
Nos jeunes paient le prix de la mauvaise gestion
Lorsqu'il s'est adressé à la Chambre de commerce en tant que ministre de l'Éducation, le 30 mai 2000, François Legault a déclaré : « L'éducation doit donc devenir encore plus concrètement le projet de société du Québec parce que je veux que nous soyons ambitieux pour notre système d'éducation. Je veux que nous ayons le meilleur système, les meilleures écoles, les meilleurs cégeps et les meilleures universités. Je veux que tout le Québec partage cette ambition, mais je veux surtout que nous soyons ambitieux pour chacun de nos élèves. »
Alain Fortier
Dernier président de la fédération des commissions scolaires du Québec
Joe Ortona
Président de l'association des commissions scolaires anglophone du Québec
Deux décennies plus tard, le 28 novembre 2018, dans son discours inaugural à l'Assemblée nationale en tant que premier ministre, il a critiqué le précédent gouvernement libéral pour avoir réduit les dépenses en éducation tout en promettant d'améliorer le système éducatif de la province. Il a déclaré : « Même si le Québec devait traverser un ralentissement économique, le financement de l'éducation sera protégé. L'avenir de nos enfants, l'avenir du Québec sera protégé. »
Il est clair que le premier ministre a changé son discours : il a renié son engagement de longue date envers les Québécois de protéger et de renforcer le réseau public d'éducation.
Le 12 juin 2025, sans consultation ni avertissement préalable, le gouvernement a relégué les besoins de nos jeunes au deuxième plan en modifiant unilatéralement les règles budgétaires, annonçant des compressions massives totalisant 570 millions de dollars. Pour aggraver la situation, le gouvernement refuse de permettre aux commissions scolaires d'utiliser leurs surplus accumulés afin d'atténuer l'impact de ces mesures.
Cette décision est imposée sans réelle considération des conséquences sur le terrain, alors que la planification des effectifs est déjà déterminée et les processus d'embauche complétés pour la prochaine année scolaire. Cette manœuvre a été motivée par le désir de combler un déficit record, de réagir à la dégradation de la cote de crédit du Québec et de compenser des erreurs coûteuses, notamment l'échec de l'investissement dans Northvolt et la somme de plus de 1 milliard de dollars gaspillée dans le projet SAAQclic.
Il est crucial de rappeler que ces coupes s'ajoutent aux compressions de 200 millions de dollars annoncées en décembre dernier ainsi qu'au gel d'embauche déguisés en mesures d'optimisation en vigueur depuis novembre 2024.
1 milliard en moins pour le système scolaire
Ainsi, force est de constater que l'ensemble des coupes budgétaires imposées par le gouvernement représente près de 1 milliard de dollars retranchés du système scolaire. Le gouvernement Legault vit dans un monde imaginaire s'il croit que les services aux élèves ne seront pas touchés dès la rentrée de septembre.
Toutes les activités parascolaires, le tutorat, les programmes d'arts et de musique sont sur la sellette. Des budgets plus restreints signifient moins d'enseignants, des classes surchargées, davantage d'élèves en difficulté et possiblement la fermeture d'écoles.
Les enfants en difficulté seront les premiers touchés, ces compressions entraîneront une réduction du nombre de psychologues, de techniciens en éducation spécialisée, d'orthophonistes, d'ergothérapeutes et de travailleurs sociaux.
Le résultat final, c'est que nos jeunes, l'avenir du Québec, comme le déclarait le premier ministre Legault il y a près de sept ans, vont en souffrir à cause de la mauvaise gestion de son gouvernement.
Le fait que les centres de services scolaires dans le secteur francophone ne soient plus composés de personnes élues représente un sérieux désavantage. Étant nommées par le gouvernement, ces personnes ne peuvent pas s'exprimer publiquement ; en réalité, elles ont été réduites au silence. Nous appelons chaque Québécois à prendre position et à se faire entendre. Signez la pétition. Contactez vos députés et députées. Participez aux rassemblements qui sont organisés.
Il est impératif que le premier ministre Legault entende, une fois pour toutes, que nous rejetons fermement ces coupes en éducation. Sacrifier l'avenir de nos enfants pour camoufler la mauvaise gestion économique de son gouvernement compromet tragiquement l'avenir de toute une génération.
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