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La trajectoire des fondateurs des « Jeunes avec Macron » illustre l'évolution du macronisme 10 ans après

La trajectoire des fondateurs des « Jeunes avec Macron » illustre l'évolution du macronisme 10 ans après

POLITIQUE - Un autre temps. Les « Jeunes avec Macron » fêtent leurs 10 ans d'existence ce samedi 5 juillet, au Cirque d'hiver à Paris autour de leur président Ambroise Méjean et de plusieurs invités de marque. Élisabeth Borne ou Gabriel Attal doivent notamment prendre la parole.
Une petite sauterie d'anniversaire qui sera l'occasion pour le mouvement de dévoiler son nouveau nom. Les adhérents ont eu à choisir ces dernières semaines entre « les Jeunes progressistes » et « les Jeunes en marche », appellation finalement retenue. Le nom du chef de l'État doit quoi qu'il en soit disparaître de l'affiche, symbole de la fin d'une époque.
Dix ans après le lancement des « JAM », avant même la création « d'En Marche » en avril 2016, le courant incarné par Emmanuel Macron est plus bousculé que jamais. Au point que certains, même au sein de la coalition au pouvoir, s'interrogent sur la « fin » précoce du macronisme. L'esprit des débuts, en tout cas, n'est plus. Et la trajectoire des fondateurs des « Jeunes » le montre bien.
Que devient le quatuor des débuts
Ils sont quatre, en 2015, à lancer cette aventure qui servira de tremplin pour l'aventure présidentielle, sinon d'appui, à celui qui est encore à l'époque ministre de l'Économie sous François Hollande et Manuel Valls. Un quatuor de bientôt trentenaire, Pierre Person, Sacha Houlié, Florian Humez et Jean Gaborit, issu du mouvement des jeunes socialistes.
Les deux derniers sont restés plusieurs années dans des cabinets. L'un au ministère de l'Économie avec Mounir Mahjoubi notamment, l'autre à l'Élysée puis Place Vendôme quand Éric Dupond-Moretti était ministre de la Justice. Ils ont filé dans le privé en 2020.
Une trajectoire devenue fréquente au fil des (nombreux) remaniements ministériels et dans l'entourage d'Emmanuel Macron. Au-delà de Christophe Castaner, ancien ministre de l'Intérieur (2018-2020) qui a récemment défrayé la chronique en rejoignant le géant controversé Shein, le chef de l'État a perdu peu à peu tous ses proches du début, ou presque. Le dernier en date, Alexis Kohler, inamovible secrétaire général de l'Élysée depuis 2017 a pris la tangente ce printemps pour rejoindre la Société générale.
Chez les jeunes, le parcours de Sacha Houlié et Pierre Person est plus éloquent, encore, quant à la trajectoire du macronisme, un courant « de dépassement politique » selon la promesse initiale, qui a dérivé vers la droite jusqu'à gouverner aujourd'hui avec Bruno Retailleau. Les deux anciens socialistes sont devenus députés dès 2017, Sacha Houlié dans la Vienne, et Pierre Person à Paris. Ils ont incarné l'aile gauche du mouvement, chacun à leur manière. Avant d'en partir.
Une « lente et profonde dérive »
Devenu numéro deux de La République en marche, Pierre Person a claqué la porte de la direction en 2020 avant de renoncer aux élections législatives deux ans plus tard. Lors de cette rupture, celui qui est longtemps resté proche d'Emmanuel Macron, égratignait déjà un mouvement qui « ne sait plus » où il va, « mélange les sujets sans avoir figé les bases », et ne parvient pas à dépasser les « seuls sujets sécurité, immigration et laïcité. »
« Le dépassement, ce n'est pas l'effacement. La promesse originelle était de dépasser les clivages, pas d'effacer nos différences », expliquait-il par exemple dans les colonnes du Monde. Il a quitté la sphère politique après la fin de son mandat, et s'est lancé (avec un certain succès) dans l'univers de la cryptomonnaie. Son binôme, Sacha Houlié est pour sa part resté sur les bancs de l'Assemblée nationale… Mais pas au sein du bloc macroniste.
Après avoir essayé d'animer l'aile gauche du mouvement lors du premier quinquennat, puis au début du second, quand il était président de la Commission des Lois à l'Assemblée nationale, l'élu de la Vienne a définitivement quitté son camp après sa réélection lors des législatives anticipées de 2024.
« La dissolution a mis un terme à l'aventure centriste. Il y aura inéluctablement un retour de la gauche et de la droite », nous expliquait-il au début de l'année, après l'avènement de la coalition avec Les Républicains. Or, dans ce schéma, Renaissance est devenue « une succursale de la droite. » Sacha Houlié a même franchi le Rubicon ce printemps en rejoignant Place Publique, le parti de Raphaël Glucksmann, un des potentiels candidats à gauche pour la prochaine présidentielle. L'occasion de déplorer en définitive la « lente et profonde dérive » de son camp. Pour lui, pas de quoi souffler des bougies. D'ailleurs, aucun des quatre ne devrait être de la fête au Cirque d'hiver.
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Avancées à début juillet l'an dernier en raison des JO de Paris, les fêtes avaient vu l'affluence reculer de 15%. Elles démarrent plus tôt que d'habitude cette année encore, avec un coup d'envoi le 9 juillet pour 5 jours et 5 nuits. Depuis leur création en 1932, les fêtes de Bayonne avaient presque toujours lieu fin juillet. Mais, en raison des Jeux Olympiques de Paris, l'été dernier, elles avaient été exceptionnellement avancées au début du mois. Jugeant le bilan jugé positif, la municipalité a décidé de renouveler l'expérience cette année, en programmant les festivités du 9 au 13 juillet. Mais d'autres acteurs se montrent plus réservés. Les chiffres sont éloquents : l'an dernier, la fréquentation a chuté de 15 %, passant de 1,3 million pour l'édition 2023, année record, à 1,1 million de visiteurs. Ces dernières éditions, nombreux étaient ceux qui dénonçaient une surfréquentation croissante, source de tensions et de violences, comme en témoigne la mort de ce Bayonnais agressé devant son domicile en 2023, et ce malgré une explosion des dépenses de sécurité. Publicité Budget sécurité en hausse Celles-ci s'élèvent désormais à 1,9 million d'euros, sur un budget total de 4 millions, mobilisant plus de 600 agents de sécurité privés et quatre compagnies de CRS (soit environ 750 policiers), le tout financé par la ville. « Les JO nous ont offert l'opportunité d'avancer les dates. Commencer les fêtes au début des vacances scolaires réduit mécaniquement le nombre de visiteurs extérieurs à la région, et donc le risque que le 'code des fêtes' ne soit pas compris de tous », argumente Jean-René Etchegaray, maire de Bayonne. « Avec une densité moindre, nous avons retrouvé l'esprit des fêtes, que nous avions un peu perdu ces dernières années avec l'afflux massif de festayres », ajoute-t-il. Même constat pour Marion, bayonnaise depuis plusieurs générations : « Enfin, on pouvait à nouveau circuler dans les rues sans craindre les mouvements de foule». Les professionnels partagés Du côté des restaurateurs, les avis sont plus nuancés. Hugo Hersant, patron des Tontons Flingueurs, un établissement situé en bord de Nive, se montre plutôt satisfait : « J'ai noté un vrai retour des locaux le mercredi, jour d'ouverture, dans une ambiance conviviale, comme autrefois. Bien sûr, on a fait un peu moins de couverts, mais cela nous permet de lancer la saison plus tôt. Fin juillet, de toute façon, on fera le plein, fêtes ou pas. » Autre son de cloche rue du Port-Neuf, où un gérant, préférant garder l'anonymat, se montre beaucoup plus critique : « Ce changement de dates, c'est une galère ! Moins de monde, c'est 20 % de chiffre d'affaires en moins, et des charges en plus, avec des droits de terrasse supplémentaires et un droit de place (la taxe calculée selon le nombre de places assises) qui augmente. » Mais les plus remontés restent les forains, qui ne décolèrent pas. Le 19 octobre dernier, ils manifestaient dans les rues de Bayonne pour réclamer un retour aux dates traditionnelles de fin juillet. Publicité Quant aux véritables aficionados, comme Jean-Michel, boucher de son état, il regrette que les dates des fêtes de Bayonne chevauchent désormais celles de San Fermín à Pampelune, qui se tiennent du 6 au 13 juillet de l'autre côté des Pyrénées. Il relativise : « Je peux toujours faire l'ouverture à Pampelune, puis enchaîner avec Bayonne ». Un moindre mal. La mairie, semble-t-il, a entendu ces critiques. Pour l'édition 2026, elle prévoirait de décaler l'ouverture au 15 juillet, sans toutefois empiéter sur les fêtes de Mont-de-Marsan, un autre grand rendez-vous des festayres du Sud-Ouest.

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