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Des élus républicains veulent immortaliser Donald Trump

Des élus républicains veulent immortaliser Donald Trump

La Presse31-07-2025
(Washington) Imaginez que vous ayez un jour de congé pour l'anniversaire de Donald Trump. Que vous receviez un billet de 100 dollars à l'effigie de Trump. Que vous atterrissiez à l'aéroport international Donald J. Trump, près de la capitale fédérale. Et que vous assistiez à un spectacle au Donald J. Trump Center for Performing Arts.
Kevin Freking et Leah Askarinam
Associated Press
Tout cela serait possible grâce à une série de projets de loi présentés cette année par des législateurs républicains.
Trump n'en est qu'à un peu plus de six mois de son deuxième mandat, mais certains républicains sont déjà prêts à l'élever au rang des grands noms de l'histoire américaine, proposant une liste toujours plus longue de projets de loi lui rendant hommage bien avant la fin de son deuxième mandat. Un législateur propose même de sculpter son visage dans le mont Rushmore.
Il s'agit d'un exercice législatif qui mêle flatterie et politique, rappelant une fois de plus la transformation du Parti républicain sous Trump, alors que les législateurs des États et des circonscriptions électorales à tendance républicaine cherchent à gagner les faveurs du président et à rester proches de ses partisans.
Doug Heye, stratège républicain qui a occupé le poste de directeur de la communication du Comité national républicain, a expliqué que ces projets de loi avaient un public important malgré leur apparente frivolité.
« Il ne s'agit pas d'une seule personne, a déclaré Heye. Ce n'est pas : 'Hé, les électeurs, regardez ce que j'essaie de faire pour Donald'. C'est : 'Hé, Donald, regarde ce que j'essaie de faire pour toi'. »
Pas de temps à perdre
Les républicains de la Chambre des représentants ont rapidement pris des mesures pour honorer Trump après le début de son deuxième mandat. Le projet de loi visant à renommer l'aéroport international Dulles en Virginie en l'honneur de Trump a été présenté 72 heures après sa prestation de serment.
« Le meilleur président de ma vie, a assuré le promoteur du projet de loi, le représentant Addison McDowell de Caroline du Nord. Et je ne vois pas de meilleure façon d'honorer quelqu'un que de consolider sa place dans l'histoire en donnant son nom à un aéroport international dans la capitale de notre nation. »
Le représentant Brandon Gill du Texas a attendu quelques semaines supplémentaires avant de présenter son projet de loi visant à mettre la photo de Trump sur le billet de 100 dollars. Son projet de loi stipule qu'aucun billet de 100 dollars imprimé après le 31 décembre 2028 ne pourra être imprimé sans le portrait de Trump au recto, même si la loi fédérale interdit de placer des personnages vivants sur la monnaie américaine. Cette loi, promulguée juste après la guerre civile, visait à éviter l'apparence d'une monarchie.
Une autre proposition du représentant Greg Steube, de Floride, vise à renommer le métro de Washington le « Trump Train ». Il y a également un projet de loi de la représentante Claudia Tenney, de New York, qui combine l'anniversaire de Trump avec le Jour du drapeau pour désigner le 14 juin comme jour férié fédéral.
L'idée la plus audacieuse vient peut-être de la représentante Anna Paulina Luna, de Floride, qui souhaite que le secrétaire à l'Intérieur fasse graver le portrait de Trump sur le mont Rushmore, aux côtés de ceux de Washington, Lincoln, Jefferson et Roosevelt. Elle en a deux modèles dans son bureau.
Luna a déclaré qu'après deux tentatives d'assassinat et une « procédure de destitution bidon », Trump avait « fait preuve non seulement d'une grande résilience, mais aussi d'une capacité à accomplir ce qu'aucun autre président n'avait réussi à faire ».
Le représentant Joe Wilson, de Caroline du Sud, admet qu'il n'était pas séduit par Trump au début. Aujourd'hui, Wilson distribue à ses collègues une brochure les invitant à soutenir un projet de loi qui chargerait le Bureau of Printing and Engraving de concevoir et d'imprimer un billet de 250 dollars à l'effigie de Trump. Cet honneur coïnciderait avec le 250e anniversaire de la déclaration d'indépendance des États-Unis.
« Je pense que le président a servi son pays de telle manière qu'il le mérite », a déclaré Wilson.
Il ne s'agit pas seulement de quelques républicains pris au hasard. Dans le cadre de la loi sur les réductions d'impôts et l'immigration du Parti républicain, les dirigeants ont changé le nom d'un nouveau type de compte d'épargne pour les enfants, passant de « comptes MAGA » à « comptes Trump ».
« Parce que Trump est un leader transformationnel et qu'il a défendu ces comptes », a expliqué le représentant Jason Smith, président de la commission des voies et moyens de la Chambre des représentants, à propos du changement de nom.
Le prix Nobel de la paix
Plusieurs législateurs estiment également que Trump mérite de remporter le prix Nobel de la paix.
En tant que candidat, Trump avait promis de mettre fin à la guerre entre la Russie et l'Ukraine dès son premier jour au pouvoir, avant de déclarer plus tard, une fois président, qu'il plaisantait. Trump n'a pas réussi à résoudre ce conflit ni la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.
Mais les républicains – et au moins un dirigeant étranger, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou – continuent de proposer que Trump reçoive le prix. Le sénateur Bernie Moreno, de l'Ohio, a demandé au Sénat de proposer Trump, tandis que la sénatrice Marsha Blackburn, du Tennessee, a demandé à ses abonnés sur les réseaux sociaux de partager son message s'ils pensent qu'il le mérite.
Tenney a récemment écrit sur X qu'elle avait nommé Trump à deux reprises et qu'elle continuerait à le faire jusqu'à ce qu'il reçoive le prix.
Hommage à Melania Trump également
Un projet de loi de financement en cours d'examen à la Chambre des représentants comprend un amendement du représentant Mike Simpson de l'Idaho qui vise à donner le nom de la première dame Melania Trump à l'Opéra du Kennedy Center.
PHOTO JULIA DEMAREE NIKHINSON, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Donald Trump et Melania Trump
Simpson a déclaré que la Maison-Blanche n'était pas au courant de cet amendement avant qu'il ne soit présenté. Il a ajouté que cette initiative était différente du changement de nom de l'aéroport Dulles en l'honneur de Trump, car le théâtre ne porte actuellement le nom de personne.
« Elle a toujours été une fervente défenseuse des arts, et nous essayons de préserver les arts dans ce projet de loi, a déclaré Simpson. Nous avons donc pensé que c'était la chose à faire. »
Une stratégie politique intelligente
Pour de nombreux républicains, faire l'éloge de Trump dans la législation est tout simplement une stratégie politique intelligente. Le soutien de Trump a aidé plusieurs d'entre eux à se faire élire, et son appui pourrait être utile aux différents membres qui tentent de faire adopter leurs priorités dans la loi.
De plus, Trump utilise son soutien de manière agressive pour remplacer les membres qu'il juge déloyaux et récompenser ses alliés. Il a déjà apporté son soutien à Gill et Luna pour leur réélection en 2026, les qualifiant de « guerriers MAGA ».
Mais le pouvoir d'un soutien de Trump s'étend au-delà des primaires, en particulier lors des élections de mi-mandat.
« Lors des élections générales, ça envoie simplement un signal aux électeurs de Trump pour qu'ils se mobilisent, qu'ils fassent confiance à quelqu'un et votent pour lui », a expliqué Steve Stivers, ancien président du Comité national républicain du Congrès.
Les démocrates ont pris note de la vague d'hommages à Trump, y voyant une occasion de présenter une majorité républicaine docile comme étant plus soucieuse d'apaiser Trump que d'aider les Américains.
« Les républicains de la Chambre continuent de se ridiculiser, a déclaré le leader démocrate Hakeem Jeffries, de New York. Ces gens sont des flagorneurs. »
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Le Karabakh est reconnu internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan, mais a été contrôlé pendant trois décennies par des séparatistes arméniens après une guerre qu'ils avaient remportée à la dislocation de l'URSS. (Washington) L'Arménie et l'Azerbaïdjan vont signer vendredi à Washington un accord de paix qualifié d'« historique » par Donald Trump, censé mettre fin au conflit territorial qui les oppose depuis des décennies, et permettre aux États-Unis d'avancer leurs pions dans une région hautement stratégique. Aurélia END Agence France-Presse « Beaucoup de dirigeants ont tenté de mettre fin à la guerre, sans succès, jusqu'à maintenant, grâce à 'TRUMP' », a claironné le président américain jeudi soir sur son réseau Truth Social. Donald Trump, qui estime mériter le prix Nobel de la paix pour ses efforts de médiation dans divers conflits, a précisé qu'une « cérémonie de signature de la paix » serait organisée lors de ce « sommet historique » avec la participation du président azerbaïdjanais Ilham Aliev et du premier ministre arménien Nikol Pachinian. Le dirigeant arménien sera reçu en premier pour une entrevue avec le président américain à 14 h 35 à la Maison-Blanche, et le leader azerbaïdjanais suivra à 15 h 15. À 16 h 15, les trois dirigeants doivent procéder ensemble à la signature. Les deux anciennes républiques soviétiques du Caucase vont « signer une déclaration commune » prévoyant en particulier la création d'une « zone de transit » passant par l'Arménie et reliant l'Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan plus à l'ouest, a indiqué Anna Kelly, une porte-parole de la Maison-Blanche, vendredi dans un échange avec la presse. TRIPP Cette zone de transit, qui répond à une revendication de longue date de Bakou, sera nommée « Voie Trump pour la paix et la prospérité internationale » (TRIPP, son acronyme en anglais), a-t-elle précisé. Les États-Unis y disposeront de droits de développement. Par ailleurs, selon Anna Kelly, l'Azerbaïdjan et l'Arménie « vont signer une lettre commune demandant officiellement à l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) de dissoudre le groupe de Minsk », créé en 1992 à des fins de médiation entre les deux pays. Interrogé sur ce que l'Arménie tirait de cet accord, un haut responsable américain a jugé qu'Erevan gagnait « le partenaire le plus énorme et le plus crucial du monde, les États-Unis », mais il ne s'est pas étendu sur la question toujours très sensible du Karabakh. « Les perdants ici sont la Chine, la Russie et l'Iran », a-t-il affirmé, sous le couvert de l'anonymat. La région contestée du Karabakh est reconnue internationalement comme faisant partie de l'Azerbaïdjan mais a été contrôlée pendant trois décennies par des séparatistes arméniens après une guerre qu'ils avaient remportée à la dislocation de l'URSS, et qui avait provoqué l'exode de la quasi-totalité des Azéris qui l'habitait. Bakou a repris partiellement cette enclave lors d'une nouvelle guerre à l'automne 2020, puis entièrement lors d'une offensive éclair en septembre 2023, provoquant à son tour la fuite de plus de 100 000 Arméniens du Karabakh. Traumatisme Soucieux de dépasser le conflit, Bakou et Erevan se sont mis d'accord en mars sur le texte d'un traité de paix. Mais l'Azerbaïdjan, victorieux, exige que l'Arménie modifie d'abord sa Constitution pour renoncer officiellement à toute revendication territoriale sur le Karabakh, rompant ainsi ses liens avec cette région considérée par des Arméniens comme leur patrie ancestrale. Nikol Pachinian s'est déclaré prêt à s'y conformer, annonçant son intention d'organiser un référendum constitutionnel en 2027. Mais le traumatisme de la perte du Karabakh, appelé Artsakh en arménien, continue de diviser son pays. L'annonce de vendredi a relancé, parmi les partisans de Donald Trump, les appels à lui décerner le prix Nobel de la paix. « Oubliez le prix Nobel. Il devrait y avoir un prix Trump », a commenté sur X le télévangéliste Johnnie Moore, un allié du président républicain. « Il est plus que temps que Donald Trump reçoive le prix Nobel de la paix », avait lancé la semaine dernière sa porte-parole Karoline Leavitt, donnant pour exemples ses médiations entre l'Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande ou le Rwanda et la République démocratique du Congo… Mais en passant sous silence ses promesses, jusqu'ici vaines, de mettre fin aux guerres en Ukraine et à Gaza.

Ce que l'on sait de la possible rencontre Trump-Poutine
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La police de l'immigration veut recruter 10 000 « patriotes »
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Pour ajouter 10 000 policiers de terrain, enquêteurs et juristes aux 20 000 agents existants, elle a reçu du Congrès une enveloppe de 75 milliards de dollars, ce qui fait d'ICE la force de police fédérale la mieux dotée, devant le FBI. (Los Angeles) « L'Amérique a besoin de vous » : détournant le fameux dessin représentant l'Oncle Sam, le doigt tendu pour mobiliser durant la Première Guerre mondiale, la police de l'immigration de Donald Trump veut recruter 10 000 « patriotes » pour « se débarrasser » de millions de clandestins. Andrew MARSZAL, avec Nicolas REVISE à Washington Agence France-Presse La campagne agressive, lancée la semaine dernière sur les réseaux sociaux par ces forces de l'ordre connues sous leur acronyme ICE (Immigration and Customs Enforcement), use d'une rhétorique et d'une iconographie aux accents guerriers. Une offensive qui ravit les partisans d'une main de fer contre l'immigration autant qu'elle horrifie les défenseurs des droits de la personne. « L'Amérique est envahie de criminels et de prédateurs. Nous avons besoin de VOUS pour nous en débarrasser », exhorte sur son site internet la police de l'immigration, qui dépend du ministère à la Sécurité intérieure (DHS) dirigé par Kristi Noem, fidèle du président Trump. Des photos du milliardaire conservateur coiffé de son inséparable casquette et de jeunes femmes harnachées comme des paramilitaires sont barrées du slogan « Défendez la patrie. Rejoignez ICE aujourd'hui. » « Pour notre culture » « Pour notre pays, pour notre culture, pour notre mode de vie. Répondrez-vous à l'appel ? », enjoint encore le ministère sur son compte X. Pour ajouter 10 000 policiers de terrain, enquêteurs et juristes aux 20 000 agents existants, elle a reçu du Congrès une enveloppe de 75 milliards de dollars, ce qui fait d'ICE la force de police fédérale la mieux dotée, devant le FBI. De quoi promettre à ses recrues 50 000 dollars de prime de recrutement et autres avantages. Mercredi sur la télévision Fox News, Kriti Noem a annoncé l'extension des âges minimum et maximum pour postuler : dès 18 ans et au-delà de 40 ans. Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump met en œuvre de manière spectaculaire sa priorité absolue de campagne : la lutte contre l'immigration clandestine. À coups de descentes sur des stationnements de magasins de bricolage, dans des cuisines de restaurants ou sur des exploitations agricoles, des policiers en civil, armés et masqués, mènent une véritable chasse aux clandestins afin de les expulser des États-Unis. Ces personnes sans papiers, la plupart venues d'Amérique latine, sont estimées à quelque 11 millions, sur 41 millions d'immigrés au total aux États-Unis, selon l'association classée à gauche ACLU. « Cheval de Troie » En Californie, la justice fédérale a interdit fin juillet ces opérations coup de poing, que des associations de défense des droits de la personne et des avocats assimilent à des contrôles au faciès violents et illégaux. Mais cela n'a pas dissuadé ICE de mener mercredi à Los Angeles une opération spectaculaire pour arrêter quelques travailleurs sans-papiers sous les caméras de Fox News. Depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir en janvier, le nombre d'entrées illégales via la frontière avec Mexique a drastiquement chuté. Dans le même temps, le nombre d'immigrés détenus des centres de rétention a atteint un niveau record en juin – 60 254 personnes contre 40 500 en janvier –, selon une analyse de l'AFP à partir de chiffres officiels. Des responsables du ministère ont assuré cette semaine dans la presse avoir déjà reçu 80 000 candidatures pour ICE, huit fois plus que le nombre de postes à pourvoir. La police de l'immigration a également une nouvelle recrue depuis mercredi : Superman. L'acteur Dean Cain, qui incarna le super héros dans une série télé des années 1990, Lois & Clark : The New Adventures of Superman, a annoncé avoir rejoint ICE, au nom de son engagement pour la politique du président Trump. « Tant de patriotes l'ont fait et je suis fier d'en faire partie », a déclaré le comédien dans une vidéo.

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