
« Une guerre informationnelle » : comment la Chine veut torpiller le Rafale pour vendre ses propres avions de chasse
l'un des fleurons français
, dans le viseur de Pékin ? Une analyse des services de renseignements français, consultée par l'agence
Associated Press
, met en lumière une campagne de désinformation menée par la Chine afin de saper la réputation de l'avion de chasse de Dassault, suite à la confrontation militaire
entre l'Inde et le Pakistan
.
Début mai, les deux voisins ennemis se sont lancés dans une dangereuse escalade après l'attentat meurtrier attribué à un groupe islamiste au Cachemire. Au terme d'un
affrontement militaire de plusieurs jours
, Islamabad revendique avoir abattu cinq appareils indiens,
dont trois Rafale
. De son côté, New Delhi maintient le flou stratégique, ne divulguant pas le détail de ses pertes.
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Le Figaro
3 hours ago
- Le Figaro
«De l'Ukraine à Taïwan, nous devons réhausser notre niveau de jeu contre Pékin»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que la Chine multiplie les manœuvres militaires autour de Taïwan, la France et les autres pays européens doivent intégrer des dimensions sécuritaires à leurs accords commerciaux avec la Chine, selon le chercheur associé à l'Institut Thomas More, Laurent Malvezin. Laurent Malvezin est chercheur associé à l'Institut Thomas More. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié La paix et la stabilité en Asie et en Europe n'ont jamais été si interconnectées. Le 11 juillet dernier, les ministres des Affaires étrangères asiatiques se sont réunis à Kuala Lumpur en Malaisie à l'occasion du quinzième Forum de l'Asie de l'Est. Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, a voulu imposer l'image d'une Chine garante de la stabilité régionale mais n'a pas convaincu tout son auditoire – en particulier le ministre japonais qui prévient : les manœuvres militaires de la Chine autour de Taïwan sont incompatibles avec ce double objectif affiché de stabilité et de paix. Deux jours auparavant, Taïpei avait entamé ses exercices annuels visant à anticiper une opération d'envergure contre son territoire. Plus de 20 000 soldats étaient engagés – un niveau inédit d'engagement. À lire aussi Éric Zemmour : «En accordant le statut de réfugié à tous les Gazaouis, la Cour nationale du droit d'asile ignore la souveraineté populaire» Publicité L'imminence de la tenue du Forum et le climat de tensions croissant dans la zone ont probablement joué un rôle dans le report de deux discours du président taïwanais à la nation, prévus durant la première quinzaine de juillet, dont l'un concernait les relations avec la Chine. Il aurait pu servir de prétexte à Pékin pour déclencher de nouvelles manœuvres d'intimidation et de simulation d'invasion ou de blocus de l'île. Le questionnement du ministre japonais sur le rôle prétendument stabilisateur de la Chine en Asie fait écho à celui entourant la politique poursuivie par Pékin sur le continent européen. En effet, quelques jours auparavant, ce même Wang Yi aurait confié à Kaja Kallas, la Haute Représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et de Sécurité, que la Chine ne pouvait accepter la défaite de la Russie car cela permettrait aux États-Unis de se focaliser sur elle. Wang Yi dit en réalité ce que tout le monde sait déjà : la Chine soutient l'effort de guerre russe. Mais pour une tout autre raison. Une défaite de la Russie renforcerait les démocraties en Europe et le droit international et affaiblirait la crédibilité de sa dissuasion en zone Asie, y compris ses menaces de recours à la force vis-à-vis de Taïwan. La stratégie affichée de « dé-risking » avec la Chine ne peut consister à attirer plus d'investissements en Europe dans l'espoir lointain et incertain de rester dans la course technologique mondiale Ce double discours fait tomber le masque sur les intentions réelles de la Chine pour l'Europe. En voulant l'affaiblir, la Chine lui livre désormais une guerre par procuration, assortie d'un chantage économique qui restreint l'accès de certains minerais critiques à ses industries et à ses entreprises. Face à cette situation inédite et alors que doit se tenir un sommet UE-Chine à Pékin, le 24 juillet prochain, deux options s'offrent à l'exécutif européen et aux capitales européennes : céder à la politique du fait accompli de Pékin ou lui signifier que l'Europe peut aussi dire «non». Non au soutien à l'économie et à la machine de guerre russe visant l'Ukraine et bientôt la sécurité de tout le continent européen. Non à une politique économique qui consiste à l'exportation volontaire et planifiée des déséquilibres et des excédents capacitaires internes. Si l'Union européenne se trouve devant ce choix difficile, c'est aussi que sa stratégie vis-à-vis de la Chine se trouve dans l'impasse, et ce malgré le chemin accompli pour mieux protéger le marché intérieur européen des investissements chinois à risque. Sur le plan des échanges, la stratégie affichée de «dé-risking» avec la Chine ne peut consister à attirer plus d'investissements en Europe dans l'espoir lointain et incertain de rester dans la course technologique mondiale. Ce serait en réalité prendre la voie du «sur-risking» et du creusement de nos dépendances. Plus fondamentalement, l'Union et ses États membres doivent rétablir avec Pékin un équilibre stratégique fondé sur des règles d'engagement respectées et durables. Publicité Pour ce faire, nous pouvons et devons d'abord conditionner la poursuite des coopérations et des échanges économiques avec la Chine à la cessation de son soutien à l'effort de guerre russe. Il faut rapidement amener Pékin à reconnaître publiquement l'agression russe et à cesser tout soutien permettant à l'armée russe de reconstituer ses forces. De plus, si elle veut investir en Europe et continuer de bénéficier de nos investissements, la Chine doit respecter les règles et les conventions qu'elle signe et non sans cesse créer de nouveaux dispositifs pour les contourner. Cela doit devenir la nouvelle normalité des relations euro-chinoises. À lire aussi «Un partenaire très difficile» : rien ne va plus entre l'Union européenne et la Chine Concrètement, les pouvoirs de la Commission ayant atteint leur plafond de verre, c'est aux États membres de reprendre l'initiative sous la forme d'un audit national sur la Chine dans les domaines diplomatique, sécuritaire industriel et technologique. La France pourrait, dans cet exercice, s'inspirer du travail réalisé par le gouvernement britannique depuis la fin de l'année dernière. Les principales conclusions de cet audit devront être rendues publiques et partagées avec un premier cercle de nos partenaires européens. Cette revue générale de notre relation et de nos vulnérabilités permettrait de tester, dans un second temps, la mise en place à l'échelle européenne d'un régime d'inspections et de contrôle des coopérations et des investissements chinois dans tous les domaines stratégiques à la hauteur du défi que représente le projet global porté par Pékin. Ce régime prendrait modèle sur les termes des traités et accords de contrôle des armements et de non-prolifération, en y intégrant les composantes civile et militaire. Dans ce processus de rééquilibrage stratégique, l'unité européenne est l'objectif final recherché, pas un moyen sans lequel rien ne nous semblerait alors possible d'achever. À l'aube de chacun de leur rendez-vous important, il est coutume de dire que l'Europe et la Chine sont à la croisée des chemins. Quoi qu'il en soit, face aux politiques chinoises du fait accompli dans un contexte où la paix sur le continent se trouve menacée, l'Union et ses États membres n'ont d'autre choix que de réhausser leur niveau de jeu pour défendre ensemble leur sécurité et l'avenir de l'Europe.


Le Figaro
4 hours ago
- Le Figaro
Guerre sans merci entre un nonagénaire et un dentiste, dans un immeuble historique de la butte Montmartre
Réservé aux abonnés Sur la butte Montmartre, depuis près de 20 ans, un retraité bataille contre son voisin dentiste, qui pense-t-il n'a pas le droit d'exercer dans leur illustre copropriété. La Cour d'appel vient de trancher le conflit qui envenime le quotidien de cet immeuble chargé d'Histoire pour avoir abrité l'écrivain antisémite Louis-Ferdinand Céline, pendant que son voisin du dessous le résistant Robert Champfleury y fomentait la libération de Paris. Dans cet immeuble du début du XXe s. de la rue Girardon, l'ambiance est électrique et probablement l'a-t-elle toujours été. Les procédures y sont légion et les petites histoires entre voisins y côtoient la grande Histoire. Les actuels propriétaires s'y livrent bataille pour déterminer qui a le droit d'y être ou pas, comme les anciens s'y sont affrontés pour faire valoir deux visions opposées de la Nation. 20 ans de recours, de procédures et d'invectives Dans cet immeuble historique, un dentiste a acheté un appartement en 2006 pour y installer son cabinet, activité pour laquelle il a obtenu une autorisation d'exercer dans les lieux. Mécontent, Lucien(1), un voisin copropriétaire a vainement tenté de faire annuler cette autorisation qu'il dit contraire au règlement de copropriété et faute d'y être parvenu, il continue de guerroyer. Le dentiste remporte une première bataille en justice contre la copropriété en 2010, les juges ayant estimé que le professionnel disposait d'un droit acquis à l'apposition d'une plaque professionnelle sur la façade de l'immeuble. Lucien ne démord toutefois pas, bataille au quotidien, et est le fer de lance d'une procédure en cours pour faire annuler cette autorisation. Parallèlement, le dentiste a assigné le nonagénaire pour le voir condamner à cesser ses agissements. N'ayant pas réussi à convaincre les premiers juges, il interjette appel pour obtenir 22 000 € de dommages et intérêts et une condamnation sous astreinte de 1000 € par e-mail, lettre ou propos visant à le dénigrer. Un dentiste dénigré, au quotidien entravé Selon le dentiste, son voisin veut le pousser à fermer son cabinet en diffusant des propos injurieux et calomnieux non seulement auprès des copropriétaires, mais aussi des locataires et des riverains de l'immeuble. Lucien « abreuve les copropriétaires de correspondances » et prétend lors des assemblées générales de copropriété que l'installation du cabinet dentaire « se serait faite dans des circonstances obscures, interdites voire malhonnêtes », se plaint le dentiste. Il l'accuse également de lui avoir coupé son accès à internet pour entraver son activité. Son câble de la fibre optique a effectivement été arraché dans la cave – ce qui lui a causé trois mois d'interruption de service. Et, il dit avoir vu Lucien sur les caméras de surveillance de l'immeuble « descendre à la cave aux moments précis auxquels les coupures sont intervenues ». Il affirme également que les propos « mensongers, malveillants et intolérables » de Lucien rejaillissent sur la réputation commerciale de son cabinet et sur sa santé, certificat psychiatrique à l'appui. Un nonagénaire exalté, vent debout De son côté, Lucien dit avoir découvert, auprès de la mairie de Paris que l'autorisation d'exercer accordée au dentiste a été obtenue, grâce à la présentation d'un « document lapidaire griffonné, signé du seul président du conseil syndical de l'époque (…) autorisant la pose sur la façade de l'immeuble d'une plaque professionnelle de dentiste, laquelle avait été interprétée comme un accord de la totalité des copropriétaires ». Aussi, affirme-t-il être en droit de faire part de ces irrégularités aux copropriétaires et de solliciter l'annulation de l'autorisation préfectorale du dentiste d'exercer dans l'immeuble. D'autant plus que le professionnel dispose d'un scanner dans son cabinet, alors même que le règlement de copropriété interdit l'usage d'appareils de radiologie dans les lieux.


Le Figaro
7 hours ago
- Le Figaro
Conflit Cambodge-Thaïlande : «La France doit défendre la carte issue du traité de 1907»
TRIBUNE - La mort d'un soldat cambodgien, le 28 mai, dans la région de Mum Bei, une zone disputée, a déclenché une crise diplomatique entre Phnom Penh et Bangkok. Pour Pen Bona, ministre délégué auprès du premier ministre du Cambodge, un traité signé par la France stipule pourtant que ce territoire appartient à son pays. Pen Bona, ministre délégué auprès du premier ministre et chef du service des porte-parole du Gouvernement royal du Cambodge. À découvrir PODCAST - Écoutez le club Le Club Le Figaro Idées avec Eugénie Bastié Pour les lecteurs français, le Cambodge, aujourd'hui, c'est avant tout un trésor culturel, des tours de grès d'Angkor au ballet khmer dont les danseuses impavides évoquent les mythiques apsaras. Mais c'est aussi un partenariat moderne entre nos deux États, marqué par une relation commerciale d'un milliard d'euros, une coopération par l'intermédiaire de l'Agence française de développement (AFD) et des décennies d'efforts conjoints pour améliorer les infrastructures, l'éducation, la santé et la conservation du patrimoine. Par-dessus tout, la France et le Cambodge sont unis par la conviction commune que les différends doivent être réglés par le droit et non par la force. Publicité Cette conviction partagée est aujourd'hui sérieusement menacée. Depuis fin mai, un conflit frontalier latent entre le Cambodge et la Thaïlande s'est transformé en crise. Le 28 mai, un soldat cambodgien, non armé et en civil, a été abattu par les troupes thaïlandaises dans la région de Mum Bei, dans la province cambodgienne de Preah Vihear. Dans les semaines qui ont suivi, l'armée thaïlandaise a unilatéralement réduit les horaires d'ouverture des principaux postes de contrôle, en a fermé d'autres et a menacé de couper l'électricité, la fourniture de carburant et les connexions internet. Le Cambodge respecte la ligne née du traité ; la Thaïlande la redessine. Telle est l'origine des tensions actuelles. Ben Pona Ces changements perturbent le quotidien de nombreuses familles le long de la frontière, contredisant les affirmations publiques de Bangkok selon lesquelles «toutes les portes restent ouvertes». En réponse, le Cambodge a privilégié l'action en justice et préféré la retenue stratégique aux représailles. Pourquoi cela devrait-il intéresser la France ? Le fondement juridique de la frontière actuelle a été posé par le traité franco-siamois de 1907, signé entre le Siam et la France au nom du Cambodge. Le Siam n'a pas contesté la carte à l'échelle 1/200 000e issue des travaux de la Commission mixte franco-siamoise et, à la demande de Bangkok, imprimée à Paris. Cette carte n'a pas été contestée pendant 50 ans. Elle a été confirmée par des traités franco-siamois ultérieurs, en 1925 et en 1937, ainsi que par la Convention de Washington de 1946. C'est ce que n'a pas manqué de souligner la Cour internationale de Justice (CIJ) lorsque la Thaïlande a contesté la souveraineté du Cambodge sur le temple de Preah Vihear. La CIJ s'est appuyée sur cette carte dans son arrêt de 1962 en faveur du Cambodge, décision confirmée en 2013. Publicité Pourtant, la Thaïlande considère désormais comme faisant autorité une carte militaire unilatérale, créée de toutes pièces. Il s'agit d'un document jamais approuvé, jamais déposé auprès de l'ONU et totalement incompatible avec la carte issue du traité de 1907. Le Cambodge respecte la ligne née du traité ; la Thaïlande la redessine. Telle est l'origine des tensions actuelles. Pour sortir de l'impasse, Phnom Penh a convoqué une commission de haut niveau, conseillée par le professeur Jean-Marc Sorel, juriste français et avocat du Cambodge auprès de la CIJ de 2011 à 2013. Il s'agit de préparer une nouvelle requête à la CIJ sur quatre secteurs en suspens contestés par la Thaïlande : Ta Mone Thom, Ta Mone Touch, TaKrabey et MumBei. Alors que l'armée thaïlandaise se fait menaçante en se déployant largement de son côté de la frontière, le Cambodge fait le choix de s'adresser à la CIJ pour prévenir le risque d'escalade et non pour provoquer son voisin. Nous ne demandons pas à la France de prendre parti, mais de défendre le traité qu'elle a jadis négocié, signé et ratifié, dont est issue la carte qu'elle a tracée avec le Siam. Ben Pona Dans ses déclarations, le gouvernement thaïlandais appelle au calme, mais l'observation sur le terrain révèle une tout autre réalité. Des voyageurs cambodgiens et étrangers ont été bloqués, des commerçants sont entravés dans leurs déplacements et même des convois humanitaires ont été retardés. Le centre de commandement de Bangkok tient des propos d'ouverture, tandis que les commandants provinciaux maintiennent les barrières fermées. De telles contradictions érodent la confiance entre les deux pays, de même que la rhétorique nationaliste en Thaïlande qui, selon les médias régionaux, inclut désormais des appels à la prise d'Angkor Wat par la force. La fermeture des points de contrôle a paralysé le commerce, réduit les salaires journaliers et contraint les travailleurs frontaliers, vulnérables, à emprunter des voies clandestines où rôdent les trafiquants. Elle contrevient également à l'engagement fondamental de libre circulation et de coopération qui réunit les pays de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est. Si rien n'est fait, les tensions locales pourraient déborder la région du Mékong. Le Cambodge n'oublie pas le rôle fondamental pour le respect du droit des traités joué par d'éminents juristes français comme André Gros et Paul Reuter. Il est sensible au rôle international de la France : un siège permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, le plus vaste réseau diplomatique de l'UE en Asie du Sud-Est et une stratégie indopacifique tournée vers l'avenir qui valorise la centralité de l'Asie du Sud-Est, l'État de droit et la connectivité maritime et terrestre. Publicité La France est donc particulièrement bien placée pour encourager la Thaïlande à reconnaître la compétence de la CIJ, en érigeant les tribunaux et non les casernes, en lieu de règlement ; pour soutenir l'accès humanitaire en appelant à la réouverture complète et inconditionnelle de tous les points de contrôle aux frontières ; pour lutter contre la désinformation en apportant une assistance technique aux initiatives médiatiques régionales qui promeuvent une information vérifiée et multilingue et pour soutenir la diplomatie de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est au sein des forums de l'UE et de l'ONU. Nous ne demandons pas à la France de prendre parti, mais de défendre le traité qu'elle a jadis négocié, signé et ratifié, dont est issue la carte qu'elle a tracée avec le Siam. Nous lui demandons de poursuivre sa défense d'un ordre multilatéral fondé sur le droit et non sur la force. Paris sait que lorsque les frontières légales sont remises en question sur un continent, les frontières partout dans le monde deviennent moins sûres.