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Soupir de soulagement à Laval

Soupir de soulagement à Laval

La Presse10 hours ago
Pour les ex-sinistrés de Laval, la journée de dimanche a été forte en émotions. « Je suis sur des groupes Facebook d'anciens sinistrés, et à chaque fois qu'il y a une alerte de pluie, les gens écrivent qu'ils ont peur. Ça reste vraiment en nous, cette peur-là », indique Sara Beaudet.
Durement touchés l'an dernier par les vestiges de l'ouragan Debby, les résidants de Laval sont restés les pieds au sec, dimanche. Même dans les quartiers de la ville habitués aux inondations, les rues étaient tranquilles lundi. On profitait d'une journée d'été comme les autres, ou presque.
« À chaque fois qu'il y a un orage, il faut être là pour se préparer », nous dit Sara Beaudet. En août 2024, la locataire a fait partie des sinistrés des inondations qui ont suivi la tempête Debby. Elle a dû attendre cinq mois avant de réintégrer son logement du secteur Fabreville. Les pluies de dimanche ont ravivé chez elle de douloureux souvenirs. « Hier, j'ai monté des choses du sous-sol. Ça devient stressant à ce point-là », confie-t-elle.
En août dernier, Laval avait été fortement touchée par les inondations. D'intenses précipitations avaient provoqué des débordements et des refoulements d'égouts dans différents secteurs de l'île. Selon le rapport technique de la Ville, rendu public en juin, environ 7200 bâtiments privés avaient alors été endommagés.
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
Stéphane Boyer, maire de Laval
« [Cette fois-ci] Laval semble avoir été épargné par le pire de la tempête », souligne Stéphane Boyer, maire de la municipalité de plus de 400 000 personnes. Certains secteurs de la ville ont reçu jusqu'à 60 millimètres de pluie, soit deux à trois fois moins que lors du passage de Debby.
Des citoyens ont signalé quelques infiltrations d'eau mineures et des accumulations d'eau sur la chaussée, mais aucun évènement majeur n'a été rapporté aux autorités municipales.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
En août 2024, environ 7200 bâtiments privés avaient été endommagés à Laval par le passage des vestiges de Debby.
Une peur qui ne part pas
« On est chanceux qu'il n'y ait pas eu tant de pluie que ça ici. Si on avait eu la pluie qu'ils ont eue [à Montréal et ailleurs], je ne suis pas sûre qu'on aurait été épargnés », suggère la Lavalloise Anne-Marie Bélisle. Pour les ex-sinistrés comme elle, la journée de dimanche a tout de même été forte en émotions.
« Je fais de l'hypervigilance depuis ce moment-là [le passage de Debby] », raconte la mère de famille. En plus de 15 ans, elle n'avait jamais été inondée. Elle ne croyait même pas que c'était possible pour sa maison, comme elle n'habite pas en bordure d'un cours d'eau.
J'ai eu deux pieds d'eau à la grandeur de mon sous-sol. Il a fallu tout refaire. C'était un gros stress. Je ne voudrais vraiment pas revivre ça.
Anne-Marie Bélisle, résidante de Laval
Mme Bélisle demeure pessimiste pour la suite. « J'ai une pompe submersible, puis je ne me sens même pas à l'abri avec ça. »
Sara Beaudet abonde aussi en ce sens. « Je suis sur des groupes Facebook d'anciens sinistrés, et à chaque fois qu'il y a une alerte de pluie, les gens ont peur. Ça reste vraiment en nous, cette peur-là, indique-t-elle. On le comprend que les villes ne sont pas prêtes à recevoir autant d'eau. Mais on veut sentir que nos gouvernements nous appuient. »
En 2023, un rapport indépendant avait évalué à plus de 600 millions de dollars les besoins urgents dans le réseau d'égouts et d'aqueducs de Laval.
« On ne se croise pas les bras, précise le maire Boyer. Nous avons prévu d'investir 350 millions d'ici 2027 pour protéger nos citoyens des inondations. C'est une priorité pour mon équipe et moi. » Ce plan d'investissement, présenté en juin, prévoit notamment améliorer et adapter les infrastructures de pompage et les réseaux fluviaux, ainsi que l'ajout de rues éponges et d'un bassin souterrain d'une capacité équivalente à six piscines olympiques dans le secteur Cartier.
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