Nantes : en panne depuis 2008, l'éclairage du pont de Cheviré définitivement retiré
C'est fini. Les 104 candélabres du pont de Cheviré, situé sur le périphérique nantais, ont disparu. Dans le cadre de travaux d'entretien menés fin juillet, la direction interdépartementale des routes ouest (Diro) a procédé au retrait des lampadaires de ce viaduc emprunté quotidiennement par 100.000 automobilistes. Et ce de manière définitive, comme le souligne Ouest France .
«Cette situation résulte d'une série de dégradations importantes survenues dans les années précédentes», explique au Figaro le service communication de la Diro, précisant d'emblée que l'éclairage avait déjà cessé en 2008. Les premiers perturbateurs ont été... des animaux. «À l'origine, ce sont des rongeurs - en particulier des rats musqués vivant dans les marais de Bouguenais - qui ont endommagé plusieurs tronçons de câbles d'alimentation côté sud». Les services techniques ont alors dû remplacer plus de 100 mètres de câbles, pour un coût d'intervention élevé.
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Vols de câbles
S'en sont ensuivis, entre 2006 et 2008, «plusieurs vols de câbles en cuivre», rapporte encore la Diro. «Pour s'en emparer, les voleurs devaient pénétrer à l'intérieur même de la structure du pont, où cheminaient les câbles. Ils intervenaient généralement de nuit ou le week-end, par effraction, et n'avaient pas besoin de s'arrêter avec leur véhicule en surface, donc pas de risque pour eux. Ces vols répétés ont rendu le système d'alimentation inopérant». D'où l'interruption de leur fonctionnement.
En 2013, un audit technique a été mené «pour étudier une éventuelle remise en état du système d'éclairage, avec un passage en basse tension, l'usage de LED et une gestion de l'intensité lumineuse selon les heures ou la fréquentation». Cette option a vite été balayée «au regard des coûts de remise en service, des contraintes techniques et de l'absence de gain réel pour la sécurité routière, cette option n'a pas été retenue.»
Depuis plus de dix ans, la politique nationale relative à l'éclairage sur le réseau routier national conduit à une réduction significative des zones éclairées Service communication de la Diro (direction interdépartementale des routes ouest)
En attendant, le système d'éclairage, bien qu'à l'arrêt, nécessitait toujours des opérations d'entretien. Le nettoyage régulier et la vérification des fixations représentaient des coûts élevés. C'est pourquoi ces lampadaires déjà «fortement dégradés» ont été supprimés.
«La décision de ne pas le rétablir s'appuie sur des critères objectifs, techniques, économiques et environnementaux, longuement étudiés par les services compétents de l'État, insiste la Diro. Il existe une politique nationale cohérente en matière d'éclairage, dont les choix reposent sur des constats partagés, étayés par des analyses de fond et appliquée aux réalités locales du territoire concerné».
Et de préciser que «depuis plus de dix ans, la politique nationale relative à l'éclairage sur le réseau routier national conduit à une réduction significative des zones éclairées». Parmi les constats de l'État, «les études de sécurité routière n'ont pas mis en évidence de lien significatif entre la présence d'un éclairage public et la diminution de l'accidentalité sur les autoroutes et voies rapides». De plus, ces candélabres seraient même considérés comme «des obstacles latéraux». «L'entretien, la maintenance et le coût énergétique des dispositifs d'éclairage représentent une charge importante» précise la Diro, qui évoque enfin un enjeu environnemental de «pollution lumineuse» et de «sobriété énergétique».
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