
Les sachets de nicotine, le chat et la souris
Plusieurs pays veulent interdire ces produits qui séduisent les jeunes. La Suisse semble loin derrière. Éditorial Publié aujourd'hui à 06h32
Cigarettes électroniques et puffs, tabac chauffé, snus et sachets de nicotine… Ces produits constituent des alternatives à la cigarette traditionnelle, qui a de moins en moins la cote. Et une solution pour arrêter de fumer? Le problème est qu'ils sont consommés par les jeunes, dans une autre logique. Les milieux de la prévention dénoncent d'ailleurs un marketing qui cible ce public.
Récemment apparues, les pochettes de nicotine ne contiennent pas de tabac et n'exigent pas de combustion. Mais ces points positifs sont contrebalancés par leur concentration en nicotine, celle-là même qui génère la dépendance. Aujourd'hui, des pays européens appellent à leur interdiction. À l'exception de la Suède, ils l'ont déjà fait avec le snus, qui ressemble auxdites pochettes sauf qu'il contient du tabac. L'affaire ressemble à un jeu du chat et de la souris, dans lequel les législateurs tentent de limiter la consommation et les entreprises de contourner ces mesures avec des nouvelles offres. La Suisse en retard
Mais la Suisse est loin de cela . Actuellement, le snus y est encadré par les mêmes règles que les autres produits du tabac. La nouvelle loi sur les produits du tabac, entrée en vigueur il y a un an, a finalement interdit la vente de ces articles aux mineurs dans l'ensemble du pays. Le snus en fait partie, mais il reste accessible sur internet.
Et si l'initiative «Enfants sans tabac», qui vise à la prévention des mineurs face à la publicité, a été acceptée par le peuple en 2022, il a fallu deux ans de débats compliqués pour que sa mise en œuvre soit adoptée par le parlement en juin. Au pays des géants du tabac, les alternatives à la cigarette traditionnelle semblent donc avoir de belles heures devant elles.
Notre article sur les sachets de nicotine
Caroline Zuercher est journaliste à la rubrique Suisse depuis 2005. Elle couvre en particulier les sujets liés à la santé et à la politique de santé. Auparavant, elle a travaillé pour Swissinfo et Le Matin. Plus d'infos
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