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Plus de 100 morts, dont 28 au camp d'été dévasté

Plus de 100 morts, dont 28 au camp d'été dévasté

La Presse6 days ago
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(Hunt, Texas) Les recherches se poursuivent lundi au Texas, dans le sud des États-Unis, après les inondations dévastatrices qui ont fait plus de 100 morts ce week-end, dont 28 enfants et encadrants qui participaient à un camp d'été.
Moisés ÁVILA
Agence France-Presse
Le bilan s'élève désormais à au moins 101 morts, selon un nouveau bilan des autorités locales.
Le shérif du comté de Kerr, le plus touché, a fait état d'un nouveau bilan de 84 morts, dont 28 enfants. À ce bilan s'ajoutent au moins 17 morts recensés dans des comtés voisins.
« Le Texas est en deuil. La douleur, le choc de ce qui s'est passé ces derniers jours ont brisé le cœur de notre État », a déclaré lors d'une conférence de presse le sénateur texan Ted Cruz.
Parmi les victimes figurent notamment 28 enfants et moniteurs du camp de vacances chrétien pour filles de Camp Mystic, sur les rives du fleuve Guadalupe, qui accueillait quelque 750 personnes, ont annoncé ses responsables.
PHOTO RONALDO SCHEMIDT, AGENCE FRANCE-PRESSE
Une vue sur un bâtiment endommagé et des arbres tombés au camp Mystic à Hunt, au Texas, le 7 juillet 2025
Le président américain Donald Trump prévoit de se rendre sur place vendredi, a confirmé la Maison-Blanche, fustigeant les critiques selon lesquelles les coupes budgétaires dans les services météorologiques nationaux avaient porté atteinte à la fiabilité des prévisions et des alertes.
« Tenir le président Trump pour responsable de ces inondations est un mensonge odieux, qui n'a aucun sens en cette période de deuil national », a dénoncé lundi la porte-parole Karoline Leavitt devant les journalistes.
Elle a affirmé que les services météorologiques américains (NWS) – dont plusieurs postes au Texas étaient vacants lors des inondations, selon le New York Times – avaient émis des « prévisions et alertes à la fois précises et en temps voulu ».
Patrouilles à cheval
Estimant que les inondations étaient « une catastrophe comme l'on n'en a pas vu en 100 ans », Donald Trump a signé ce week-end une déclaration de catastrophe afin de fournir au Texas les moyens du gouvernement fédéral.
Plus de 400 secouristes ainsi que des hélicoptères et des drones participent aux recherches, ont précisé les autorités.
PHOTO RONALDO SCHEMIDT, AGENCE FRANCE-PRESSE
Une équipe de sauvetage recherche des personnes le long du fleuve Guadalupe près du camp Mystic à Hunt, le 7 juillet 2025.
Dans la localité de Hunt, à proximité du Camp Mystic, les équipes de secours tentent toujours lundi de retrouver les corps manquants. Des sauveteurs en bateau et des plongeurs fouillent les eaux du fleuve, tandis que des volontaires patrouillent à cheval sur les berges, a constaté un journaliste de l'AFP.
Après deux jours de recherches au milieu des arbres déracinés et des décombres du centre de vacances, espérant jusqu'au bout « un miracle », Michael McCown a confirmé lundi à l'AFP que sa fille de huit ans, Linnie, était morte.
« C'est le cauchemar de tous les parents », a dit le sénateur Ted Cruz, dont les enfants fréquentent ce camp depuis une dizaine d'années.
Pluies diluviennes
Les crues subites ont été provoquées par des pluies diluviennes dans le centre de l'État très tôt vendredi, jour de la fête nationale américaine, qui ont fait monter les eaux du Guadalupe de huit mètres en seulement 45 minutes.
PHOTO SERGIO FLORES, REUTERS
Une partie de l'autoroute 1340 est recouverte par le fleuve Guadalupe à la suite d'inondations dans le comté de Kerr, le 7 juillet 2025.
Il est soudain tombé près de 300 millimètres/heure de pluie, soit un tiers des précipitations annuelles moyennes.
Des alertes aux inondations étaient toujours en vigueur lundi dans certains secteurs du centre du Texas jusqu'à 19 h locales (mardi minuit GMT).
Le fleuve Guadalupe avait toutefois commencé à retrouver son lit et son calme dimanche, mais les rives offraient toujours un spectacle de désolation. Sur l'une d'entre elles, une vache morte était suspendue à un arbre, la tête coincée dans des branchages. Non loin, une voiture était renversée, tandis qu'au sol, des dizaines de poissons morts, emportés par le courant, entraient en décomposition.
PHOTO MARCO BELLO, REUTERS
Un homme participe aux opérations de récupération après les inondations à Hunt, le 7 juillet 2025.
Les crues soudaines, provoquées par des pluies torrentielles que le sol asséché ne peut pas absorber, ne sont pas rares. Mais selon la communauté scientifique, le changement climatique provoqué par l'activité humaine a rendu plus fréquents et plus intenses les évènements météorologiques comme les crues, les sécheresses et les canicules.
Lisez « Le péril derrière les charmes du Hill Country »
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Les parcs éponges, comment ça marche ?
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La Presse

time4 hours ago

  • La Presse

Les parcs éponges, comment ça marche ?

Le parc Montcalm, dans La Petite-Patrie, en plein aménagement pour devenir un parc éponge De plus en plus de parcs éponges voient le jour à Montréal, pour lutter contre les inondations causées par les fortes averses. Comment fonctionnent-ils, exactement ? Sont-ils réellement efficaces ? La Presse fait le point avec deux experts. Qu'est-ce qu'un parc éponge ? À première vue, un parc éponge ressemble à n'importe quel parc, à quelques détails près. Le parc éponge et ses rues adjacentes sont conçus de telle sorte qu'en cas de fortes pluies, « toute cette eau va aller vers le parc plutôt qu'être dans les rues et dans les sous-sols des maisons », explique Jean-Luc Martel, professeur au département de génie de la construction à l'École de technologie supérieure (ETS). Grâce à sa végétation et à ses aménagements, le parc va pouvoir absorber ou retenir cette eau pendant un certain temps, à la manière d'une éponge, afin de soulager le réseau d'égout. Si la pluie est très forte, le parc pourrait être impraticable pendant quelques heures en raison de cet excès d'eau. Mais le reste du temps, c'est un parc où on peut se détendre et pratiquer des activités. Comment ça marche, exactement ? Dans un parc, le sol perméable permet à l'eau de s'y infiltrer et d'y être absorbée par les plantes, réduisant ainsi le ruissellement. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE La rivière sèche du parc Pierre-Dansereau, conçue pour recueillir un maximum d'eau lors de fortes averses Les parcs éponges sont parfois en forme de cuvettes ou munis de rivières artificielles asséchées, qui se remplissent lorsque l'eau s'y déverse. C'est par exemple le cas du parc Pierre-Dansereau, aménagé au cœur du campus MIL de l'Université de Montréal, dans l'arrondissement d'Outremont. Certains sont également équipés de bassins et de régulateurs de débit, qui peuvent être fermés pour stocker l'eau temporairement. Une fois la pluie passée, « le parc peut se vider lentement, en 24 heures environ », estime Jean-Luc Martel. En chiffres : 627 000 litres : quantité d'eau que le parc Pierre-Dansereau est capable de retenir et d'absorber, soit le quart d'une piscine olympique. 3 400 000 litres : quantité totale d'eau que l'ensemble des espaces publics et parcs éponges montréalais, déjà aménagés ou en phase finale d'aménagement, sont capables de retenir et d'absorber, soit l'équivalent de 1,3 piscine olympique. Source : Ville de Montréal Combien y en a-t-il à Montréal ? En 2023, Montréal avait annoncé vouloir aménager une trentaine de parcs éponges au cours des deux années suivantes, en plus des sept déjà présents sur son territoire depuis 2022. Il existe aujourd'hui une douzaine d'espaces publics et de parcs éponges à Montréal, aménagés ou en finition, et 19 autres en construction ou en processus d'appel d'offres. Plusieurs sont en phase de conception ou de planification, indique la Ville. Le parc Montcalm, dans le quartier La Petite-Patrie, fait partie de ceux qui sont actuellement en travaux. Il sera revégétalisé et des bassins pour recueillir l'eau de pluie y seront aménagés. Les travaux devraient se terminer au cours de l'été 2025. Selon Jean-Luc Martel, chaque fois qu'un parc nécessite des travaux, on peut songer à le transformer en parc éponge – surtout si son emplacement ou ses caractéristiques s'y prêtent déjà. « Ce n'est pas de la rocket science, mais il faut prendre le temps d'y penser », indique-t-il. D'autant plus que, sur le long terme, « on économise en dégâts évités », ajoute-t-il. Sont-ils efficaces ? « Nos observations sur le terrain confirment que l'eau se dirige bel et bien vers les endroits souhaités lors de fortes pluies », affirme Hugo Bourgoin, porte-parole de la Ville de Montréal. C'est également ce qu'a constaté Sophie Duchesne, chercheuse au Centre Eau Terre Environnement de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS). PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE La place des Fleurs-de-Macadam, dans le Plateau-Mont-Royal Elle et son équipe ont réalisé des tests sur la place des Fleurs-de-Macadam : en ouvrant des bornes-fontaines situées à proximité, 120 000 litres d'eau ont été déversés dans le square. Cette quantité d'eau équivaut à une pluie rare cumulant 51 mm en 3 heures. Résultat ? « On a observé que 98 % de la quantité d'eau a été absorbée », indique-t-elle. À titre de comparaison, cela correspond à la quantité de pluie qui s'est abattue très tôt le matin sur Montréal, le 9 août 2024, en l'espace de quelques heures, quand les restes de la tempête Debby sont passés sur le sud de la province. Après une brève accalmie, en fin d'après-midi, le déluge avait repris de plus belle, avec plus de 60 mm tombés en 3 heures. Au total, ce sont 154 mm de pluie qui se sont déversés sur le centre-ville de Montréal ce jour-là, provoquant des inondations, des autoroutes fermées et de nombreuses pannes d'électricité. Est-ce une solution miracle ? Les parcs éponges, « ça fait partie des stratégies qu'on développe pour être plus résilients face aux changements climatiques », indique Jean-Luc Martel. « Mais ça ne va pas régler tous nos problèmes. » Au fil des années, les villes sont devenues de plus en plus imperméables, avec l'aménagement de nombreuses surfaces bétonnées ou asphaltées, qui empêchent l'eau de s'infiltrer dans le sol. Le problème, c'est que dans les années à venir, les fortes pluies risquent de devenir plus fréquentes et plus intenses en raison des changements climatiques. Et le réseau d'égout n'a pas été conçu pour recevoir autant d'eau. Mais les parcs éponges viennent s'ajouter à d'autres aménagements urbains, comme les toits verts, le désasphaltage, les bassins de rétention, les trottoirs ou autres rues éponges, qui peuvent permettre de capter l'eau et de soulager le réseau. Ensemble, ces mesures peuvent faire une différence sur la résilience de nos villes, croit Jean-Luc Martel. « C'est le cumul de ces stratégies qui permettra d'avoir un impact significatif », espère-t-il. Lisez notre article « Des étés plus orageux à venir »

Un record pour les fonctionnaires fédéraux en 2025
Un record pour les fonctionnaires fédéraux en 2025

La Presse

time4 hours ago

  • La Presse

Un record pour les fonctionnaires fédéraux en 2025

Alors que les Canadiens tournent le dos aux États-Unis pour leurs vacances, les employés du gouvernement fédéral se sont rendus plus souvent et ont dépensé plus d'argent au pays de Donald Trump en 2025 que depuis les 13 dernières années, selon une analyse de La Presse. Contrairement à certaines entreprises, Ottawa n'a pas l'intention de limiter les séjours d'affaires de ses employés aux États-Unis. Ce constat est tiré d'un examen des données ouvertes du gouvernement fédéral. Depuis 2004, les cadres et employés de plus de 125 ministères, agences et sociétés d'État du fédéral ont déclaré plus de 136 000 voyages. Ceux-ci ont coûté près de 280 millions de dollars. Au cours de ces 22 années, les fonctionnaires ont effectué 5,7 % de leurs voyages et dépensé 7,7 % de leur budget pour des séjours en tout ou en partie aux États-Unis. Dans la première moitié de 2025, cette proportion est passée à 6,5 % pour ce qui est du nombre de voyages et à 9,6 % pour ce qui est du montant total consacré aux voyages des fonctionnaires. Dans les deux cas, il s'agit d'un sommet depuis 2012. Les diplomates n'y sont pour rien On pourrait penser que cet attrait soudain pour nos voisins du Sud découle de la guerre commerciale déclenchée par l'administration Trump. Assisterait-on à un intense tango diplomatique entre Ottawa et Washington ? Pour le vérifier, La Presse a isolé les dépenses d'Affaires mondiales Canada. Les diplomates relèvent de ce ministère, qui est également responsable du commerce international du pays. Or, les dépenses en voyages aux États-Unis ne représentent que 8,9 % de ce qu'Affaires mondiales a dépensé en voyages au cours de la première moitié de 2025. Non seulement cette proportion est moindre que celle de l'ensemble des organisations fédérales pour la même période (9,6 %, comme on l'a vu), mais elle est également inférieure aux 10,6 % qu'Affaires mondiales a consacrés aux États-Unis pour l'ensemble de ses missions depuis 2004. Le conflit commercial n'est donc pas à pointer dans ce cas-ci. En fait, la seule organisation dont le bond au chapitre des voyages vers les É. –U. cette année pourrait se justifier par le refroidissement des relations entre les deux pays est Sécurité publique Canada. La faute au fentanyl Les fonctionnaires de ce ministère, dont le mandat inclut la protection de la frontière, ont jusqu'à maintenant voyagé uniquement à Washington lorsqu'ils se sont rendus aux États-Unis en 2025. La description de plusieurs de ces missions est la même : « Soutenir le ministre de la Sécurité publique du Canada [alors David McGuinty] lors des réunions avec son homologue américain. » En effet, McGuinty a dû se rendre dans la capitale américaine à de nombreuses reprises, le printemps dernier, notamment pour marteler que le Canada n'est pas responsable des importations de fentanyl aux États-Unis. Près de 30 % des dépenses en voyages de Sécurité publique Canada ont été réalisées aux États-Unis en 2025 pour le moment. C'est beaucoup plus que la moyenne des 20 dernières années, qui n'a été que de 11,1 %. Partenaire quoi qu'il arrive L'autre ministère qui pèse lourd dans la hausse de 2025 est la Défense nationale. Sur le 1,2 million que ce ministère a dépensé en voyages d'affaires au cours des six premiers mois de l'année, près de 15 % ont été consacrés à des déplacements aux États-Unis. La sous-ministre Stefanie Beck s'est par exemple rendue à Hawaii, en février, dans le cadre du Forum de défense d'Honolulu. Le voyage, qui comprenait également des séjours au Viêtnam et en Corée du Sud, a coûté plus de 33 000 $. L'étroite collaboration de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes avec les différentes composantes de l'armée américaine nécessite des déplacements plus fréquents aux États-Unis, explique Andrée-Anne Poulin, porte-parole du Ministère. « Nous avons également la responsabilité commune de défendre l'Amérique du Nord, notamment à travers le NORAD », ajoute-t-elle dans une réponse par courriel aux questions de La Presse. En tête du palmarès L'équivalent fédéral de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est l'organisation qui se rend le plus fréquemment aux États-Unis. L'Office d'investissement des régimes de pensions du secteur public a effectué plus de 38 % de ses dépenses en voyages d'affaires au sud de la frontière. Cela s'explique par le fait que son portefeuille de 300 milliards est composé d'investissements situés aux États-Unis à hauteur de plus de 40 %. Comme la CDPQ, l'Office dispose d'un bureau à New York, épicentre du monde financier international. Et en effet, la majorité des voyages de l'organisation aux États ont été effectués dans la métropole américaine. Mais la proportion de 2025 demeure largement supérieure à sa moyenne des 20 dernières années, qui atteint 27 %. Il en va de même pour une autre organisation dont les employés ont voyagé aux États-Unis en grand nombre. Ressources naturelles Canada a consacré plus de 35 % de son budget voyage de 2025 à des séjours aux États-Unis, alors que sur 20 ans, cette proportion n'a été que de 9,8 %. « À l'heure où nous poursuivons nos efforts pour négocier la meilleure entente possible pour les Canadiens et redéfinir la relation entre nos deux pays, il demeure important de faire certains voyages d'affaires ciblés et stratégiques aux États-Unis pour promouvoir les intérêts canadiens à l'étranger », écrit à La Presse Marie Martin, porte-parole de Ressources naturelles Canada. Aucune directive Alors que les Canadiens boycottent les É. –U. pour leurs vacances, « le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada n'a pas mis en œuvre de politique restreignant les voyages d'affaires aux États-Unis », écrit son porte-parole Martin Potvin. Des entreprises ont déjà décidé de limiter les voyages d'affaires au sud de la frontière. Le Mouvement Desjardins, par exemple, l'a fait à la fin de février. Même des formations ou des congrès aux États-Unis doivent être approuvés par des gestionnaires. « Le positionnement d'entreprise concernant les déplacements professionnels vers les États-Unis est toujours en vigueur chez Desjardins », confirme le porte-parole Jean-Benoît Turcotti dans un courriel à La Presse. Lisez le texte de Marie-Ève Morasse, « Les Canadiens continuent de bouder les États-Unis », sur la baisse du nombre de Canadiens qui reviennent au pays en voiture Lisez la chronique de Francis Vailles, « Le boycottage canadien fait mal », sur l'impact économique du net recul des voyages aux États-Unis par des Canadiens

« Comme une faucheuse dans la nuit »
« Comme une faucheuse dans la nuit »

La Presse

time4 hours ago

  • La Presse

« Comme une faucheuse dans la nuit »

Le mémorial improvisé aux victimes des inondations prend de l'ampleur chaque jour depuis mercredi, sur une clôture de Kerrville, au Texas. Harley Moeller a le sourire timide, les cheveux en bataille et un éclat de fierté dans le regard. Entre ses petites mains, elle tient son diplôme de fin d'études de la maternelle. Sur sa photo, au cadrage serré, on peut voir les bras de ses parents qui l'enserrent. On devine leur fierté, à eux aussi. Leur amour. La fillette de 6 ans a péri dans la crue brutale du fleuve Guadalupe, pendant la nuit du 4 juillet, en même temps que toute sa famille. Son portrait fait partie des centaines qui s'accumulent depuis mercredi sur une longue palissade d'acier galvanisé, dans la rue principale de Kerville. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE La petite Harley Moeller fait partie des 36 enfants morts dans les inondations dans le comté de Kerr. Autour des photos, des messages d'adieu, des fleurs et des peluches s'étendent sur des dizaines de mètres. Le site, qui grossit d'heure en heure, est devenu le principal lieu de recueillement pour les citoyens de la communauté de 24 000 habitants. Un mémorial improvisé, situé à quelques dizaines de mètres du fleuve qui a avalé près de 300 vies. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE Christy Cooper, native de Kerrville, était très émue après avoir parcouru le mémorial. Elle connaissait deux victimes. « Cette inondation est venue comme une faucheuse dans la nuit », me dit entre deux sanglots Christy Cooper, native de Kerrville. Elle connaissait deux des victimes. « C'est encore dur d'y croire », poursuit-elle. J'étais assise sur mon porche ce matin, en buvant mon café, et je pouvais entendre les scies mécaniques, la machinerie lourde, les « bips » des machines qui reculent. Je savais qu'ils étaient encore en train de récupérer des corps, juste en bas de chez moi. Christy Cooper, native de Kerrville La communauté de Mme Cooper été frappée en plein cœur. Le tiers des victimes de l'inondation – 36 enfants et 67 adultes – viennent d'ici, dans le comté de Kerr. Tout le monde se connaît, et tout le monde connaît au moins une personne décédée. Souvent plusieurs. Les citoyens du coin ont des opinions politiques tranchées, mais cela n'a plus aucune importance depuis une semaine, tient à souligner Christy Cooper. « Nous sommes peut-être conservateurs par ici, mais pour chacune des personnes rassemblées ici, je ne vois pas la race, je me fous de l'orientation sexuelle et encore plus de savoir pour qui vous avez voté. Nous sommes tous les mêmes en ce moment, et c'est ce qui aide la communauté. » Gino Delgadillo se tient droit comme une barre en déambulant devant le mémorial. Le retraité des Forces aériennes s'attarde devant plusieurs des photos accrochées à la clôture. Il me pointe un à un ses amis morts dans le déluge. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE Gino Delgadillo, retraité des Forces aériennes, connaissait plusieurs des victimes. L'homme de 71 ans me parle de Jane Ragsdale, propriétaire de deux colonies de vacances au bord du fleuve Guadalupe, maintenant détruites. De Reece Zunke, l'entraîneur de soccer de l'école secondaire qui a appris le sport à ses enfants. Ou encore de Richard Eastland, le propriétaire du Camp Mystic, mort en même temps qu'une trentaine d'enfants dans la nuit du 4 juillet. « C'est tragique, c'est historique, ils disent que les évènements comme ça arrivent aux 200 ans, relate-t-il. Le président Trump est même venu ici hier, vous l'avez vu ? » Je dis que le mémorial a été improvisé, mais ce n'est pas tout à fait exact. Il est né sous l'impulsion d'un gars de 30 ans de Miami, Leo Soto, qui a sauté dans le premier vol vers San Antonio lorsqu'il a pris connaissance de la tragédie. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE Leo Soto, 30 ans, est venu de Miami pour démarrer le mémorial à la mémoire des victimes. C'est la deuxième installation du genre qu'il crée pour honorer des victimes. Sa première remonte à 2021, quand une tour de condos de Surfside, près de chez lui, s'était écroulée, faisant 98 morts. J'ai été touché par l'histoire et les photos de tous ces enfants morts au Camp Mystic. Quand une tragédie prend une telle ampleur, c'est dur de trouver un endroit où tout le monde peut se rassembler sans déranger les opérations de sauvetage. Leo Soto Le Floridien a trouvé une clôture « Frost » qui ceinturait un bâtiment abandonné du centre-ville, puis il a contacté des fleuristes pour obtenir des fleurs gratuites. Son projet a fait boule de neige, agissant comme un baume pour les résidants du secteur. « C'est ça qui est le plus puissant : les gens ajoutent continuellement des images, des mots et des fleurs. Ça n'arrête pas. » Les Texans endeuillés se tournent vers le mémorial, mais aussi, beaucoup, vers Jésus. Plusieurs célébrations religieuses ont eu lieu depuis la tragédie, dont une veillée qui a rassemblé des centaines de personnes au stade de Kerrville, vendredi. Des citoyens croisés samedi continuaient toujours à chercher une signification au drame, par la lorgnette de la religion catholique. PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE Le mémorial de Kerrville Laura, qui distribuait des bouteilles d'eau avec ses deux petits garçons, m'a fait un long exposé créationniste – Dieu a créé la Terre, Adam et Eve ont péché, le Big Bang n'existe pas, etc. – et sur les causes potentielles de cette tragédie. Elle m'a aussi fait part de sa théorie sur le sort qui sera réservé aux âmes des victimes. « Plusieurs d'entre elles étaient chrétiennes, comme les petites filles du Camp Mystic. Ç'a l'air cliché à dire, mais elles sont certainement à un meilleur endroit maintenant. » PHOTO MAXIME BERGERON, LA PRESSE Roderick Pfeiffer se promène en ville avec sa croix, que plusieurs citoyens demandent de toucher. Croix géante à l'épaule, Roderick Pfeiffer m'a tenu une version encore plus étoffée de ce discours. Le ferrailleur de 66 ans voit dans la tragédie du 4 juillet rien de moins qu'un signe annonciateur de l'apocalypse… Son discours a beau être intense, l'homme est populaire à Kerrville. Pendant notre conversation d'une quinzaine de minutes, plusieurs automobilistes l'ont klaxonné. Plus surprenant, peut-être : des passants ont demandé de toucher sa croix, et de prier avec lui. « Ça arrive beaucoup, dernièrement. »

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