
Ignazio Cassis défend le populisme «comme symptôme des démocraties fatiguées»
Le conseiller fédéral Ignazio Cassis a déclaré que le populisme «n'est pas une maladie».
EPA/PETER KLAUNZER
Surprenant. Tel était le discours prononcé par Ignazio Cassis mardi à Berne. Devant le ministre des Affaires étrangères italien Antonio Tajani et un parterre d'ambassadeurs, le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères (DFAE) a parlé de la relation entre les deux États et a salué «les qualités des orientations politiques italiennes», en particulier les «forces du populisme au pouvoir dans la péninsule», a rapporté mercredi la RTS .
Lors de son intervention, Ignazio Cassis s'est dit en désaccord avec ceux qui dénigrent le populisme: «Ce n'est pas une maladie. La véritable maladie est la déconnexion croissante entre les citoyens et les institutions.» Le conseiller fédéral estime que le populisme est «le symptôme de démocraties jeunes ou fatiguées».
Selon la RTS, Ignazio Cassis fait usage du terme «populisme» pour critiquer la connotation condescendante de ce mot quand il est utilisé par les «élites et les médias», sans préciser ce qu'il entend par «élites». Une métamorphose de la démocratie
Afin d'illustrer son propos, il mentionne notamment deux partis au pouvoir dans le gouvernement de Giorgia Meloni: la formation fondée par Silvio Berlusconi et le ministre italien en visite à Berne, Forza Italia, et la Ligue du Nord, un parti de droite radicale.
Le conseiller fédéral en charge du DFAE sous-entend probablement que le modèle du gouvernement de l'Italie représente ce à quoi l'avenir des démocraties pourrait ressembler. «Il y a ceux qui, comme l'Italie, où le vent du changement a soufflé, sont déjà entrés dans la phase suivante», a-t-il déclaré. «La Suisse se remet en question»
Dans son discours, Cassis n'a pas oublié de parler de sa nation. La Suisse «se remet en question. La crise du modèle traditionnel ne signifie pas la fin de la démocratie, mais sa métamorphose», a-t-il exposé.
Cité par la RTS, le porte-parole du Département fédéral des affaires étrangères, Nicolas Bideau, estime que les paroles du conseiller fédéral «ne sont pas un jugement de valeur sur les populismes», mais «une analyse pragmatique». Il poursuit en déclarant que ces mouvements «constituent aujourd'hui une réalité dans les relations internationales».
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Mathilde Schott est journaliste au sein de la cellule numérique de Tamedia. Elle a obtenu son Master à l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de l'Université de Neuchâtel en 2024. Elle a auparavant travaillé pour Keystone-ATS, la RTS, Blick et le Quotidien Jurassien. Plus d'infos
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