
Sur la Côte d'Opale, le drame migratoire se mêle aux touristes
Des stations balnéaires situées dans le nord de la France, face à l'Angleterre, sont devenues un point de départ privilégié des traversées clandestines de la Manche, chamboulant la vie quotidienne locale.
Kenan augeard et sameer al-doumy
Agence France-Presse
Riverains à la rescousse
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des membres d'« Alors on aide », un collectif d'habitants qui vient en aide aux migrants, patrouille sur la plage d'Ambleteuse, dans le nord de la France.
À Wimereux, une station balnéaire courue par les touristes, un collectif d'habitants offre nourriture, soutien et premiers soins aux migrants qui s'y installent en attendant de traverser la Manche. Loin de Calais et Dunkerque, où se concentrent la plupart des associations d'aide aux exilés, ce sont souvent des riverains qui se retrouvent en première ligne pour aider les rescapés de départs avortés.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Vague de chaleur oblige, le front de mer de Wimereux a été pris d'assaut par les habitants et les touristes, le 18 juin dernier.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Un couple de retraités sort en maillots de bain d'une cabine de plage d'une impeccable peinture bleu et blanc. Un peu plus loin, des adolescents se moquent de l'un de leurs amis et du coup de soleil qui s'étend sur tout son dos.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
À 500 m de la plage, devant la gare, une soixantaine de migrants sont en quête d'ombre. Ils viennent d'arriver après avoir été délogés des dunes d'où ils comptaient tenter de traverser la Manche, à quelques kilomètres de là. « Il y a tellement de touristes [dans cette ville] ! », plaisante un Somalien.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
À peine le groupe de migrants était-il arrivé à Wimereux que Florence Dufay (à gauche) et Sylvie Baudelet ont accouru, déplié une table et préparé thé, café et tartines de confiture. Elles sont membres d'« Alors on aide », un collectif d'habitants créé l'été dernier face à l'apparition à Wimereux et ses environs de campements provisoires, où les migrants restent quelques jours pour enchaîner les tentatives de traversée.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Les traversées clandestines se multiplient dans cette zone : les forces de l'ordre sont supposément moins présentes et la Slack, un petit fleuve côtier d'où peuvent partir les bateaux, est située à proximité. Les bateaux remontent ensuite la côte pour récupérer leurs passagers. Sur la photo, un bateau transporte des migrants près de Neufchâtel-Hardelot.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Sylvie Baudelet est retraitée et consacre une grande partie de son temps libre à des associations d'aide aux migrants. « Ça a donné du sens à une partie de notre vie », explique-t-elle. Avec son mari, elle héberge parfois des exilés.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
« Ça a quelque chose d'un acte de résistance citoyenne, parce que c'est insupportable, ce qu'ils vivent », souligne Sylvie Baudelet, regrettant « l'indifférence » d'une partie du voisinage. Sur la photo, des migrants attendent l'arrivée d'un train à la gare de Wimille-Wimereux.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des bénévoles du collectif « Alors on aide » distribuent de l'eau et de la nourriture aux migrants près de Wimereux. Mais tout le monde n'approuve pas cette bienveillance : « Un jour, j'ai été agressée à la gare par un gars qui m'a dit que j'étais la honte de la France », confie Florence.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Des gendarmes français traînent un bateau de passeurs alors qu'ils patrouillent à Saint-Etienne-au-Mont, près de Neufchatel-Hardelot, dans le nord de la France.
PHOTO SAMEER AL-DOUMY, AGENCE FRANCE-PRESSE
Ces derniers mois, après des naufrages meurtriers à Ambleteuse et à Neufchâtel-Hardelot, des habitants ont préparé des boissons chaudes et sorti des couvertures de survie pour des survivants trempés à quelques mètres des habitations. Sur la photo, Mohammad Reza, un migrant afghan, tient son gilet de sauvetage à la gare de Wimille-Wimereux.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
7 hours ago
- La Presse
Les recherches continuent, nombreux disparus
Parmi les corps de 23 des victimes inspectés pour être identifiés, les autorités ont dénombré 13 hommes, 7 femmes et trois mineurs, y compris une nouveau-née. (Lampedusa) Les recherches se poursuivent jeudi pour tenter de retrouver des migrants ou les corps de nombreuses personnes encore portées disparues après un naufrage la veille qui a fait au moins 27 morts au large de Lampedusa. Sonia LOGRE Agence France-Presse « Au moins 27 personnes se sont noyées lors d'un tragique naufrage près de Lampedusa. Plus de 700 réfugiés et migrants sont morts en 2025 en Méditerranée centrale », a déploré sur X le chef du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi. Parmi les corps de 23 des victimes inspectés pour être identifiés, les autorités ont dénombré 13 hommes, 7 femmes et trois mineurs, y compris une nouveau-née. Sur la petite île méditerranéenne, dans le cimetière où sont conservés les corps de certaines victimes, deux femmes sont venues déposer des fleurs. « Le moins qu'on puisse faire, c'est venir dire une prière pour ces gens qui cherchaient une vie meilleure, ils n'ont rien fait et ont trouvé la mort », dit l'une d'elles, Donata, interrogée par l'AFP, et qui a refusé de donner son nom de famille. Les survivants, eux, sont au nombre de 60, dont 21 mineurs, ont indiqué des responsables de la Croix Rouge et du centre d'accueil des migrants sur la petite île méditerranéenne. Sur une vidéo diffusée jeudi soir par les garde-côte italiens, on voit un bateau des secouristes lancer une bouée à de jeunes migrants dans les vagues et qui s'y agrippent désespérément. Le directeur du centre d'accueil pour migrants de l'île, Imad Dalil, a précisé que 58 des rescapés sont « en bonne santé » tandis que deux autres ont été évacués par hélicoptère en Sicile pour y être soignés. La majorité d'entre eux sont somaliens, et quelques-uns égyptiens. Parmi eux, une Somalienne a perdu son fils et son mari, selon un témoignage recueilli par le journal Il Corriere della Sera. « J'avais mon fils dans les bras et mon mari à mes côtés. Je ne sais pas comment, nous nous sommes retrouvés à l'eau. Les vagues les ont tous deux emportés », a-t-elle raconté. Les garde-côte ont étendu le périmètre de leurs recherches, qui dureront jusqu'à dimanche matin. Le porte-parole de l'OIM, Flavio di Giacomo, avait fait état mercredi sur X d'« environ 95 personnes parties de Libye sur deux bateaux » mais l'agence italienne Ansa mentionne entre 100 et 110 personnes au total parties de la côte africaine. Le bilan pourrait donc s'alourdir. Route mortelle Ces migrants seraient partis des alentours de Tripoli à l'aube, mais après que l'un des deux bateaux « a pris l'eau », les passagers « ont grimpé sur l'autre, qui a chaviré sous la surcharge », a expliqué M. di Giacomo. Mercredi vers midi, l'un des petits bateaux, à moitié submergé, a été repéré par les forces de l'ordre. Un hélicoptère et deux avions ont été dépêchés sur place, ainsi que cinq navires, dont un de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex. Les personnes qui tentent de rejoindre l'Italie par Lampedusa, située à seulement 145 km des côtes nord-africaines, font souvent la traversée à bord de bateaux surchargés ou en mauvais état. La route maritime du centre de la Méditerranée est la plus dangereuse du monde pour les migrants, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). C'est aussi un lieu de villégiature, connu pour ses plages de sable blanc. Jeudi, elles étaient pleines de touristes venus pour le long week-end de « Ferragosto », un jour férié le 15 août en Italie. Malgré les naufrages meurtriers, les embarcations continuent d'arriver : quatre autres ainsi été interceptées au large de Lampedusa dans la nuit de mercredi à jeudi. Le centre d'accueil abrite actuellement 240 migrants, selon son directeur Imad Dalil. Le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni, arrivé au pouvoir en octobre 2022 en promettant d'enrayer les arrivées de migrants, a passé des accords avec des pays d'Afrique du Nord, leur apportant des financements et des formations contre une aide pour lutter contre le départ d'embarcations vers l'Italie. D'après le ministère italien de l'Intérieur, plus de 38 500 personnes sont arrivées en Italie cette année par voie maritime.


La Presse
9 hours ago
- La Presse
Greenpeace déploie une toile géante sur une plateforme gazière
(Londres) Des militants de Greenpeace ont affirmé jeudi avoir installé une œuvre géante conçue par l'artiste britannique Anish Kapoor sur une plateforme gazière en mer du Nord, une première sur un site offshore en activité. Agence France-Presse Sept militants ont escaladé mercredi la plateforme Skiff de la compagnie britannique Shell, à environ 80 kilomètres de la côte du Norfolk (est de l'Angleterre), où ils ont accroché le long de la structure métallique la toile vierge de cette nouvelle œuvre intitulée « BUTCHERED », (« MASSACRÉ »). Ils ont ensuite pulvérisé sur la bâche blanche, mesurant 12 mètres sur 8, un millier de litres d'un mélange rouge composé d'eau de mer, de poudre de betterave et de colorant non toxique, comme si le tissu était ensanglanté. Greenpeace souligne que cette action intervient « au moment même où des vagues de chaleur dévastatrices, des incendies de forêt et des inondations alimentés par le secteur des énergies fossiles frappent le Royaume-Uni, la France et le monde entier ». « Je voulais créer quelque chose de visuel, physique, viscéral pour illustrer le massacre qu'ils infligent à notre planète », a déclaré Anish Kapoor dans le communiqué de Greenpeace. Philip Evans, responsable de campagne chez Greenpeace au Royaume-Uni, a exhorté les gouvernements à « tenir les géants pétroliers comme Shell responsables, et à les obliger à payer pour les énormes dégâts qu'ils causent ». Depuis le début de l'été, des dizaines de milliers d'hectares ont été ravagés en Europe méridionale, et la Grèce, le Portugal et l'Espagne luttaient toujours jeudi contre des feux violents, qui ont fait cinq morts – trois en Espagne, un au Monténégro, un en Albanie.


La Presse
10 hours ago
- La Presse
Plus de 4 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë
Environ 1,7 million d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, dont 466 000 sont dans un état critique, selon les autorités somaliennes. (Nairobi) Quelque 4,4 millions de personnes sont confrontées à une « insécurité alimentaire aiguë » en Somalie, a annoncé jeudi l'autorité somalienne de gestion des catastrophes, qui évalue à plus de 100 000 le nombre de déplacés par des conflits depuis juin. Agence France-Presse Environ 1,7 million d'enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, dont 466 000 sont dans un état critique, selon la même source. D'après l'ONU, cet État de la Corne de l'Afrique d'environ 18 millions d'habitants est parmi les plus vulnérables au réchauffement climatique. Ces cinq dernières années, il a connu sa pire sécheresse depuis 40 ans et ses plus graves inondations depuis des décennies. Déjà fragilisés depuis des décennies par l'insurrection des shebab, un groupe armé djihadiste lié à Al-Qaïda qui ces derniers mois multiplie les conquêtes, les Somaliens doivent en outre composer avec la diminution de l'aide humanitaire internationale. « La Somalie est confrontée à une grave crise […] avec environ 4,4 millions de personnes souffrant d'insécurité alimentaire aiguë », a affirmé l'Agence somalienne de gestion des catastrophes (SoDMA) dans un communiqué sur X. La crise alimentaire a augmenté de 29 % depuis le début de cette année en raison d'une sécheresse prolongée, de la sécurité déclinante et de la réduction de l'aide humanitaire, a-t-elle poursuivi. Ces dernières semaines, des combats entre les forces gouvernementales et des troupes loyales à l'État semi-autonome du Jubaland (sud) ont déplacé 38 000 personnes à l'intérieur de la Somalie et poussé plus de 10 000 autres à trouver refuge au Kenya voisin, de même source. Les coupes dans l'aide étrangère cette année, venant notamment des États-Unis, jusqu'ici le premier bailleur mondial, ont frappé des pays comme la Somalie, qui était déjà sous-financée. L'organisation britannique Save the Children avait averti en mai qu'un manque de financements l'obligerait à fermer plus d'un quart de ses installations de santé et de nutrition en Somalie.