L'édito de Laurent Louët : Aux Champs-Élysées
La magie de la télévision saute aux yeux lors des grands événements en direct. L'image plein cadre possède un pouvoir surnaturel en temps réel : celui de téléporter le téléspectateur dans un autre univers. Une ville, un monument, un stade, une scène, la Lune… Comme certains visages prennent mieux la lumière que d'autres, certains lieux semblent avoir été créés pour accueillir des caméras de télévision. Couleurs et perspectives, profondeur de champ et décors naturels existent pour sublimer le rendu à l'écran.
C'est le cas des Champs-Élysées à Paris, devenus au fil des ans le théâtre des grandes célébrations nationales, après leur création au début du XVIIIe siècle. D'abord repère de brigands et de prostitués, l'avenue a acquis ses lettres de noblesse à la Révolution française, entrant ensuite de plain-pied dans les livres d'histoire avec les images du Général de Gaulle et des chars de la 2e division blindée, le 26 août 1944, après la Libération de Paris.
Le défilé militaire du 14 juillet s'y déroule depuis 1919. Diffusé pour la première fois en direct à la télévision (RTF) en 1950 — la France ne compte alors que 3 794 postes –, ce rendez-vous annuel des Français avec leur armée est un programme incontournable, qui a réuni près de sept millions de paires d'yeux devant les chaînes qui l'ont diffusé ces dernières années. Les pavés entre les places de l'Étoile et de la Concorde sont devenus des stars du petit écran. Jusqu'à sacrer l'éminent Michel Drucker au son du générique inoubliable d'une émission de variétés des années 1980 devenue culte…
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