
« Andy Warhol… », star de l'avant-garde
Les chants pieux de son enfance et de pratiquant ruthène catholique alternent avec l'épaisse neige des hivers américains, à Pittsburgh en Pennsylvanie, capitale du charbon et de l'acier, des richissimes dynasties Carnegie, Frick et Mellon, et de la classe ouvrière qui trime dans des usines à production continue.
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Fils d'Ondrej et Julia Warhola, immigrés originaires des Carpates orientales et de la ville tchécoslovaque de Miko, aujourd'hui Mikova dans le nord-est de la Slovaquie, Andrew Warhola Jr. est devenu pour la postérité Andy Warhol, « le pape du pop » (1928-1987). C'est un nom qui claque comme le bruit des dollars, qui brille comme la société de consommation croquée dans d'énormes tableaux codés et flashy, qui tranche comme les transgressions mises en scène dans une « Factory » libertaire, tapissée de papier d'argent.
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Où se cache le vrai Andy Warhol ?
Andy Warhol, un prophète américain, assurément, plaide le documentaire de Tania Goldenberg (2015), à retrouver sur Le Figaro TV. Où se cache le vrai Andy Warhol ? La star de la scène new-yorkaise s'est imposée sur le marché de l'art mondial et dans les enchères « postwar ». Cet homme tout « en vrais mensonges et demi-vérités », au faîte de sa gloire, porta sa perruque platine de travers exprès, dévoilant le simulacre de sa coiffure. Mais l'homme reste secret, fruit d'une timidité maladive. Enfant nourri de cinéma, de l'âge d'or de Hollywood et des boucles de Shirley Temple, il garde ce rapport distancié avec toutes choses.
« Andy Warhol ? Jamais il ne s'abandonne, il truque, il faut forcer le secret », prévient Michel Nuridsany, ancien critique du Figaro et son biographe en 2001 chez Flammarion. Culture familiale, arts populaires et religion se sont intimement mêlés dans l'esprit du jeune Andrew Warhola. Il s'appliqua à rester, toute sa vie, à fleur de surface, malgré la griserie mondaine, malgré le succès sonnant et trébuchant. De toutes ses influences hétéroclites, « il façonna un univers unique, un univers esthétique et philosophique glacial, une œuvre perturbante de simplicité, en confrontation directe avec les bouleversements de son temps », souligne ce documentaire qui promène sa caméra de Pittsburgh à New York, d'Amérique en Europe.
Chaque dimanche, la famille fait 10 km à pied pour aller à l'église de Saint-Jean-Chrysostome, un saint pour les orthodoxes, les catholiques romains et les coptes. Son décor byzantin, ses icônes, ses vitraux, tout cet or, son encens, marquent à vie l'imaginaire du petit Andrew. Trente ans plus tard, « Andy Dandy » y puisera la matière de son œuvre la plus célèbre, The Golden Marilyn, achevée en 1962, l'année de la mort de l'actrice si glamour, sanctifiée sur fond d'or, condamnée au sourire éternel (trésor du MoMA à New York). Affligé très jeune de « danse de Saint-Guy », maladie nerveuse qui l'éloigne de l'école, Andy Warhol vit dans les jupes de sa mère Julia, passe ses journées à dessiner, ce que lui a appris cette femme créative qui transforme les emballages de Campbell's Soups en fleurs de papier. Privilège des grands malades, il est au centre de la vie de famille. Empêché de faire et de vivre une adolescence américaine, il décide de tout investir dans le regard. L'artiste est né.

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«Il n'y avait aucune limite à l'amour qu'elle donnait» : la mère de Brad Pitt, Jane Etta Pitt, est décédée à 84 ans
Jane Etta Pitt, la mère de l'acteur, est décédée ce mercredi 6 août à l'âge de 84 ans. Elle laisse derrière elle trois enfants et quatorze petits-enfants. Ce n'est pas Brad Pitt mais sa mère, Jane Etta Pitt, qui est aujourd'hui au cœur de l'actualité. La mère de l'acteur hollywoodien est décédée ce mercredi 6 août à l'âge de 84 ans. L'information, révélée par le média américain TMZ, n'a pas encore fait l'objet d'une réaction publique de la part de la star. En revanche, sa nièce Sydney Pitt, fille du frère cadet de l'acteur Doug Pitt, lui a rendu un hommage à travers un long message publié sur son compte Instagram. «Ma douce grand-mère, Jane Etta, nous n'étions pas encore prêts pour que tu partes, mais te savoir enfin libre de chanter, danser et peindre à nouveau rend les choses un peu plus faciles» écrit-elle avant de vanter la bonté de sa défunte grand-mère. «Elle a inventé les jeux les plus stupides juste pour nous faire rire, et elle croyait en l'équité, en faisant passer les autres en premier et en faisant le bien, simplement parce que c'était la bonne chose à faire» peut-on lire sous la publication. Jane Etta Pitt, ancienne institutrice née en 1940, laisse derrière elle ses trois enfants, Brad Pitt (1963), Doug Pitt (1966) et Julia Pitt (1969) ainsi que 14 petits-enfants. «Elle pouvait suivre ses 14 petits-enfants sans manquer un rythme. Il n'y avait aucune limite à l'amour qu'elle donnait, et tous ceux qui l'ont rencontrée» poursuit sa petite fille sur Instagram. Publicité Un lien fort entre mère et fils Originaire de Memphis, dans le Tennessee, c'est sur les bancs de l'université de l'Oklahoma qu'elle fait la connaissance de William Pitt, qui deviendra plus tard son époux et le père de leurs trois enfants. Très proche de sa mère, Brad Pitt n'a jamais caché l'importance qu'avait cette dernière dans sa vie. Lors d'une interview donnée en juin dernier à l'émission Today à l'occasion de la promotion de son film F1, l'acteur avait déclaré :«Je dois dire bonjour à ma mère parce qu'elle te regarde tous les matins», avant de conclure avec un simple mais fort : «Je t'aime, maman.» Au fil des années, Jane Etta Pitt avait accompagné son fils à plusieurs événements publics majeurs, comme les Golden Globes en 2007 ou encore la cérémonie des Oscars en 2012, témoignant de leur évidente complicité.


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