
« Ce n'est pas très sexy ni hygiénique » : le maire de Concarneau interdit le maillot de bain ou le torse nu hors des plages
à Concarneau
(Finistère), on ne verra plus les torses dévêtus des estivants se baladant en centre-ville vêtus d'un simple slip ou boxer de bain. En effet, le maire de la commune, Marc Bigot, l'a interdit par arrêté municipal depuis le 29 juillet, en dehors bien sûr des plages et espaces de baignade.
Le motif de cette interdiction ? Des doléances de commerçants, lassés de voir rentrer dans leur établissement chaque jour des estivants habillés en tenue de plage ou torse nu, le tee-shirt négligemment noué à la ceinture. L'arrêté municipal stipule ainsi que « l'exhibition d'un torse nu, masculin ou féminin, en dehors des espaces de baignade, est de nature à porter atteinte à la décence vestimentaire et aux valeurs citoyennes » et que « le port du maillot de bain ou le fait d'être torse nu dans un espace public peut aussi altérer l'hygiène et la salubrité publique et paraître choquant ».
Concarneau est l'une des rares villes de Bretagne à imposer cette interdiction permanente,
en place depuis des années dans nombre de communes du sud de la France
. En avril 2024, Douarnenez (Finistère) avait tenté la même chose,
avant de se faire retoquer en juin par le tribunal administratif de Rennes
(Ille-et-Vilaine), saisi par la Ligue des droits de l'Homme. À Concarneau, la contestation n'en est pas encore là, mais beaucoup s'interrogent sur ce qui constitue un maillot de bain. « Peut-on considérer un short ou bermuda court comme un maillot de bain ? », demandent certains. « On parle de tenue décente. Ce sont les slips de bain et non les bermudas ou shorts de bain du même type qui sont visés », répond la mairie.
Dans le centre-ville, les habitants sont majoritairement d'accord avec cet arrêté. « Il y a un minimum de respect à avoir. Quand on se balade en ville, on s'habille. Surtout qu'en général, ceux qui se mettent torse nu, pour diverses raisons, ne sont pas forcément des apollons. On les cherche toujours, les abdos ! Et puis voir un torse masculin transpirant et velu, ce n'est pas très sexy ni hygiénique », tranche une Concarnoise avec humour.
« Personnellement, je n'ai jamais vu des estivants se balader en slip de bain ou torse nu », oppose Kristel, commerçante depuis 32 ans dans le centre-ville. « J'en vois en marcel ou, pour les femmes, avec des mini-tops qui dévoilent pas mal de choses, mais, en dehors des sportifs qui courent de temps en temps torse nu, je n'ai rien remarqué. Au contraire, on trouve que certains sont trop habillés. On a de plus en plus de gens qui rentrent dans la boutique sans enlever leur casque de moto ou de vélo. »
Pierre, Concarnois d'origine, s'interroge lui aussi sur la nécessité d'un détail dans l'arrêté : « Des estivantes torse nu à Concarneau ? Jamais vu encore. C'est amusant que l'arrêté précise l'exhibition d'un torse nu, masculin ou féminin. On n'est quand même pas une ville de naturistes ! »
Le contrevenant s'expose à une amende de 35 euros, une contravention de première classe. « La commune ne disposant pas de police municipale, ce sont les agents de la police nationale qui sont compétents pour constater et verbaliser les infractions », précise la mairie. « Les agents de surveillance de la voie publique, quant à eux, ne sont pas habilités à verbaliser ce type d'infraction, mais assurent un rôle de prévention et d'information auprès du public. »
Entre les interdictions de fumer sur les plages et ce nouvel arrêté, nul doute que les forces de l'ordre ne vont pas chômer cet été.
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L'interdiction a été levée en 1998, vingt ans après le drame, et son succès a pu s'installer, portée par des précurseurs comme le chasseur d'épaves brestois - il en a 300 à son actif - René Ogor (78 ans), qui avait pu plonger sur l'Amoco une dizaine d'années après son naufrage, pour en ramener, avec un cameraman, les premières images destinées au grand public. « Je suis plutôt passionné par les bateaux anciens, en bois bien pourri, qui ont de belles histoires à raconter, raconte-t-il. Et là, je suis tombé sur cet énorme amas de ferraille... C'était la plus grande épave du monde à l'époque. Après je ne m'y suis plus intéressé, car j'en avais suffisamment souffert. » Un lien très personnel : son fils est né le 19 mars 1978, trois jours après la catastrophe. « On avait notre maison familiale dans l'Aber-Wrac'h, poursuit René Ogor. C'était les vacances scolaires et nous étions, mon épouse et moi, dans l'éducation nationale. On a fait demi-tour dans la demi-heure qui a suivi notre arrivée. 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Une plongée modérément technique, donc, mais qui peut être corsée par la houle, les courants, et des phénomènes d'aspiration à travers les trous de l'épave. « Beaucoup de ferraille, pas beaucoup de vie », notait jeudi à sa remontée Laurence, une sexagénaire dont c'était la première approche de l'Amoco. « Ça reste une épave mythique, reprend Olivier, qui faisait partie du même groupe, le 31 juillet. Tous les plongeurs essaient d'y passer. Moi je l'ai faite une cinquantaine de fois, entre l'arrière et le milieu, et tu ne t'arrêtes jamais de découvrir des choses : selon les courants, quand ça se désensable... » Avec un sentiment commun : la « démesure ». Des pièces, des espaces, des mécanismes... « En général, quand on visite une épave, on ne voit pas ce qui est à l'origine du naufrage », reprend Erwan Amice, ancien plongeur-démineur dans la Marine nationale et spécialiste de plongée scientifique au CNRS, à Brest, depuis 2002. 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Elle rappelle aussi la longue lutte procédurale de « David contre Goliath » pour faire condamner Amoco, « sur ses terres, à Chicago ». Car il faudra attendre le 24 avril 1992, quatorze ans après les faits, pour que le dossier judiciaire de cette catastrophe se referme, après le refus de la compagnie pétrolière américaine d'amorcer un dernier recours devant la Cour suprême des États-Unis. L'évaluation définitive du montant du préjudice sera fixée à 1,25 milliard de francs (environ 190 millions d'euros), dont plus d'un milliard de francs pour l'État français et 225 millions de francs (34 M€) pour les dizaines de communes sinistrées, réunies en syndicat mixte. Une décision fondamentale, qui instaurera la mise en pratique du « pollueur-payeur ».