Le pistolet qui tire tout seul pourrait équiper l'armée suisse
L'armée suisse évalue le SIG Sauer P320 malgré des incidents de tirs accidentels.
imago
En bref:
L'armée suisse envisage l'achat du pistolet SIG Sauer P320, une arme controversée aux États-Unis, où elle est accusée de tirer accidentellement sans pression sur la détente. Ce modèle figure parmi les trois finalistes pour un contrat d'acquisition à 90 millions de francs, selon les informations rapportées par la «SonntagsZeitung» .
Aux États-Unis, plus d'une centaine de cas ont été répertoriés ces dernières années où le SIG Sauer P320 aurait tiré sans intervention humaine, causant des blessures et des décès. «Cette arme représente un danger pour la personne qui la porte et toutes les personnes avec lesquelles elle entre en contact», affirme l'avocat américain Robert W. Zimmerman. De nombreuses procédures judiciaires sont en cours contre le fabricant, et un corps de l'armée américaine a même suspendu l'utilisation de cette arme. Un modèle de pistolet à choisir
D'ici à la fin de l'année, ArmaSuisse devra sélectionner un modèle de pistolet pour l'armée suisse. L'acquisition pourrait atteindre 100'000 unités pour un montant de 90 millions de francs. Outre le SIG Sauer P320, deux autres fabricants européens sont en lice: Glock et Heckler & Koch. Bien que conçu par une entreprise suisse, le SIG Sauer P320 est fabriqué aux États-Unis.
Certaines polices cantonales suisses utilisent déjà ce modèle. Des incidents ont été documentés, notamment à Saint-Gall en 2019 et dans le canton d'Uri l'année dernière, où des policiers ont été blessés. Face à ces accusations, le PDG de SIG Sauer se défend en évoquant des «rumeurs et informations erronées délibérément propagées» dans le contexte des achats militaires, notamment via les réseaux sociaux, pour influencer les décisions d'achat.
De son côté, ArmaSuisse confirme être au courant des problèmes signalés avec le P320, mais assure avoir effectué ses propres tests sans constater de danger. «Même lors des tests de sécurité techniques exigeants, aucun des trois pistolets n'a présenté de tir involontaire», affirme l'office. Aux États-Unis, des modifications ont été apportées au modèle et certaines procédures judiciaires ont déjà été abandonnées.
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Claude Béda est journaliste à la rubrique vaudoise de 24 heures. Licencié en sciences sociales et politiques, passionné par les sujets de société et la vie des gens d'ici, il a couvert plusieurs régions du canton, avant de rejoindre la rédaction lausannoise. Plus d'infos
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