
Vivre en paix à la frontière nord-coréenne
De leur village d'où ils voient la Corée du Nord à l'œil nu, les habitants de Tongilchon sont nombreux à se réjouir que Lee Jae-myung soit à la tête du pays depuis le 4 juin. En promettant de « panser les plaies » avec le Nord et de tendre la main à Pyongyang, le nouveau président sud-coréen trouve écho auprès des quelque 450 villageois qui peuplent la bourgade et qui ne désirent qu'une chose : vivre paisiblement.
La Presse
Le village de l'unification
PHOTO ANTHONY WALLACE, AGENCE FRANCE-PRESSE
Une villageoise passe devant une clôture sur laquelle sont accrochées des affiches électorales, le 28 mai. La présidentielle n'a pas soulevé les passions à Tongilchon. « C'est toujours la même chose, je ne m'y intéresse pas vraiment », confie Kwon Yeong-han, un résidant âgé de 87 ans. Quelle que soit leur allégeance politique, les villageois n'avaient qu'une exigence pour les candidats à la dernière élection : qu'ils n'attisent pas les tensions avec le Nord.
Situé à une soixantaine de kilomètres de la capitale, Séoul, Tongilchon – « Village de l'unification » en coréen – fait partie de la poignée de colonies agricoles construites par l'État sud-coréen dans les années 1970 pour revitaliser les zones frontalières dévastées par la guerre de Corée 20 ans plus tôt. À l'origine, les terres sont allouées pour moitié à des militaires démobilisés, pour moitié à des civils originaires de la région et déplacés par les combats. « Le village a été fondé sur le modèle des kibboutz israéliens, avec le slogan : travailler en combattant, combattre en travaillant », explique le chef de la petite communauté, Lee Wan-bae, 73 ans.
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La région attire bon nombre de visiteurs, curieux de s'aventurer au plus près du pays des Kim. Les autocars y défilent à un rythme effréné, transportant plus de 2000 personnes par jour.
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Kwon Yeong-han prend la pose devant chez lui pour le photographe de l'AFP. « Nous vivons tout près du Nord, donc nous espérons seulement que les relations s'améliorent et qu'il n'y ait pas de guerre. »
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Du haut d'un mirador – à côté duquel on peut voir un haut-parleur géant servant à diffuser propagande et bruits intimidants –, un soldat nord-coréen monte la garde. Tongilchon est situé dans la « zone de contrôle civil » (CCZ), secteur à l'accès restreint adjacent à la célèbre zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corées.
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Le village est situé à moins de 4 km de la frontière nord-coréenne.
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Un visiteur se fait prendre en photo avec en arrière-plan la partie nord-coréenne de la zone démilitarisée. Le tourisme est une manne indispensable pour la région.
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Kwon Yeong-han cultive son champ. « La vie est dure ici. Peu importe qui sera élu président, ce que nous voulons, c'est juste vivre paisiblement », plaide le chef du village, Lee Wan-bae, à quelques jours du scrutin du 3 juin. Selon Min Tae-seung, 85 ans, la vie à Tongilchon est pourtant beaucoup plus facile aujourd'hui. « Dans les premières années après notre installation ici, il y avait des menaces militaires, des infiltrations nord-coréennes », confie-t-il.
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Les fermetures de la CCZ lors des épisodes de tensions militaires entre le Nord et le Sud entraînent l'annulation des voyages organisés près de la DMZ, ce qui a un impact direct pour l'économie de Tongilchon.
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Posté sur un belvédère, le chef du village, Lee Wan-bae, prend la pose à côté de jumelles utilisées par les touristes pour observer le territoire nord-coréen, qui s'étend derrière lui.
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Les produits agricoles locaux sont pour l'essentiel écoulés sous l'appellation « riz DMZ », « ginseng DMZ » ou encore « soja DMZ » dans un magasin de souvenirs situé en périphérie du village, étape obligée des circuits touristiques.
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