L'arrivée de Remco Evenepoel à RedBull-Bora, un transfert retentissant aux multiples conséquences
« Un vrai loup ne quitte jamais la meute », avait promis Remco Evenepoel en avril 2021, au moment de signer sa prolongation de cinq ans chez Soudal-QuickStep avec la confiance de son manager, Patrick Lefévère. Le patron du « Wolfpack » parti à la retraite l'an dernier, le leader belge a fini par se détourner aussi de son équipe, son cocon, le seul qu'il a connu depuis son arrivée chez les pros en 2019. La nouvelle a été annoncée mardi après-midi avec la republication, par le coureur de 25 ans, d'une vidéo officialisant son arrivée, à partir de la saison prochaine, chez RedBull-Bora hansgrohe. Pour le moment, la durée de son contrat n'a pas été précisée.
« Remco incarne l'ambition. Il ne veut pas seulement courir, il veut façonner le cyclisme », s'est félicité son futur patron, Ralf Denk, manager de l'équipe allemande. La nouvelle est un séisme dans le milieu, atténué par l'anticipation de son annonce. Les rumeurs sur son départ de Soudal-QuickStep accompagnaient Evenepoel depuis déjà deux ans avec les déclarations de son père, Patrick, qui avait allumé un premier feu en 2023 dans La Dernière Heure en réclamant « plusieurs pas en avant » de l'équipe belge pour espérer « rivaliser avec (Jonas) Vingegaard et (Tadej) Pogacar ».
À l'époque, ces propos avaient alimenté des hypothèses folles, une fusion entre la formation de Lefévère et Ineos-Grenadiers faisant passer le vainqueur de la Vuelta 2022 sous pavillon britannique, puis quelques mois plus tard, une absorption de Soudal-QuickStep par Jumbo-Visma. Réelles, les discussions avec l'équipe néerlandaise avaient fini par capoter à cause d'une fuite dans la presse mais avaient ouvert une brèche concernant l'avenir d'Evenepoel, pourtant rassuré par le recrutement de Mikel Landa comme lieutenant à son service sur son premier Tour de France.
Roglic pourrait décider de rester
Cette brèche, Ralf Denk a fait tout son possible pour s'y engouffrer depuis l'an dernier. Après l'annonce, en juin 2024, de l'arrivée de RedBull au capital de son équipe allemande, signifiant du même coup une hausse du budget et une expertise scientifique venue de la F1 au goût d'Evenepoel, spécialiste du contre-la-montre, le transfert du Belge a pris en crédibilité. Personnellement lié à la marque de cycles Specialized, il semblait logique que le double champion olympique à Paris rejoigne la seule autre équipe du WorldTour équipée par la firme des États-Unis, où Evenepoel réalise chaque année en novembre de nombreux de tests en soufflerie.
Le double vainqueur de Liège-Bastogne-Liège sera finalement resté fidèle à sa première équipe une année de plus, mais celle-ci fut particulièrement difficile avec deux grosses chutes et un sinistre abandon dans le Tourmalet au milieu du Tour de France. Place au renouveau, donc, puisque Evenepoel rejoint une équipe avec de grandes ambitions, 5e du classement UCI cette saison et un budget estimé aux alentours des 50 millions d'euros alors qu'il avoisinerait les 30 M€ chez Soudal-QuickStep.
Pourquoi la position aérodynamique de Remco Evenepoel est quasi parfaite
Pour favoriser l'accueil du Brabançon, la presse belge annonce aussi les arrivées imminentes de son lieutenant historique Mattia Cattaneo et de son soigneur David Geeroms alors que Sven Vanthourenhout, sélectionneur de la Belgique lors de son titre mondial en 2022 et ses médailles d'or olympique à Paris, a été déjà officialisé il y a une semaine comme nouveau directeur sportif à la place de Rolf Aldag.
Ce changement d'environnement au profit du Belge marque un désaveu pour l'Allemand Florian Lipowitz (24 ans), épatant 3e et Maillot Blanc du dernier Tour, meilleur qu'Evenepoel en montagne, mais dont la personnalité conciliante présage d'une cohabitation plutôt saine. Ce sera plus compliqué pour l'expérimenté Primoz Roglic (35 ans), qui rêve encore de briller sur les grands Tours pour sa dernière année de contrat chez les Allemands. Il y a quelques jours, la tendance était plutôt au souhait du Slovène de rester dans cette équipe, quitte à courir sur un calendrier différent des deux autres leaders.
Une place à prendre pour Magnier
Le départ du Brabançon acte aussi un vrai renouveau chez Soudal-QuickStep. Historiquement brillante sur les Classiques, la formation belge avait commencé à délaisser ce terrain pour mieux entourer son leader sur les grands Tours. Presque transparente sur les deux dernières campagnes printanières, l'équipe désormais dirigée par Jürgen Foré souhaite y revenir en force. « Je pense qu'avec le recrutement qui va se faire cette année pour les futures saisons, on essaie vraiment de rester sur un collectif fort sur les Classiques », a annoncé Paul Magnier (21 ans).
Paul Magnier : « J'aimerais avoir un profil à la Van der Poel »
Deuxième du Nieuwsblad en début de saison, le jeune Français espère se dessiner un profil à la Mathieu Van der Poel et cristallise déjà beaucoup d'attentes au sein de la formation belge, où son directeur sportif Wilfried Peeters le compare à Tom Boonen. « On doit encore être patient, on ne doit pas lui mettre la pression mais il adore être le leader, avançait Foré en mars. C'est un gamin fantastique, on peut espérer un beau futur avec lui. » Lundi, l'équipe belge a déjà annoncé le recrutement de Jasper Stuyven (en provenance de Lidl-Trek). Vainqueur de Milan-San Remo en 2021, le Belge espère jouer sa carte sur les Monuments flandriens mais va aussi apporter son expérience à cette nouvelle meute affamée.
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