
Tour de France : la vitesse de Merlier, le numéro de Van der Poel, les malheurs d'Almeida... Les tops et flops de la 9e étape
TOPS
L'audace du duo Mathieu Van der Poel-Jonas Rickaert
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Ils se sont échappés dès le baisser de drapeau ce dimanche, lors de la neuvième étape du Tour de France. Cela ressemblait à une opération suicidaire. Mais Mathieu Van der Poel et Jonas Rickaert ont poursuivi leur effort (avec un écart atteignant 5' à 98 km de l'arrivée), prolongé l'effet de surprise. Duo complice comme Mathieu Burgaudeau et Matteo Vercher (TotalEnergies) sur la route de Laval samedi. Pour jouer et animer, portés par le vent, une étape promise aux sprinters. Après plus de 150 km d'échappée et une longue journée d'effort et de partage, les fuyards Van der Poel et Rickaert (récompensé du prix de la combativité) comptaient encore 50'' à 10 km de l'arrivée. Van der Poel terminant seul à 6 km de la ligne d'arrivée, avant d'être avalé à 700 m de la ligne. Finalement 68e à 17''. Épuisé après une folle journée.
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Le finish de Tim Merlier
Le maillot vert de l'Italien Jonathan Milan (vainqueur à Laval ; 8e étape) s'est détaché. Plein cadre. En force. Mais c'est le Belge Tim Merlier (12e victoire de la saison) qui a eu le dernier mot. Le sprinter de l'équipe Soudal-Quick Step signe sa deuxième victoire (après Dunkerque, 3e étape) sur ce Tour (la troisième de son équipe), la 3e de sa carrière (1 en 2021) sur la Grande Boucle. Merlier mène 2 victoires à 1 contre Milan.
Penhouet se montre
Comme à Lille (7e de la 1ere étape), Paul Penhoet le sprinter de l'équipe Groupama-FDJ, a placé sa pointe de vitesse à l'arrivée à Châteauroux. Avec comme récompense une prometteuse 5e place. Arnaud Démare (13e) n'a, en revanche, pas été en mesure de se mêler à la lutte.
Le courage de Zimmermann
L'Allemand tombé au cours de l'étape, très sérieusement écorché (cuisse et coude gauches) a, tout au long de la journée, souffert. Après quelques soins et avec beaucoup d'abnégation, il a rallié Châteauroux (152e à 6'58).
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Vauquelin serein
Le Normand de l'équipe Arkéa-B&BHôtels abordera bien la première étape de montagne, ce lundi vers Le Mont Dore à la 3e place du classement général. Bien entouré, Kévin Vauquelin a su se mettre à l'abri des cassures du final pour terminer (32e) dans les roues de Vingegaard et Evenepoel.
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FLOPS
Les malheurs de João Almeida
Rien ne semblait en mesure de contrarier Tadej Pogacar et compagnie. Une chute, pas n'importe laquelle, celle de João Almeida, est venue assombrir le bel ordonnancement. Tombé dans le final de la 7e étape arrivant à Mûr-de-Bretagne, le Portugais (souffrant d'une côte) a serré les dents, avant d'être contraint de renoncer. Trop touché. Incapable de suivre le rythme. Pogacar a malheureusement vu disparaître l'un de ses principaux soutiens.
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Julian Alaphilippe à l'économie
Le coureur de l'équipe Tudor s'est montré dans le final, avant de subit le rythme d'un peloton agité par l'équipe Visma Lease a bike à 27 km de l'arrivée. Et de laisser filer. Pour s'économiser, en espérant des jours meilleurs.
Ben O'Connor à la peine
L'Australien (4e du Tour 2021), leader de la formation Jayco Alula, a terminé attardé (139e à 6'58'') encore perdu du temps. Au classement général, il pointe à 25e place à 15'23''.
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L'Équipe
19 minutes ago
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« J'étais surexcité et quelqu'un m'a lancé : "Calme ta joie ! » : le jour où Casartelli est mort et que le peloton n'en a rien su
Il y a trente ans tout juste, le 18 juillet 1995, le coureur italien Fabio Casartelli, champion olympique à Barcelone, se tuait à 24 ans dans la descente du col pyrénéen du Portet-d'Aspet. Le peloton, le vainqueur du jour Richard Virenque en tête, n'en avait rien su avant l'arrivée de l'étape. Il régnait une douce euphorie, ce mardi 18 juillet à Saint-Girons, au lendemain d'une journée de repos dans l'Ariège. Quelques bandas accompagnaient les coureurs jusqu'au podium des signatures. Laurent Jalabert, maillot vert, rivalisait de popularité avec Richard Virenque, maillot à pois. « Vous pouvez me jouer au concours de pronostics des journalistes, je le sens bien aujourd'hui », fanfaronnait ce dernier. La bonne humeur se lisait aussi sur le visage, pourtant souvent impassible, de Miguel Indurain en passe de remporter son cinquième Tour de France. Le peloton s'était élancé pour la 15e étape, Saint-Girons-Cauterets, à 10 h 30, en menant un léger tempo dans la montée du premier des six cols de la journée, le Portet d'Aspet. Les brumes matinales laissaient enfin percer un magnifique soleil. Ce jour-là, on avait décidé avec notre pilote, Jean-Christian Biville, de suivre le début de l'étape à l'arrière du peloton avant de remonter tranquillement la file des directeurs sportifs, histoire de ralentir devant chaque voiture pour récupérer quelques infos. Sur le livre de route, la montée du Portet-d'Aspet semblait idéale. Les favoris ne lanceraient pas la bataille si tôt, la montée du col de Mente plus longue nous offrirait la possibilité de doubler tout le monde avant le col de Peyresourde. Philippe Bouvet, alors responsable de la rubrique cyclisme à L'Équipe, qui officiait pendant la course sur Radio Tour dans la voiture rouge du patron de l'épreuve, Jean-Marie Leblanc, venait d'annoncer le classement du premier Grand Prix de la montagne du jour : « 1er, Richard Virenque, 2e, Bruno Cornillet. » Il se souvient : « L'étape était très calme, on était loin d'imaginer ce qui allait arriver plus bas. » La voiture rouge suivait l'arrière du peloton à 60 km/h. Derrière elle, la décapotable du docteur Gérard Porte, le patron du service médical. « Ça ne roulait vraiment pas vite, confirme ce dernier, la descente n'était pas dangereuse, et pourtant, au détour d'un virage, j'y ai vécu le plus grand drame de ma vie de médecin. » La route bifurque violemment sur la gauche au km 34, quand Philippe Bouvet aperçoit, en contrebas, du mouvement dans le peloton. Il reconnaît quelques maillots, quelques coureurs. « Chute Motorola ! Chute Museeuw ! Perini... » Il est 11 h 50. Dans l'équipe américaine Motorola, on prépare le dépannage. « On n'a évidemment pas pensé au pire, se souvient son directeur sportif, Hennie Kuiper. On pensait changer de vélo, on ne savait même pas qui était tombé chez nous. » Philippe Bouvet poursuit : « On est arrivé les premiers en queue du peloton. Je vois Johan Museeuw qui se relève et Fabio Casartelli par terre. » « Replié sur lui-même, Fabio ne bougeait pas. Ce n'est jamais bon signe. (...) Le saignement de la bouche ne s'arrêtait pas. Il était déjà dans un coma profond Le docteur Gérard Porte, alors patron du service médical du Tour Six coureurs sont impliqués dans la chute, les spectateurs sur le bord de la route indiquent qu'un coureur - le Français Dante Rezze (Aki-Gipiemme) - a basculé dans le ravin (blessé à la cuisse, il sera remonté avec un filin). En revanche, le dossard 114, presque au milieu de la route, sans casque (il n'était alors pas obligatoire), ne bouge pas. Gérard Porte comprend vite. « Replié sur lui-même, Fabio ne bougeait pas. Ce n'est jamais bon signe. Quand un coureur est blessé, il a mal et il bouge donc un membre, une main, la tête. Là, le saignement de la bouche ne s'arrêtait pas. Il était déjà dans un coma profond. » Les véhicules des directeurs sportifs contournent alors, une à une, le corps immobile de l'Italien, champion olympique de la course en ligne aux Jeux de Barcelone, en 1992. Notre voiture de presse, non prioritaire, est parmi les dernières à passer. Les visages des médecins, mécanos et directeurs sportifs qui se sont arrêtés pour secourir sont blêmes. « Hennie Kuiper est venu me voir tout de suite, raconte Gérard Porte. Il savait. Il m'a dit : "C'est fini, hein ?" » Fabio Casartelli est évacué rapidement par ambulance vers un hélicoptère de la gendarmerie mobilisé un peu plus bas dans la vallée. Direction l'hôpital de Tarbes. Avant de remonter dans sa voiture, le docteur Porte s'attarde sur les lieux du drame, pour tenter de comprendre. « On a toujours dit qu'il s'était fracassé sur les blocs de pierre placés sur le bas-côté. Mais, selon moi, il est mort d'un traumatisme crânien, suite à une fracture de la mâchoire inférieure. Un os de la face a dû couper l'artère, c'est pour ça qu'il saignait tant de la bouche. » « J'ai compris en redescendant. Il y avait des journalistes, j'étais surexcité et quelqu'un m'a lancé : « Calme ta joie ! Y a un coureur qui est mort ! » Richard Virenque, vainqueur de l'étape ce jour-là Sur la route de la course, personne n'est informé de la mort du coureur italien. Richard Virenque, lui, s'est échappé dans le col de Peyresourde pour un raid de 121 kilomètres. Moins d'une heure avant l'arrivée à Cauterets, revenu à son niveau, on demande à son directeur sportif, Bruno Roussel, d'évaluer les chances de réussite de son leader. Juste avant que la voix grave et solennelle de Jean-Marie Leblanc ne glace les ondes de Radio Tour. Il annonce à 14 h 39 le décès de Fabio Casartelli, âgé de 24 ans, à l'hôpital, après trois tentatives vaines de réanimation. « Jean-Marie avait attendu que sa famille en Italie soit prévenue, raconte Jean-François Pescheux, alors chef des services sportifs de la Société du Tour de France (ASO aujourd'hui). Car sa femme n'était pas chez elle. Les trois heures entre l'accident et l'annonce officielle du décès furent extrêmement lourdes. » On n'a pas oublié le regard perdu de Bruno Roussel. « Surtout, on ne dit rien à Richard ! » lance-t-il depuis la fenêtre de sa voiture comme une supplique avant qu'on ne dépasse le futur vainqueur pour rejoindre l'arrivée. Virenque lève les bras en franchissant la ligne et monte donc sur le podium sans être prévenu du décès. « J'ai compris en redescendant, raconte-t-il aujourd'hui. Il y avait des journalistes, j'étais surexcité et quelqu'un m'a lancé : "Calme ta joie ! Y a un coureur qui est mort !" Tout est retombé d'un coup, c'était un tel gros choc. Je ne savais pas quoi dire, quoi répondre. J'ai déposé mon bouquet auprès du corps de Casartelli à l'hôpital, le soir. Je ne le connaissais pas beaucoup, je pensais à sa famille. » Dans la salle de presse installée dans la patinoire de Cauterets, quelques journalistes pleurent sur leur clavier. Comment raconter cette tragédie ? « On s'est souvenu que pour notre trombinoscope de tous les coureurs du Tour avant le départ, il nous manquait sa photo, rappelle Philippe Bouvet. On avait retardé le bouclage pour la récupérer. » À Issy-les-Moulineaux, au siège de L'Équipe, la décision est prise de ne pas montrer à la une (alors la seule page en couleur) le corps de Fabio Casartelli baignant dans son sang (elle figurera en noir et blanc à l'intérieur). Une photo de Richard Virenque en action et une de Fabio Casartelli sur le podium des Jeux sous le titre De la fête au drame sont choisies. Désormais, dans ce fameux virage du Portet-d'Aspet, une petite stèle rappelle ce drame d'il y a trente ans. À lire aussi Mais qu'est-ce qui pourrait faire vaciller Pogacar ? La journée noire de Vingegaard et Visma Pogacar n'a plus aucun adversaire Les watts, cette donnée de puissance qui fait la loi dans le peloton


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Tour de France : où situer la performance de Pogacar dans les records de montée vers Hautacam ?
ANALYSE - Le Slovène a écrasé ses rivaux dans la montée vers la station des Pyrénées jeudi mais il y a eu plus fort que lui par le passé. Tadej Pogacar a écrasé la dernière ascension de la 12e étape du Tour de France entre Auch et Hautacam pour prendre le maillot jaune en repoussant Jonas Vingegaard à 3'31''. Les spécialistes ne sont pas tous d'accord sur les mesures chronométrées de la montée mais tous s'accordent sur un point : le Slovène n'est pas le coureur le plus rapide de l'histoire à avoir avalé en 35'08'' le col classé hors catégorie (13,25 km à 8,01%) sous un soleil de plomb. À découvrir Le classement du Tour de France 2024 Bjarn Riis reste le meilleur performeur dans Hautacam Un homme a été, quelles que soient les sources, plus rapide : Bjarne Riis, en 1996 (34'40''). Le Danois, vainqueur du Tour de France cette année-là avait toutefois avoué en 2007 s'être dopé au cours de sa carrière en ayant recours à l'EPO. Son record n'est donc pas très crédible. Publicité Pogacar arriverait donc juste derrière en 35'08'' avec sa performance établie jeudi. Sur le podium, on retrouve Luc Leblanc (35'20'') en 1994 sous les couleurs de l'équipe Festina, formation qui fut au cœur de l'une des plus grandes affaires de dopage quatre ans plus tard. Miguel Indurain (35'22'' en 1994), vainqueur de cinq Tours de France consécutivement (1991, 1992, 1993, 1994 et 1995) pointe en quatrième position, suivi de près par Richard Virenque (35'29'' en 1996) impliqué dans le scandale Festina. Des temps difficilement comparables Il faut toutefois nuancer ces données brutes relevées dans un contexte à chaque fois différent puisque le tracé des étapes, les conditions météo et les circonstances de la montée (Pogacar a effectué l'ascension seul sans l'aide d'un coéquipier ou d'un rival) différaient. En 1994, Luc Leblanc s'était par exemple imposé dans le froid et dans le brouillard en lâchant Indurain à un kilomètre de l'arrivée alors que l'étape faisait ce jour-là 265 km (mais elle comptait moins de difficultés que celle de l'édition 2025 avec deux côtes classées en 4e catégorie alors que Pogacar a escaladé une côte de 4e catégorie, puis un col de 1e catégorie et un autre de 2e catégorie avant la montée finale). Pogacar s'et nettement amélioré alors que Vingegaard a régressé Deux chiffres permettent toutefois de prendre la mesure de la performance du Slovène et l'ampleur de l'écart avec Vingegaard. Le maillot jaune a écrabouillé son record précédent vers Hautacam qui était de 37'39'' en 2022. À l'inverse, Jonas Vingegaard a fait beaucoup moins bien que son temps de référence la même année en 36'35''. Le Danois a bouclé la montée en 37'31'' cette fois, soit près d'une minute supplémentaire. Pogacar (26 ans) a donc nettement progressé en trois ans tandis que Vingegaard (28 ans) est très loin de son état de forme de cette époque. Et si les meilleures années du leader de la Visma étaient finalement derrière lui ?


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