
Le coq Ricco, qui devait être fixé sur son sort judiciaire ce vendredi, a été tué par un renard
Une triste nouvelle pour les 34.000 défenseurs du coq Ricco. Le fameux gallinacé de Boussieu, poussé sur la scène médiatique car accusé par une voisine de chanter trop fort, a été tué par un renard il y a peu. «Nous sommes peinés de vous apprendre que Ricco est mort suite à une énième attaque de renard où nous avons perdu aussi 2 poules», expliquent dans une publication sur Facebook datée du 23 juin les propriétaires de Ricco. Ils racontent que le renard est parvenu à attaquer leur poulailler «juste avant sa fermeture automatique».
Ironie du sort : le tribunal de Bourgoin-Jallieu doit rendre sa décision ce vendredi 4 juillet sur le litige qui oppose Franck et Alexia Charreton, les propriétaires de Ricco, à leur voisine. Tous habitent le quartier de Boussieu, entre Bourgoin-Jallieu et Nivolas-Vermelle (Isère). La voisine des Charreton, qui souhaite rester anonyme, les a traduits en justice car elle accusait le coq de chanter «trop fort», aussi bien en journée que pendant la nuit. Elle réclamait le départ de Ricco, estimant qu'il représentait un trouble anormal du voisinage, ainsi que 2000 euros d'indemnités au titre du préjudice moral et 5800 euros pour ses frais de justice.
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Le couple Charreton vit depuis 25 ans dans l'ancienne grange d'une ferme au sud de l'agglomération lyonnaise. Leur voisine est arrivée dans le quartier en 2021. Rapidement, elle s'est plainte du chant du coq et une médiation a été tentée à la mairie, sans succès. Elle a fini par faire appel à une assistance juridique. À la mi-septembre 2024, les propriétaires de Ricco ont reçu un courrier les informant d'une assignation en justice. Après deux renvois, l'audience civile s'est tenue le 14 mai au tribunal de Bourgoin-Jallieu.
«Vouloir tout changer»
Au cours de celle-ci Alexia Charreton, qui assure seule sa défense avec son mari, avait déclaré, très émue : «Ce n'est pas normal d'arriver dans un lieu où il y a une certaine identité et de vouloir tout changer». Alors que les propriétaires du coq affirment habiter une «zone rurale», l'avocat de la voisine, Me Briac Moulin, affirme qu'il s'agit d'une «zone d'urbanisation dense». Pour ce faire, il s'est appuyé sur les données de l'Insee qui classe la zone Nord-Isère comme un «territoire périurbain» s'étant développé sous l'influence de l'agglomération lyonnaise. «Avoir un coq en ville revêt un caractère d'anormalité», avait-il même dit.
Alors que sa cliente ne s'est pas rendue à l'audience, Me Briac Moulin avait assuré que cette dernière était réveillée «tôt le matin» et même parfois dans la nuit. «Dormir est un besoin fondamental, posséder un coq n'en est pas un», avait-il déclaré. Elle avait également plaidé le fait de ne pas pouvoir profiter de son jardin avec son chien à cause du chant intempestif du gallinacé.
Pour assurer leur défense, les propriétaires de Ricco ont fait valoir la loi du coq Maurice, adoptée en 2021 après une affaire similaire à celle de Ricco. Cette loi vise à protéger le patrimoine sensoriel des campagnes, et notamment le chant du coq. À l'audience, Franck Charreton avait déclaré, lui aussi ému : «On est jugés sur notre manière de vivre et c'est plutôt dur, c'est quelque chose qui nous touche au plus profond».
La décision, mise en délibéré, devait être rendue ce vendredi 4 juillet. Or en apprenant le décès de Ricco, l'avocat de la voisine à l'origine de la procédure a écrit au tribunal affirmant que la plainte de sa cliente était désormais «sans objet» après la mort du gallinacé. Les Charreton espèrent toutefois que le jugement sera rendu «à titre posthume», notamment pour savoir s'ils peuvent reprendre un coq.

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