
Pourquoi l'enquête sur le drame de Malley Phare s'annonce encore très longue
Le 12 juillet 2024 à 9 h 22, un échafaudage culminant à 60 mètres s'est effondré à Prilly. Trois ouvriers ont trouvé la mort dans l'accident, qui a aussi fait 11 blessés. Le drame a créé une onde de choc sans précédent.
FLORIAN CELLA
En bref:
Cela fera un an, ce samedi 12 juillet, que le chantier Malley Phare a été frappé par la tragédie . À Prilly, aux portes de Lausanne, l'immeuble de 60 mètres se dresse aujourd'hui comme une énigme, fantomatique et vide. Malgré la reconstruction de l'échafaudage effondré, les travaux sont toujours à l'arrêt, ou presque . Ce jour d'été 2024, trois ouvriers ont trouvé la mort et onze autres ont été blessés. Après douze mois d'enquête du Ministère public vaudois, les victimes et leurs familles attendent des réponses. C'est aussi le cas du procureur spécial David Mermoud. L'enquête suspendue à l'expertise
Espéré ce printemps, un élément clé de l'instruction n'est pas encore arrivé sur son bureau: le rapport de l'expert, dont la mission est non seulement de comprendre les causes de l'effondrement, mais aussi, d'établir si toutes les règles ont été respectées sur le chantier. Face à l'attente, interpellé par «24 heures», le Ministère public commente son instruction comme rarement jusqu'ici: «Revoir les images de l'événement permet de prendre la mesure de cet accident exceptionnel par son ampleur et des conséquences. Cela permet également de comprendre l'important travail d'expertise nécessaire. Les affaires d'accident de chantier nécessitent souvent des années d'enquête. Celle-ci ne devrait pas faire exception.»
Le Ministère public a été très actif dans les semaines qui ont suivi le drame, afin de sauvegarder les éléments de preuve et auditionner les témoins de premier plan. Un an plus tard, la réception du rapport d'expertise doit donner un nouveau souffle à son enquête.
Jean-Paul Guinnard
Revenant sur les semaines qui ont suivi le drame, le Ministère public explique avoir ordonné des mesures d'instruction urgentes, notamment pour sauvegarder des éléments de preuve, et mené une trentaine d'auditions auprès des victimes et de leurs familles, des témoins et de certains responsables de chantier. Lors de cette première phase, l'expert a été désigné selon des critères de compétences et d'absence de conflit d'intérêts en vue d'établir le rapport qui, depuis des mois, est au cœur de toutes les attentes. «C'est ce dernier qui devrait permettre de privilégier une hypothèse pour la suite de l'enquête», indique le Ministère public. Un échafaudage d'hypothèses
Dans l'intervalle, plusieurs hypothèses n'ont cessé d'agiter les esprits, avec en ligne de mire la solidité des ancrages de l'échafaudage. Sur la façade dont la structure s'est détachée, des marquages – certains rouges, d'autres verts – alimentent les spéculations dans le milieu de la construction. Désignent-ils des points d'attache problématiques? Ce printemps, l'émission «Temps présent» , de la RTS, a mis en évidence des messages internes de l'entreprise Roth Échafaudages datés de cinq mois avant l'accident. Ceux-ci suggèrent que des ancrages n'étaient pas jugés nécessaires au-delà d'une hauteur de 50 mètres à ce moment.
Interpellé par «24 heures» après cette diffusion, en mai, le CEO de l'entreprise, Philippe Wingeier, affirmait alors n'avoir pas été contacté par «Temps présent» pour livrer des explications. Il se refusait toutefois à dire davantage. «Nous avons été surpris de voir que, dans le cadre d'une procédure d'enquête secrète, des documents nous concernant, que nous avons remis aux autorités, étaient distribués de manière sélective à des journalistes, puis montrés à la télévision.» L'entreprise répète aujourd'hui qu'elle coopère de manière transparente et complète avec les autorités. Des charges «conformes» sur le monte-charge
La réserve est la même auprès des autres acteurs clés de ce drame, la Suva – maître de l'ouvrage – ainsi que le consortium assumant le rôle d'entreprise totale. L'accès aux informations sur le travail de la Suva – qui contrôlait aussi la sécurité sur le chantier en tant qu'organe officiel – se heurte à l'opposition de la plupart des autres entreprises impliquées (voir ci-dessous) . Une fébrilité palpable dès les premiers jours suivant le drame, certains sous-traitants allant jusqu'à effacer de leur site internet les traces de leur implication dans ce projet.
L'échafaudage a été reconstruit il y a plusieurs mois déjà, mais son accès n'a pas encore été autorisé. Selon la Suva, maître de l'ouvrage, ce devrait être le cas en août.
FLORIAN CELLA
Parmi les entreprises qui ont fait l'objet de spéculations en coulisses, SICA Logistique est l'une des rares à lever aujourd'hui un voile sur sa collaboration à l'instruction. Son rôle sur le chantier était de gérer et charger les matériaux transportés sur le monte-charge de l'échafaudage. Était-il trop lourdement lesté, au point de causer l'effondrement?
Patron de la société, active en France et en Suisse, Fabrice Equer explique: «Nos caméras étaient actives au moment de l'accident, car nous fournissons un flux vidéo continu sur les emprises qui nous concernent. Nous avons été entendus par la police directement après le drame et nous lui avons remis tous ces enregistrements ainsi que d'autres documents. Les images parlent d'elles-mêmes. Elles montrent que le système fonctionnait et que les charges étaient conformes.» Après l'accident, la méfiance
Un an après, la majorité des autres entreprises ne souhaitent quant à elles pas – ou plus – s'exprimer ouvertement et publiquement, notamment celles qui comptent des victimes dans leurs rangs. «Je me concentre sur mes collaborateurs», glisse un patron parmi d'autres. Un autre commente: «C'est comme une chape de plomb. Une certaine méfiance s'est installée entre les entreprises actives sur le chantier. Tout le monde attend les résultats de l'expertise.»
Non sans étonnement, plusieurs sociétés concernées, touchées, ou dont les employés ont été témoins du drame, assurent aujourd'hui qu'elles n'ont pas été contactées pour des auditions. Il en va de même pour la Commune de Prilly, où le drame s'est produit, dont le syndic Alain Gilliéron rapporte qu'il n'a pas été sollicité. «Le Ministère public cible les personnes à auditionner selon les besoins de l'instruction», déclare le parquet à ce sujet. Redémarrage en août?
Ce samedi au chantier de Malley Phare, aucune commémoration – ou acte symbolique – n'est annoncée. «Néanmoins, il n'y a pas un seul jour depuis douze mois où nous ne pensons pas à ce tragique événement», déclare la Suva à travers son service de communication. L'entreprise dit mettre son énergie à «poursuivre le chantier dans les meilleures conditions et achever ce bâtiment en l'honneur des ouvriers disparus».
Aujourd'hui, l'échafaudage est pourtant toujours interdit d'accès, alors qu'il a été reconstruit en février déjà par Roth Échafaudages. Est-il problématique de donner ce feu vert, alors que les responsabilités ne sont pas encore établies? Pas selon la Suva, qui indique simplement que la sécurité de la structure et du monte-charge est encore en discussion entre experts – le sien, celui du Consortium et celui de Roth. Après des mois de tractations, le chantier pourrait reprendre en août prochain, sans attendre les premières conclusions du Ministère public. Des conclusions qui pourraient bien faire vaciller à nouveau l'édifice du projet Malley Phare. Pas de transparence à Malley Phare
Au fil des mois, «24 heures» a demandé à pouvoir consulter des documents officiels capables de jeter une lumière sur ce drame. Légalement, les entreprises privées actives sur le projet ne sont pas obligées d'être transparentes. Sollicitée, la société chargée de la sécurité et de la santé au travail sur le chantier se refuse par exemple à tout commentaire pour le moment. En revanche, dans son rôle d'organe officiel, la Suva a une obligation plus importante d'information au public, étant soumise à la loi fédérale sur la transparence (LTrans). Elle doit en principe donner accès aux documents qu'elle détient, qui comprennent notamment ses rapports sur les contrôles qu'elle a effectués sur le chantier, dont la division Immobilier de la Suva est elle-même maître de l'ouvrage.
La Suva a accepté le principe de nous transmettre les documents liés à son rôle d'organe officiel, soit cent documents internes de tous types, produits avant et après l'accident. Que contiennent-ils? On ne le saura sans doute pas sans de longues procédures. La plupart des entreprises mentionnées dans ces documents ont fait valoir leurs droits pour s'opposer à ce qu'ils soient dévoilés. Une petite partie est protégée par le secret de l'instruction. Ainsi, à ce jour, seules huit de ces pièces nous ont été transmises, et parmi elles aucun rapport de contrôle de chantier.
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Chloé Din est journaliste à la rubrique Vaud & Régions depuis 2015. Elle couvre en particulier le district de l'Ouest lausannois ainsi que les thématiques religieuses et spirituelles. Plus d'infos
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Après l'enquête de la RTS, Denis Vipret visé par des menaces de mort
Le célèbre guérisseur fribourgeois aurait reçu plusieurs messages intimidants depuis la diffusion de l'enquête de la RTS à son sujet. Un portail mystérieusement ouvert l'aurait poussé à porter plainte. Publié aujourd'hui à 11h00 Denis Vipret aurait reçu plusieurs messages «menaçants» depuis les révélations accablantes de la RTS. Corinne Aeberhard / La Liberté Denis Vipret poursuit son offensive juridique. Après avoir fait dépublier les enquêtes accablantes de la RTS à coup de mesures superprovisionnelles, le voilà qui saisit la justice fribourgeoise pour se protéger des «injures» et des «menaces» qu'il aurait reçues à la suite de ces révélations, début juillet. D'après la plainte que «24 heures» a pu consulter, plusieurs inconnus auraient copieusement insulté le guérisseur broyard par SMS, sur son portable privé, avant de lui dire qu'il ne «survivrait pas à l'année 2025», que des expéditions punitives étaient en route «pour l'anéantir» ou encore que ses jours étaient comptés. Le Ministère public fribourgeois nous confirme la réception de cette plainte ce vendredi matin. Un portail retrouvé ouvert Quelques jours après avoir reçu ces messages menaçants, Denis Vipret aurait découvert le portail de son ancienne propriété ouvert, alors que celui-ci est habituellement fermé. Paranoïa ou coïncidente troublante? Le magnétiseur de 60 ans ignore si cette anomalie est liée aux intimidations précédentes, mais il n'a souhaité prendre aucun risque. Craignant pour sa sécurité et celle de sa famille, il a décidé de porter plainte. Le camp de Denis Vipret blâme la RTS pour cet incident, pour autant qu'il soit lié à la diffusion des sujets le concernant. Les journalistes chargés de l'enquête n'auraient pas pris les précautions nécessaires pour que la villa en question – qui apparaît dans le reportage avec des vues aériennes – soit méconnaissable pour le public. Les images n'auraient été floutées que dans un second temps. Avec ou sans floutage, celles-ci ne sont de toute manière plus visibles. La RTS a déjà été priée par la justice de retirer de son site les deux vidéos composant cette enquête, le temps de la procédure. Selon nos sources, certaines personnes témoignant contre Denis Vipret dans l'enquête de la RTS lui auraient proposé leur silence contre de l'argent, ce que le magnétiseur aurait refusé. Deux instructions en cours Pour mémoire, Denis Vipret est accusé d'avoir eu des gestes déplacés avec certaines de ses patientes lors de séances thérapeutiques. Les faits remontent parfois à plus de vingt ans. Rappelons qu'il a déjà été condamné en 2024 pour attouchements par la justice fribourgeoise. À ce jour, deux instructions pénales concernant Denis Vipret sont en cours. L'une à Berne, l'autre à Fribourg. La présomption d'innocence demeure dans les deux cas. Le célèbre guérisseur clame son innocence dans un communiqué adressé cette semaine aux médias, même s'il refuse pour l'heure de leur parler directement. Denis Vipret dans la tourmente Newsletter «La semaine fribourgeoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Fribourg, chaque vendredi. Autres newsletters Thibault Nieuwe Weme a rejoint la rubrique vaudoise en octobre 2022. Après un Bachelor en science politique, il a obtenu son Master à l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de l'Université de Neuchâtel. Il est également passé par la rédaction du Temps. Depuis juin 2025, il couvre l'actualité fribourgeoise. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
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Dans les bâtiments anciens, cette mesure s'applique dès que la température atteint 30 degrés, tandis que dans les constructions nouvelles, elle entre en vigueur à partir de 25 degrés. Les Verts veulent inscrire cette mesure dans le droit du bail. L'obligation d'indemniser doit pousser les propriétaires à mieux protéger leurs logements contre la chaleur en améliorant l'isolation et en installant des protections solaires. Le Tribunal fédéral a déjà reconnu que des températures trop élevées dans les nouveaux bâtiments constituent un défaut qui peut donner droit à des réductions de loyer. Cependant, une jurisprudence uniforme fait défaut concernant les bâtiments anciens. Les Verts exigent que la Confédération établisse des normes contraignantes concernant la température dans les maisons de soins, les hôpitaux, les cabinets médicaux et les écoles. L'attention se porte sur les modifications architecturales et les améliorations énergétiques des bâtiments. 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