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Accessibilité des plans d'eau au Québec

Accessibilité des plans d'eau au Québec

La Pressea day ago
Il n'y a pas que les baigneurs, les pagayeurs et les pêcheurs qui ont de la difficulté à accéder à un plan d'eau au Québec. Les plongeurs peinent aussi à tremper le bout de la palme dans l'eau d'un lac.
« Plus les années avancent, plus il y a un problème avec ça, affirme Claude Marcel, président de la Confédération mondiale des activités aquatiques du Québec et du Canada et président de Plongée Lanaudière. Partout, on se fait virer de bord. »
En vertu du Code civil, les Québécois ont le droit de naviguer ou de se baigner dans tous les plans d'eau du Québec. Or, la très grande majorité des terrains qui bordent les lacs et les rivières du sud de la province appartiennent à des propriétaires privés, qui bloquent l'accès à l'eau. « Il faut vraiment que le gouvernement fasse quelque chose là-dessus, lance M. Marcel. Je trouve ça aberrant que les dirigeants aient laissé ça aller : c'est bien beau, vendre des terrains, mais à un moment donné, il se passe quelque chose. Quand les gens ont chaud, ils ne peuvent même pas aller se baigner dans un lac. »
Pendant de nombreuses années, M. Marcel a pu donner des cours de plongée, notamment pour certifier des plongeurs, au lac Morgan, en vertu d'une entente avec le Camp Mariste. « Je leur versais quelque chose comme 2500 $ par année, puis en plus, on leur faisait de la publicité parce qu'ils louent des chalets, raconte M. Marcel. Puis, après la pandémie, ils ont décidé qu'il n'y aurait plus de plongeurs. »
Il a trouvé une solution de rechange avec le lac Pierre, à Saint-Alphonse-Rodriguez. Or, il est question d'interdire l'accès aux entreprises de formation et de ne permettre que la pratique libre d'activités, qu'il s'agisse de plongée ou de kayak. « S'ils nous mettent dehors du lac Pierre, je ne sais vraiment pas où l'école de plongée Lanaudière va aller, déplore M. Marcel. Nous, on gagne notre vie avec ça. » Le fleuve n'est pas une solution en raison de ses courants et de sa faible visibilité.
Le problème ne se limite pas à Lanaudière ou aux écoles de plongée. À défaut d'accès aux lacs, les plongeurs se replient du côté des carrières privées, comme Kahnawake, Morrison et Flintkote à Thetford Mines, qui exigent des droits d'accès, généralement 20 $. « S'ils décidaient de fermer la carrière de Kahnawake, on n'aurait plus rien dans la région de Montréal », s'inquiète M. Marcel.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE
Un plongeur à la carrière Morrison
Il affirme que les plongeurs font une activité plutôt paisible qui ne devrait pas déranger le voisinage. « On est au fond de l'eau, quand bien même on crierait, on n'entendrait rien », blague-t-il. Il ajoute plus sérieusement que les moniteurs ont fort à faire pour gérer le stress des élèves. « On ne se mettra pas à crier après eux. »
Les restrictions d'accès aux plans d'eau sont souvent liées à la crainte des espèces aquatiques envahissantes. Les riverains craignent que les embarcations transportent des espèces comme la moule zébrée ou le myriophylle à épis d'un lac à l'autre.
Claude Marcel note que généralement, les plongeurs n'utilisent pas d'embarcation et plongent d'un quai ou du bord de l'eau. « Quant à l'équipement de plongée, on le rince à toutes les sorties, ça fait partie de l'entretien de l'équipement, ajoute-t-il. On n'apportera pas d'algues avec nous. »
Laver, mais où ?
Les plaisanciers et les pêcheurs sont de plus en plus sensibles à la question des espèces envahissantes et se montrent ouverts à l'idée de faire un lavage efficace entre les différents plans d'eau. « Ça cause des dommages à nos plans d'eau, à l'environnement, note Marc Renaud, directeur général de la Fédération québécoise des chasseurs et des pêcheurs (FédéCP). Et ça représente un risque à long terme pour notre activité. »
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
La myriophylle à épis, une espèce envahissante que craignent tous les riverains.
Encore faut-il que les stations de lavage soient accessibles. Ce qui n'est pas le cas, soutient la fédération. Ça constitue un autre frein.
L'enclavage qui survient tranquillement pas vite, les règlements que les municipalités nous mettent dans les jambes, ce sont des choses contre lesquelles on essayait de se défendre, mais voilà qu'est arrivée la question des plantes aquatiques envahissantes.
Marc Renaud, directeur général de la FédéCP
Certaines municipalités restreignent l'accès aux non-résidants en leur imposant des frais très élevés aux stations de lavage. La fédération note également que les stations sont parfois difficiles d'accès. Certaines sont à des dizaines de kilomètres du plan d'eau et leur accès est souvent restreint par des horaires rigides : des barrières verrouillent parfois l'entrée jusqu'à l'ouverture officielle, sans tenir compte du fait que plusieurs pêcheurs amorcent leur journée au lever du soleil.
Marc Renaud voudrait voir la fédération mettre en place son propre réseau de stations de lavage, à un prix raisonnable. « On veut embarquer dans le processus parce qu'on veut trouver un moyen de contrer les espèces aquatiques envahissantes, lance-t-il. Nous, c'est ça qui nous préoccupe, ce n'est pas de faire de l'argent avec ça. »
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