l'Université de Neuchâtel, elle s'intéresse particulièrement au ski alpin, au trail running et à l'économie du sport. Plus d'infos
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La saison d'avant, avec l'Europe jusqu'en 8es de finale et la victoire en finale de la Coupe de Suisse, les comptes étaient négatifs. En raison des dépenses sous l'ancienne direction. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «C'est précisément la responsabilité de la direction de respecter le budget, dans un premier temps, rappelle Hervé Broch. Dans un second temps, il faut investir intelligemment les bénéfices réalisés. Il y a trois axes prioritaires pour le Servette. Le premier est de créer des fonds propres pour le club afin de le stabiliser sur le long terme. Le deuxième s'attache à améliorer nos infrastructures, pour l'équipe et pour le public. 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