
Netflix: la série «Sandman 2» éblouit mais n'aura pas de suite
Entourée de nébulosité, l'adaptation de la saga fantasy éblouit, mais n'aura pas de suite. Netflix, 6x45-65 min, cinq autres ép. le 24 juillet. Publié aujourd'hui à 16h34
Basée sur la saga de Neil Gaiman publiée chez DC Comics de 1989 à 1996, la série «Sandman» enchantait en 2022. Netflix avait mis les moyens pour restituer l'univers de l'écrivain britannique féru de Proust et de rock'n'roll tout en lui laissant les clés du royaume. Pas d'abus d'effets spéciaux tapageurs pour suivre les périples de Morphée, alias Rêve, mais une ingéniosité constante, des dialogues ciselés entre humour noir et romance gothique, des acteurs impeccables.
Le succès fut immédiat avec 127,5 millions de visionnages, un classement toujours d'actualité dans le top 10 global des sorties de plateformes, «Sandman» devançant même « Stranger Things ». L'accueil des critiques ne fut pas à la hauteur, mais l'homme de sable en jetait assez pour durer. Pourtant, la saison 2 a tardé et arrive avec l'annonce d'un non-renouvellement.
Dans un communiqué officiel, le show runner Allan Heinberg a justifié ce choix par la volonté de «rester centré sur l'histoire de Rêve avec des temps de production très longs au vu des ambitions artistiques». Plus prosaïquement, Neil Gaiman, depuis 2022, semble damné comme ses héros, l'écrivain voyant ses projets geler les uns après les autres après que des accusations de violences sexuelles ont été portées à son encontre. Une double lecture
Au-delà du procès en cours, la saison 2 de «Sandman» envoûte, ses défauts s'atténuant, notamment le rythme narratif inégal du départ. Sensation curieuse depuis les révélations lancées contre l'auteur, une double lecture permet d'y voir des dilemmes morbides. Ainsi de l'enfer que les hommes inventent pour mettre leurs mauvaises actions sur le dos du diable, ou des monstres avec lesquels Gaiman sympathise, trouvant souvent des accommodements possibles.
Pour l'heure, dans un mouvement de colère, Rêve, fâché d'être contrarié dans ses souhaits les plus égoïstes, a expédié sa belle en enfer pour dix milliards d'années. Dévoré de remords, poussé par sa sœur Désir, l'immortel rumine.
Or, Rêve vient d'hériter de l'enfer, territoire maudit mais très convoité. À la suite de la défection de Lucifer Étoile du Matin (la géniale géante Gwendoline Christie de «Game of Thrones»), c'est à lui que «Dieu, cet immense imbécile», a confié la succession. Autre souci: Dévastation, le frère bien-aimé, manque à Délire, Désir, Désespoir et Destin, le clan panique.
Les Infinis peuvent-ils aimer? Comment juguler les pulsions des mortels, les jalousies des Parques? En quoi consiste exactement l'humanité? Éternelles questions existentielles qui s'empilent et coulent comme dans un sablier…
«Sandman», dans ce nouveau volume, retient par ses éclairs oniriques. Ainsi de la séquence qui s'attarde sur le génie de Will Shakespeare. Cité avec abondance, ce «petit» maître des rêves pactise avec son roi pour écrire une œuvre digne de l'éternité. Ces apartés donnent souvent à la saga des contrepoints bienvenus quand elle menace de s'enliser dans une métaphysique gothique fumeuse.
Ainsi encore des voyages entre les royaumes, les époques terrestres ou surnaturelles. «Sandman», de la première à la deuxième saison, assure une fluidité imaginative, l'auteur dirigeant l'équipe scénaristique.
À son début, soucieux de toucher les néophytes et les fans, «Sandman» a pu souffrir de lenteurs coupables trop explicatives. Ici, la série commence à trouver son rythme avec des acteurs qui règnent.
Voir la poésie tragique que l'Anglais Tom Sturridge suggère dans les positions a priori grotesques. Le ridicule ne tue jamais ce comédien, qui doit lâcher – au mieux – trois sourires durant toute sa performance. Ce qui pourrait provoquer une atmosphère de prétention gênante devient sa marque.
Les effets de grande pompe restent à double tranchant, défaut insupportable ou style baroque griffé. «Sandman» saison 2 divise par une arrogance perchée comme un corbeau de mauvaise augure sur plusieurs romans, «La saison des brumes» et «Jouons à être toi».
Les trouvailles oniriques cavalent, s'épuisent très vite, trop vite parfois. À suivre jusqu'au 24 juillet, date de l'ultime livraison des cauchemars de Neil Gaiman.
Notre note: 4 étoiles
Cécile Lecoultre, d'origine belge, diplômée de l'Université de Bruxelles en histoire de l'art et archéologie, écrit dans la rubrique culturelle depuis 1985. Elle se passionne pour la littérature et le cinéma… entre autres! Plus d'infos
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