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Manifestation devant un concert du chanteur MAGA Sean Feucht

Manifestation devant un concert du chanteur MAGA Sean Feucht

La Presse26-07-2025
« Pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartiers pour nos fachos ! » Des dizaines de manifestants se sont massés vendredi soir devant l'église du Plateau-Mont-Royal où se tient-sans permis-le concert du rocker chrétien Sean Feucht, associé au mouvement MAGA (Make America Great Again).
Avis d'infraction, présence policière et passage d'inspecteurs : la Ville de Montréal a pris les grands moyens pour empêcher la tenue du spectacle. Malgré tout, le concert a bien eu lieu à 19 h, à l'église évangélique Ministerios Restauracion.
Les personnes qui tentaient d'entrer dans l'église se sont fait huer abondamment par les manifestants, qui scandaient des slogans et frappaient dans des casseroles devant les marches de l'édifice. Un barrage de policiers s'interposait devant eux.
À l'intérieur de l'église, un prêtre a livré un sermon aux quelques dizaines de spectateurs, puis cédé la place à Sean Feucht, qui est monté sur scène vêtu d'une veste en jeans sertie des écussons de chaque province canadienne. « Mettez vos mains dans les airs et priez avec moi », a-t-il dit dans le micro avant d'entamer une série de ses chansons.
Le public, composé de jeunes familles, d'adultes et de retraités, a chanté à l'unisson avec le musicien, les mains dans les airs et les yeux fermés. « Je suis ici pour Jésus », a partagé Eddie Lorange, un amateur de M. Feucht. « Toutes les villes ont essayé de l'annuler, mais je ne comprends pas pourquoi », a-t-il ajouté.
Sean Feucht a été candidat républicain aux élections de 2020. Sur ses réseaux sociaux, il s'est notamment prononcé contre la communauté LGBTQ+, le droit à l'avortement et la théorie critique de la race. Il est actuellement au Canada, une tournée qui soulève la controverse dans chaque ville où il tente de faire des spectacles.
Spectacle non autorisé
« Ce spectacle va à l'encontre des valeurs d'inclusion, de solidarité et de respect qui sont prônées à Montréal », souligne par écrit Catherine Cadotte, attachée de presse de la mairesse Valérie Plante.
« La liberté d'expression fait partie de nos valeurs fondamentales, mais les propos haineux et discriminatoires ne sont pas acceptés à Montréal et à l'instar des autres villes canadiennes, le spectacle ne sera pas toléré », poursuit l'attachée de presse.
« L'établissement [l'église évangélique Restauration] sera avisé qu'il n'a pas les autorisations pour accueillir le spectacle, explique Mme Cadotte. L'église n'a pas de permis pour organiser un concert, et les inspecteurs de l'arrondissement ont avisé les propriétaires que l'activité ne peut pas se dérouler. Des avis d'infraction seront distribués si l'organisation du concert se poursuit et le poste de quartier est mobilisé afin de faire respecter le règlement. »
Sur les médias sociaux, Sean Feucht a laissé entendre que son spectacle de ce soir aurait tout de même lieu : « L'église NE RECULE PAS ! ! ! On se voit ce soir à 19 h à Montréal dans cette église historique ! Il est temps de défendre l'Évangile au Canada ! »
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Si j'arrivais à écrire cette sortie du bois de mon corps triste, j'y raconterais la joie de nos égarements et déplacements nécessaires dans l'univers pour y trouver notre place, même si les miens vers ma classe de peinture − qui était, je le croyais, mon vrai lieu − m'ont menée aussi, avant de m'effondrer, jusqu'à cette chambre étroite où maintenant j'écris, un peu. « Il n'y a que ma chambre […] où je suis bien », écrivait Le Clézio dans L'extase matérielle. Cette place « [o]ù les aventures et les voyages commencent et se terminent », ces « quelques mètres carrés, très limités », forment dorénavant vraisemblablement mon lieu. Je n'ai que ma chambre, mais c'est ma chambre à moi (pour citer cette fois Virginia Woolf). Et je suis reconnaissante que ce soit, somme toute, une belle place. Car c'est une chambre avec vue. PHOTO ISABELLE DUMAIS, FOURNIE PAR L'AUTEURE Le fleuve Saint-Laurent Dans leur essai-manifeste Ce qui ne peut être volé, la philosophe Cynthia Fleury et le designer Antoine Fenoglio nomment comme premier élément du bien commun à préserver « la perspective », et l'importance qu'en nos lieux nous puissions toujours « accéder à une vue ». « Voir l'horizon » est une « nécessité journalière » dont beaucoup trop d'êtres sur terre sont scandaleusement privés (et radicalement d'ailleurs, si l'on est aujourd'hui par exemple, mais pas seulement, une femme afghane). Si, pour de longues heures, il n'y a pour moi maintenant que ma chambre, j'aime qu'au troisième étage d'un bloc centenaire, près d'un cimetière, elle m'offre une vue sur des grands cèdres où chantent les oiseaux. Je ne vois pas le fleuve à la fenêtre de ma chambre. Mais par temps gris ouaté de chagrin opaque, je souris d'entendre aussi les cornes de brume des bateaux. Car ma chambre a un fleuve proche. 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Elle a fait paraître trois livres de poésie aux Éditions du Noroît, dont le plus récent (Les grandes fatigues, 2019) a remporté le prix du Livre de l'année en Mauricie et le prix Gérald-Godin, puis a été finaliste au prix Alain-Grandbois. 1. Lisez la chronique « L'école de la 55 » de Mathieu Bélisle Consultez les autres textes de la série « L'école de la 55 » Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

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