
La police de l'immigration veut recruter 10 000 « patriotes »
(Los Angeles) « L'Amérique a besoin de vous » : détournant le fameux dessin représentant l'Oncle Sam, le doigt tendu pour mobiliser durant la Première Guerre mondiale, la police de l'immigration de Donald Trump veut recruter 10 000 « patriotes » pour « se débarrasser » de millions de clandestins.
Andrew MARSZAL, avec Nicolas REVISE à Washington
Agence France-Presse
La campagne agressive, lancée la semaine dernière sur les réseaux sociaux par ces forces de l'ordre connues sous leur acronyme ICE (Immigration and Customs Enforcement), use d'une rhétorique et d'une iconographie aux accents guerriers. Une offensive qui ravit les partisans d'une main de fer contre l'immigration autant qu'elle horrifie les défenseurs des droits de la personne.
« L'Amérique est envahie de criminels et de prédateurs. Nous avons besoin de VOUS pour nous en débarrasser », exhorte sur son site internet la police de l'immigration, qui dépend du ministère à la Sécurité intérieure (DHS) dirigé par Kristi Noem, fidèle du président Trump.
Des photos du milliardaire conservateur coiffé de son inséparable casquette et de jeunes femmes harnachées comme des paramilitaires sont barrées du slogan « Défendez la patrie. Rejoignez ICE aujourd'hui. »
« Pour notre culture »
« Pour notre pays, pour notre culture, pour notre mode de vie. Répondrez-vous à l'appel ? », enjoint encore le ministère sur son compte X.
Pour ajouter 10 000 policiers de terrain, enquêteurs et juristes aux 20 000 agents existants, elle a reçu du Congrès une enveloppe de 75 milliards de dollars, ce qui fait d'ICE la force de police fédérale la mieux dotée, devant le FBI.
De quoi promettre à ses recrues 50 000 dollars de prime de recrutement et autres avantages.
Mercredi sur la télévision Fox News, Kriti Noem a annoncé l'extension des âges minimum et maximum pour postuler : dès 18 ans et au-delà de 40 ans.
Depuis son retour au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump met en œuvre de manière spectaculaire sa priorité absolue de campagne : la lutte contre l'immigration clandestine.
À coups de descentes sur des stationnements de magasins de bricolage, dans des cuisines de restaurants ou sur des exploitations agricoles, des policiers en civil, armés et masqués, mènent une véritable chasse aux clandestins afin de les expulser des États-Unis.
Ces personnes sans papiers, la plupart venues d'Amérique latine, sont estimées à quelque 11 millions, sur 41 millions d'immigrés au total aux États-Unis, selon l'association classée à gauche ACLU.
« Cheval de Troie »
En Californie, la justice fédérale a interdit fin juillet ces opérations coup de poing, que des associations de défense des droits de la personne et des avocats assimilent à des contrôles au faciès violents et illégaux.
Mais cela n'a pas dissuadé ICE de mener mercredi à Los Angeles une opération spectaculaire pour arrêter quelques travailleurs sans-papiers sous les caméras de Fox News.
Depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir en janvier, le nombre d'entrées illégales via la frontière avec Mexique a drastiquement chuté.
Dans le même temps, le nombre d'immigrés détenus des centres de rétention a atteint un niveau record en juin – 60 254 personnes contre 40 500 en janvier –, selon une analyse de l'AFP à partir de chiffres officiels.
Des responsables du ministère ont assuré cette semaine dans la presse avoir déjà reçu 80 000 candidatures pour ICE, huit fois plus que le nombre de postes à pourvoir.
La police de l'immigration a également une nouvelle recrue depuis mercredi : Superman.
L'acteur Dean Cain, qui incarna le super héros dans une série télé des années 1990, Lois & Clark :
The New Adventures of Superman, a annoncé avoir rejoint ICE, au nom de son engagement pour la politique du président Trump.
« Tant de patriotes l'ont fait et je suis fier d'en faire partie », a déclaré le comédien dans une vidéo.

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