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Alastair Campbell : « Et Corry a eu envie de me mettre son poing dans la gueule »

Alastair Campbell : « Et Corry a eu envie de me mettre son poing dans la gueule »

L'Équipe17-07-2025
Alastair Campbell, directeur de la communication de Tony Blair jusqu'en 2003, a basculé de la politique au sport quand, en 2005, Clive Woodward l'a recruté pour la tournée des Lions en Nouvelle-Zélande. Un transfert qui n'a pas été sans heurts.
C'était la tournée de tous les superlatifs. Clive Woodward, auréolé de son titre de champion du monde avec l'Angleterre en 2003, voulait tout faire pour permettre aux Lions britanniques et Irlandais de s'imposer en Nouvelle-Zélande, portée par une génération de All Blacks brillante, articulée autour de Dan Carter et Richie McCaw. Squad de joueurs fourni, staff pléthorique, méthodes innovantes, Woodward avait tout essayé, même une recrue incongrue : Alastair Campbell.
Ce proche de Tony Blair sortait d'une longue mission auprès du Premier ministre du Royaume-Uni, dont il gérait la communication. Il en était le « spin doctor », conseiller de l'ombre controversé pour avoir soutenu l'argumentaire autour de la menace des armes de destruction massive de l'Irak, socle mensonger de l'attaque contre le régime de Saddam Hussein. À l'écart du gouvernement en 2003, Campbell accepta donc en 2005 de s'embarquer dans une tournée qui vira au fiasco, marquée par trois larges défaites lors des test-matches (3-21, 18-48, 19-38) et des polémiques qui se cristallisèrent souvent autour de son rôle auprès des Lions. Un épisode où se mêlent sport et politique, sur lequel il a accepté de revenir pour nous.
« Pourquoi Clive Woodward a-t-il pensé à vous pour gérer la communication des Lions Britanniques et Irlandais en 2005 ?Il m'avait expliqué que les journalistes lui avaient raconté que sur les tournées précédentes, la communication des Lions était affreuse. C'était le bordel ! Ils lui avaient alors suggéré de trouver un poids lourd de la communication et il avait pensé à moi. À cette époque-là, Tony Blair voulait que je revienne auprès de lui après les élections législatives de 2005, mais je ne voulais pas. J'étais arrivé au bout de cette route, sur le boulot que je faisais avec lui. Et je suis quelqu'un de totalement obsédé par le sport. Un des livres que j'ai écrits s'appelle Winners, « les gagnants ». Et c'est un hommage aux sportifs, qui ont cette mentalité de gagnants, en comparaison avec les politiciens. Les meilleurs, Tony Blair, Bill Clinton, ou Barack Obama savent ce qu'il faut faire. Mais la plupart, en politique, n'ont pas cette mentalité et ça me fascine. Donc la proposition de Clive Woordward m'a paru intéressante, différente, et j'ai dit oui.
« Presque tous les jours je prenais un hélicoptère pour aller voir Tony Blair en pleine élection »
Comment s'est passée votre première rencontre ?C'était dans une station de service ! C'était bizarre, on était là, tous les deux... Et, comme les gens nous reconnaissent dans la rue, en Angleterre, lui, comme moi, un homme s'est approché de nous pour nous demander s'il pouvait nous prendre en photo. Clive a dit oui, mais j'ai dit non. Je lui ai proposé de prendre plutôt deux photos séparées, une avec Clive, une avec moi. Je me disais que ça aurait pu fuiter dans les tabloïds et surtout je ne savais toujours pas si j'allais accepter la proposition. Les histoires auraient commencé... Et là, Clive m'a dit : « c'est pour ça que je veux que tu travailles avec moi ! » Je l'avais prévenu que la presse sportive n'apprécierait peut-être pas que je sois dans ce rôle, parce que je suis un personnage controversé, mais il m'avait répondu : « je m'en fous » !
La préparation, avant de s'envoler en Nouvelle-Zélande, s'était bien passée ?Elle avait lieu au Vale of Glamorgan, un hôtel à côté de Cardiff où le pays de Galles se prépare aussi. J'étais au milieu d'eux, mais presque tous les jours je prenais un hélicoptère pour aller voir Tony Blair en pleines élections. On est partis le 25 mai, jour de mon anniversaire et de celui de Jonny Wilkinson. Et c'était aussi le jour de la finale de Ligue des champions entre Liverpool et le Milan AC, à Istanbul. C'était fascinant : on regardait le match, passionnés, en salle d'attente de Heathrow, et on est monté dans l'avion quand Milan menait 3-0. Et en l'air, le capitaine nous a annoncé que Liverpool avait finalement gagné ! ça nous avait donné du sens : Liverpool jouait en rouge, comme les Lions, et avait gagné alors que tout le monde pensait que c'était impossible, ce que les observateurs pensaient pour nous... Clive a pris ça comme un signe : « on peut tout faire ». Mais le premier test... pfff.
« Un Martin Corry ou un Matt Dawson m'ont dit sur le moment qu'ils n'aimaient pas cette manière de faire »
Le premier match contre les All Blacks a en effet débouché sur une lourde défaite (3-21) et la blessure de Brian O'Driscoll, victime d'un double plaquage cathédrale de Tana Umaga et Keven Mealamu. Un épisode à l'origine d'un premier malentendu avec la presse, qui vous a reproché la communication autour de ce fait de jeu ?J'ai orchestré la réponse, oui, parce que j'étais là pour ça ! Mais ce n'était pas pour masquer le résultat. Alfie (Gareth Thomas) m'a dit à la fin du match : « j'étais à côté de l'action, j'ai tout vu, et j'ai crié à l'arbitre de touche : « mais qu'est ce qui se passe ? » » Il était tellement passionné. Clive m'a tout de suite dit aussi qu'à son avis, c'était fait exprès d'attaquer le capitaine et le meilleur joueur des Lions. Et quand on regardait la vidéo sous tous les angles... Clive m'a alors dit : « je veux parler cette nuit ». Alors on a appelé la presse et on a fait une conférence de presse vers minuit ! Et j'ai tout de suite senti ce qui se passait : pendant que Clive leur parlait, les journalistes me regardaient l'air de se demander : « mais qu'est-ce qu'il est en train de faire ? ».
A posteriori, beaucoup de joueurs vous ont reproché de trop cadrer leur parole envers les journalistes, à base d'éléments de langage. Leur avez-vous ôté toute spontanéité, notamment lors de cet épisode ?Ce n'est pas que je voulais contrôler, j'essayais d'assister ceux qui n'aimaient pas l'exercice de s'adresser aux journalistes. C'était surprenant mais je n'aurais pas dû être surpris : c'était de jeunes hommes. Pourquoi auraient-ils dû être habiles dans leur manière de communiquer ? Je pouvais juste leur expliquer ce que les journalistes allaient leur demander et l'idée principale que Clive Woodward voulait faire passer à travers ses interviews. Ce n'était pas comme en politique où il faut être plus directif et affirmer : « il FAUT faire ça, dire ça ». Un Martin Corry ou un Matt Dawson m'ont dit sur le moment qu'ils n'aimaient pas cette manière de faire. Et j'ai été fâché contre Ben Kay parce qu'à l'époque, il ne m'en avait pas parlé, pour ensuite l'écrire dans son livre.
« Et là, Steve Thompson et Paul O'Connell ont baissé mon pantalon devant tout le monde... »
Comment se passaient vos relations avec les joueurs, justement ?J'étais là aussi pour discuter avec eux. Dans notre salle de vie, on avait créé un cabinet politique ! Le premier ministre, c'était moi, Martin Corry était le chancelier, Stephen Jones le secrétaire d'État pour les affaires étrangères. Lui me posait sans cesse des questions sur ce qui se passe au gouvernement, comment on prend les décisions, etc. On était là ensemble la nuit où Jacques Rogge a annoncé la victoire de Londres contre Paris pour les JO 2012. Les joueurs savaient que j'échangeais avec Tony Blair, qui était à Singapour, et le prince William, et ça les intéressait beaucoup. Je me suis fait des amis parmi eux, surtout chez les Gallois ou les Irlandais. Si j'ai tant discuté avec les Irlandais, c'est sans doute parce qu'une des choses importantes qu'on avait réussies avec le gouvernement de Tony Blair, c'était l'accord du Vendredi saint (l'accord de paix pour l'Irlande du Nord en 1998).
Les joueurs vous ont-ils bizuté ?On sortait d'une conférence de presse. Je portais le survêtement des Lions, comme tout le monde dans l'équipe. Les journalistes me regardaient bizarrement, l'air de se dire que je ne connaissais rien au rugby. Et là, Steve Thompson et Paul O'Connell ont baissé mon pantalon devant tout le monde... Mon Blackberry est tombé de ma poche et les joueurs l'ont piqué. J'en ai eu une peur épouvantable parce que je travaillais toujours avec le gouvernement à partir de ce Blackberry ! La veille au soir j'y avais fait une note sur toute la stratégie pour le jour où Tony Blair transmettrait le pouvoir à Gordon Brown. Je pensais : « un joueur de rugby qui a mon portable avec tout ça dedans... » Et eux, ça les faisait rigoler ! Je suis allé voir l'équipe de la sécurité en me plaignant : « ils ne m'écoutent pas, tu peux lui dire que ça pourrait vraiment créer des problèmes ? »
« J'avais perdu les joueurs dès le début, quand j'ai commencé en leur disant ''je ne suis pas expert en rugby''»
Matt Dawson a raconté qu'avec le portable ils avaient réussi à envoyer des messages à Tony Blair...Ce n'est pas vrai (rires). Ce qui est vrai, c'est qu'ils ont envoyé des messages au nom « Tony ». Ils pensaient que c'était Blair, mais ce n'était pas lui !
Il paraît que les joueurs ont moins apprécié le jour où vous leur avez prononcé un discours ?C'était après le premier test. En retournant à l'hôtel le soir, j'avais croisé des joueurs qui buvaient un pot avec leurs amis ou leur famille. Le lendemain, j'avais fait remarquer à Clive que je n'avais pas eu l'impression qu'ils se sentaient mal après la défaite. Moi, dans une bataille politique, une élection partielle ou une querelle avec un autre pays, si je perds, je le sens, ça fait du mal ! Clive m'a alors suggéré de leur raconter ça... J'ai réfléchi, et je l'ai fait. Matt Dawson m'a raconté ensuite que j'avais perdu les joueurs dès le début, quand j'ai commencé en leur disant : « je ne suis pas expert en rugby ». Il ne fallait pas dire ça ! Je leur ai aussi parlé des situations militaires où des soldats avaient peur de perdre une bataille. Et des fois, il faut avoir ce sentiment pour monter au combat. Et, il me l'a avoué plus tard, Martin Corry a eu envie de me mettre son poing dans la gueule quand je leur ai parlé comme ça ! Je peux comprendre. Ce que Clive voulait là, c'était créer une explosion.
Ces ficelles, pour remotiver les troupes, vous les utilisiez aussi en politique ?Oui, souvent. Qu'est-ce qu'on va apprendre d'une défaite, trouver du bon dans le mauvais et questionner l'action de chacun, ça se fait en politique aussi. Ma citation préférée, c'est celle d'un coach irlandais d'athlétisme : « the winner is the loser who evaluates defeat properly ». Un gagnant, c'est le perdant qui parvient à évaluer correctement la défaite.
« Steve Thompson grognait : « qu'est-ce que c'est que ces conneries ? »
Certaines choses que vous avez observées lors de cette tournée vous ont-elles servi en politique ?Oui, j'ai transféré des exercices pratiqués par les Lions dans leur préparation, quand ils essayaient de mettre de l'harmonie entre ces joueurs qui venaient de s'affronter pendant toute la saison. Par exemple, les Lions ont fait un tableau commun sans savoir ce qu'ils peignaient. Steve Thompson grognait : « qu'est-ce que c'est que ces conneries ? » Mais on a découvert qu'au final on avait peint l'écusson des Lions. J'ai aussi observé comme c'était difficile pour un entraîneur d'annoncer à un joueur qu'il ne jouerait pas. J'étudiais la manière dont Clive le faisait, avec dureté, mais, pour certains joueurs, de manière plus douce.
Toutes les méthodes de Clive Woodward n'ont pas fonctionné dans cette tournée...Clive a un esprit très énergétique, avec plein d'idées... Avant le premier test, un historien est venu expliquer le Haka et qu'il y aurait une manière de répondre si on voulait agiter les All Blacks, qui serait polie mais qui les troublerait. Alors il a accepté... Mais ça n'a pas marché ! »
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