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Frédéric Borloz se défend sur l'école inclusive

Frédéric Borloz se défend sur l'école inclusive

24 Heures08-07-2025
Face à la fronde des enseignants et des milieux spécialisés dans le handicap, le ministre Frédéric Borloz défend les moyens alloués et les réflexions en cours. Publié aujourd'hui à 06h35
Le conseiller d'État Frédéric Borloz estime qu'il y a «parfois trop d'acharnement» en matière d'école inclusive.
Odile Meylan
En bref:
Forum Handicap Vaud estime que la prise en charge des jeunes avec handicap ou à besoins particuliers se dégrade. Qu'est-ce qui cloche?
La lettre de Forum Handicap Vaud a été rédigée après la parution d'articles de presse qui rapportaient la possible fermeture de l'école du Foyer . Dix jours après, cette affaire était réglée.
Je comprends les inquiétudes de certains parents, mais il n'est pas juste de dire qu'il y a une dégradation des prestations, car c'est tout l'inverse. Chaque année, entre 300 et 400 enfants supplémentaires sont pris en considération parce qu'ils ont un trouble ou un handicap. Il y a de plus en plus de psychologues, de psychomotriciens, de logopédistes… Sur les deux dernières années, nous avons ajouté une dizaine de classes régionales de pédagogie spécialisée (CRPS).
Tout le monde aimerait que ça aille plus vite, mais les processus liés aux annonces des rentrées scolaires prennent du temps. Ils se déploient sur trois ans et vont se poursuivre en 2025 et 2026, toujours en étant dépendant du budget voté l'année précédente.
En pleine cure d'austérité, ce déploiement sera-t-il freiné?
Nous allons essayer de réorganiser certaines choses sans toucher à l'enseignement et à l'accompagnement des enfants. Il y a des économies possibles dans le fonctionnement général ou grâce à l'informatique. Et s'il faut retarder un projet, nous le retarderons. Ça ne veut pas dire qu'il sera annulé.
À la rentrée 2024, vous demandiez déjà de la patience à propos de l'école inclusive. Or, la récente manifestation des maîtres et maîtresses de 1-2P traduit un besoin urgent de moyens. Que leur dîtes-vous?
En 2023, nous avons annoncé un focus sur l'entrée et la sortie de la scolarité. C'est toujours une priorité. Nous sommes en train de faire un bilan: combien d'enfants ont des difficultés? Quel pourcentage des besoins couvrons-nous?
Il y a de l'impatience compréhensible chez les enseignants, utilisée par les syndicats, mais c'est sur ce bilan que nous nous concentrons. Les besoins évoluent et il faut comprendre ce qui se passe pour être efficace.
Qu'est-ce que vous investiguez?
Prenons un exemple. Nous savons qu'il y a toujours plus d'enfants qui vont dans les structures préscolaires et qui devraient donc être mieux préparés pour leur entrée à l'école. Or, c'est le contraire qui se produit. Pourquoi?
Nous nous rapprochons des réseaux d'accueil de jour afin de savoir ce qui ne fonctionne pas. Il existe des outils pour détecter les problèmes très tôt. Nous les appliquons en partie, mais il faut aller plus loin et l'école, en l'occurrence, ne peut pas s'en occuper seule.
Vous diagnostiquez mieux, mais est-ce que vous donnez plus de moyens ensuite?
Qu'est-ce que ça veut dire «plus de moyens» quand on sait qu'ils augmentent chaque année? Certains enseignants veulent être deux par classe, ce qui existe déjà dans près de la moitié des cas, d'autres disent que ce n'est pas un besoin. Dans les cas où c'est nécessaire, il faut pouvoir y répondre.
Par contre, nous ne voulons pas de mesures arrosoirs. Aujourd'hui, nous essayons plutôt d'aider la classe dans son ensemble. Les enfants qui font de grosses crises et qui perturbent leurs camarades doivent être sortis de la classe, si possible en restant dans l'établissement. C'est pourquoi, des solutions alternatives sont trouvées et nous ouvrons des CRPS.
Vous continuez donc à lever le pied sur l'inclusion?
Il faut ajuster le curseur. Il y a parfois trop d'acharnement vis-à-vis d'un enfant pour essayer de le faire rester à l'école. Quand vous avez trois spécialistes autour d'un élève dans une classe, vous devez vous demander s'il n'est pas préférable d'avoir un encadrement plus adapté en établissement de pédagogie spécialisée.
Mais les écoles spécialisées tirent aussi la langue. Les nouvelles conventions de subventionnement ne semblent pas faire l'unanimité.
Il fallait harmoniser les pratiques et le soutien financier. Aujourd'hui, il n'y a plus qu'un établissement qui doit signer, tous les autres l'ont fait. Et nous n'avons mis personne sous pression. L'objectif ce n'est pas de lisser le dispositif, c'est d'avoir un modèle équitable et conforme aux besoins. Chaque institution gardera ses spécificités, mais avec des règles du jeu qui sont les mêmes pour tout le monde.
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