Chailly: un collectif s'élève pour sauver un jardin commun
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Aux Fauconnières, un collectif d'habitants défend son nid à coups de bec
La construction d'un nouvel immeuble dans cette rue de Chailly fait l'objet de plusieurs oppositions. La disparition d'un jardin est vivement critiquée.
Arsène Passamani
Les habitants du quartier de Chailly se mobilisent pour s'opposer à un projet de construction d'un immeuble de 9 appartements sur un vieux jardin au chemin des Fauconnières.
Yvain Genevay/Tamedia
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En bref : Les habitants du chemin des Fauconnières s'opposent à un projet immobilier menaçant un jardin partagé.
Le fonds d'investissement propriétaire affirme respecter le patrimoine dans son projet de densification.
Les résidents mobilisés réclament la préservation d'un espace vert dans leur quartier.
À Lausanne, le quartier de Chailly fait front commun contre la demande de permis de construire déposée par un propriétaire. Le voisinage du chemin des Fauconnières s'indigne de la disparition prévue d'un jardin partagé, au profit d'un nouvel immeuble.
Le propriétaire est un fonds d'investissement qui a racheté la parcelle il y a trois ans. Il souhaite y construire un deuxième immeuble, en lieu et place du jardin actuel. Révoltés, les habitants ont formé le collectif des Fauconnières afin de déposer une opposition groupée. À cela s'ajoute une pétition en ligne à l'attention du Conseil communal et de la Municipalité de Lausanne.
Un bâtiment au patrimoine
Au chemin des Fauconnières, le numéro 5 n'est pas un bâtiment ordinaire. Construit au début du XXe siècle par Georges Epitaux, architecte lausannois auteur des Galeries Saint-François, cet immeuble a une valeur patrimoniale reconnue au recensement cantonal et à l'inventaire fédéral ISOS. Associé à une dépendance dans le jardin, il fait partie de l'œuvre architecturale cantonale, tout comme le numéro 7, également construit par Georges Epitaux.
Lors du recensement architectural mené par le canton, les deux bâtiments ont obtenu la note de 2, au même rang que l'horloge de la Palud, le café de l'Hôtel-de-Ville ou le Palais de justice de Montbenon. La note de 1 est réservée aux bâtiments tels que la cathédrale de Lausanne, le parc Mon-Repos ou encore la fontaine de la Justice.
Le propriétaire souhaite densifier
«Notre projet ne détruira pas le bâti existant», explique Vincent Milliet, CEO du fonds d'investissement propriétaire de la parcelle. Effectivement, l'immeuble construit par Georges Epitaux restera intact. Seule la partie nord du jardin sera utilisée pour y construire un nouvel immeuble de neuf appartements, sur cinq niveaux. «On a beaucoup échangé avec la Ville pour respecter le bâtiment de note 2 et proposer un immeuble qui s'intègre le mieux possible.» Le Lausannois insiste sur l'importance de faire des concessions pour favoriser la densification urbaine.
«Préserver un havre de verdure»
Pour le collectif des Fauconnières, la parcelle doit rester telle quelle «pour préserver un havre de verdure au sein d'un quartier déjà dense», peut-on lire sur la pétition en ligne. «Pour moi, c'est important qu'on laisse de beaux coins de ville aux générations à venir», explique un membre du collectif.
L'enquête publique sur le projet immobilier prend fin ce jeudi 7 août. C'est l'Office des permis de construire qui aura le dernier mot, après avoir analysé les oppositions.
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