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Valls se rend en Nouvelle-Calédonie en urgence pour tenter de sauver l'accord de Bougival

Valls se rend en Nouvelle-Calédonie en urgence pour tenter de sauver l'accord de Bougival

NOUVELLE-CALÉDONIE - Ultime tentative de persuasion. Alors que le Front de libération nationale Kanak socialiste (FLNKS), qui s'est réuni ce week-end en congrès, doit officialiser mardi son rejet de l'accord signé en juillet avec l'État et les non-indépendantistes sur l'avenir de l'archipel, le ministre des Outre-mer a annoncé ce dimanche 10 août qu'il s'y rendrait la semaine prochaine.
« Je ne me résigne pas », écrit Manuel Valls sur les réseaux sociaux au lendemain du congrès extraordinaire.
L'accord sur la Nouvelle-Calédonie torpillé par Christian Tein, figure indépendantiste
Si la position du mouvement indépendantiste sur l'accord signé le 12 juillet à Bougival (Yvelines) ne sera communiquée que mardi 12 août, les déclarations de son président Christian Tein appelant à un rejet « clair et sans ambiguïté » du texte et les décisions déjà prises par les composantes du FLNKS ne laissent guère de doute. « Tout porte à croire qu'il aurait été décidé un rejet de l'accord » sur un nouveau statut du territoire, regrette le ministre qui se rendra en Nouvelle-Calédonie durant « la semaine du 18 août ».
« L'accord de Bougival n'est pas tombé du ciel. Il est un compromis historique, fruit de mois de travail (...) avec toutes les délégations y compris celle du FLNKS. Chacun y a apposé sa signature », insiste-t-il.
« Rassembler » et « écouter »
La délégation du FLNKS s'était félicitée de la signature du texte, mais avait rappelé deux jours plus tard dans un communiqué que « l'ensemble des éléments transcrits dans le projet d'accord ser(aie)nt portés à l'approbation de (leurs) structures en vue d'en débattre collectivement sur les suites à lui donner ». Or, le texte avait aussitôt suscité une levée de boucliers du côté des militants indépendantistes, notamment sur la question du droit à l'autodétermination et de la reconnaissance du peuple Kanak.
Dès l'apparition des premières critiques officielles émanant du camp indépendantiste mi-juillet, Manuel Valls a proposé la création d'un « comité de rédaction », afin de finaliser les textes constitutionnels découlant de l'accord.
Ce dernier « doit être éclairé, approfondi, précisé, complété ». « C'est l'objet du comité de rédaction que j'ai proposé. C'est dans ce cadre que pourra être clarifié l'esprit de l'accord, en particulier sur l'identité, la place et le rôle fondateur du peuple kanak dans l'histoire et l'avenir du territoire », plaide le ministre des Outre-mer, assurant qu'il rencontrera l'ensemble des parties prenantes à Nouméa. « Pour rassembler. Pour écouter. Pour réunir tous ceux qui refusent l'affrontement stérile. Et qui veulent avancer, ensemble, sur le seul chemin possible : celui du consensus. »
L'accord de Bougival continue en effet d'être défendu localement par l'ensemble du camp non-indépendantiste, l'Eveil océanien, parti « ni-ni » (ni indépendantiste, ni loyaliste), ainsi que par le Parti de libération kanak (Palika) et l'Union progressiste en Mélanésie (UPM), deux mouvements indépendantistes modérés qui ont quitté le FLNKS en août 2024.
« Poursuite du dialogue »
Mais amender l'accord de Bougival ne sera peut-être pas le choix retenu par le FLNKS. Lors de l'ouverture du congrès du mouvement samedi 9 août, son président, Christian Tein a prôné la « poursuite du dialogue », mais « uniquement sur les modalités d'accession à la pleine souveraineté », « en format bilatéral » avec l'État et ce « jusqu'au 24 septembre », comme en avait décidé le précédent congrès du mouvement, tenu en janvier. « Nous devons capitaliser sur nos atouts et les valoriser au mieux afin d'accéder à la pleine souveraineté au plus tard avant les élections présidentielles de 2027 », avait conclu Christian Tein.
« Refuser l'accord, c'est faire le choix du pourrissement et de la confrontation. Et ce sera l'échec pour tous. Sans compromis, pas de reconstruction durable, pas de véritable reprise économique », estime pour sa part Manuel Valls.
La Nouvelle-Calédonie, où les violences de 2024 ont fait 14 morts et plusieurs milliards de dégâts, traverse une crise sans précédent, qui s'est traduite notamment par une chute de 10 à 15 % de son PIB l'an passé et plus de 10 000 emplois détruits, selon les chiffres de l'Institut d'émission d'Outre-mer, la banque centrale des collectivités françaises du Pacifique.
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Le texte, signé mi-juillet entre l'État et les non-indépendantistes, prévoit notamment la création d'un «État de Nouvelle-Calédonie» inscrit dans la Constitution de la République française et d'une nationalité calédonienne. Les indépendantistes du FLNKS (Front de libération nationale kanak socialiste), mouvement indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, ont annoncé mercredi 13 août rejeter l'accord de Bougival, signé mi-juillet entre l'État et les non-indépendantistes. Le texte, négocié en région parisienne, prévoit notamment la création d'un «État de Nouvelle-Calédonie» inscrit dans la Constitution de la République française et d'une nationalité calédonienne, ainsi que la possibilité de transférer des compétences régaliennes (monnaie, justice, police). Publicité Mais bien que qualifié d'«historique» par les loyalistes, il a aussitôt suscité une levée de boucliers du côté des militants indépendantistes, car il ne prévoit pas de nouveau référendum sur l'indépendance. Les dispositions de l'accord «ne sont que l'illustration du mépris de la puissance administrante à l'égard de notre combat pour la reconnaissance en tant que peuple colonisé», avait notamment déclaré le président du FLNKS, Christian Tein.

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Alors que Donald Trump a parlé d'«échanges de territoires» nécessaires entre la Russie et l'Ukraine, Volodymyr Zelensky a assuré que ses forces armées resteront dans le Donbass. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé mardi que la rencontre prévue entre Vladimir Poutine et Donald Trump vendredi était une «victoire personnelle» pour le dirigeant russe, tout en soulignant que Kiev excluait tout retrait de ses forces dans l'est de l'Ukraine dans le cadre d'un possible accord de paix. S'adressant à la presse depuis l'Ukraine, Volodymyr Zelensky a par ailleurs confirmé que des «groupes» de soldats russes avaient réussi à avancer d'environ 10 kilomètres dans certains secteurs du front, mais a assuré qu'ils seraient détruits. Ces avancées font craindre une percée favorable au Kremlin avant le sommet très attendu entre Vladimir Poutine et son homologue américain, en Alaska, pour discuter d'un possible règlement du conflit. L'une des solutions évoquées par Washington, sans plus de précisions, serait un échange de territoires entre les deux pays. Une proposition balayée par Kiev et ses alliés européens. Mardi, Volodymyr Zelensky a estimé que cette venue de Vladimir Poutine aux États-Unis, isolé du monde occidental depuis son invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022, était d'ores et déjà une «victoire» pour le chef du Kremlin. Publicité «Il (Poutine) aura une rencontre sur le territoire américain, ce qui est, je pense, pour lui une victoire personnelle», a déclaré Volodymyr Zelensky, ajoutant que cette rencontre faisait sortir Vladimir Poutine de son «isolement» et retardait de possibles nouvelles sanctions américaines contre Moscou. Le dirigeant ukrainien a écarté tout retrait de ses troupes dans l'est de l'Ukraine dans le cadre d'un accord avec Moscou sous médiation américaine. «Nous ne nous retirerons pas du Donbass (qui comprend les régions ukrainiennes de Donetsk et Lougansk, NDLR)», a déclaré Volodymyr Zelensky, estimant que si ce territoire tombait sous le contrôle de Moscou, il servirait ensuite de tremplin au Kremlin pour une «offensive future» contre l'Ukraine. «Il y aura des échanges de territoire» Avant son retour à la Maison-Blanche, le président américain s'était vanté de pouvoir mettre un terme à trois ans d'invasion russe en «24 heures». Mais ses ambitions ont été douchées par l'échec de trois cycles de pourparlers de paix entre Kiev et Moscou organisés récemment en Turquie. À ce stade, Moscou réclame que l'Ukraine lui cède quatre régions partiellement occupées (Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson), en plus de la Crimée annexée en 2014, et qu'elle renonce aux livraisons d'armes occidentales et à une adhésion à l'Otan. Des exigences inacceptables pour Kiev, qui veut le retrait des troupes russes de son territoire et des garanties de sécurité occidentales, dont la poursuite des livraisons d'armes et le déploiement d'un contingent européen, ce à quoi s'oppose Moscou. La rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine se déroulera a priori sans Volodymyr Zelensky, suscitant des inquiétudes quant à la possibilité qu'un accord, conclu sans l'Ukraine, la forçant à céder à la Russie des portions de son territoire. Lundi, Donald Trump s'était lui dit «contrarié» par le refus, signifié par Kiev, de céder des territoires. «Car il y aura des échanges de territoires», a-t-il insisté. Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens doivent s'entretenir mercredi avec Donald Trump. L'Europe a encore accru son aide militaire à l'Ukraine en mai et juin, contrairement aux États-Unis, et s'appuie de plus en plus sur son industrie de défense plutôt que sur les stocks existants d'armement, a indiqué mardi l'institut de recherche allemand Kiel Institute. L'armée russe progresse Sur le front, les combats continuent à faire rage. Ce conflit, le pire en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, a causé des dizaines de milliers de morts et blessés, voire des centaines de milliers. Les troupes russes, plus nombreuses et mieux équipées, continuent de grignoter du terrain. Ces dernières heures, elles ont effectué une avancée de plusieurs kilomètres dans un secteur stratégique de la région de Donetsk, au nord-est de la ville de Pokrovsk, selon l'armée ukrainienne et des analystes. Volodymyr Zelensky a assuré mardi que les «groupes» de soldats russes qui avaient avancé d'environ 10 kilomètres dans cette partie du front, «n'ont pas d'équipements (lourds), seulement leurs armes dans les mains». Certains ont été détruits, d'autres faits prisonniers. «Nous trouverons les autres et les détruiront prochainement», a-t-il affirmé. Selon Volodymyr Zelensky, ces attaques visent à diffuser «le récit» que «la Russie avance» et que «l'Ukraine perd» avant la rencontre Poutine-Trump. Il a par ailleurs affirmé que Moscou préparait de «nouvelles opérations offensives» dans trois secteurs sur le front, «Zaporijjia, Pokrovsk et Novopavlivka».

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Le président Emmanuel Macron a officiellement reconnu que la France avait mené « une guerre » au Cameroun contre des mouvements insurrectionnels avant et après l'indépendance de 1960, un mot jusqu'ici absent des discours officiels, signalant à nouveau sa volonté d'introduire plus de transparence dans l'histoire coloniale française. « Il me revient d'assumer aujourd'hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements », souligne le chef de l'État dans un courrier à son homologue camerounais Paul Biya rendu public mardi, actant ainsi un tournant mémoriel entre les deux pays. Emmanuel Macron endosse les conclusions d'un rapport d'historiens qui lui avait été remis en janvier et qui a « clairement fait ressortir qu'une guerre avait eu lieu au Cameroun, au cours de laquelle les autorités coloniales et l'armée française ont exercé des violences répressives de nature multiple ». En outre, ajoute Emmanuel Macron, « la guerre s'est poursuivie au-delà de 1960 avec l'appui de la France aux actions menées par les autorités camerounaises indépendantes ». Le président français avait annoncé en juillet 2022 au Cameroun le lancement de travaux d'une commission mixte franco-camerounaise visant à faire la lumière sur la lutte de la France contre les mouvements indépendantistes et d'opposition au Cameroun entre 1945 et 1971. Le rapport de cette commission, présidée par l'historienne Karine Ramondy, s'inscrit dans la politique mémorielle du président Macron vis-à-vis de l'Afrique, à la suite de rapports similaires sur le Rwanda et l'Algérie, autres pages sombres de la politique française en Afrique. « Renforcer la relation » Le rapport sur le Cameroun et les recherches appelées à le prolonger « vont nous permettre de continuer à bâtir l'avenir ensemble, de renforcer la relation étroite qui unit la France et le Cameroun, avec ses liens humains entre nos sociétés civiles et nos jeunesses », a appelé de ses vœux Emmanuel Macron. « C'est bien, parce qu'il reconnaît » ce qu'il s'est passé, a réagi Mathieu Njassep, président de l'Association des vétérans du Cameroun (Asvecam) qui réunit d'anciens combattants indépendantistes, assurant toutefois qu'il ne pourra être satisfait que si la France verse des réparations. Un sujet qui n'est pas abordé dans sa lettre par le locataire de l'Élysée. « La France a commis beaucoup de crimes au Cameroun. Elle peut payer des réparations. Elle a détruit des villages, des routes, tant de choses… Il y a beaucoup de choses qu'elle doit faire », a expliqué l'ancien combattant camerounais. VidéoGénocide au Rwanda : la France a trop longtemps fait «prévaloir le silence sur l'examen de vérité», déclare Macron Paul Biya, âgé de 92 ans, a annoncé en juillet qu'il briguerait un huitième mandat à la présidentielle prévue le 12 octobre prochain. Le Conseil constitutionnel a de son côté rejeté début août la candidature de son principal opposant, Maurice Kamto. Le rapport de plus de mille pages étudie notamment le glissement de la répression des autorités coloniales françaises vers une véritable « guerre ». Se déroulant dans le sud et l'ouest du pays entre 1956 et 1961, elle a sans doute fait « des dizaines de milliers de victimes », selon les historiens. Le rapport souligne que « l'indépendance formelle (du Cameroun en janvier 1960) ne constitue absolument pas une rupture nette avec la période coloniale ». Ahmadou Ahidjo, Premier ministre puis président en 1960, met en place « un régime autocratique et autoritaire avec le soutien des autorités françaises, représentées par des conseillers et administrateurs, qui accordent leur blanc-seing aux mesures répressives adoptées », selon les historiens. L'actuel président Paul Biya a été un proche collaborateur de Ahmadou Ahidjo dans les années 1960, jusqu'à devenir Premier ministre en 1975, avant d'accéder à la présidence à partir de 1982. Un groupe de travail Emmanuel Macron, qui suggère la création d'un groupe de travail dédié entre le Cameroun et la France, « s'engage à ce que les archives françaises soient rendues facilement accessibles pour permettre la poursuite des travaux de recherche ». Il évoque « certains épisodes spécifiques de cette guerre, comme celui d'Ekité du 31 décembre 1956, qui a fait de nombreuses victimes, ou la mort lors d'opérations militaires menées sous commandement français des quatre leaders indépendantistes Isaac Nyobè Pandjock (17 juin 1958), Ruben Um Nyobè (13 septembre 1958), Paul Momo (17 novembre 1960) et Jérémie Ndéléné (24 novembre 1960) ».

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