
A Genève, les États amorcent les discussions en vue d'un traité mondial
(Genève) Les représentants de près de 180 pays ont commencé de se réunir mardi à Genève sous l'égide de l'ONU : ils ont dix jours pour tenter d'écrire ensemble le premier traité mondial s'attaquant au fléau de la pollution plastique qui menace d'asphyxier la planète.
Isabel MALSANG
Agence France-Presse
En ouvrant officiellement les discussions en Suisse, le diplomate Equatorien Luis Vayas Valdivieso, qui préside les débats, a mis les États devant leur responsabilité pour juguler une « crise mondiale ».
« La pollution plastique endommage les écosystèmes, pollue nos océans et nos rivières, menace la biodiversité, affecte la santé humaine et pèse de façon injuste sur les plus vulnérables. L'urgence est réelle, la preuve est claire et la responsabilité repose sur nous », a-t-il lancé.
En discussion depuis trois ans, ce texte « juridiquement contraignant » pour les États « n'arrivera pas automatiquement », avait-il prévenu lundi en recevant les représentants de plus de 600 ONG qui suivent les débats.
Dans un contexte de tensions géopolitiques et commerciales exacerbées, cette session supplémentaire de négociations intergouvernementales – baptisée CIN5-2 – a été ajoutée après l'échec des discussions menées à Busan, en Corée du Sud, fin 2024. Un groupe de pays producteurs de pétrole y a bloqué toute avancée.
« Il y a eu beaucoup de diplomatie depuis Busan », a indiqué à l'AFP la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Inger Andersen, qui organise les débats.
« La plupart des pays à qui j'ai parlé ont dit qu'ils venaient à Genève pour trouver un accord », a-t-elle ajouté.
« Est-ce que les choses vont être faciles ? Non. Est-ce qu'elles seront simples ? Non. Y a-t-il de la complexité ? Oui. Est-ce qu'il y a un chemin pour arriver à un traité ? Absolument », a affirmé la diplomate danoise chevronnée, rompue aux négociations environnementales compliquées.
Elle a fait part de sa « détermination » à parvenir à un accord.
« Des leçons ont été apprises » depuis Busan, a précisé M. Valdivieso, assurant que les ONG et la société civile auraient droit d'accès aux groupes de contact où sont négociés les points les plus épineux du texte : substances chimiques à interdire, plafonds de production, etc.
Lundi, scientifiques et ONG avaient fait monter la pression sur les délégués.
« Danger grave, croissant et sous-estimé »
La pollution plastique est un « danger grave, croissant et sous-estimé » pour la santé qui coûte au monde au moins 1500 milliards de dollars par an, ont averti des experts dans un rapport paru lundi dans la revue médicale The Lancet.
Selon Philip Landrigan, médecin et chercheur au Boston College aux États-Unis, les personnes vulnérables, en particulier les enfants, sont les plus touchées par la pollution plastique.
PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée Le fardeau du Penseur a été installée à Genève.
En République Démocratique du Congo (RDC), « les eaux, les lacs, les fleuves sont pollués et les particules de plastique qui restent dans ces eaux polluées sont à l'origine de plusieurs maladies, notamment chez les enfants », a notamment expliqué à l'AFP Robert Kitumaini Chikwanine, directeur exécutif de l'ONG Solidarité Protection droits de l'enfant, devant le siège de l'ONU.
Pour matérialiser le sujet, une installation artistique éphémère et évolutive, baptisée « Le fardeau du Penseur » a été installée à Genève : une reproduction de la célèbre statue du sculpteur Auguste Rodin se retrouve engluée dans une mer de déchets plastique.
Son auteur, l'artiste et activiste canadien Benjamin Von Wong souhaite que les délégués réfléchissent à « l'impact de la pollution plastique sur la santé humaine » lorsqu'ils négocieront.
« Vital pour la santé publique »
Mais le porte-parole du Conseil américain de l'industrie chimique Matthew Kastner, présent à Genève, a lui défendu le plastique et les services qu'il rend aux sociétés modernes.
Il est « vital pour la santé publique », a-t-il affirmé, notamment grâce à tous les équipements médicaux stériles, masques chirurgicaux, tuyaux, tubes, emballages, qui permettent d'améliorer l'hygiène et la sécurité alimentaire notamment.
Un argument peu prisé par l'ONG Greenpeace dont le chef de la délégation Graham Forbes a appelé lundi à « arrêter de fabriquer autant de plastique afin d'arrêter la crise de la pollution plastique » lors d'une manifestation à Genève.
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Nétanyahou et le contrôle de Gaza
Des Palestiniens observent un panache de fumée s'élever lors d'une frappe israélienne sur le quartier d'al-Zeitoun, au sud de la ville de Gaza, le 8 août 2025. Le premier ministre israélien a réuni son cabinet de sécurité jeudi soir pour discuter d'un plan de contrôle total de Gaza. Malgré l'opposition, Benyamin Nétanyahou semble jouer son va-tout. Le plan adopté au petit matin vise pour l'instant uniquement la ville de Gaza, et non toute la bande de Gaza, comme l'avait d'abord évoqué le premier ministre dans une interview à Fox News avant la rencontre. « C'est notre intention, pour pouvoir assurer notre sécurité, pour éliminer le Hamas et pour assurer la liberté à la population de Gaza », avait répondu M. Nétanyahou, questionné sur le contrôle total de l'enclave palestinienne. PHOTO GIL COHEN-MAGEN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou Il pourrait donc s'agir d'une première étape vers une opération terrestre plus large. Conquête totale Mais que signifierait la « conquête totale » de la bande de Gaza, alors que 87,3 % du territoire gazaoui est déjà militarisé et soumis à des ordres d'évacuation, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU ? Difficile à dire. M. Nétanyahou a affirmé ne pas vouloir « gouverner » Gaza, mais avoir plutôt l'intention de transférer l'administration civile à une autre entité, après avoir retiré le pouvoir au Hamas. « En ce moment, l'armée israélienne contrôle les routes majeures, mais sans vraiment avoir le contrôle total d'une région entière, de toute une ville », explique Arie Perliger, de l'Université du Massachusetts à Lowell, joint au téléphone. Dans la ville de Gaza, l'armée a mené des opérations dans certains quartiers avant de s'en retirer. Un contrôle total impliquerait vraisemblablement de nouveaux déplacements de civils – un ordre d'évacuation a d'ailleurs été donné jeudi pour deux quartiers de la ville – alors que 2 des 2,4 millions de Gazaouis vivant dans la bande de terre de la superficie de la ville de Montréal ont dû fuir leur résidence depuis octobre 2023. Ainsi, 61 158 d'entre eux sont morts, selon le ministère de la Santé de l'enclave palestinienne. PHOTO RONEN ZVULUN, REUTERS Manifestation devant le bureau du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, le 7 août Jérusalem, pour exiger la fin de la guerre à Gaza Mettre en danger la vie des otages L'état-major israélien s'est opposé à un plan de contrôle total. En raison de l'importante pression que cela exercerait sur les militaires, déjà éprouvés après bientôt deux ans de guerre, mais aussi parce que cela pourrait mettre en danger la vie des otages toujours vivants, selon le chef de l'armée, le lieutenant-général Eyal Zamir, dont les propos ont été rapportés par des médias israéliens. Craignant pour la vie de leurs proches, des familles d'otages ont aussi imploré le gouvernement de ne pas aller de l'avant. Une vingtaine d'entre eux ont pris la mer jeudi matin, près des côtes de Gaza, criant des messages à l'intention des captifs. PHOTO LEO CORREA, ASSOCIATED PRESS Des familles d'otages ont pris la mer, près des côtes de Gaza, pour exprimer leur opposition au plan de contrôle total, le 7 août 2025. Des images d'un otage décharné, rendues publiques par le Hamas et le Djihad islamique, secouent ces jours-ci l'opinion publique israélienne : 49 personnes sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 27 sont présumées mortes. Les photos d'enfants palestiniens affamés commencent aussi à circuler plus largement dans les médias du pays. L'affirmation de M. Nétanyahou sur le contrôle total avait d'ailleurs soulevé une série de réactions, alors que les appels à un cessez-le-feu se font de plus en plus pressants. La « famine généralisée » guette les habitants de Gaza, 22 mois après le début de la guerre, selon l'ONU. Des milliers d'Israéliens, dont plusieurs otages libérés de Gaza, ont manifesté contre le plan devant le bureau de M. Nétanyahou à Jérusalem, jeudi, préconisant plutôt un accord pour la libération des otages. D'autres manifestations ont aussi eu lieu à Tel-Aviv. Le Hamas avait aussi réagi en accusant Israël de vouloir « sacrifier » la vie des otages. Joute politique ? « Le gouvernement semble plus enclin à accepter un risque accru de perdre les otages dans l'opération », estime Chuck Freilich, ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale israélienne, joint à Tel-Aviv. PHOTO AMIR COHEN, REUTERS Gaza vue depuis le côté israélien de la frontière Le professeur de l'Université Columbia croyait peu au scénario du contrôle israélien total de la bande de Gaza lorsque La Presse lui a parlé avant la conclusion de la réunion du cabinet de sécurité. Il y voyait plutôt du « théâtre politique ». Nétanyahou est sous pression de la part de sa coalition et de sa base pour réaliser sa promesse de détruire complètement le Hamas, et il y a aussi des considérations personnelles, politiques et légales. Il semble penser que s'il arrive à élargir la guerre, il pourra rester en poste le plus longtemps possible. Chuck Freilich, ancien conseiller adjoint à la sécurité nationale israélienne Le procès pour corruption contre M. Nétanyahou a été suspendu en raison des circonstances actuelles. Les violentes attaques du 7 octobre 2023 en Israël, lors desquelles 1219 personnes ont été tuées et 250, prises en otages et emmenées dans la bande de Gaza, ont agi comme un traumatisme collectif puissant, rappelle M. Perliger. Elles ont permis au premier ministre d'obtenir du soutien dans ses actions. Mais pour rester en poste, il doit satisfaire les membres de sa coalition, parmi lesquels se trouvent des politiciens extrémistes. Les ministres de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et des Finances Bezalel Smotrich préconisent d'ailleurs ouvertement le retour des colonies juives à Gaza, 20 ans après leur démantèlement. Des Israéliens récalcitrants avaient dû être évacués par l'armée à l'époque. Projet central des sionistes religieux Installées sur les territoires palestiniens occupés, les colonies sont considérées comme illégales au regard du droit international. Mais leur construction s'est accélérée ces dernières années. Elles font partie d'un projet central aux sionistes religieux, groupe auquel MM. Ben-Gvir et Smotrich appartiennent. Les sionistes religieux croient qu'il faut recoloniser le territoire biblique d'Israël et assurer un contrôle juif pour mener éventuellement à la rédemption, à l'arrivée du Messie, etc. Arie Perliger, professeur à l'Université du Massachusetts à Lowell et spécialiste de l'extrême droite israélienne Les partisans de cette idéologie sont estimés à environ 15 à 20 % de la population, ajoute-t-il. Parmi eux, on retrouve une faction violente. Des experts de l'ONU ont encore dénoncé le mois dernier des attaques de colons contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée. Le Canada, comme d'autres pays, a d'ailleurs imposé des sanctions aux colons extrémistes, notamment à MM. Ben-Gvir et Smotrich. « Les ultra, ultra de droite comme Ben-Gvir et Smotrich aimeraient un retour des colonies à Gaza : pour eux, c'est toute la raison de cette guerre, explique M. Freilich. Mais je ne pense pas que Nétanyahou soit prêt à aller aussi loin. Il connaît la réponse internationale à ce geste, et même au-delà de ça, je ne suis pas sûr que ce serait bon pour lui. » Avec l'Agence France-Presse, Associated Press et le New York Times


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a day ago
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Israël s'apprête à prendre le contrôle de la ville de Gaza
Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Israël s'apprête à prendre le contrôle de la ville de Gaza (Jérusalem) L'armée israélienne se préparait vendredi, sous les critiques internationales, à prendre le contrôle de la ville de Gaza, la plus grande du territoire palestinien, dans le but de « vaincre » le Hamas et assurer la libération des otages. Michael BLUM, avec l'équipe de l'AFP dans la bande de Gaza Agence France-Presse Ce qu'il faut savoir Le cabinet de sécurité israélien a approuvé un plan pour « vaincre » le Hamas et « prendre le contrôle » de la ville de Gaza ; Le Hamas a averti que le plan de Benyamin Nétanyahou « coûtera cher » à Israël et aboutira au « sacrifice des otages » ; Au total, 49 otages sont encore retenus depuis le 7 octobre 2023, dont 27 sont présumés morts ; La visée israélienne a suscité une vaste réprobation internationale. Après 22 mois de guerre, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou est confronté à une très forte pression en Israël et de l'étranger pour mettre fin à son offensive dans la bande de Gaza, où plus de deux millions de Palestiniens sont menacés d'une « famine généralisée », selon l'ONU. Selon le plan validé par le cabinet de sécurité israélien, l'armée « se prépare à prendre le contrôle de la ville de Gaza », une agglomération en grande partie détruite dans le nord du territoire, « tout en distribuant une aide humanitaire à la population civile en dehors des zones de combat ». Lisez « Israël veut contrôler toute la ville de Gaza » Outre le désarmement du Hamas et le retour « de tous les otages, vivants et morts », le plan vise à démilitariser la bande de Gaza et la placer sous contrôle israélien avant la mise en place « d'une administration civile » qui ne soit « ni le Hamas ni l'Autorité palestinienne », a précisé vendredi le bureau de M. Nétanyahou. L'Allemagne a réagi en annonçant suspendre les exportations des armes qu'Israël pourrait utiliser à Gaza et la Belgique a convoqué son ambassadrice d'Israël. Ce plan « doit être immédiatement stoppé », a affirmé le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk. Le premier ministre britannique Keir Starmer, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, ont appelé Israël à « revenir » sur leur plan. L'Arabie saoudite a condamné ce plan et accusé Israël de poursuivre sa politique de « famine » et de « nettoyage ethnique » à Gaza. PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS Un campement abritant des Palestiniens déplacés par l'offensive militaire israélienne, dans la ville de Gaza, le 8 août 2025. PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens marchent dans une rue de Gaza près de bâtiments détruits, le 8 août 2025. PHOTO MAHMOUD ISSA, REUTERS Une femme marche à travers les débris d'un édifice résidentiel détruit par une frappe israélienne sur la ville de Gaza, le 8 août 2025. PHOTO DAWOUD ABU ALKAS, REUTERS Un campement abritant des Palestiniens déplacés par l'offensive militaire israélienne, dans la ville de Gaza, le 8 août 2025. 1 /3 « Personne ne nous entend » Le Hamas, qui retient toujours 49 otages, dont 27 sont présumés morts, a réaffirmé que la décision israélienne signifiait le « sacrifice » de ces otages. Dans les ruines de la ville de Gaza, des images de l'AFP ont montré vendredi un nuage de fumée provoqué par une nouvelle frappe israélienne. La ville, aux rues bordées d'immeubles éventrés, comptait environ un demi-million d'habitants avant la guerre, dont beaucoup ont fui les combats tandis que des camps de tentes y ont vu le jour pour abriter des déplacés. Ballottés depuis des mois au gré des ordres d'évacuation émis par l'armée israélienne, à la merci des bombardements quotidiens, des habitants disaient craindre le pire. « Ils nous disent d'aller au sud, puis de revenir au nord, et maintenant ils veulent encore nous envoyer au sud. Nous sommes des êtres humains, mais personne ne nous entend ni ne nous voit », a témoigné à l'AFP Maysa Al-Chanti, une femme de 52 ans, mère de six enfants. PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens transportent des bidons et des seaux alors qu'ils marchent dans une rue détruite de Gaza, le 8 août 2025. Et en Israël, les familles d'otages, qui manifestent quotidiennement pour réclamer la libération de leurs proches, s'inquiètent elles aussi. Ce plan « signifie abandonner les otages, tout en ignorant complètement les avertissements répétés de la direction militaire et la volonté claire de la majorité du public israélien », a affirmé le Forum des familles. Une « catastrophe » Jeudi, M. Nétanyahou avait annoncé qu'Israël avait « l'intention » de prendre le contrôle de la bande de Gaza, aux mains du Hamas depuis 2007, sans toutefois « la gouverner » ou la « garder ». Il avait affirmé vouloir ensuite « passer le relais à des forces arabes » qui y gouverneront sans « menacer » Israël et « en offrant une vie agréable aux habitants ». Actuellement, l'armée israélienne occupe ou opère au sol dans près de 75 % de la bande de Gaza, principalement depuis ses positions permanentes dans le territoire le long de la frontière. Israël avait déjà occupé Gaza en 1967 et implanté un ensemble de 21 colonies, démantelées lors de son retrait unilatéral en 2005. Le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a fustigé une « catastrophe » qui va amener « la mort des otages, celle de nombreux soldats, coûter des dizaines de milliards aux contribuables israéliens et [provoquer] une faillite diplomatique ». La presse israélienne annonçait depuis plusieurs jours une opération de plusieurs mois visant « à conquérir l'ensemble de la bande de Gaza ». PHOTO BASHAR TALEB, AGENCE FRANCE-PRESSE Des Palestiniens observent un panache de fumée s'élever lors d'une frappe israélienne sur le quartier d'al-Zeitoun, au sud de la ville de Gaza, le 8 août 2025. Elle s'est fait aussi l'écho des réserves, voire de l'opposition du chef d'état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir. Selon la radio publique Kan, le plan approuvé, en plusieurs étapes, prévoit de « conquérir la ville de Gaza, dont les habitants seront évacués dans les deux prochains mois » vers des camps de réfugiés. « Ensuite, les troupes encercleront la ville et opéreront à l'intérieur ». Entre 70 et 80 camions La guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien, a plongé dans une profonde crise humanitaire le petit territoire, dont les habitants dépendent totalement de l'aide internationale. Amjad Al-Chawa, directeur du Réseau des ONG palestiniennes à Gaza, a expliqué vendredi à l'AFP que les procédures d'inspection aux points d'entrée ralentissaient l'acheminement de l'aide. « Entre 70 et 80 camions par jour, transportant uniquement certains types de marchandises », a-t-il déclaré alors que l'ONU estime les besoins à au moins 600 camions par jour.


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3 days ago
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Les talibans ont « militarisé » le système judiciaire pour opprimer les femmes
Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan, leur répression contre les femmes et les filles a été largement relayée et dénoncée dans le monde entier. (Tanzania) Les dirigeants talibans afghans ont instrumentalisé le système juridique et judiciaire pour opprimer les femmes et les filles, ce qui constitue des « crimes contre l'humanité », a expliqué l'enquêteur indépendant des Nations Unies sur les droits de la personne dans le pays. Edith M. Lederer Associated Press Richard Bennett a expliqué dans un rapport à l'Assemblée générale des Nations Unies diffusé mercredi qu'après leur prise du pouvoir en 2021, les talibans ont suspendu la Constitution de 2004 et les lois protégeant les droits des femmes et des filles. Parmi celles-ci figure une loi historique criminalisant 22 formes de violence contre les femmes, dont le viol, le mariage d'enfants et le mariage forcé. Les talibans ont limogé tous les juges du précédent gouvernement soutenu par les États-Unis, dont environ 270 femmes, les remplaçant par des hommes partageant leurs opinions islamiques extrémistes, manquant de formation juridique et rendant des décisions fondées sur des décrets talibans, a-t-il ajouté. En outre, il a souligné que les talibans ont pris le contrôle total des forces de l'ordre et des agences d'enquête, purgeant systématiquement les Afghans qui travaillaient pour le gouvernement précédent. M. Bennett, nommé par le Conseil des droits de la personne des Nations Unies, basé à Genève, a mis l'accent sur l'accès à la justice et à la protection des femmes et des filles dans son rapport. Il a indiqué avoir organisé des réunions, des groupes de discussion et des entretiens individuels avec plus de 110 Afghans, à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Il a procédé à distance, car les talibans lui ont refusé un visa pour se rendre en Afghanistan. Depuis que les talibans ont pris le contrôle de l'Afghanistan, leur répression contre les femmes et les filles a été largement relayée et dénoncée dans le monde entier. Les dirigeants talibans ont interdit l'éducation des femmes et des filles au-delà de la sixième année, ont interdit la plupart des emplois et ont interdit aux femmes l'accès à de nombreux espaces publics, notamment les parcs, les salles de sport et les salons de coiffure. De nouvelles lois interdisent aux femmes de s'exprimer et de se montrer à visage découvert en dehors de leur domicile. Les talibans restent isolés de l'Occident en raison des restrictions imposées aux femmes et aux filles et ne sont reconnus que par la Russie. Richard Bennett a indiqué que les talibans n'avaient pas répondu à une copie préliminaire du rapport ni à une demande d'informations sur leurs efforts pour garantir l'accès à la justice et à la protection des femmes et des filles. Les talibans défendent leur approche de la justice en affirmant appliquer la charia islamique. Cependant, des érudits musulmans et d'autres personnes affirment que leur interprétation est sans équivalent dans les autres pays à majorité musulmane et qu'elle ne respecte pas les enseignements de l'islam. Ils affirment que la protection des droits des femmes est une priorité. M. Bennett a toutefois déclaré que les femmes n'ont pratiquement aucun droit. « Aujourd'hui, il n'y a ni juges ni procureures, ni avocates officiellement enregistrées, ce qui réduit les possibilités pour les femmes et les filles de signaler les abus ou d'obtenir réparation, a-t-il écrit. Conjugué au manque de femmes fonctionnaires dans la police et d'autres institutions, il en résulte une sous-déclaration généralisée des violences et des discriminations à l'égard des femmes et des filles. »