
La tueuse aux champignons vénéneux fascine le monde entier
Erin Patterson quittant la Cour suprême de Victoria à Melbourne, le 15 avril 2025.
IMAGO/AAP
En bref:
Le plat était mortel. Erin Patterson, 50 ans, mère de deux enfants de 16 et 11 ans, a bel et bien assassiné trois convives et tenté de tuer un quatrième invité, en leur servant un délicieux bœuf Wellington aux champignons vénéneux. Tel est le verdict prononcé lundi dernier par les douze jurés d'une Cour suprême australienne, au terme de deux mois de procès qui ont tenu en haleine tout le pays et passionné l'ensemble du monde anglo-saxon.
Il y a de quoi. En découvrant les détails sordides de cette tragédie familiale, on se croirait plongé dans un roman d'Agatha Christie, voire une pièce de William Shakespeare. D'ailleurs, la célèbre autrice Helen Garner a tenu à assister en personne au procès. Sa consœur Candice Fox, qui a publié plusieurs romans policiers à succès, a étudié l'affaire sous tous ses angles. Et la chaîne de télévision australienne ABC prépare déjà une série criminelle inspirée de cette histoire hors normes. Les beaux-parents empoisonnés
Les faits se sont produits il y a près de deux ans, le 29 juillet 2023, dans la petite localité de Leongatha, située à 135 km au sud-est de Melbourne. La quinquagénaire sans histoire avait invité cinq personnes à un lunch chez elle, soi-disant pour discuter d'une affaire personnelle. Son mari, Simon Patterson, dont elle est séparée depuis 2015, avait décliné la veille cette invitation qui le mettait mal à l'aise. Mais les parents de celui-ci, Don et Gail Patterson, ont répondu présent. De même, la sœur de cette dernière, Heather Wilkinson, était de la partie ainsi que son mari, le pasteur baptiste Ian Wilkinson.
Tombe de Don et Gail Patterson au cimetière de Korumburra avec plaque commémorative et bouquet de fleurs, photo prise le 28 mai 2025.
William WEST/AFP
Erin Patterson a donc servi à chacun des quatre convives un petit filet de bœuf en croûte contenant des amanites phalloïdes, un champignon extrêmement toxique responsable de la majorité des empoisonnements mortels dus à des champignons sauvages. Durant le repas, elle leur «révèle» qu'elle souffre d'un cancer – mensonge! – et ils prennent un moment pour prier ensemble.
Mais le soir même, tous les quatre sont pris de violentes douleurs. Trois d'entre eux meurent dans la semaine. Unique survivant, le pasteur Ian Wilkinson reste dans le coma durant des semaines et subit une transplantation du foie. C'est lui qui racontera ensuite comment cette femme, pourtant membre de la communauté baptiste et toujours disposée à donner un coup de main, a curieusement servi sa propre part de bœuf Wellington sur une assiette orange et non pas grise comme les quatre autres. Mensonges et dissimulation
La meurtrière se rend à l'hôpital deux jours après le repas toxique, prétextant une gastro-entérite, mais refuse d'être internée malgré l'insistance des médecins qui craignent pour sa vie. Elle expliquera, lors du procès, qu'elle avait mangé beaucoup trop de gâteau après le bœuf Wellington et que cela avait provoqué chez elle des vomissements, évacuant probablement les toxines mortelles.
Un scientifique inspecte une amanite phalloïde toxique, après une alerte sanitaire du gouvernement victorien sur une épidémie due à des conditions météo favorables.
William WEST/AFP
La suite n'est que mensonges et dissimulation. Erin Patterson nie d'abord s'adonner à la cueillette de champignons sauvages. Mais les enquêteurs ont vite fait de découvrir qu'elle consultait des sites internet spécialisés où les chasseurs de champignons décrivent les zones où ils en ont repéré. Ils constatent aussi qu'elle s'était rendue sur les lieux où poussent les amanites phalloïdes.
La meurtrière nie aussi avoir acheté un déshydrateur alimentaire en avril 2023 et s'en être servie pour sécher les champignons vénéneux. La police trouvera pourtant le manuel d'utilisation dans l'un de ses tiroirs. Quant à l'appareil lui-même, elle s'en est débarrassée le jour suivant dans la déchetterie municipale, où les enquêteurs l'ont découvert, portant encore des traces d'amanites phalloïdes. Effet de panique?
Ce n'est pas tout. Erin Patterson disposait de plusieurs téléphones mobiles, dont elle échangeait régulièrement les cartes SIM. Elle a également réinitialisé à plusieurs reprises l'un de ces téléphones à la suite du repas toxique, lançant même une réinitialisation à distance alors que l'appareil avait déjà été réquisitionné par la police.
Erin Patterson dans un véhicule de transport pénitentiaire arrivant au tribunal de Latrobe Valley à Morwell, Australie, le 12 mai 2025.
Martin KEEP/AFP
Son attitude pour le moins suspecte, Erin Patterson la justifiera par un effet de panique à l'idée d'être responsable de la mort de personnes qu'elle aimait et par la peur de perdre la garde de ses enfants. Jusqu'au bout, elle plaidera non coupable, affirmant avoir confondu par accident les champignons qu'elle a utilisés dans la préparation du bœuf Wellington. Meurtre sans motif apparent
D'ailleurs, quelle aurait bien pu être la motivation d'Erin Patterson pour s'en prendre ainsi à sa belle famille? Cette question, l'avocat de la défense Colin Mandy n'a pas cessé de la marteler, soulignant que l'équipe du procureur général n'apportait aucune réponse.
À la suite d'héritages successifs, l'accusée est multimillionnaire et prêtait généreusement des fonds à sa belle-famille. Il ne s'agissait donc pas d'une tentative de récupérer la fortune des victimes.
La maison où s'est joué le drame, dans la petite localité de Leongatha, dans l'État de Victoria. L'affaire des champignons mortels passionne les médias australiens et le monde anglo-saxon.
IMAGO/AAP
Les relations avec son mari Simon, dont elle est séparée depuis des années, s'étaient certes dégradées à la fin de 2022, en raison d'une dispute autour de la pension alimentaire des enfants. Mais la communication n'a jamais cessé d'être bonne entre les époux. Et surtout, Erin Patterson avait conservé des relations plutôt amicales avec sa belle-famille. Le pasteur Wilkinson a d'ailleurs confirmé qu'ils avaient été contents de recevoir l'invitation.
Bref, pour Me Colin Mandy, il n'y avait vraiment aucune raison de croire coupable cette femme qui s'est inscrite à l'université en début d'année en vue d'un futur bachelor en soins infirmiers et en maïeutique. Appel possible
Les sept femmes et les cinq hommes du jury en ont décidé autrement lundi, après avoir délibéré durant six jours et demi dans la petite ville de Mordell, dans l'État de Victoria. La défense dispose de 28 jours pour faire appel. Quant à la sentence, elle sera prononcée à une date ultérieure qui reste à déterminer. Erin Patterson sera vraisemblablement condamnée à la prison à vie. La Cour devra cependant décider s'il lui sera possible d'être libérée sur parole après 30 ans d'incarcération.
Décidément, les Australiens n'ont pas fini d'entendre parler du fameux bœuf Wellington. Ce plat typique des réunions de famille gardera bien longtemps un goût amer.
Davantage sur les champignons vénéneux Newsletter
«Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde.
Autres newsletters
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
3 days ago
- 24 Heures
La tueuse aux champignons vénéneux fascine le monde entier
Erin Patterson a été reconnue coupable d'avoir assassiné sa belle-famille en lui servant un bœuf Wellington toxique. Récit. Publié aujourd'hui à 15h58 Erin Patterson quittant la Cour suprême de Victoria à Melbourne, le 15 avril 2025. IMAGO/AAP En bref: Le plat était mortel. Erin Patterson, 50 ans, mère de deux enfants de 16 et 11 ans, a bel et bien assassiné trois convives et tenté de tuer un quatrième invité, en leur servant un délicieux bœuf Wellington aux champignons vénéneux. Tel est le verdict prononcé lundi dernier par les douze jurés d'une Cour suprême australienne, au terme de deux mois de procès qui ont tenu en haleine tout le pays et passionné l'ensemble du monde anglo-saxon. Il y a de quoi. En découvrant les détails sordides de cette tragédie familiale, on se croirait plongé dans un roman d'Agatha Christie, voire une pièce de William Shakespeare. D'ailleurs, la célèbre autrice Helen Garner a tenu à assister en personne au procès. Sa consœur Candice Fox, qui a publié plusieurs romans policiers à succès, a étudié l'affaire sous tous ses angles. Et la chaîne de télévision australienne ABC prépare déjà une série criminelle inspirée de cette histoire hors normes. Les beaux-parents empoisonnés Les faits se sont produits il y a près de deux ans, le 29 juillet 2023, dans la petite localité de Leongatha, située à 135 km au sud-est de Melbourne. La quinquagénaire sans histoire avait invité cinq personnes à un lunch chez elle, soi-disant pour discuter d'une affaire personnelle. Son mari, Simon Patterson, dont elle est séparée depuis 2015, avait décliné la veille cette invitation qui le mettait mal à l'aise. Mais les parents de celui-ci, Don et Gail Patterson, ont répondu présent. De même, la sœur de cette dernière, Heather Wilkinson, était de la partie ainsi que son mari, le pasteur baptiste Ian Wilkinson. Tombe de Don et Gail Patterson au cimetière de Korumburra avec plaque commémorative et bouquet de fleurs, photo prise le 28 mai 2025. William WEST/AFP Erin Patterson a donc servi à chacun des quatre convives un petit filet de bœuf en croûte contenant des amanites phalloïdes, un champignon extrêmement toxique responsable de la majorité des empoisonnements mortels dus à des champignons sauvages. Durant le repas, elle leur «révèle» qu'elle souffre d'un cancer – mensonge! – et ils prennent un moment pour prier ensemble. Mais le soir même, tous les quatre sont pris de violentes douleurs. Trois d'entre eux meurent dans la semaine. Unique survivant, le pasteur Ian Wilkinson reste dans le coma durant des semaines et subit une transplantation du foie. C'est lui qui racontera ensuite comment cette femme, pourtant membre de la communauté baptiste et toujours disposée à donner un coup de main, a curieusement servi sa propre part de bœuf Wellington sur une assiette orange et non pas grise comme les quatre autres. Mensonges et dissimulation La meurtrière se rend à l'hôpital deux jours après le repas toxique, prétextant une gastro-entérite, mais refuse d'être internée malgré l'insistance des médecins qui craignent pour sa vie. Elle expliquera, lors du procès, qu'elle avait mangé beaucoup trop de gâteau après le bœuf Wellington et que cela avait provoqué chez elle des vomissements, évacuant probablement les toxines mortelles. Un scientifique inspecte une amanite phalloïde toxique, après une alerte sanitaire du gouvernement victorien sur une épidémie due à des conditions météo favorables. William WEST/AFP La suite n'est que mensonges et dissimulation. Erin Patterson nie d'abord s'adonner à la cueillette de champignons sauvages. Mais les enquêteurs ont vite fait de découvrir qu'elle consultait des sites internet spécialisés où les chasseurs de champignons décrivent les zones où ils en ont repéré. Ils constatent aussi qu'elle s'était rendue sur les lieux où poussent les amanites phalloïdes. La meurtrière nie aussi avoir acheté un déshydrateur alimentaire en avril 2023 et s'en être servie pour sécher les champignons vénéneux. La police trouvera pourtant le manuel d'utilisation dans l'un de ses tiroirs. Quant à l'appareil lui-même, elle s'en est débarrassée le jour suivant dans la déchetterie municipale, où les enquêteurs l'ont découvert, portant encore des traces d'amanites phalloïdes. Effet de panique? Ce n'est pas tout. Erin Patterson disposait de plusieurs téléphones mobiles, dont elle échangeait régulièrement les cartes SIM. Elle a également réinitialisé à plusieurs reprises l'un de ces téléphones à la suite du repas toxique, lançant même une réinitialisation à distance alors que l'appareil avait déjà été réquisitionné par la police. Erin Patterson dans un véhicule de transport pénitentiaire arrivant au tribunal de Latrobe Valley à Morwell, Australie, le 12 mai 2025. Martin KEEP/AFP Son attitude pour le moins suspecte, Erin Patterson la justifiera par un effet de panique à l'idée d'être responsable de la mort de personnes qu'elle aimait et par la peur de perdre la garde de ses enfants. Jusqu'au bout, elle plaidera non coupable, affirmant avoir confondu par accident les champignons qu'elle a utilisés dans la préparation du bœuf Wellington. Meurtre sans motif apparent D'ailleurs, quelle aurait bien pu être la motivation d'Erin Patterson pour s'en prendre ainsi à sa belle famille? Cette question, l'avocat de la défense Colin Mandy n'a pas cessé de la marteler, soulignant que l'équipe du procureur général n'apportait aucune réponse. À la suite d'héritages successifs, l'accusée est multimillionnaire et prêtait généreusement des fonds à sa belle-famille. Il ne s'agissait donc pas d'une tentative de récupérer la fortune des victimes. La maison où s'est joué le drame, dans la petite localité de Leongatha, dans l'État de Victoria. L'affaire des champignons mortels passionne les médias australiens et le monde anglo-saxon. IMAGO/AAP Les relations avec son mari Simon, dont elle est séparée depuis des années, s'étaient certes dégradées à la fin de 2022, en raison d'une dispute autour de la pension alimentaire des enfants. Mais la communication n'a jamais cessé d'être bonne entre les époux. Et surtout, Erin Patterson avait conservé des relations plutôt amicales avec sa belle-famille. Le pasteur Wilkinson a d'ailleurs confirmé qu'ils avaient été contents de recevoir l'invitation. Bref, pour Me Colin Mandy, il n'y avait vraiment aucune raison de croire coupable cette femme qui s'est inscrite à l'université en début d'année en vue d'un futur bachelor en soins infirmiers et en maïeutique. Appel possible Les sept femmes et les cinq hommes du jury en ont décidé autrement lundi, après avoir délibéré durant six jours et demi dans la petite ville de Mordell, dans l'État de Victoria. La défense dispose de 28 jours pour faire appel. Quant à la sentence, elle sera prononcée à une date ultérieure qui reste à déterminer. Erin Patterson sera vraisemblablement condamnée à la prison à vie. La Cour devra cependant décider s'il lui sera possible d'être libérée sur parole après 30 ans d'incarcération. Décidément, les Australiens n'ont pas fini d'entendre parler du fameux bœuf Wellington. Ce plat typique des réunions de famille gardera bien longtemps un goût amer. Davantage sur les champignons vénéneux Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
5 days ago
- 24 Heures
Un ado retrouvé sans vie en gare de Herrbrugg à Saint-Gall
Accueil | Suisse | Faits divers | Un jeune requérant d'asile est décédé après avoir reçu plusieurs coups de couteau dans la nuit de jeudi à vendredi. Publié aujourd'hui à 10h22 Une patrouille de police a trouvé l'adolescent étendu sur le quai avec des blessures subies à l'arme blanche Police cantonale saint-gallloise. Un adolescent algérien âgé de 17 ans est mort vendredi au petit matin des suites d'un crime à la gare de Heerbrugg (SG). Il a reçu des coups de couteau. Les secours n'ont pu que constater le décès de ce requérant d'asile logé au Centre fédéral d'Altstätten (SG). À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. La police cantonale saint-galloise a été alertée peu après 3 h 45 qu'une personne gisait en sang à la gare de Heerbrugg, indique-t-elle. Une patrouille de police a trouvé l'adolescent étendu sur le quai avec des blessures subies à l'arme blanche. Le médecin d'urgence n'a pu que constater son décès. «La situation trouvée sur place montrait clairement que le jeune homme avait été tué par un (ou des) inconnu(s)», écrit la police cantonale. Le Ministère public a ouvert une enquête et les recherches pour retrouver le ou les meurtrier(s) présumé(s). D'autres drames en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters ATS Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
07-07-2025
- 24 Heures
Australie: Jugée coupable d'un triple meurtre aux champignons vénéneux
Erin Patterson a été reconnue coupable d'avoir tué les parents et la tante de son ex-mari en leur faisant manger des champignons vénéneux. Publié aujourd'hui à 06h56 Erin Patterson dans un véhicule de transport pénitentiaire arrivant au tribunal de Latrobe Valley, Morwell, Australie, le 12 mai 2025. AFP Le jury d'un tribunal australien a reconnu coupable lundi une quinquagénaire accusée d'avoir tué trois personnes en leur servant des champignons vénéneux, une affaire qui a tenu en haleine les médias du pays. Erin Patterson, 50 ans, était accusée du meurtre des parents de son mari – dont elle était séparée – et de la tante de ce dernier, à qui elle avait servi en juillet 2023 une spécialité culinaire anglaise, un bœuf Wellington, comportant des amanites phalloïdes – un des plus dangereux champignons vénéneux. Le mari avait refusé l'invitation Pendant son procès de plus de deux mois, l'accusée a maintenu que cet empoisonnement était accidentel. Mais un jury de 12 membres l'a reconnue coupable de triple meurtre lundi, et également de tentative de meurtre sur un quatrième convive. Son époux dont elle était séparée, lui, avait décliné l'invitation. Le procès, tenu dans la petite ville rurale de Morwell, dans le sud-est de l'Australie, a attiré de nombreux médias, notamment internationaux, et des passionnés d'affaires criminelles. En lire plus Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters AFP Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.