De la grille de départ au premier virage, plongée dans le casque de Francesco Bagnaia : « En 4 secondes, on atteint les 200 km/h »
De l'extinction des feux jusqu'au premier virage ne s'écoulent qu'une poignée de secondes d'un Grand Prix de MotoGP. Pour un pilote, ces instants fugaces revêtent pourtant une importance capitale, qui influence profondément la vingtaine de tours à venir. « Je dirais que la course est déterminée à 50 % ou 60 % par le départ, expose Francesco Bagnaia, le double champion du monde de Ducati. Si tu le rates, tout n'est pas compromis, mais tu devras être très fort pour revenir. »
Quelles sont les clés pour réussir son départ ? Et que ressent-on au moment de la libération de 250 chevaux ? Avant le sprint du GP d'Autriche, l'Italien de 28 ans fait pénétrer L'Équipe dans son casque en déroulant les étapes d'un enchaînement décisif.
1. Sur la grille : « J'essaie de voir les scénarios qui peuvent arriver »
Avant de partir, il faut se mettre en place. Se rendre sur la grille et attendre. La course n'a pas commencé, mais le départ se joue déjà là, dans un immobilisme trompeur. Bagnaia dit qu'il est « concentré sur tout ». Attentif aux nuages et au vent comme à ses adversaires. L'Italien se tient droit sur sa moto et regarde au loin. Dans l'agitation du protocole, sans musique dans les oreilles, il répète son plan, anticipe les événements. Une course virtuelle. « J'essaie de voir les scénarios qui peuvent arriver, comme si on roulait. »
Le pilote visualise sa trajectoire. Il en a une en tête, en fonction des conditions de piste, et il va forcément tenter de la suivre. « Parfois, c'est mieux sur l'extérieur, parfois sur l'intérieur. » Il a aussi à l'esprit les simulations de départ effectuées durant le week-end. « Elles sont importantes parce que les rapports sont différents d'un circuit à un autre. La première vitesse n'est jamais la même. Parfois, il faut attaquer de manière agressive, parfois plus calme. »
Quand le dernier commissaire de course évacue la piste, il faut être certain d'avoir enclenché les trois devices, ces dispositifs mécaniques ou électroniques qui régulent la hauteur de la moto et le régime moteur (et seront interdits en 2027). Certains peuvent s'embrouiller dans les procédures, c'est arrivé cette saison à Marc Marquez en Italie. Sur ce point, Bagnaia se veut serein : « Même dans ma vie privée, je ne suis pas le genre de gars qui oublie des trucs. »
2. L'extinction des feux : « Etre rapide et précis à la fois »
Au moment où les feux s'allument, les pilotes tournent la poignée des gaz d'un coup sec de la main droite. La première est engagée. Dans moins de deux secondes, les motos vont bondir. Sur la piste, le vacarme est assourdissant, les moteurs rugissent si fort que les cabines de la murette peuvent trembler. Dans le casque de Bagnaia, c'est pourtant le calme : « Avec les protections auditives, on reste facilement concentré. »
Le Turinois fixe les feux suspendus. Leur extinction donne le signal du départ, qu'il ne faut pas imaginer comme un moment d'une complexité absolue. Techniquement, il n'y a pas grand-chose à faire : relâcher l'embrayage de la main gauche, c'est tout. Mais il faut des réflexes. Beaucoup de réflexes. En temps normal, Bagnaia se dit capable de réagir « en 15 ou 20 centièmes de seconde. C'est ce qu'il faut parce qu'à 40 centièmes, vous avez déjà perdu beaucoup de terrain. »
Marquez : « Gagner en Autriche n'est pas ma priorité »
Quinze centièmes, c'est le temps de réaction d'Usain Bolt en finale du 100 m aux Jeux de Rio (0''155). Bagnaia juge cela rapide mais pas extraordinaire : « Peut-être que vous en seriez capable aussi. » La vraie complexité se situe dans la réalisation du geste. « Être rapide et précis à la fois, traduit-il. Si vous relâchez l'embrayage trop brutalement, vous allez avoir le mauvais côté de la vitesse. Vous aurez réagi vite mais la moto va se cabrer ou la roue arrière va patiner. C'est du temps perdu et, dans le pire des cas, la moto devient incontrôlable. On risque l'accident. » Ce n'est vraiment pas le moment.
3. L'accélération : « De 0 à 100 km/h en 2 secondes »
Les lumières viennent de s'éteindre, l'accélération est instantanée. « On passe de 0 à 100 km/h en 2''05 ou 2''15. C'est légèrement plus rapide qu'une Formule 1, note Bagnaia. Et en 4 secondes, on atteint les 200 km/h. » Le corps doit encaisser le déploiement de cette puissance mais l'Italien ne décrit pas un choc d'une brutalité inouïe : « La force G vous pousse bien sûr en arrière. Mais ce n'est pas comme si on était assis sur un fauteuil. Sur la moto, on est penchés en avant. La position fait qu'on ne ressent pas tant que ça l'accélération. »
De la première jusqu'à la troisième vitesse, Bagnaia vit un enchaînement qu'il adore : il a l'impression de décoller. Le plaisir ne doit pas éclipser le reste car vingt-deux concurrents sont lancés et ils n'ont pas envie de céder la priorité. En orientant sa moto de quelques degrés, chacun tente d'emprunter le bout d'asphalte qu'il a identifié dans ses songes. « Je pars toujours pour prendre ma ligne, affirme l'Italien. Mais il faut savoir la comprendre instantanément et en changer si besoin. En Australie l'année dernière, Marc Marquez a patiné sur la grille devant moi, il a fallu que je l'évite au dernier moment. »
Le pilote parle d'une « combinaison entre planification et instinct. Bien sûr, l'histoire est complètement différente selon la ligne d'où on part. En fond de grille, il est bien plus difficile de suivre un plan. » Dans cette phase périlleuse, l'électronique des motos a apporté davantage de sécurité. « La moto ne cabre plus donc on zigzague moins. » Mais le moment critique arrive...
4. Le premier virage : « C'est là que se produisent les erreurs »
Qu'il se présente après une longue ou une courte ligne droite, le virage 1 forme le premier goulet d'étranglement pour un peloton qui achève sa phase de départ. La tension atteint un pic. « Ceux qui se sont manqués veulent tenter quelque chose et regagner des positions rapidement, analyse Bagnaia. On sent beaucoup de stress et c'est là que se produisent les erreurs. »
Alors que la meute se rue à l'abordage, le jeu consiste à freiner le plus tard possible. « Mais il faut être précis car il y a du monde autour, la vitesse est élevée et c'est ce freinage qui doit déverrouiller le device à l'avant. » Si les premiers arrivés sont les mieux servis, le danger guette malgré tout. « Quand vous êtes devant, vous pouvez vous faire rentrer dedans. Ça m'est arrivé à Barcelone », rappelle celui qui s'était fait rouler sur les jambes après une chute en 2023.
À l'approche du virage, la moto se fait plus incontrôlable que jamais. Le réservoir déborde d'essence, les pneus n'ont pas encore chauffé, les dégâts ne sont pas rares. Dans ce tumulte, Bagnaia n'a pas d'astuce à donner, il ne peut que conseiller d'« éviter les problèmes » et de « guetter l'opportunité ». Depuis l'extinction des feux, tout s'est passé si vite que le pilote n'a pas eu l'impression de lutter : « Le départ n'est pas vraiment une bataille, tu fais juste ton maximum. L'adrénaline n'arrive qu'après. » Une autre course peut alors commencer.

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