
Guerre en Ukraine: Vols perturbés, GPS brouillés, coupures web: la guerre pousse les Russes à bout
Alain Barluet Publié aujourd'hui à 20h59
Les gens attendent dans le terminal de l'aéroport après que de nombreux vols ont été annulés ou retardés en raison des attaques de drones ukrainiens, à l'aéroport international de Sheremetievo, près de Moscou, Russie, le 28 juillet 2025.
Tatyana MAKEYEVA/AFP
En bref:
Ces vidéos ont longtemps tourné en boucle: des aéroports paralysés, avec des salles d'embarquement bondées, des voyageurs excédés par le manque d'informations ou endormis sur les matelas finalement mis à leur disposition. Voilà plusieurs mois que Cheremetievo, Domodiedovo, Vnoukovo et Joukovski, les quatre aéroports de Moscou, sont régulièrement fermés à cause des drones ukrainiens. En mai dernier, il n'y a eu que six jours «normaux». Le reste du mois, le trafic aérien a été quotidiennement interrompu, quelques heures au moins, à cause des alertes.
Le phénomène a culminé entre le 19 et le 22 juillet, lorsque environ 600 vols ont dû être annulés. Quelques jours plus tard, le 28 juillet, un cyberraid massif a frappé les systèmes informatiques de la compagnie nationale Aeroflot, entraînant, là encore, d'importantes perturbations. Un chaos qui a poussé de nombreux Russes au bord de la crise de nerfs.
«J'ai perdu trois billets Istanbul-Venise et maintenant je vais devoir repayer 980 dollars pour chacun. Qu'est-ce qui se passe?», se plaint une passagère russe ayant manqué sa correspondance à cause du collapse des aéroports moscovites. Des scènes ont suscité des avalanches de commentaires sur Telegram. Un certain «Jivoz Z», manifestement un internaute de la mouvance «ultrapatriote» (à moins qu'il ne s'agisse d'un bot), s'indigne qu'une Russe privilégiée – car voyageant à l'étranger – se plaigne de la perte de ses billets d'avion alors que «quelque part une retraitée avec une pension proche du minimum vital met de côté 10 euros pour envoyer des bonbons à un soldat sur le front…» Billets perdus et manque d'informations
Une autre vidéo montre des passagers très énervés. Des cris fusent. Un homme intervient alors en tentant de calmer les esprits. «Tout va bien chez nous, les transports continuent de fonctionner, les hôpitaux continuent de fonctionner», lance-t-il. Sous-entendu: malgré les attaques que nous subissons de l'Occident où, au contraire, la situation serait critique…
Ces réactions sont significatives: beaucoup de Russes sont en colère mais se gardent de franchir le pas qui consisterait à pointer du doigt les véritables raisons et les responsables du marasme. On se plaint du désagrément des retards, des billets perdus et du manque d'informations des compagnies aériennes, mais jamais de Vladimir Poutine en pointant les conséquences de sa politique. À en croire les sondages, le président russe bénéficie d'ailleurs de la confiance de 78,4% des Russes (institut VTsIOM). Ils sont également 86% à approuver son action (institut Levada).
Même déni de causalité s'agissant de l'inflation, officiellement sous la barre des 10%; en réalité, supérieure à 15 ou 20% pour beaucoup de denrées de base, de tarifs et de taxes. Les médicaments, surtout ceux qui sont importés, pourraient devenir 20% plus chers au deuxième semestre 2025 par rapport à 2024, selon un expert interviewé par le site gazeta.ru. Omniprésente dans les conversations, la valse des étiquettes constitue la priorité numéro un des Russes et une cause majeure de mécontentement. Le gouvernement et la guerre ne sont pourtant pas ouvertement mis en cause, même si, après trois ans et demi de conflit, la lassitude ne cesse de gagner du terrain.
En mai 2024, la moitié de la population était favorable à des négociations pour mettre fin au conflit en Ukraine, selon l'institut Russian Field. Un an plus tard, ce sont 64% des Russes qui sont sur la ligne du dialogue. Enfin, d'accord pour discuter, certes, mais selon les conditions fixées par le Kremlin. En effet, 82% des personnes interrogées déclarent qu'elles soutiendraient la proposition de paix adoptée par leur président, selon Russian Field, en juin 2025. Or, un quart des Russes (24%) jugent difficiles de nommer les conditions nécessaires pour un accord de paix… «La plupart des Russes souhaitent depuis longtemps la paix, mais ils laissent les décisions sur cette question à la discrétion des autorités», confirme Denis Volkov, directeur de l'institut Levada. Blocage des réseaux sociaux
Les Russes persisteront-ils dans cette atonie face à une mesure qui, si elle se concrétise, ne manquera pas de les affecter? Vladimir Poutine a ordonné la mise en place, le 1er septembre prochain, de restrictions sur l'utilisation des messageries occidentales. En clair, des réseaux sociaux type Zoom ou WhatsApp (80 millions d'utilisateurs en Russie) pourraient être déclarés hors la loi. «Ils essaient de nous étrangler, nous devons leur rendre la pareille», avait déclaré le président russe, le 26 mai. L'avenir de Telegram en Russie (68 millions d'utilisateurs) serait également dans la balance. À la place, les autorités font d'ores et déjà la promotion de Max, une messagerie purement domestique, liée à Vkontakte (le Facebook russe), et plus aisément contrôlée par les «services compétents». Personne ne croit possible un blocage à court terme des réseaux sociaux. Il s'agirait surtout, avec ces annonces, de «tester» les réactions du public. Mais l'inquiétude est présente.
Car l'ambiance reste au tour de vis. Le 22 juillet, la Douma a voté une loi pénalisant la recherche sur la Toile de «matériels extrémistes». Exactement 5476 items ont ainsi été répertoriés et la liste publiée par le Ministère de la justice. Elle inclut des documents, des films et des photos dont la consultation entraînera des amendes. Sans surprise y figure «Patriote», le livre de l'opposant Alexeï Navalny, mort en prison en février 2024.
Les Russes sont surtout agacés par les coupures de plus en plus fréquentes d'internet, qui perturbent sérieusement leur vie de tous les jours. En juillet, trois mille coupures ont été recensées, un record, contre soixante-neuf en mai et six cent soixante-deux en juin. Dans un pays où la plupart des paiements se font au moyen d'une carte bancaire ou d'un smartphone, les consommateurs se trouvent sans cesse dans l'impossibilité de régler leurs achats dans les magasins ou un taxi. L'interruption incessante de la géolocalisation complique les déplacements. Selon les autorités, ces coupures sont destinées à lutter contre les attaques aériennes. Pourtant, on constate qu'elles interviennent aussi dans des régions, le Kamtchatka, par exemple, où la menace des drones n'est pas présente… Exaspération sociale
Ces tracasseries accumulées pourraient-elles conduire les Russes à sortir de leurs gonds et à porter leur mécontentement au niveau politique? On peut en douter. Le pouvoir veille scrupuleusement à minimiser les effets de la guerre sur le moral de la population. «Le pouvoir pense que la société est stable parce que la guerre a été reléguée à la périphérie de la conscience publique», écrit sur Telegram le journaliste Vladislav Chourygin. Selon lui, la «routinisation» de la guerre est un moyen pour les autorités de prévenir toute démonstration d'une exaspération sociale.
La fragmentation de la société russe contribue à cette apathie. Dans une étude récente, le politologue Evgueny Minchenko distingue quatre groupes: «La Russie en guerre» (près de 17 à 19% de la population); «La Russie profonde» (37 à 41% de la population); «La Russie des capitales» (25 à 29%) et «La Russie qui est partie» (17 à 19%). Le premier groupe est directement impliqué dans la guerre, le deuxième en bénéficie (notamment par son emploi dans le «complexe militaro-industriel») et le troisième, celui des grandes villes, ne veut surtout pas entendre parler de guerre ni de politique. Seul le quatrième groupe, composé de ceux qui ont quitté la Russie, s'oppose à l'«opération militaire spéciale» et au régime. Et encore, il s'agit d'une opposition silencieuse pour ceux qui ont choisi de rester en Russie tout en se considérant comme des «exilés de l'intérieur».
Chaque année, l'été venu, les rues de Moscou se muent en un immense chantier. On remplace les trottoirs, énormément de trottoirs, même ceux qui ont été changés l'an dernier et sont de toute évidence impeccables. Les passants sont accablés par la poussière et le bruit. Chacun connaît le fléau qui est la véritable raison de ces travaux tous azimuts: permettre à certains de s'en mettre plein les poches. On râle. On râle encore. Et puis on hausse les épaules et on dit «Tak i jiviom» («C'est ainsi que l'on vit»)…
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Cet article sur les conséquences de la guerre en Ukraine a été écrit par «Le Figaro» , membre français du réseau d'information LENA.
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