logo
« Rien de cassé » pour Guillaume Boivin, victime d'une chute

« Rien de cassé » pour Guillaume Boivin, victime d'une chute

La Presse4 days ago
Après avoir soigné un rhume aux antibiotiques, s'être hissé en haut des Pyrénées et du Ventoux, Guillaume Boivin avait le couteau entre les dents pour la 17e étape, mercredi, comme tous les sprinteurs privés d'occasions depuis la première semaine du Tour de France.
En plus, son ami Jake Stewart était le finisseur désigné chez Israel-Premier Tech (IPT). Un mois plus tôt, les deux co-chambreurs avaient uni leurs efforts pour remporter la cinquième étape au Critérium du Dauphiné. Quand le Britannique de 25 ans a levé les bras à Mâcon, c'est comme si le Québécois de 36 ans, son poisson-pilote chargé de lui frayer un chemin, en faisait autant.
Avec la pluie qui tombait sur Valence mercredi, les IPT de Steve Bauer avaient bien préparé leur affaire, s'alignant à six à l'avant du peloton avec 8 kilomètres à faire. Le tenace Norvégien Jonas Abrahamsen, ultime rescapé d'une échappée à quatre, s'accrochait encore à son coussin d'une douzaine de secondes. Il y avait aussi ces huit ou neuf ronds-points dont il fallait se méfier.
Le maillot vert Jonathan Milan restait le favori, mais Stewart était un prétendant légitime. Après avoir vu passer l'Italien devant lui à la sortie du dernier carrefour à 1,5 km, Boivin a repéré son coéquipier qu'il comptait repositionner avant le virage à 600 m.
Les deux hommes en bleu et bordeaux ne se sont pas rendus jusque-là. Leur course s'est arrêtée brusquement juste sous la flamme rouge indiquant le début du kilomètre ultime. Un contact entre trois coureurs a provoqué une chute que Stewart et Boivin n'ont pu éviter.
Après une culbute du premier à plus de 60 km/h, le second a croisé les doigts avant de tenter de se faufiler sur sa gauche entre la barricade et un cycliste de TotalEnergie. Peine perdue. Plaqué, l'ex-hockeyeur midget AAA a longé les pancartes sur quelques mètres puis a été projeté vers le centre de la route comme une balle de fusil. Par miracle, le champion européen Tim Merlier, l'autre tête d'affiche du sprint, l'a évité de justesse, mais n'a pu disputer la victoire à Milan, qui s'est facilement imposé pour la deuxième fois sur le Tour.
Voyez la chute des coureurs d'Israel-Premier Tech
Rejoints par leurs coéquipiers, Boivin et Stewart se sont relevés avant de remonter en selle et pédaler doucement jusqu'au fil, franchi quelques minutes plus tard.
PHOTO MARCO BERTORELLO, AGENCE FRANCE-PRESSE
Jonathan Milan a remporté la 17e étape du Tour de France mercredi.
Guillaume Boivin était dans l'autobus quand il a répondu à l'appel une heure après la fin de la course. Bilan de cet accident ?
« Ma main est maganée et pas mal ouverte, et le côté gauche de mon abdomen fait quand même mal », a-t-il soufflé, manifestement encore secoué. « J'aurai sûrement besoin de points de suture sur la main, mais je pense qu'il n'y a rien de cassé. »
Son souvenir de l'évènement ? « Jake venait juste de me passer. J'ai pris sa roue et je m'apprêtais à le remonter avant le dernier virage pour lancer son sprint. Selon moi, on était bien positionnés, à peu près en 10e roue, mais il y a une chute devant nous et on ne pouvait pas faire grand-chose. »
La chaussée mouillée a compliqué la manœuvre qu'il a tentée in extremis. « Quand il pleut comme ça, tu ne peux pas freiner trop sec parce que si tu barres les roues, tu vas tomber. Je me suis dit que ça passerait peut-être à gauche en ralentissant sans appuyer à 100 % sur les freins. Ça n'a pas passé. »
PHOTO FOURNIE PAR ISRAEL-PREMIER TECH
Jake Stewart (à gauche) et Guillaume Boivin (à droite) s'apprêtent à panser leurs blessures après une chute dans le final de la 17e étape à Valence.
Cette occasion ratée est un dur coup pour Israel-Premier Tech, toujours à la recherche d'un résultat significatif avec quatre étapes à faire.
La veille, le Canadien Michael Woods avait tenté sa chance dans le mont Ventoux avant de sombrer en surrégime quelques kilomètres plus loin. L'Allemand Pascal Ackerman, l'autre sprinteur de l'effectif israélo-québécois, a fini quatrième à Laval en fin de première semaine.
« C'est vraiment frustrant, a admis Boivin. On était dans une très bonne position. Tu te dis parfois que c'est tombé tellement en avant [que ça n'aurait rien changé]. Là, ils étaient quoi, neuf gars pour faire le sprint ? Si tu es 10e ou top 15 avec un kilomètre à faire, d'habitude… Surtout qu'il n'y avait plus d'équipes pour contrôler. On s'était mis dans une bonne position pour essayer de faire un beau sprint avec Jake. C'est dommage parce qu'il n'y a pas eu beaucoup de sprints et là, on n'a pas eu la chance de s'exprimer. »
Stewart avait du sang sur les mains, mais il était « correct » selon Boivin, qui sait que « les deux prochaines étapes dans les Alpes ne seront pas le fun ».
Dès jeudi, les coureurs devront franchir trois cols hors catégorie avec une arrivée à la Loze, une affaire de 171,5 km avec un dénivelé positif total gargantuesque de 5450 m.
L'occasion pour Jonas Vingegaard de faire vaciller le maillot jaune Tadej Pogacar, comme il y était parvenu sur la même montagne en 2023 ? À part le Danois de Visma-Lease a Bike, peu d'observateurs y croient.
Trois autres cols sont au menu vendredi, avec une arrivée au sommet à La Plagne, avant une étape de transition samedi. Les Champs-Élysées attendent le peloton dimanche, avec une configuration « olympique » inédite, ponctuée de trois montées de la Butte Montmartre.
« Il faudra voir les dommages demain, a conclu Boivin. Avec ce qui est arrivé, on va y aller au jour le jour, essayer de survivre et voir comment on est dimanche. »
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Un quatrième sacre pour Tadej Pogacar
Un quatrième sacre pour Tadej Pogacar

La Presse

time8 hours ago

  • La Presse

Un quatrième sacre pour Tadej Pogacar

Tadej Pogacar a devancé son rival Jonas Vingegaard au classement général final par plus de 4 minutes. (Paris) Grandissime favori au départ, Tadej Pogacar a remporté son quatrième Tour de France dimanche à Paris à l'issue d'une dernière étape exceptionnelle remportée par Wout Van Aert sur les Champs-Élysées. Agence France-Presse Le Slovène s'impose avec une avance confortable de 4:24 au classement général sur le Danois Jonas Vingegaard. Mais il ne s'est pas contenté de finir en roue libre, dynamitant au contraire l'ultime épisode couru sous un déluge, lors de la triple ascension de la butte Montmartre, noire de monde. Passant en tête lors des deux premières ascensions, il a encore attaqué, au sein d'un groupe de six coureurs, lors de la dernière montée de la rue Lepic, noyée dans une ferveur indescriptible pour suivre cette dernière étape transformée en classique pavée flandrienne. Mais Van Aert a réussi à s'accrocher à sa roue avant de lâcher le maillot jaune dans les derniers mètres de l'ascension et d'aller gagner pour la deuxième fois de sa carrière sur les Champs-Élysées, trois ans après sa dernière victoire d'étape sur le Tour. PHOTO ANNE-CHRISTINE POUJOULAT, AGENCE FRANCE-PRESSE Wout Van Aert Quatrième de l'étape, Pogacar, trempé jusqu'à l'os, a franchi la ligne le doigt levé pour conclure en beauté un Tour de France qu'il aura maîtrisé de bout en bout. Après avoir assommé la concurrence dès les Pyrénées et ensuite promené son ennui dans les Alpes, le champion du monde avait décidé de faire la course dimanche. Et ce alors même que sa victoire finale était assurée puisque les temps au général avaient été gelés avant Montmartre à cause de la pluie – il ne lui restait plus qu'à passer la ligne. Cela ne l'a pas empêché de prendre des risques pour participer à un spectacle total dans des rues détrempées de Paris, dont Vingegaard s'est tenu éloigné. En six participations, Pogacar en est désormais à quatre victoires dans le Tour de France et deux deuxièmes places, égalant Chris Froome pour se rapprocher à une unité du record détenu par Eddy Merckx, Bernard Hinault, Jacques Anquetil et Miguel Indurain. Tout n'a pourtant pas été rose et le Slovène a dû composer avec l'abandon de son lieutenant Joao Almeida, plusieurs coureurs malades dans son équipe, un rhume pour lui-même, les inévitables questionnements sur sa suprématie et l'équipe Visma. Mais la stratégie de harcèlement de la formation néerlandaise a fonctionné et, au final, Vingegaard boucle son plus mauvais Tour depuis 2021, sans victoire d'étape. Derrière, les jeunes poussent à commencer par Florian Lipowitz, 24 ans, premier Allemand sur le podium depuis Andreas Klöden en 2006. Deux Français qu'on n'attendait pas à ce niveau se glissent dans le top 10 avec Kévin Vauquelin (7e) et Jordan Jégat (10e).

Tadej Pogacar clame son quatrième titre
Tadej Pogacar clame son quatrième titre

La Presse

time9 hours ago

  • La Presse

Tadej Pogacar clame son quatrième titre

(Paris) Grandissime favori au départ, Tadej Pogacar a remporté sans trembler son quatrième Tour de France dimanche, à l'issue de la 21 et dernière étape à Paris, où Wout Van Aert s'est imposé sur les Champs-Élysées après avoir lâché le Slovène dans la dernière ascension de Montmartre. Agence France-Presse Vainqueur de quatre étapes dans cette Grande Boucle, Pogacar s'impose avec une marge confortable de 4:24 sur le Danois Jonas Vingegaard au classement général final. Plus de détails suivront.

Mavi García gagne en solitaire la deuxième étape
Mavi García gagne en solitaire la deuxième étape

La Presse

time12 hours ago

  • La Presse

Mavi García gagne en solitaire la deuxième étape

(Quimper) L'Espagnole Mavi García a remporté en solitaire la deuxième étape du Tour de France dimanche à Quimper en conservant trois secondes d'avance sur un groupe réglé au sprint par la Néerlandaise Lorena Wiebes. Agence France-Presse La Mauricienne Kim Le Court, 3e de l'étape, s'est emparée du maillot jaune de leader au détriment de la Néerlandaise Marianne Vos, 5e. Les deux coureuses sont classées dans le même temps, mais la leader d'AG Insurance-Soudal devance la Néerlandaise au cumul des places obtenues sur les deux premières étapes. La Française Pauline Ferrand-Prévot, 8e dimanche, complète le podium provisoire à six secondes. C'est la première fois qu'une coureuse du continent africain endosse le maillot jaune. La victoire s'est jouée dans les dernières bosses d'une étape accidentée de 110 kilomètres au départ de Brest. Mavi García, qui est à 41 ans la doyenne du peloton, a accéléré à quatre kilomètres de la ligne dans la côte du chemin de Trohéir (1,1 km à 5,7 %). Derrière, les favorites ont tardé à réagir, laissant la grimpeuse espagnole de l'équipe LIV-AlUla creuser un écart d'une vingtaine de secondes à l'approche de l'arrivée en côte. À l'énergie, elle a réussi à conserver quelques longueurs d'avance sur le groupe des favorites où figuraient les autres candidats à la victoire finale. La tenante du titre polonaise Katarzyna Niewiadoma (6e), la Néerlandaise Demi Vollering (7e) et Pauline Ferrand-Prévot (8e) ont toutes trois terminé dans les roues des meilleures. Lundi, le peloton quittera la Bretagne au départ de La Gacilly dans le Morbihan pour rejoindre Angers en Maine-et-Loir. Les sprinteuses sont attendues à l'arrivée d'une étape plate comme une mer d'huile. Lorena Wiebes s'avancera en favorite après l'abandon dimanche de sa compatriote Charlotte Kool, vainqueure de deux étapes l'année dernière qui, diminuée par une chute en compétition la semaine dernière, n'a pas pris le départ dimanche matin. Kool non partante pour le 2e étape La Néerlandaise Charlotte Kool, qui avait remporté les deux premières étape du Tour 2024, n'a pas pris le départ de la deuxième étape de la Grande Boucle féminine dimanche à Brest, a annoncé son équipe Picnic-PostNL. La sprinteuse de 26 ans était tombée lors du Baloise Tour la semaine dernière en Belgique et s'est présentée affaiblie au départ du Tour, samedi à Vannes. « Ne se sentant pas à 100 % ce matin [dimanche], et après consultation avec le staff médical de l'équipe, Kool ne prendra pas le départ de la deuxième étape », précise son équipe dans un communiqué. Kool avait pris la 119e place de la première étape, samedi à Plumelec, à 7 min 40 s de sa compatriote Marianne Vos, première sur la ligne. Il s'agit du deuxième abandon depuis le début de l'épreuve après le renoncement samedi de la Suissesse Marlen Reusser (Movistar), l'une des prétendantes à la victoire finale, malade. Elles sont encore 152 en course. Agence France-Presse

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store