
Les recherches continuent, nombreux disparus
(Lampedusa) Les recherches se poursuivent jeudi pour tenter de retrouver des migrants ou les corps de nombreuses personnes encore portées disparues après un naufrage la veille qui a fait au moins 27 morts au large de Lampedusa.
Sonia LOGRE
Agence France-Presse
« Au moins 27 personnes se sont noyées lors d'un tragique naufrage près de Lampedusa. Plus de 700 réfugiés et migrants sont morts en 2025 en Méditerranée centrale », a déploré sur X le chef du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Filippo Grandi.
Parmi les corps de 23 des victimes inspectés pour être identifiés, les autorités ont dénombré 13 hommes, 7 femmes et trois mineurs, y compris une nouveau-née.
Sur la petite île méditerranéenne, dans le cimetière où sont conservés les corps de certaines victimes, deux femmes sont venues déposer des fleurs.
« Le moins qu'on puisse faire, c'est venir dire une prière pour ces gens qui cherchaient une vie meilleure, ils n'ont rien fait et ont trouvé la mort », dit l'une d'elles, Donata, interrogée par l'AFP, et qui a refusé de donner son nom de famille.
Les survivants, eux, sont au nombre de 60, dont 21 mineurs, ont indiqué des responsables de la Croix Rouge et du centre d'accueil des migrants sur la petite île méditerranéenne.
Sur une vidéo diffusée jeudi soir par les garde-côte italiens, on voit un bateau des secouristes lancer une bouée à de jeunes migrants dans les vagues et qui s'y agrippent désespérément.
Le directeur du centre d'accueil pour migrants de l'île, Imad Dalil, a précisé que 58 des rescapés sont « en bonne santé » tandis que deux autres ont été évacués par hélicoptère en Sicile pour y être soignés. La majorité d'entre eux sont somaliens, et quelques-uns égyptiens.
Parmi eux, une Somalienne a perdu son fils et son mari, selon un témoignage recueilli par le journal Il Corriere della Sera. « J'avais mon fils dans les bras et mon mari à mes côtés. Je ne sais pas comment, nous nous sommes retrouvés à l'eau. Les vagues les ont tous deux emportés », a-t-elle raconté.
Les garde-côte ont étendu le périmètre de leurs recherches, qui dureront jusqu'à dimanche matin.
Le porte-parole de l'OIM, Flavio di Giacomo, avait fait état mercredi sur X d'« environ 95 personnes parties de Libye sur deux bateaux » mais l'agence italienne Ansa mentionne entre 100 et 110 personnes au total parties de la côte africaine. Le bilan pourrait donc s'alourdir.
Route mortelle
Ces migrants seraient partis des alentours de Tripoli à l'aube, mais après que l'un des deux bateaux « a pris l'eau », les passagers « ont grimpé sur l'autre, qui a chaviré sous la surcharge », a expliqué M. di Giacomo.
Mercredi vers midi, l'un des petits bateaux, à moitié submergé, a été repéré par les forces de l'ordre. Un hélicoptère et deux avions ont été dépêchés sur place, ainsi que cinq navires, dont un de l'Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes Frontex.
Les personnes qui tentent de rejoindre l'Italie par Lampedusa, située à seulement 145 km des côtes nord-africaines, font souvent la traversée à bord de bateaux surchargés ou en mauvais état.
La route maritime du centre de la Méditerranée est la plus dangereuse du monde pour les migrants, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
C'est aussi un lieu de villégiature, connu pour ses plages de sable blanc. Jeudi, elles étaient pleines de touristes venus pour le long week-end de « Ferragosto », un jour férié le 15 août en Italie.
Malgré les naufrages meurtriers, les embarcations continuent d'arriver : quatre autres ainsi été interceptées au large de Lampedusa dans la nuit de mercredi à jeudi. Le centre d'accueil abrite actuellement 240 migrants, selon son directeur Imad Dalil.
Le gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni, arrivé au pouvoir en octobre 2022 en promettant d'enrayer les arrivées de migrants, a passé des accords avec des pays d'Afrique du Nord, leur apportant des financements et des formations contre une aide pour lutter contre le départ d'embarcations vers l'Italie.
D'après le ministère italien de l'Intérieur, plus de 38 500 personnes sont arrivées en Italie cette année par voie maritime.

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La Presse
8 hours ago
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Les négociations à Genève se terminent sans accord
Depuis le démarrage du processus de traité contre la pollution plastique en 2022, une guerre de tranchées de plus en plus âpre a opposé deux camps apparemment irréconciliables. (Genève) Les négociations sur un traité visant à lutter contre la crise mondiale de la pollution plastique se sont terminées sans accord vendredi à Genève, la session ayant été ajournée et devant reprendre ultérieurement. Jennifer Mcdermott Associated Press Les nations se réunissaient pour la 11e journée au siège de l'Organisation des Nations unies (ONU) afin de tenter de conclure un traité historique pour mettre fin à la crise de la pollution plastique. Les discussions restent dans l'impasse quant à savoir si le traité doit réduire la croissance exponentielle de la production de plastique et instaurer des contrôles mondiaux juridiquement contraignants sur les produits chimiques toxiques utilisés dans la fabrication des plastiques. Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'environnement, a déclaré que, malgré les difficultés et la déception, « nous devons reconnaître que des progrès significatifs ont été réalisés ». Ce processus ne s'arrêtera pas, a-t-elle ajouté, mais il est trop tôt pour dire combien de temps il faudra pour parvenir à un traité. Le Youth Plastic Action Network était la seule organisation à prendre la parole lors de la réunion de clôture vendredi. Les commentaires des observateurs ont été interrompus à la demande des États-Unis et du Koweït après 24 heures de réunions et de négociations. Les négociations au siège de l'ONU étaient censées être le dernier cycle et aboutir au premier traité juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans les océans. Mais, tout comme lors de la réunion en Corée du Sud l'année dernière, elles se terminent sans traité. Luis Vayas Valdivieso, président du comité de négociation, a rédigé et présenté à Genève deux projets de texte de traité basés sur les points de vue exprimés par les nations. Les représentants de 184 pays n'ont pas accepté d'utiliser l'un ou l'autre comme base de leurs négociations. PHOTO MARTIAL TREZZINI, ASSOCIATED PRESS Le président du comité des négociations (CNI5-2), l'Équatorien Luis Vayas Valdivieso M. Valdivieso a déclaré vendredi matin, alors que les délégués se réunissaient à nouveau dans la salle de l'assemblée, qu'aucune autre action n'était proposée à ce stade concernant le dernier projet. Un résultat « profondément décevant » Les représentants de la Norvège, de l'Australie, de Tuvalu et d'autres pays ont exprimé leur profonde déception de quitter Genève sans traité. Madagascar a déclaré que le monde « attend des actes, pas des rapports de notre part ». La commissaire européenne, Jessika Roswall, a déclaré que l'Union européenne et ses États membres nourrissaient de grandes attentes pour cette réunion et que, même si le projet ne répond pas à leurs exigences, il constitue une bonne base pour une nouvelle session de négociations. PHOTO FABRICE COFFRINI, AGENCE FRANCE-PRESSE Des délégués, des militants et des citoyens attendent à l'extérieur de la salle de réunion lors de la dernière journée de négociations d'un traité mondial historique sur la pollution plastique, au siège des Nations unies à Genève, le 14 août 2025. « La Terre ne nous appartient pas seulement. Nous sommes les gardiens de ceux qui nous succéderont. Accomplissons ce devoir », a-t-elle dit. La délégation chinoise a déclaré que la lutte contre la pollution plastique était un long marathon et que ce revers temporaire constituait un nouveau point de départ pour forger un consensus. Elle a exhorté les nations à collaborer pour offrir aux générations futures une planète bleue sans pollution plastique. De nombreuses lignes rouges L'enjeu principal des négociations a été de savoir si le traité devait imposer des plafonds à la production de nouveaux plastiques ou se concentrer plutôt sur des aspects tels qu'une meilleure conception, le recyclage et la réutilisation. Les puissants pays producteurs de pétrole et de gaz et l'industrie du plastique s'opposent aux limites de production. Ils souhaitent un traité axé sur une meilleure gestion et réutilisation des déchets. L'Arabie saoudite a déclaré que les deux projets manquaient d'équilibre, et les négociateurs saoudiens et koweïtiens ont affirmé que la dernière proposition prenait davantage en compte les points de vue des autres États. Le texte abordait la production de plastique, qu'ils considèrent comme hors du champ d'application du traité. Ce projet, publié vendredi matin, ne prévoyait pas de limite à la production de plastique, mais reconnaissait que les niveaux actuels de production et de consommation sont « insoutenables » et qu'une action mondiale est nécessaire. De nouvelles dispositions ont été ajoutées pour préciser que ces niveaux dépassent les capacités actuelles de gestion des déchets et devraient encore augmenter, « nécessitant ainsi une réponse mondiale coordonnée pour stopper et inverser ces tendances ». L'objectif du traité a été remanié pour préciser qu'il reposerait sur une approche globale prenant en compte l'ensemble du cycle de vie des plastiques. Il mentionnait la réduction des produits plastiques contenant « une ou plusieurs substances chimiques préoccupantes pour la santé humaine ou l'environnement », ainsi que la réduction des produits plastiques à usage unique ou à courte durée de vie. C'était un texte bien meilleur et plus ambitieux, même s'il n'était pas parfait. Cependant, chaque pays est arrivé à Genève avec de nombreuses « lignes rouges », a soutenu Magnus Heunicke, ministre danois de l'Environnement. Le Danemark assure la présidence tournante du Conseil de l'Europe. « Pour être très clair, un compromis signifie que nous devons contourner nos lignes rouges », a-t-il déclaré. De son côté, l'Iran a jugé qu'il s'agissait d'une période décevante et a dénoncé des « processus non transparents et non inclusifs sur des éléments irréalistes », notamment les produits chimiques. L'industrie du plastique a également appelé au compromis. Les membres de Global Partners for Plastics Circularity ont déclaré dans un communiqué que les gouvernements devaient dépasser leurs positions tranchées pour finaliser un accord reflétant leurs priorités communes. Absence de consensus Pour qu'une proposition soit intégrée au traité, l'accord de toutes les nations est nécessaire. L'Inde, l'Arabie saoudite, l'Iran, le Koweït, le Vietnam et d'autres pays ont déclaré que le consensus était essentiel à l'efficacité du traité. Certains pays souhaitent modifier le processus afin que les décisions puissent être prises par vote si nécessaire. Graham Forbes, chef de la délégation de Greenpeace à Genève, a exhorté les délégués à aller dans ce sens. « Nous tournons en rond. Nous ne pouvons pas continuer à faire la même chose et espérer un résultat différent », a-t-il martelé à la fin de la réunion de vendredi. Jeudi était le dernier jour de négociations prévu, mais les travaux sur le projet révisé se sont poursuivis vendredi. Chaque année, le monde produit plus de 400 millions de tonnes de nouveaux plastiques, et ce chiffre pourrait augmenter d'environ 70 % d'ici 2040 sans changement de politique. Une centaine de pays souhaitent limiter la production. Nombre d'entre eux affirment qu'il est également essentiel de lutter contre les produits chimiques toxiques utilisés dans la fabrication des plastiques. Des écologistes, des récupérateurs de déchets, des dirigeants autochtones et de nombreux dirigeants d'entreprise se sont rendus aux négociations pour faire entendre leur voix. Certains ont fait preuve de créativité, mais repartent déçus. Les dirigeants autochtones ont cherché un traité qui reconnaisse leurs droits et leurs savoirs. Frankie Orona, directeur général de la Society of Native Nations, établie au Texas, a déclaré que la meilleure option était désormais de poursuivre les négociations afin de « lutter pour un traité qui protège véritablement les populations et la planète ». La couverture des questions climatiques et environnementales par l'Associated Press bénéficie du soutien financier de plusieurs fondations privées. L'AP est seule responsable de l'ensemble du contenu.


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9 hours ago
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Pas de traité après une nuit blanche à Genève, l'ONU cherche une porte de sortie
Depuis le démarrage du processus de traité contre la pollution plastique en 2022, une guerre de tranchées de plus en plus âpre a opposé deux camps apparemment irréconciliables. Pas de traité après une nuit blanche à Genève, l'ONU cherche une porte de sortie (Genève) Il n'y aura pas de traité contre la pollution plastique à Genève : après un constat d'échec cuisant pour l'environnement et pour la diplomatie, les Nations unies essayaient vendredi de chercher une porte de sortie. Isabel MALSANG et Christophe VOGT Agence France-Presse Le représentant de la Norvège, co-président d'un groupe de pays qui défendait un traité « ambitieux » pour protéger l'environnement et la santé humaine face au danger grandissant de la pollution plastique, l'a annoncé en ouverture d'une réunion plénière des 185 gouvernements réunis depuis dix jours : « nous n'aurons pas de traité sur la pollution plastique ici à Genève ». Le président du comité des négociations (CNI5-2), l'Équatorien Luis Vayas Valdivieso, avait présenté en 24 heures deux versions différentes d'une proposition de compromis, dont le dernier dans la nuit du 14 au 15 août dans une ambiance fiévreuse et inquiète. Mais les chefs de délégation réunis en session exceptionnelle à l'aube n'ont pas réussi à se mettre d'accord en dépit d'une sensible évolution dans la formulation. PHOTO MARTIAL TREZZINI, ASSOCIATED PRESS Le président du comité des négociations (CNI5-2), l'Équatorien Luis Vayas Valdivieso Ce texte, qui comportait encore plus d'une centaine de points à clarifier, constituait une « base acceptable de négociation », avaient indiqué deux sources gouvernementales distinctes interrogées par l'AFP juste après la mise en ligne du texte sur le site onusien. Mais lors de la dernière séance, il n'a pas fait consensus – la règle cardinale de l'ONU –, et tout le processus a fini par être ajourné, au bout d'une session qui avait déjà été étendue au-delà de ses limites. Beaucoup de délégués ont fait part de leur déception devant l'échec des négociations, la représentante de Fiji estimant que ce revers « affaiblit le multilatéralisme ». PHOTO FABRICE COFFRINI, AGENCE FRANCE-PRESSE Des délégués, des militants et des citoyens attendent à l'extérieur de la salle de réunion lors de la dernière journée de négociations d'un traité mondial historique sur la pollution plastique, au siège des Nations unies à Genève, le 14 août 2025. « Une poignée de pays, guidés par des intérêts financiers de court terme et non par la santé de leurs populations et la durabilité de leur économie, ont bloqué l'adoption d'un traité ambitieux contre la pollution plastique », a regretté la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier Runacher, dans une déclaration. Pour les représentants des îles du Pacifique ou d'ailleurs, dont certains ont mis trois jours pour arriver à Genève, cet échec signifie que « sans aide extérieure, des millions de tonnes de déchets plastiques vont continuer à être jetés dans nos océans, affectant nos écosystèmes, notre sécurité alimentaire, notre vie et nos cultures », a déploré le représentant de l'archipel de Tuvalu. Depuis le démarrage du processus en 2022, une guerre de tranchées de plus en plus âpre a opposé deux camps apparemment irréconciliables. Les « ambitieux », dont l'Union européenne, le Canada, l'Australie, beaucoup de pays d'Amérique latine, d'Afrique et d'îles, qui voulaient réduire la production mondiale de plastique et contrôler les molécules les plus préoccupantes pour la santé, afin de réduire la pollution. En face, des pays essentiellement pétroliers qui refusent toute contrainte sur la production d'hydrocarbures à la base de l'industrie plastique et toute interdiction de molécules ou additifs problématiques pour la santé. Ces pays ne supportaient pas que la négociation porte sur « toute la durée de vie » du plastique, c'est-à-dire depuis la substance dérivée du pétrole jusqu'à son état de déchet, en passant par les objets qu'il sert à fabriquer. Ils ont mené une guerre de pilonnage pour obtenir le changement du « scope » ou de la portée de la négociation et du texte du traité, fixée en 2022 lors de l'assemblée générale Environnement des Nations unies. Cette session de négociation n'est « pas close », a déclaré M. Vayas Valdivieso à l'AFP, et une prochaine future session relèvera donc d'une « nouvelle partie de CNI5 ». « Le secrétariat va travailler pour trouver une date et un endroit, où CNI5-3 aura lieu », a-t-il ajouté. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, la diplomate chevronnée Inger Andersen, directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (UNEP), a indiqué que les 10 journées de négociations ont permis de comprendre « plus en détail les 'lignes rouges' » de chaque pays. « Nous ne les connaissions pas aussi bien qu'aujourd'hui. […] C'est un pas très important », a-t-elle confié à l'AFP. « Nous vivons dans une période politique et géopolitique complexe. Et en plus le multilatéralisme est sous tension ». Sous l'œil des représentants des industries pétrochimiques présents dans les couloirs, les pays avaient déjà échoué à produire un texte commun à Busan en Corée du Sud fin 2024. Le sujet est d'autant plus important que la planète a produit plus de plastique depuis 2000 que durant les 50 années précédentes. Et la tendance s'accélère : si rien n'est fait, la production actuelle, de quelque 450 millions de tonnes par an, devrait tripler d'ici 2060, selon les prévisions de l'OCDE. Moins de 10 % sont recyclés. Greenpeace ainsi que d'autres ONG ont immédiatement ciblé les industries pétrolières et chimiques. « La crise du plastique s'accélère et l'industrie pétrochimique est déterminée à nous sacrifier au profit de ses intérêts à court terme », a estimé Greenpeace. Les ONG, qui devaient prendre la parole publiquement en fin de session n'ont d'ailleurs pas pu s'exprimer, après une demande impérieuse d'ajournement de la part du représentant des États-Unis John Thompson, et de celui du Koweït, désireux de terminer la session au plus vite après une nuit blanche.


La Presse
a day ago
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