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Le cannabis augmenterait les risques de maladie cardiovasculaire

Le cannabis augmenterait les risques de maladie cardiovasculaire

La Presse07-07-2025
Le THC, l'ingrédient actif de la marijuana, a des effets négatifs sur les artères, selon une nouvelle étude californienne. Cela pourrait augmenter le risque de crise cardiaque et d'AVC.
« Il est possible que le THC affecte les récepteurs cannabinoïdes sur des cellules des vaisseaux sanguins », dit Matt Springer, un biologiste spécialiste de médecine cardiovasculaire à l'Université de Californie à San Francisco, qui est l'auteur principal de l'étude publiée en mai dans la revue JAMA Cardiology.
Les cellules endothéliales sont responsables du tonus des vaisseaux sanguins. Chez les 55 participants de l'étude californienne, ce tonus était autant altéré chez ceux qui fumaient du cannabis et chez ceux qui mangeaient des bonbons de THC. Plus précisément, la dilatation de l'artère quand le flux sanguin augmentait était moins rapide que chez les participants qui ne fumaient ni ne mangeaient du THC.
Cette diminution de la « dilatation médiée par le flux » (FMD) est l'une des principales mesures de l'athérosclérose qu'entraîne le tabagisme. L'atteinte du FMD chez les fumeurs et les mangeurs de cannabis était semblable à ce qui survient chez les fumeurs de cigarettes, selon M. Springer.
18 %
Proportion de Québécois qui consommaient du cannabis en 2024. Elle était de 14 % en 2018.
SOURCE : INSPQ
Ces résultats sont « très surprenants », explique Carolyn Baglole, une chercheuse de l'Université McGill qui vient de publier deux études sur les impacts du vapotage de THC sur la santé. Elle note que l'impact direct du THC, par rapport à sa consommation par combustion ou par vapotage, a été peu étudié. La dernière publication importante à ce sujet qu'elle a retracée est une étude américano-suisse datant de 2009.
Les chercheurs de San Francisco ont aussi étudié deux autres variables cardiovasculaires : la production d'un composé chimique responsable de la dilatation des vaisseaux sanguins, l'oxyde nitrique (NO), et la vitesse à laquelle le sang se propage dans les artères. Pour ce qui est du NO, les effets négatifs du THC ne se retrouvent que chez les fumeurs de cannabis, pas chez ceux qui mangent des bonbons de THC. Et il n'y a pas d'effet négatif du THC sur la vitesse du sang, contrairement à ce qui se voit chez les fumeurs de cigarettes.
Ils n'ont pas par ailleurs regardé l'effet des bonbons de CBD, une autre molécule du cannabis, sur la santé cardiovasculaire.
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La Dre Claudel Pétrin-Desrosiers, présidente de l'AQME, met en garde contre les impacts lorsqu'on est exposé à des seuils de particules fines dans l'air qui dépassent les normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « On s'expose à des risques d'avoir des enjeux qui touchent à peu près tous les organes de notre corps, dont notre cerveau. Donc, on a plus de démence prématurée, de mortalités précoces, d'enjeux pulmonaires, d'enjeux cardiaques, on peut avoir des problèmes de reins, il y a des impacts sur la santé de la femme et des bébés. Il n'y a pas vraiment un système du corps qui est épargné par les enjeux de pollution atmosphérique », avertit la médecin. Dre Pétrin-Desrosiers est d'avis que les décideurs au Québec sous-estiment les enjeux de la qualité de l'air puisqu'ils n'en font pas assez, selon elle, pour contrôler les entreprises qui polluent. « On a l'impression que c'est lointain, que ça touche les gens qui sont en Chine ou en Inde, mais les deux réalités existent. Ça touche les gens ailleurs dans le monde, mais ça nous touche ici. S'il faut des épisodes de smog où on est dans les pires qualités de l'air actuellement à travers le monde pour nous faire réaliser qu'on n'est pas exempt de ces impacts, j'espère que ça ne peut que générer des conversations et évidemment des réglementations plus strictes pour encadrer ces questions parce qu'il faut des réglementations gouvernementales, il faut mettre des normes à l'industrie, il faut assurer une vigie constante, il faut être capable de communiquer ces risques », fait valoir Dre Pétrin-Desrosiers. Plus de pollution, plus de décès prématurés Lorsque la qualité de l'air est mauvaise, les personnes jeunes et en relativement bonne santé subiront des effets mineurs sur leur santé, comme des picotements aux yeux ou avoir la gorge irritée. Les personnes avec des problèmes cardiaques ou pulmonaires doivent redoubler de prudence, car elles sont plus sujettes à avoir des complications. La littérature scientifique démontre que lorsqu'il y a plus de pollution atmosphérique, il y plus de décès par maladie du cœur et par AVC, et il y a plus de gens qui ont des problèmes respiratoires et qui doivent se présenter à l'hôpital. De plus, le fait d'être exposé régulièrement à de hauts seuils de pollution atmosphérique peut augmenter le risque de certains types de cancers. « C'est un enjeu préoccupant pour la santé parce que l'exposition est un peu involontaire, on n'a pas vraiment le choix de respirer. Et quand il y a des épisodes où il y'a une concentration accrue de particules polluantes dans l'atmosphère, ça peut avoir des effets nocifs à court et à long terme sur le corps », explique la Dre Claudel Pétrin-Desrosiers. Au Québec, la pollution de l'air cause 4000 décès prématurés par année, selon un rapport de Santé Canada datant de 2021. 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S'il est bien porté et ajusté au visage, le masque N95 peut également aider, en particulier pour les personnes qui font de l'asthme ou qui ont d'autres maladies chroniques. Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l'Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l'unique responsable des choix éditoriaux.

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Comment expliquer cette explosion ? Dans certaines zones, trop peu de gens sont vaccinés considérant que la rougeole est environ neuf fois plus contagieuse que la grippe. Une personne infectée peut contaminer de purs inconnus – sans même les croiser ! Elle rendra malades 90 % de ses proches non vaccinés. « Le virus reste dans l'air deux heures après le départ d'une personne infectée », explique le Dr Paul Le Guerrier, de la Direction de santé publique de Montréal (DSP de Montréal). Toute personne non vaccinée qui entre, même à retardement, dans la même pièce ou le même véhicule – commerce, restaurant, salle de cinéma, autobus, etc. – s'expose. « La propagation est beaucoup moins grande sur un terrain de camping que dans une salle fermée, précise le médecin. Mais on peut quand même attraper la rougeole si on parle face à face avec une personne infectée. » Proportion d'enfants montréalais vaccinés contre la rougeole 12 mois-4 ans : 60 % à 67 % 5-11 ans : 75 à 85 % Source : Le Dr Paul Le Guerrier, DSP de Montréal Pourquoi s'en inquiéter autant ? Cet été, la rougeole a tué un nourrisson ontarien, né prématurément après avoir été infecté dans l'utérus, et deux bébés américains. « Quelle autre maladie infantile peut tuer une personne sur mille ! », s'exclame le Dr Brian Ward, spécialiste des maladies infectieuses à l'Université McGill. Ce virus peut par ailleurs provoquer des pneumonies, des inflammations du cerveau, la cécité, la surdité, des fausses couches, etc. D'après les statistiques gouvernementales, 8 % des Canadiens infectés ont dû être hospitalisés cet été, contre 13 % des Américains. « Mais chez les adultes, le taux d'hospitalisation peut atteindre 15 à 30 %, et il a déjà atteint 100 % chez les jeunes enfants en Saskatchewan », indique le Dr Ward. De plus, ajoute-t-il, la rougeole peut éliminer la majorité des anticorps existants. Ses victimes se retrouvent vulnérables à toutes sortes d'autres infections, dont elles étaient auparavant protégées, pendant des semaines ou des mois. Pourquoi certaines régions ou communautés sont-elles plus frappées que d'autres ? Dans certaines zones, y compris au Québec, le pourcentage de personnes vaccinées n'atteint pas le seuil requis pour prévenir les grosses explosions, soit 80 %. De nombreux facteurs l'expliquent, expose le Dr Le Guerrier. Lassitude envers la vaccination après la pandémie, campagnes de peur sur l'internet, caractère abstrait de la rougeole pour les jeunes générations qui n'avaient encore jamais vu ses ravages. Pendant la pandémie, des parents ont raté des doses, car ils ne voulaient pas sortir avec un bébé vulnérable et c'est difficile de faire du rattrapage quand on manque de médecins. Dr Brian Ward, spécialiste des maladies infectieuses à l'Université McGill Répartition des cas canadiens de rougeole par groupe d'âge * moins de 1 an : 6 % des cas (239) 1-4 ans : 20 % des cas (748) 5-17 ans : 45 % des cas (1722) 18-54 ans : 28 % des cas (1066) 55 ans et plus : 1 % des cas (34) * Parmi les 3822 cas confirmés et probables Source : Santé Canada Que doivent faire les voyageurs ? Les personnes vaccinées n'ont probablement pas besoin d'éviter les zones de contagion, puisque seulement 7 % des Canadiens contaminés cette année avaient déjà reçu une ou deux doses de vaccin. Pour les médecins, les non-vaccinés qui se rendent dans des régions où la rougeole circule activement courent toutefois de grands risques. C'est particulièrement vrai pour les enfants, les femmes enceintes ou les personnes dont les défenses immunitaires sont réduites par la chimiothérapie ou d'autres médicaments. Dans ces deux derniers cas, recevoir le vaccin serait inutile ou contre-indiqué, mais pas dans celui des enfants, affirme le Dr Le Guerrier. Au Québec, la première dose est typiquement administrée à l'âge de 1 an, car son efficacité augmente à cet âge. Un bébé peut toutefois recevoir une dose précoce à partir de 6 mois quand un voyage le justifie, ce qui le protégera à 60 %, précise le médecin de famille. « Mais il faut recevoir cette dose au moins deux semaines avant le départ pour que les anticorps se développent. » Porter un masque et se laver les mains ne peut pas nuire, mais risque de ne pas suffire. Quels sont les risques qu'un vacancier ramène le virus au Québec ? 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Les aléas de la météo n'ont pas fini d'affecter le quotidien des Québécois cette semaine. Mardi, Environnement Canada a diffusé un avertissement de chaleur pour le sud du Québec. La température pourrait atteindre 33 degrés Celsius, et près de 40 avec le facteur humidex. Le tout combiné à une mauvaise qualité de l'air et à la promesse de nouveaux orages. « La chaleur et le smog, ce sont deux évènements qui ne sont pas nécessairement liés entre eux », dit Julien H. Pellerin, météorologue chez Environnement Canada. Les températures élevées sont dues à un front chaud et humide qui balaie le sud du Québec, de l'Outaouais jusqu'au Centre-du-Québec, alors que la mauvaise qualité de l'air est liée aux incendies de forêt actifs dans l'Ouest canadien. « Aujourd'hui, demain et jeudi, il fera très chaud, très humide, avant le passage d'un front froid jeudi, avec des orages probablement très violents », indique André Monette, chef du service de la météorologie chez MétéoMédia. Difficile pour l'instant de savoir si les secteurs durement touchés par les pluies de dimanche dernier recevront autant de précipitations, mais « les mêmes régions sont dans la zone à risque », ajoute-t-il. PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE Mardi et mercredi, dans le sud du Québec, la température pourrait atteindre 33 degrés Celsius, et près de 40 avec le facteur humidex. Environnement Canada y a aussi diffusé un bulletin spécial en raison de la mauvaise qualité de l'air. Le sud du Québec est aussi aux prises avec un indice de qualité de l'air considéré comme « mauvais » pour la santé. « On n'est pas dans des valeurs qui sont extrêmes [comme en juin dernier], mais quand même. On est dans des taux qui sont bien élevés selon la normale », précise Julien H. Pellerin. Mardi matin, dans certains secteurs, l'indice calculé par le gouvernement dépassait 80, alors qu'un indice « acceptable » n'excède pas 50. Même si la qualité de l'air s'est améliorée au cours de la journée, le smog demeurait préoccupant. « Il y a un enjeu pour les personnes plus vulnérables », explique M. Pellerin. La présence de smog combinée à des températures élevées représente un risque pour les gens atteints de problèmes respiratoires, les aînés, les femmes enceintes et les jeunes enfants, rappelle la Santé publique de Montréal. Ces personnes devraient éviter les activités physiques à l'extérieur et garder leurs fenêtres fermées. La Santé publique recommande aussi à la population de boire beaucoup d'eau et de demeurer dans des endroits frais ou climatisés. Elle suggère d'activer la fonction « air intérieur » des climatiseurs pour éviter de faire entrer des polluants à l'intérieur d'une pièce, et de prendre régulièrement des nouvelles des personnes plus à risque de subir les impacts des conditions météorologiques actuelles.

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